Les nanars de l'été 2008

Vincent Julé | 24 juillet 2008
Vincent Julé | 24 juillet 2008

Bon, ok, le titre de ce dossier est mensonger. Enfin presque, puisque s'il n'y ait pas question forcément de nanars, mais de ces films américains qui sortent dans les salles obscures pendant l'été, de nulle part, par une opération du Saint-Esprit, sur une poignée de copies, pendant une semaine... Mais si, vous savez, l'été dernier, ils s'appelaient Tenacious D, Dead or Alive, Captivity, Pathfinder, Hot Rod, Alerte à Miami / Reno 911 ou L'École paternelle 2. A y regarder de plus près, il s'agit presque toujours de comédies ou de films de genre, d'échecs au box-office US ou même de Direct-to-DVD (déjà dispos en Zone 1 le plus souvent) et leur sort est scellé avant même leur exploitation. Pour rebondir en DVD et dans les vidéoclubs ? C'est le pari des distributeurs, et leur cible n'en est que plus claire. Oui, c'est de toi qu'on parle le jeune !

 

 

 

Et cet été 2008, Metropolitan Filmexport a préparé rien de moins qu'un package de trois comédies sur trois semaines, qui ne devraient être visibles que dans quelques salles en France, dont le Publicis des Champs-Élysées à Paris. Ainsi a débarqué le 9 juillet, Balles de feu par l'équipe derrière Reno 911 et La Nuit au musée mais en très petite forme surtout avec un sujet pareil tel que le ping-pong. Pour la suite officieuse de Shaolin Soccer, il faudrait peut-être voir plutôt du côté de Shaolin Basket aka Kung Fu Dunk, l'adaptation hongkongaise et ratée du manga Slam Dunk de Takehiko Inoue. La semaine du 16 juillet voit Harold et Kumar s'évader de Guantanamo après avoir chassé le burger en 2004 et en DVD. Deux personnages et deux acteurs qui jouissent d'un petit cult following outre-Atlantique mais complètement inconnus chez nous. Il s'agit pourtant du plus réussi du lot, surtout que le 23 juillet sort Monsieur Woodcock, que notre Thomas Messias a eu le bon goût de résumer par sa traduction « Mister Bitenbois ».

 

 

 

Entre ce trois en un et Hot Rod ou Alerte à Miami l'été dernier, on peut s'interroger sur le sens de ces sorties techniques qui riment avec suicides commerciaux. En effet, qui connaît Andy Samberg, le comique du Saturday Night Live et héros de Hot Rod ? Ou encore la série Reno 911 qui compte 5 saisons et qui n'a été diffusé en France que sur Pink ? Les vrais nanars que sont Sexy Movie, Big Movie ou le dernier Spartatouille ont même plus de chance avec leur universalité dans la nullité. Un autre destin cocasse est celui de Medieval Pie, qui est dans la boîte depuis presque deux ans mais que les distributeurs américains n'arrivent pas à positionner. Et pour cause. Après une sortie DVD test en Grèce en décembre 2007, le film sort ainsi toujours en DVD à la fin du mois d'août. Chez nous, on a de la suite dans les idées, donc après American Pie, American Girls, American Boys et surtout Canadian Pie, Mexican Pie, voici Medieval Pie et son sous-titre « Territoires vierges » à savoir le titre original Virgin Territory.

 

 

 

Il y a aussi ces comédies improbables, qui déboulent sans prévenir. Et Eddie s'y connaît. L'homme du premier Ecole paternelle, de Pluto Nash, de Norbit est donc de retour avec Appelez-moi Dave, où il se joue lui-même à l'intérieur de lui-même... hein... oui, c'est à peu près ça. Plus surprenant, le Mad Money de Diane Keaton, Queen Latifah et Katie Holmes qui tient finalement presque plus de la pure sortie estivale. La comédie qui fait un bide aux Etats-Unis mais qui pourrait trouver son public à l'étranger pendant l'été (coups de soleil tout ça) et qui se voit doter d'un nombre de copies satisfaisant. C'est peut-être le meilleur endroit pour parler de Dressé pour vivre - The Hawk is dying, une production US indé par excellence, présentée au festival de Cannes en 2006 et sacrifiée lors de sa sortie française. Il faut dire qu'avec un film si austère bien que poétique, et malgré un casting engageant (Paul Giamatti, Michelle Williams, Michael Pitt), son positionnement est complexe, casse-gueule pour ne pas dire impossible. Et été ou non n'y change rien.

 

 

Enfin, un été cinématographique ne serait pas complètement réussi (entendez bien pourri) sans ses ersatz de films de genre, ses remakes, ses survivals ou ses slashers. Et 2008 est exemplaire à ce niveau-là, puisque l'on commence avec rien de moins que le « n°1 au box-office américain ». C'est l'affiche qui le dit. Et Prom Night : Le bal de l'horreur s'en tape une belle d'affiche. Remake du slasher éponyme et culte de 1980 avec la scream queen Jamie Lee Curtis, cette version 2008 est selon les dires du chef Laurent Pécha à peine digne d'un DTV, irregardable même dans un drive-in et exempt de tout suspense ou de sang. Au rayon des remakes, la vague asiatique américanisée connaît encore des remous avec Spirits, adapté du thaïlandais Shutter par, non pas des français (One Missed Call, The Eye), mais le japonais Masayuki Ochiai. Est-il besoin d'en dire plus ? Ah si, il y a Pacey de Dawson dedans ! Dans cette catégorie, on aurait pu aussi vous parler des Proies, de Bienvenue au Cottage, Shrooms et Solitaire, mais déjà ils ne sont pas américains mais espagnol, anglais ou australien, et surtout ils sont en comparaison très fréquentables.

 

Maintenant, vous pouvez l'avouer, on vous a donné envie de les voir, tous ces films, non ?

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