Pronostics Palmarès Cannes 2008

La Rédaction | 25 mai 2008
La Rédaction | 25 mai 2008

Il aura donc fallu attendre la présentation du dernier film en compétition pour immédiatement connaître le favori à la Palme d'or. Jusqu'ici en effet aucun des films présentés ne faisaient l'unanimité au sein de la presse tant française qu'étrangère. C'est qu'Entre les murs de traite du sujet universel et forcément d'actualité pour nous de l'école républicaine et de sa propension à relever les défis de la société française en pleine mutation. Fiction documentaire plutôt engagée (et pas forcément à gauche) dont l'interprète principal, François Bégaudeau, n'est autre que l'auteur du roman éponyme à succès sorti en 2004, il devrait certainement trouver un écho favorable auprès d'un président du jury qui a placé ce Festival sous la tonalité du politique et de « la conscience du monde qui nous entoure »... 21 ans après Sous le soleil de Satan du grand Pialat, Laurent Cantet pourrait ainsi combler une trop longue absence de la France à l'une des distinctions cinématographiques les plus recherchées au monde. Et franchement ce serait ultra mérité !

 

 

Bien entendu d'autres films auront marqué la compétition de ce 61ème Festival de Cannes et ont de bonnes chances de figurer au Palmarès. À commencer par Valse avec Bashir de l'israélien Ari Folman qui raconte sous la forme d'un film d'animation le traumatisme actuel de soldats israéliens qui ont participés à l'invasion du Liban en 1982 avec en point d'orgue le massacre de Sabra et Chatila de sinistre mémoire. La Palme d'or n'est peut-être pas à aller chercher plus loin ! Leonera et son actrice Martina Gusman qui est aussi la femme à la ville du réalisateur Pablo Trapero, mériterait amplement le prix d'interprétation féminine ex-æquo avec Angelina Jolie pour sa fabuleuse prestation dans L'échange de Clint Eastwood. Film par ailleurs dont on ne comprendrait pas son absence du Palmarès. Idem pour Soderberg et son Che qui s'il a rencontré un accueil assez tiédasse sur la croisette peut décemment espérer ne serait-ce qu'un prix d'interprétation masculine pour Benicio Del Toro. Citons aussi le Desplechin et son Conte de noël pour la bonne bouche car s'il a rencontré les faveurs de la presse française (et nous avec) aura tout de même bien du mal à convaincre les non francophones de la pertinence de son point de vue sur une famille bien vache comme on les aime chez nous. Mais comme Mathieu Amalric y est énorme sait-on jamais...

 

 

Au-delà si le jury voulait distinguer d'une récompense My magic du singapourien Eric Khoo, on ne crierait pas au scandale tant cette relation père-fils est portée à l'écran par une énorme sincérité naïve et rafraîchissante. Parmi les autres films qui ne déméritent pas mais qui risquent tout de même de passer à la trappe pour différentes raisons il serait indécent de passer sous silence le Two lovers de James Gray, le Adoration de Atom Egoyan et Gommorra de Matteo Garrone qui ont tous trois divisés la croisette.

 

 

Par contre il en est un de film qui a rencontré tous les suffrages dans l'autre sens c'est le Philippe Garrel. C'est bien simple de mémoire de festivalier, il y avait longtemps que l'on n'avait pas sifflé aussi longuement un film dès son générique final. Seuls une quinzaine de « trous du cul » ont applaudi et non le contraire comme aime à le faire croire Libération, l'une des rares rédactions à avoir encensé la chose. À Ecran Large on assume : celui qui a vu La frontière de l'aube le défend avec talent, celui qui ne l'a pas vu compte les points et était heureux de ne pas s'être levé aux aurores pour contempler l'aube en question !

 

Enfin et afin d'être le plus complet possible qu'en est-il des films vus dans les sections parallèles ?

 

 

Au sein d'Un certain Regard, on retiendra le fabuleux esthétiquement parlant Hunger, un premier film violent et hypnotique (bien parti pour La caméra d'or ?) ; le trip libanais de Joana Hadjitomas et Khalil Joreige, Je veux voir qui insuffle de la beauté dans un pays sinistré ; Wendy and Lucy de Kelly Reichardt pour la performance remarquable de son actrice principale Michelle Williams. Soulignons que cette section aura vraiment tenue toutes ses promesses avec des films de tous styles (de la violence des images dans le monde adolescent évoquée par Afterschool, à l'adultère chez les septuagénaires avec Wolke 9 en passant par le délirant Tokyo ! ou le très maîtrisé Ocean Flame) et de  tous horizons (France, Allemagne, Etats-Unis, Asie, Irlande...). De quoi rendre une Sélection officielle, cette année un peu trop portée sur la forme au détriment du reste, verte de jalousie.

 

 

À La Quinzaine des réalisateurs : Eleve Libre de Joachim Lafosse pour son audace et son scénario aussi malin que machiavélique, Tony Manero pour son idée originale (mélanger politique et propagande à une intrigue portant sur un fan de La fièvre du samedi soir) et le moyen métrage libre et rock'n roll de Yann Gonzalez, Je vous hais petites filles.

 

 Sandy & Jonathan

 

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