Cannes 2008 : présentation

Par Jean-Noël Nicolau
13 mai 2008
MAJ : 4 octobre 2018
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Le Festival de Cannes 2008 s’ouvre ce mercredi 14 mai par la projection de Blindness de Fernando Meirelles. « L’Aveuglement » pour entamer ce qui demeure, contre vents (berlinois) et marées (vénitiennes), le plus prestigieux des festivals de cinéma, voilà qui est paradoxal. Mais comme chaque année, les dosages sont soigneusement respectés. Il y aura des stars, des blockbusters, des fêtes et de quoi remplir les pages people. En parallèle, les bons films, les petits films, les découvertes et les inconnus seront légions.

 

 

 

 

Difficile de lancer les premiers pronostics sur la simple foi des réalisateurs présents et des sujets abordés. Sinon on pourrait déjà décerner la Palme au Che de Steven Soderbergh et à ses 4h28 qui viendront assommer la compétition au bout d’une semaine. On souhaite bon courage au jury et aux journalistes qui auront à ce moment déjà atteint leur rythme de croisière de 4 films par jour (minimum).

 

 

 

 

Comme tous les ans, la compétition n’est pas là pour plaisanter. Guerre, famille, éducation, mafia et autres sujets réjouissants assureront le contre-poids des starlettes peu vêtues s’ébattant sur la Croisette. Tous les yeux sont déjà  braqués sur Clint Eastwood et son Echange, qui donnera l’occasion à Angelina Jolie de faire tourner toutes les têtes (en particulier si monsieur Pitt est du voyage).

 

 

 

 

D’autres réalisateurs, habitués du festival, retentent leur chance après être passés plusieurs fois à côté de la Palme. Atom Egoyan, tout d’abord, avec son drame existentiel sur l’univers virtuel, Adoration. James Gray, bien sûr, qui remonte en selle avec Two lovers, juste un an après l’accueil très tiède réservé à son magnifique La Nuit nous appartient. Walter Salles, aussi, avec les affaires de famille de Linha de Passe. Mais le grand challenger, envers lequel le festival s’est toujours montré relativement ingrat, c’est Arnaud Desplechin qui, avec Un conte de Noël, espère offrir à la France la récompense suprême qui lui échappe depuis bien des années.  

 

 

 

 

Mais ce dont il faut souvenir avec Cannes c’est que rien n’est jamais sûr, même lorsque ce n’est pas David Cronenberg le président du jury. Sean Penn est un iconoclaste politiquement correct, mais il serait sans doute prêt à offrir une troisième Palme aux frères Dardenne qui viennent à Cannes en terrain conquis. Les surprises sont heureusement inévitables, surtout si l’on se fie aux buzz déjà très positifs qui entourent des films tels que Gomorra de Matteo Garrone et Valse avec Bashir, le film d’animation adulte de Ari Folman. Ce sera peut-être de ce côté-là qu’il faudra venir chercher la future Palme…

 

 

 

 

Bien sûr, les stars seront encore plus nombreuses hors compétition. Est-il besoin de mentionner la présentation exclusive d’un certain film d’un certain Steven Spielberg ? Indiana Jones assurera l’aspect divertissant du Festival, aux côtés du Kung Fu Panda animé et du nouveau Woody Allen, Vicky Cristina Barcelona, qui emportera dans ses valises Penelope Cruz et Scarlett Johansson. Après cela, le reste paraît bien fade. Un documentaire sur Maradona par Kusturica, le nouveau Barry Levinson, What Just Happened ? (dans lequel joue le président du jury) et même le retour de la fille de David Lynch avec Surveillance, 15 ans après le très raté mais très émouvant (grâce à Sherilyn Fenn), Boxing Helena.

 

 

 

 

Il faudra guetter les sections parallèles, en particulier l’indispensable Un Certain Regard. Il faudra traîner un œil du côté du marché des films. Mais plusieurs semaines ne suffiraient pas pour tout voir. Le bouche-à-oreille fera donc son travail. Des perles seront découvertes par une poignée de curieux courageux, pendant que d’autres iront suivre la Leçon de cinéma offerte par Quentin Tarantino. Vu du reste du monde, on se contentera de belles photos et des promesses de films qui mettront parfois des mois à sortir en salles. On se consolera dès le 21 mai, avec les sorties conjointes d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal et de Un conte de Noël, parfaits pour symboliser toute la richesse de la sélection cannoise 2008.

 

 

 

 

 

                     Retrouvez l'intégralité de la sélection officielle en cliquant ci-dessous 

 

 

 

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