Charlize Theron : Portrait

Lucile Bellan | 7 mai 2008
Lucile Bellan | 7 mai 2008

Née et élevée en Afrique du sud, pas très loin de Johannesburg, la petite Charlize parle une langue locale (l'afrikaans, langue parlée en  Afrique du sud et en Namibie inventée par les colons néerlandais) avant de découvrir l'anglais, qu'elle apprend en regardant la télévision. D'un père d'origine française et d'une mère d'origine allemande, la jeune femme profite d'une génétique bienveillante et d'un mélange des cultures appréciables pour le développement de sa personnalité. Très vite, elle fait preuve de multiples talents artistiques, principalement la danse. Poussée par sa mère, elle intègre la National School of the Arts de Johannesburg et quitte donc tôt le cocon familial. Ce qui ne l'empêche pas de souffrir de l'alcoolisme dans lequel son père est tombé. Une détresse familiale qui arrivera à son apogée, lorsqu'en 1991,  alors que Charlize n'a que 15 ans, sa mère tue son père par balles en état de légitime défense. Aucune charge ne sera retenue.

 

 


 

 

La relation entre la mère et la fille s'accentue et celle-ci pousse toujours plus loin Charlize vers son rêve. A 16 ans et inscrite par sa mère, la jeune fille s'envole vers Milan pour représenter son pays lors d'un concours de beauté, le International New Model Today, que, bien sûr, elle remporte. Une victoire qui lui permet de commencer une carrière de mannequin professionnel, avec tous les bénéfices et les inconvénients que cela comporte. Car quand sa mère est obligée de retourner en Afrique du Sud pour ses affaires, la jeune femme doit apprendre à se débrouiller toute seule alors qu'elle voyage dans toute l'Europe. Après un an de cette vie trépidante, elle décide de retourner à ses premières amours, la danse classique, et s'inscrit à la Joffrey Ballet School de New York tout en continuant de travailler comme mannequin pour financer ses études. Malheureusement, après seulement 8 mois de cours, elle se blesse au genou et sa carrière de danseuse est à jamais terminée. Etant décidée à avoir une carrière artistique, elle s'envole vers Los Angeles pour démarrer sa nouvelle vie en tant que comédienne. Les débuts sont difficiles mais la légende voudrait qu'à la suite d'une colère qu'elle aurait piquée dans une banque, elle aurait été remarquée par John Crosby, l'agent, entre autres, de Renée Russo et de John Hurt.

 

 


 

 

En 1995, un an après avoir débarqué à L.A., elle commence les cours de théâtre et fait ses débuts dans un rôle muet dans Children of the corn III. A force d'enchaîner les publicités (notamment pour Axe et Martini), elle se fait une réputation de star montante et fait ses vrais débuts dans Deux jours à Los Angeles avec James Spader. Puis elle enchaîne les comédies sans succès (comme Le plus fou des deux ou That thing you do) même si son talent est toujours remarqué. C'est avec L'Associé du diable qu'arrive le début de la consécration pour Charlize Théron. La complexité du rôle - et une certaine scène dans un ascenseur - la pousse vers des horizons plus riches. La comédienne est pourtant toujours difficile à saisir pour le public qui la voit tantôt dans des rôles dramatiques et durs comme Monster (une performance pour laquelle Charlize aura un Oscar de la meilleure actrice), Dans la vallée d'Elah et Bataille à Seattle avec des films plus légers comme le nanar Aeon Flux,  l'inédit Waking up Reno ou encore Sweet November (qui lui vaudra une nomination aux Razzie Awards pour la pire performance d'actrice). Une instabilité que l'on pourrait associer à une vie familiale chaotique : des débuts avec la mort tragique de son père au remariage de sa mère qui a beaucoup perturbé la relation fusionnelle qu'elles entretenaient, en passant par le décès accidentel et prématuré de son demi-frère. Pourtant des horizons plus radieux semblent se profiler (c'est tout le mal qu'on lui souhaite), car en couple depuis 7 ans avec le comédien Stuart Townsend (Lestat dans La reine des damnés), elle partage avec lui l'affiche de Bataille à Seattle, lui comme réalisateur, elle en actrice principale.

 

 


 

 

Aujourd'hui, Charlize conquiert de nouveau les écrans avec le très attendu Hancock, un film de super-héros atypique, entre comédie et drame, où la belle tient le rôle pivot. Et très vite, l'année prochaine, on pourra la revoir dans plusieurs projets tous plus intéressants les uns que les autres. Déjà, Loin de la terre brûlée, écrit et réalisé par Guillermo Arriaga le scénariste de Babel et 21 grammes, où elle joue la fille de Kim Basinger. Puis, The Road, adaptation du roman éponyme de Cormac Mc Carthy, avec Viggo Mortensen. La suite de Braquage à l'italienne, avec l'équipe originelle qui s'appellera The Brazilian Job - attendez-vous à un joli « Braquage à la brésilienne » en VF. Enfin, elle n'en oublie pas le cinéma indépendant puisqu'elle a porté sur ses épaules, jusqu'au dernier festival de Sundance, le premier film Sleepwalking avec aussi Nick Stahl et Dennis Hopper, qui vient de sortir en DVD aux Etats-Unis.

 

 

 

En tant que comédienne, Charlize Théron a, depuis quelques années, accédé à une légitimité bien méritée qui lui permet enfin de s'atteler aux rôles qui l'intéressent. C'est aussi actuellement une des plus belles femmes du monde dont le grand public peut se repaître de l'image dans des publicités pour de grandes marques comme Dior. Pourtant, elle reste mystérieuse, impossible à ranger dans une catégorie, loin des paillettes d'Hollywood et des ragots. Seuls, à l'avenir, compteront ses performances dans les films et sa vie personnelle qu'elle semble privilégier et protéger. Charlize Théron, à la fois une femme simple et énigmatique a vraiment tout d'une grande icône du cinéma.

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