Quand les robots cassent tout

Jean-Noël Nicolau | 4 juin 2008
Jean-Noël Nicolau | 4 juin 2008

La fusion entre l’homme et la machine, pour donner naissance à l’arme ultime, est un vieux fantasme de la science-fiction. Particulièrement prisés en Asie, où ils sont un genre à eux seuls (les Méchas), les robots-humains, plus ou moins géants, ont eu leurs moments de gloire cinématographique. Dans Terminator renaissance, les machines s'expriment souvent fort bien sans aide d'êtres vivants, mais le personnage de Marcus (Sam Worthington), véritable star du film de McG, est un nouvel avatar mémorable de la "collaboration" entre chair et métal. Pour l'occasion, retour sur les cyborgs et autres armures inoubliables.

 

 

 

Iron Man de Jon Favreau (2008)

Ah, il se donne du mal ce bon vieux Tony Stark pour bidouiller sa belle armure. D'abord avec trois bouts de métal rouillés, une dynamo et deux câbles tordus au fond de sa prison. Le résultat, massif, balourd, mais efficace, n'est qu'un brouillon avant l'arrivée du bel Iron Man rouge et or. Au sein de cette enveloppe, le milliardaire excentrique peut faire justice sur la terre comme au ciel. Après une mise en jambe drôle mais un chouia avare en spectacle, le deuxième opus promet une excellente surenchère.

 


 

 


Robocop de Paul Verhoeven & Robocop 2 de Irvin Kershner (1987/1990)

En réalisant Robocop, Paul Verhoeven n’oubliait pas de rendre hommage au monde des Comics. Il y a beaucoup de Judge Dredd et un peu d’Iron Man chez son Murphy robotisé. Malgré ses outrances, le film du hollandais garde une certaine part de réalisme, qui sera soigneusement évacuée des deux suites. A tel point que qu’Iron Man vient partager quasiment le même climax que Robocop 2 d’Irvin Kershner. Le combat final entre Robocop et la version cybernétique de Caïn est très voisine du combat entre Tony Stark et Iron Monger. Mais ce qu’il manquait à Robocop pour devenir un clone pataud d’Iron Man c’est bien le don du vol, et c’est la seule raison de mentionner ici l’effroyable Robocop 3.

 

 


 

 

Transformers de Michael Bay (2007)

Pas d'humains à l'abri de la carcasses des Transformers, mais dans le genre "robots qui explosent tout", difficile de faire plus efficace. Sauf, peut-être, avec un Transformers 2 qui s'attardera moins sur les petits américains pour mieux laisser les machines en découdre brutalement. Car au final, peu importe le scénario, les bons, les méchants, on s'en fiche. On ne veut que de l'humour mécanique et de la destruction massive. Et qu'après le blah-blah, enfin, Optimus prime. 

 

 


 

 

 

Robotjox de Stuart Gordon (1988)

Une production Charles Band se doit de naviguer plus proche du Z que du B. C’est malheureusement le cas avec le sympathique Robotjox de Stuart Gordon. Avec un budget de misère, le réalisateur de Re-Animator fait ce qu’il peut et il s’en tire avec les honneurs. Les combats entre robots géants ne tiennent pas vraiment la route (malgré une stop-motion de qualité), mais l’ensemble se révèle très divertissant. Et on en connaît qui préfèrent ce film aux Transformers de Michael Bay…

 

 


 

 

Roboforce (I love Maria) de David Chung et Tsui Hark (1988)

Officieusement mis en scène par Tsui Hark (qui s’y commet en tant qu’acteur), I love Maria est un joyeux bordel assez représentatif de la créativité du cinéma hongkongais de l’époque. La comédie prévaut, avec quelques scènes d’effets spéciaux eux aussi assez rigolos. Rythmé et quasi irrésistible, le film bénéficie en outre de la présence de Sally Yeh, Maria aux multiples facettes. Osera-t-on en profiter pour évoquer certains avatars télévisés des combinaisons robotiques ? Mentionnons à tout hasard X-Or, Bioman et les Power Rangers, puis laissons-les reposer à l’ombre de la nostalgie forcément coupable…

 

 


 

 

Casshern de Kazuaki Kiriya (2004)

Même si le héros se passe de technologie apparente, son corps quasi indestructible en fait un voisin de Tony Stark. On retiendra le festival sons et lumières de Kiriya pour les quelques combats contre des robots géants. Pour ces quelques perles disséminées dans une œuvre très inégale, on ira recommander la vision de Casshern.

 

 


 

 

Patlabor 1 & 2 de Mamoru Oshii (1990/1993)

Les meilleurs films du genre « mécha » sont ceux qui ont fait entrer le genre dans l’âge adulte. C’est sous l’égide de Mamoru Oshii que la franchise Patlabor est devenue une référence incontournable. Dépassant le manga et la série télévisée, les deux premiers films mélangent action et enquête dépressive. Ambiance de fin du monde dans le premier opus et guerre civile sur fond d’amour brisé dans sa sublime suite, chez Oshii les humains sont plus importants que les machines, ils sont leurs « ghosts ».

 

 


 

 

Mobile Suit Gundam de Yoshiyuki Tomino (1979)

Remontons jusqu’à la série originelle d’une franchise qui aura connu une infinité de suites, de dérivés et d’imitations (Macross étant la plus fameuse). C’est l'oeuvre qui pose tous les éléments fondateurs des méchas modernes, dont un aspect âpre et réaliste qui vient en remontrer aux trop répétitifs et fantaisistes Goldorak et Mazinger. La technique de Gundam a vieilli, et on peut lui préférer certaines actualisations (Gundam Wing, en particulier), mais sa mythologie demeure essentielle.

 

 


 

 

Goldorak (1975)

Pour au moins toute une génération de petits français, il fut le premier des méchas. Entourés d'un culte toujours vivace, Actarus et sa bande ont créé un imaginaire qui permettait de rêver à un futur où la protection de l'humanité serait assurée par des robots géants bourrés d'armes délirantes. Fulguro-poing, Astéro-hache et autre Corno-fulgure demeurent des cris de guerre, hérités des cours de récréation, encore entonnés par des adultes très respectables (en apparences).

 

 

 

 

Neon Genesis Evangelion de  Hideaki Anno (1995)

Les méchas et la métaphysique étaient faits pour se rencontrer et s’entendre. Hideaki Anno convoque psychanalyse et religion pour un combat à l’échelle de l’esprit humain. Evangelion navigue entre évidences symboliques et fulgurances inégalables. Une date, qui est aussi un point limite dans l’abstraction de nos amis méchas. La bonhommie hédoniste d’un Iron Man fait plutôt figure de retour aux sources en comparaison.

 

 


 

 

Appleseed & Appleseed Ex machina de Shinji Aramaki (2004/2007)

Loin des percées philosophiques d’un Oshii adaptant Ghost in the shell, Shinji Aramaki fait d’Appleseed un pur divertissement visuel. A ce niveau, le second épisode, Ex machina, s’avère supérieur au premier film, en assumant encore davantage la vacuité du propos, au profit du spectacle rondement mené.

 

 


 

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