Les influences de Doomsday
Doomsday de Neil Marshall est un film sous influences. C’est une évidence qu’il est presque insultant de rappeler, tant cette œuvre ne cache jamais ses inspiration. Chaque scène et presque chaque plan font échos à des classiques du cinéma de genre. Un peu comme chez Tarantino, mais avec nettement moins de maîtrise, Doomsday navigue entre hommages, relectures et parodies. Nous avons sélectionné en images quelques exemples incontournables. Attention, ce qui suit contient quelques révélations concernant l'intrigue (très prévisible de toute façon).
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Snake Plissken | Eden Sinclair |
Comme dans New York 1997 et Mad Max, l'héroïne est une professionnelle solitaire. Elle n'aime pas grand chose et surtout pas l'autorité. Si elle n'a plus rien à perdre, au fond d'elle demeure un fort amour de la justice. Elle est prête à tout, elle fume et, comme Snake Plissken, elle est borgne. Cependant Neil Marshall n'a pas osé pousser l'hommage jusqu'à lui faire porter un bandeau ou, tout simplement, il n'a pas voulu défigurer la belle Rhona.
L'Apocalypse, c'est maintenant. Chez Carpenter, c'est New York qui est transformée en prison de haute sécurité, derrière des murs. Dans Doomsday, c'est carrément toute l'Ecosse qui est coupée du monde, pour cause de virus méchant. On pensera aussi très nettement à 28 semaines plus tard, ainsi qu'à Je suis une légende. Snake Plissken et Eden, sont envoyés en mission au-delà des limites (où il n’y a plus de lois).
L’hommage le plus évident demeure l’omniprésence des punks post-apocalyptiques. On n’en avait pas vu d’aussi décomplexés depuis les années 80, et notamment depuis Class 1984. Grimaçants comme dans le pire nanar italien, ils en font des tonnes, surtout leur leader. Mais finalement pas plus que Vernon Wells dans Mad Max 2, le premier des iroquois dégénérés du genre.
Class 1984
Qui dit tronche de punks, dit punkettes en délire. La copine du chef des méchants tartignoles de Doomsday doit beaucoup aux spécimens aperçus dans Class 1984.
A l’image de Snake, Eden n’hésite pas à user de la manière forte pour obtenir ce dont elle a besoin pour remplir sa mission dans les temps.
Doomsday
Toute la séquence d'arrivée dans Glasgow et la première attaque des punks, font directement référence au Aliens de Cameron. Les blindés étant la plus évidente des filiations.
Comme Snake, Rhona Mithra devra défendre sa peau dans un combat de gladiateurs improvisé, sous les hourrahs et les hués d’un public assoiffé de sang.
Réjouissante touche nanarde, les plans qui rappellent soudain Les Rats de Manhattan, l'ineffable "chef-d'oeuvre" de Bruno Mattéi. Doomsday joue dans une autre catégorie, mais Malcom McDowell, en seigneur médiéval doucement cabotin, ajoute une patine très Z au film de Marshall.
Poursuite finale avec véhicules bricolés et cascades délirantes, Doomsday emprunte directement la scène culte de la trilogie Mad Max. La violence est beaucoup plus cartoonesque chez Neil Marshall et la mise en scène bien éloignée de la maestria de Miller. Mais l’essentiel est toujours là, dans la frénésie de la vitesse.
Une fois la mission accomplie, le belle Eden joue un mauvais tour au dirigeant corrompu. Puis elle retourne parmi les parias, là où se trouve sa véritable place. Tout comme Snake…