Nos scènes préférées de 2007
Avant notre classement des meilleurs films de l'année 2007 (lundi 31 décembre), nous vous proposons de découvrir la scène (ou pour certains indécis, les scènes) qui a marquée les rédacteurs d'Ecran Large cette année.
- Lucile Bellan : 28 semaines plus tard
Je reste traumatisée par le moment où Robert Carlyle
laisse tomber sa femme pour sauver sa peau. Et malgré un regard suppliant de
celle ci, moment de pure tension dramatique, il ne lui faut pas plus d'une
seconde pour faire son choix. Un brin cynique mais ô combien réaliste sur la
valeur du couple en général (mais surtout en période de crise extrême, genre
attaque de zombies sanguinaires ou le choix de la chaîne de télévision).
- Louisa Amara : Persépolis
(accent provençal) « Alors, moi, la scène qui m'a le plus marquée cette
année, c'est celle où Will Smith fait des tractions dans Je suis une légende.
Mon Dieu, qu'il est beau ! »
Allez on arrête de jouer les cagoles, pour
redevenir sérieuse : la scène la plus émouvante, drôle, chargée de
références cultes restera celle de Marjane chantant, s'épilant, hurlant et
dansant sur Eye of the tiger dans Persépolis. Une jeune iranienne qui
chante le tube de Rocky III sous la dictature, c'est osé et inoubliable !
- Vincent Julé
La scène la plus belle : Glen Hansard et Marketa Irglova de Once s'asseoient pour la première fois ensemble autour d'un piano et jouent à tatons puis en communion l'intime et sublime « Falling Slowly ».
La scène la plus drôle : le
résumé des trois Seigneurs
des Anneaux par Randal dans Clerks 2. "Des mecs qui marchent", je ne m'en
remettrais jamais. Tolkien et Jackson non plus.
La scène la plus gore :
le final d'A
l'intérieur, à la fois over-the-top et gratuit mais tellement
libérateur.
La scène la plus trippante : les 1h40 de La vengeance dans la peau.
- Ilan Ferry : 28 semaines plus tard
Même s'il ne se révèle en filigrane n'être qu'une pale copie du film de Danny Boyle, 28 semaines plus tard peut se targuer d'offrir dès sa séquence d'ouverture l'attaque de zombies la plus hallucinante qui nous ait été donné de voir. Tension omniprésente, mouvements de caméra hallucinants, cette scène prend le spectateur aux tripes pour ne le lâcher qu'au terme d'une saisissante évasion. C'est bien simple on n'avait pas vu ça depuis le très réussi remake de Zombies réalisé par Zack Snyder. LA scène électrochoc de 2007, dommage que le reste ne tienne pas les promesses de cette terrifiante ouverture.
- Julien Foussereau : La nuit nous appartient
Deux scènes retiennent mon attention et figurent
dans la dernière merveille de James Gray. Bobby Green dans "l'appartement
cocaïne" et la monumentale poursuite en voiture. Dans les deux cas, la musique
de fosse est maintenue en sourdine et la montée en puissance repose sur la
seule respiration de Bobby, progressivement plus présente à mesure que la
tension envahit l'écran. Quand on vous dit que ce réalisateur est un Dieu
!
- Thomas Messias : L'assassinat de Jesse James...
Difficile de ne pas en raconter plus que nécessaire, mais la scène de l'année
2007 est celle qui donne son titre au film d'Andrew Dominik. On n'a jamais vu
Brad Pitt comme cela. Et on ne regardera plus jamais un tableau poussiéreux de
la même manière. Proprement bouleversante, cette scène connaît une résonance
inattendue - et géniale - en fin de film, ce qui la rend plus essentielle
encore.
- Sandy Gillet : La Graine et le mulet
Une famille nombreuse. Une grande table. Français et arabes ripaillent, se chambrent, rigolent et mangent le couscous au mulet préparée par Soaud (Bouraouia Marzouk) la figure matriarcale de toute cette tribu. Kechiche nous offre ici quasiment 10 minutes de pur bonheur et certainement sans le vouloir la plus belle des réponses à la politique sarkozienne du moment.
- Flavien Bellevue : La nuit nous appartient
Le film de James Gray offre une scène étonnante et
visuellement efficace de poursuite en voitures. Vue et revue dans de nombreux
films, cette scène d'action est originale car filmée sous la pluie, notre vision
est bloquée et rajoute une tension à l'action. Sobre, la mise en scène ici est
aussi simple qu'efficace.
- Jean-Noël Nicolau : Old Joy
Le monologue final de Will Oldham qui intervient après une heure de silence et de conversations anodines refusant d’aborder les vérités du cœur. Le personnage se lance soudain dans le récit d’un rêve, avant d’énoncer une simple phrase qui semble flotter en-dehors du film tout entier : « la tristesse est le souvenir d’une joie passée ». Dans le contexte de l’œuvre, cela sonne comme une révélation saisissante qui donne les larmes aux yeux sans que l’on comprenne pourquoi. L’instant le plus humain que nous ait offert le cinéma cette année.
- Frédéric Renault : L'assassinat de Jesse James...
La journée où Robert Ford assassine Jesse James. Andrew Dominic met son échiquier en place calmement et parvient à faire monter la tension du début de la journée jusqu'à l'instant fatidique avec une maestria et une perfection digne des plus grands réalisateurs et des meilleurs thrillers.
- Vanessa Aubert : De l'autre côté
La scène de la chambre d'hôtel avec Susanne, la mère de Lotte. La femme vient sur les traces de sa fille en Turquie. Elle est seule, désespérée, abandonnée, au bord du gouffre et Fatih Akin exprime cela avec une caméra fixe plongeant sur une chambre dont le désordre, la lumière évoluent au fil des heures qui passent. Le corps de Lotte change de position de façon récurrente, quelques pleurs au début puis une scène silencieuse d'une poésie saisissante. Sans apparat, simplement juste.
- Thomas Douineau : La nuit nous appartient & La Vengeance dans la peau
Morceau de bravoure : les trois dernières répliques de La nuit vous appartient ou "comment terminer ses films avec panache" par James Gray.
Morceau d'anthologie : la scène dans la gare de Waterloo de La Vengeance dans la peau ou "comment filmer et monter une séquence d'action" par Paul Greengrass
- Patrick Antona : Across the universe & Boulevard de la mort
Scène longue: la chanson "Strawberry Fields for ever" dans Across the Universe qui est l'illustration parfaite et tonitruante de la perte de l'innocence et de la fin des illusions pour les tenants de la contre-culture. Où Julie Taymor utilise avec sens l'interaction entre la toile où sont plantées les fraises sanguinolentes qui se transforment en bombes tombant dans la jungle vietnamienne, et où la fureur de Jude se mêle à la panique des GI's en perdition dans la jungle, finissant dans un chaos coloré et musical des plus vertigineux. Le tout est d'une puissance et d'une désespérance qui prend aux tripes, faisant (presque) oublier la mélancolique composition originale des Beatles.
Scène courte : (attention spoiler !!) le pompon est attribué au plan final de Boulevard de la mort, lorsque Rosario Dawson achève d'un coup de latte monumentale notre Kurt Russell préféré en poussant un cri de jouissance libérateur. Le pied intégral pour un pur moment de girl-power vitaminé !
- Nicolas Thys : Il était une fois
Voir la belle gueule de l'horripilant Dr McDreamy de Grey's Anatomy attaqué par un dragon en haut de l'Empire State Building dans Il était une fois est un régal. On se dit alors que le slogan du film n'est pas faux : les contes de fées doivent bel et bien exister, peut-être va-t-on enfin nous débarrasser de lui... Malheureusement, le film ne se termine pas sur ces belles images et il est sauvé : à charge de revanche !
- Laurent Pécha : La légende de Beowulf ...en Imax
Et dire que j’ai failli passer à côté de l’expérience faramineuse que constitue la vision de La Légende de Beowulf en 3D Imax (merci Greg). C’est un tout autre film qu’en 2D et le plaisir de voir Angelina Jolie nue en relief ou de se prendre une volée de flèches en pleine tronche ne possède aucun équivalent sensoriel cette année.