Once : Il était une fois Glen & Marketa

Plus qu'un simple film musical, Once tire ses qualités principales du couple Marketa Irglova / Glen Hansard. Chacun de son coté mais surtout ensemble. Avant tout, une petite présentation s'impose.

Glen Hansard est un guitariste/compositeur/chanteur de la scène irlandaise depuis quelques années. Alors qu'il a commencé à chanter dans la rue (comme le personnage du film), son groupe The Frames devient vite, après sa création en 1990, l'un des plus populaires d'Irlande. Son charisme, sa simplicité et son talent en font un artiste au fort potentiel sympathie.

Dans des circonstances inconnues du grand public, à l'occasion d'un concert à Prague il y a 6 ans, Glen fait la rencontre de Marketa, alors âgée de 13 ans et musicienne autodidacte depuis ses 7 ans. Dès lors, ils n'arrêtent pas de jouer ensemble et enregistrent même en 2006 le disque The Swell Season, premier album solo de Glen et qui regroupe quelques chansons de la bande originale de Once comme "Falling Slowly" ou "Lies" mais avec des arrangements différents. Certains morceaux figurent aussi sur le dernier album du groupe The Cost, alors que "Say it to me now" remonte même à 1995 et "Fitzcarraldo" alors que The Frames s'appelait alors Frames DC. Quand on fait le recoupement de toute l'oeuvre de Glen Hansard, Once est alors une page tournée sur des années de créations. Il reprend et revisite ses chansons, en crée de nouvelles, accompagné de Marketa et annonce ainsi à ses fans, nouveaux et anciens, un changement dans sa carrière. Non, nous ne risquons pas de le revoir de sitôt au cinéma, mais il risque très certainement de développer cet aspect plus doux de sa musique réveillé par Marketa.

Pour en revenir à notre couple, l'alchimie évidente qui se dégage de leurs corps et de leur musique ne pouvait que donner lieu à une relation plus poussée. Certains datent les prémices de ce coup de coeur au tournage du film, d'autres  à la promotion de celui-ci. Il n'empêche que Glen Hansard a aujourd'hui 37 ans et Marketa 19. Et malgré les grognements de quelques mécontents qui ne savent pas de quoi ils parlent, il suffit de quelques notes de musique et d'un regard pour s'apercevoir de la magie et de l'évidence de leur communion. Leur rencontre est un conte des temps modernes. La preuve vivante qu'il existe encore de la beauté et de la pureté dans les relations entre hommes et femmes et il est dommage que ce soit aussi rare.

Pour faire taire les mauvaises langues (encore les mêmes qui râlent devant la différence d'âge), Once est donc tout sauf un film marketing. Il est certainement bouffé par une publicité qui le dessert (Spielberg qui le plébiscite, cela en aura fait sourire plus d'un) mais c'est aussi et surtout un film honnête et sans prétention. Un film de bric et de broc, à équipe réduite, qui séduit par la chaleur et le charme de ses interprètes. On entre dans leur univers comme à la maison, et Glen nous ouvre même la sienne dans une scène de soirée musicale en compagnie de ses amis les plus proches et aussi...  de sa maman ! On ne peut certainement pas reprocher à cette équipe de fonctionner ensemble et d'avoir du talent. Oui, Once est un vrai bijou, et non, je ne gagne pas ni argent, ni EL en disant ça.