Montage Grindhouse vs Boulevard de la mort

Tout le monde le sait (ou presque) mais le Death proof de Tarantino a connu deux montages officiels. Celui présenté au dernier festival de Cannes et vu de ce côté-ci de l'Atlantique pour ce qui est la version cinéma du film, soit Boulevard de la mort. Et celui proposé dans la version US qui avait le segment de Rodriguez, Planet terror, constitué le fameux Grindhouse, un double programme uniquement visible en salles aux Etats-Unis en avril dernier. Une bonne quinzaine de minutes séparent les deux montages. Le DVD zone 1 sortant ces jours-ci en import ne propose que la version dite « extended and unrated » soit en fait le Boulevard de la mort que l'on connaît chez nous. L'auteur de ces lignes ayant eu l'opportunité de découvrir Death proof dans sa forme originelle, intéressons nous aux ajouts que Tarantino a opérés pour proposer un film d'une durée standard (et accessoirement concourir - en vain - pour la Palme d'or). Ils sont au nombre de trois.

1^er ajout : Il se situe à la 20min 54s (durée : 1min 24s)

Il concerne Vanessa Ferlito qui se fait draguer sous le porche par Omar Doom (Nate) pour finir par accepter d'aller flirter dans la voiture mais seulement durant 6 minutes.

Dans la version Grindhouse, on passait du plan d'Arlene découvrant inquiète la voiture garée de Stuntman Mike au premier plan de Mike en train de manger au comptoir du bar.

2^ème ajout : Il se situe à la 39min 12s (durée : 2min 47s)

Il s'agit tout simplement de la lap dance que Buterfly (Ferlito) accorde à Mike (Kurt Russell).

L'absence de cette séquence aura sans doute frustré plus d'un spectateur américain (qui a dit pas grave tant ils n'étaient pas nombreux !) puisque le montage Grindhouse nous offrait un joli cut entre le moment où Kurt Russell entre dans le bar pour se préparer à sa petite « gâterie » et le moment où il ressort pour reprendre comme les autres sa voiture.

3^ème ajout : Il se situe à la 55min 56s (durée : 9min 37s)

Sans doute l'ajout le plus significatif et qui faisait cruellement défaut au montage Grindhouse. Il s'agit de la première « rencontre » entre Stuntman Mike et ses futures cibles avec au passage le fétichisme des pieds cher à Tarantino. Une séquence presque intégralement en noir & blanc (référence au Kill Bill volume 1 qui montrait le combat censuré sauf au Japon de The Bride contre les Crazy 88) qui permet une transition nettement plus réussie que dans le montage US.