De la case à l'écran : La mutation de Spider-man

Damien Virgitti | 7 mai 2007
Damien Virgitti | 7 mai 2007

 Trois fois plus de méchants, trois fois plus d’émotions. Voilà les ingrédients qui font le succès (monstre) du nouvel opus de la saga de l’Homme-Araignée. C’est aussi ce qui en font le plus long (2h30) et le plus complexe. Dans Spider-man 3, il y a trois méchants qui s’affrontent et surtout, trois sagas majeures du comic-book qui viennent se superposer pour le plus grand bonheur des fans : la Vengeance du Bouffon Vert, la saga du Costume extraterrestre et des références à l’histoire de Gwen Stacy. Trois histoires riches et denses où les scénaristes ont du faire preuve d’imagination pour pouvoir les relier entre elles tout en incluant de nouveaux personnages. Petite autopsie d’un film qui fait le grand écart avec grâce entre la BD d’origine et une touche de modernité (bien évidemment, il est fortement conseillé d’avoir vu le film puisque les spoilers sont légions dans cet article).

 

Le retour du Bouffon Vert

 

Ces trois histoires se mélangent en divers points de convergences, apportant leur lots de nouveaux personnages qui font partie la mythologie Spider-man. À commencer par Harry Osborn, qui vient reprendre le flambeau de son Bouffon Vert de père. Un épisode en germe depuis déjà deux épisodes et qui connaît son apogée dans ce troisième volet. Mais là où Harry devient un simple esprit vengeur qui vient torturer Peter dans la BD, Sam Raimi incorpore le personnage à sa propre mythologie pour appuyer encore plus la tragédie grecque qui lie les deux amis. Ainsi, dès le premier duel dans les rues de la ville, le réalisateur détache rapidement le personnage de son destin d’origine en provoquant un accident qui lui est fatal. Devenu amnésique, le personnage repart à zéro, ayant oublié toute rancune et devenant à nouveau le gentil Harry qu’on connaît.

 

 

Si cette amnésie éloigne Harry de son destin dans la BD, elle fait tout de même référence à un court épisode du comic : suite à des problèmes de drogues, Harry est confié à un psychiatre qui l’hypnotise et lui fait oublier tout ce qui lui est arrivé, profitant de cet état pour lui soutirer des informations sur le Bouffon Vert et porter le costume à son tour. Mais comme dans le film, cette amnésie ne dure pas longtemps et Harry redevient le Bouffon Vert alors qu’il s’est marié depuis et qu’il a eu une fille prénommée Normie. Il commet alors un dernier acte de vengeance envers Peter : lors d’une soirée, il invite toutes les personnes qui ont ruiné la vie de son père et les prend en otages en plaçant des explosifs tout autour de la maison. Mais Spider-man arrive et le prévient qu’il va tuer les deux femmes de sa vie : Mary-Jane et sa propre fille Normie. Dans un dernier éclair de lucidité, Harry délivre alors tous les otages mais est soudainement pris de convulsions sous l’effet du au sérum du Bouffon Vert. Dans le trajet qui l’emmène à l’hôpital, Harry avoue avant de mourir à Peter qu’il le considère malgré tout comme son meilleur ami. La fin du film reprend cet épisode mais opère un glissement plus subtil entre sa vengeance et sa rédemption : ici, c’est Peter qui vient demander pardon à Harry alors qu’il l’a défiguré et qui lui demande de l’aider pour sauver Mary-Jane. Pris de remords, Harry vient l’aider lors du combat final. Son geste de sacrifice est d’ailleurs beaucoup plus appuyé que dans la BD, empalé par son propre planeur comme son père, de sorte que la dernière scène sur les toits de l’échafaudage n’en est que plus émouvante, reprenant mot pour mot le dernier dialogue de la BD.

 

Sam Raimi a donc su redessiner au personnage une belle trajectoire qui l’éloigne de la BD tout en s’appuyant sur les grandes lignes de son histoire. Une transformation de personnage qui s’applique particulièrement à l’Homme-Sable, véritable figure tragique du troisième film a qui Sam Raimi a su insuffler une profondeur rarement atteinte dans la BD.

 

 
Et Raimi (re)créa l’Homme-Sable

 

 

Le réalisateur l’avait dit dès le début : Venom a été un méchant qu’on lui a imposé, tandis qu’il rêvait de mettre à l’écran son personnage favori : l’Homme-Sable. Bercé par les comics de l’âge d’argent de Marvel dans les années 60, il aimait particulièrement ce vilain de seconde zone mais au potentiel inimaginable. Un amour du personnage qui se retrouve dans le look de Thomas Haden Church, fidèle jusqu’aux rayures aux cases de la bédé. Mais en le transposant au cinéma, le réalisateur a su apporter son grain de sable qui lui donne une vraie profondeur psychologique. En une scène, la naissance de l’Homme-Sable, tournée avec juste des effets spéciaux plus vrais que nature, Sam Raimi transforme ce vilain au pouvoir assez simple en un personnage émouvant  complètement dépassé par la situation mais qui s’accroche tant bien que mal à la vie de sa fille malade. Une profondeur psychologique renforcée par le rôle capital qui lui est donné dans le film : il se révèle être l’assassin de l’Oncle Ben.

  

 

Jusqu’ici, la bédé n’avait jamais directement désigné le coupable direct du meurtre de l’Oncle de Peter, à l’instar du premier Batman de Burton qui faisait du Joker l’assassin direct des parents du petit Bruce Wayne. Même en retrait au milieu du film, l’Homme-Sable se retrouve au centre du combat intérieur de Peter. Sam Raimi fait alors de lui un personnage a part entière, tout en reprenant des épisodes bien connus du comic, comme lors du final où l’Homme-Sable renaît des égouts, gigantesque monstre fait de sable et de débris. Une transformation qui évoque un épisode où l’Homme Sable fusionne avec Hydro-man, un autre super-vilain qui peut se changer en eau, pour donner naissance à un immonde golem.  Il est à noter aussi que parmi tous les super-vilains de la trilogie, l’Homme-Sable est le seul qui ne meurt pas, redevenant à la fin un homme qui a fait les mauvais choix, acceptant l’ultime geste de pardon de Peter. Le fait que Spider-man le relâche, suggérant un retour possible, montre bien l’affection que Sam Raimi a pour ce personnage, ayant préféré tuer le Bouffon Vert (comme dans la bédé) et même Venom (qu’Avi Arad lui avait imposé) alors q’il était censé lui aussi survivre pour revenir encore plus fort. Ce changement radical de Venom montre comment Sam Raimi a du adapter une saga complexe du comic-book.

 

Eddie vs Brock : Ultimate vs BD d’origine

 

La saga de « l’alien costume » est un des arcs scénaristiques majeurs du Spider-verse, commençant au début des années 80 pour se finir au début des années 90. Une saga introduite déjà à la base par un gigantesque cross-over appelé les « Guerres Secrètes » où Spider-man est appelé à combattre sur différentes planètes aux côtés d’autres grands super-héros. Spider-man en revient alors avec un costume en lambeaux et s’en fabrique un nouveau à partir d’une substance noire ramenée de l’espace appelée « symbiote ». Ainsi naît le costume noir. Et aussi une première difficulté dans l’adaptation du costume puisque personne ne peut alors restituer tout le contexte de ces guerres secrètes. Même le dessin animé de 1995 change déjà cette origine en racontant que c’était le cosmonaute John Jameson, le boyfriend de Mary-Jane dans Spider-man 2, qui ramène cette substance de l’espace. Agressé par le symbiote, il perd les commandes de l’appareil et s’écrase en plein Pont de Brooklyn. Spider-man vient alors le sauver et récupère la fameuse substance.

 

Dans le film, la substance atterrit directement sur terre près de la mobylette de Peter lors d’une « mini pluie de météorites ». Il n’y aura pas d’autres explications et le spectateur est prié de comprendre simplement que c’est en pleine heure de gloire (une nuit à la belle (é)toile avec Mary-Jane) que les démons intérieurs de Peter reviennent mieux le hanter sous la forme de ce symbiote venu d’ailleurs. Plus tard, lorsque Peter s’aperçoit des effets néfastes du costume, il ne va pas voir le Dr Curt Connors de son université comme dans le film, mais le scientifique des 4 Fantastiques, Red Richards. Cette entrevue avec le Dr Connors appartient en fait à une autre version du comic appelée la version Ultimate. En effet, au début des années 2000, les créateurs de Marvel décident de sortir une toute nouvelle relecture du mythe de Spider-man appelé Ultimate Spider-man à la conquête d’un nouveau lectorat plus jeune. Ultimate Spider-man revisite donc toutes les grandes sagas du Tisseur en y apportant une touche moderne et plus jeune, redéfinissant certains personnages de la bédé originale. De ce point de vue, Spider-man 3 est le film qui fait sans cesse le grand écart entre les deux versions du comic, conciliant respect des origines et modernité.


Le personnage d’Eddie Brock décrit dans le film est justement plus proche de sa version « Ultimate » : Eddie Brock n’est plus un photographe rival du Daily Bugle plus âgé que Peter, mais apparaît comme un autre étudiant venu piétiner les plates bandes de Peter. Une version qui s’accorde d’ailleurs bien avec la volonté de faire de Brock un double maléfique du héros : plus blond, plus branché, plus entreprenant avec les femmes et qui n’hésite pas à tricher pour arriver à ses fins. L’influence du costume noir agit alors comme un miroir réfléchissant : Peter devient peu à peu Eddie Brock, tandis qu’Eddie connaît les infortunes de Peter au niveau du travail et des femmes. C’est d’ailleurs dans la version Ultimate qu’Eddie Brock sort avec la jeune et pétillante Gwen Stacy. Un personnage qui dérive totalement pour le coup de son rôle d’origine, étant initialement un personnage primordial dans la galaxie Spider-man.

 

 
De la Mort à l’amour : la transformation de Gwen Stacy

 

Tous les fans des belles années du Tisseur se souviennent de Gwen Stacy, et sa présence dans le film a autant provoqué de joies que de grincements de dents pour les puristes. Dans la bédé d’origine, Gwen Stacy est le véritable amour de Peter Parker, bien avant Mary-Jane Watson qu’on ne voit pas du tout au début de ses aventures, où à peine, toujours cachée par un objet quand elle apparaît dans le coin d’une pièce. Blonde, belle et souriante, Gwen Stacy a tout pour plaire et c’est véritablement elle qui se retrouve au centre de l’amitié entre Peter et Harry. Mais cette idylle est rapidement emportée par l’ombre de la Mort, transformant à tout jamais l’univers des super-héros de comics. D’abord par un premier deuil en la personne du Capitaine de police George Stacy, joué par James Cromwell dans le film, qui se sacrifie pour sauver un enfant lors d’un duel entre Spider-man et le Dr Octopus. Ce premier incident renforce le sentiment de culpabilité de Peter qui s’en veut de blesser ceux qu’il aime à chaque fois qu’il cherche à bien faire. Une culpabilité qui l’achève lors d’un ultime drame lorsque le premier Bouffon Vert kidnappe Gwen Stacy et la balance au dessus du Pont. Quand Spider-man la rattrape, il est déjà trop tard : la belle est morte depuis longtemps et sa vie, ainsi que celle des fans, est changée à tout jamais.

 

Cet épisode le plus bouleversant de l’histoire des comics, marque un tournant dans l’histoire de Spider-man et des super-héros. Même à l’heure actuelle où Peter est avec Mary-Jane, il lui arrive de souvent penser à cet ancien amour, symbole d’une innocence perdue. Sa présence dans le troisième film avait donc de quoi étonner puisque Mary-Jane avait pris sa place dès le premier film et lui avait même piquée sa scène du pont. La Gwen qui est dans le film ne pouvait donc qu’être celle de la version Ultimate, servant simplement à mettre du piment dans la relation entre Mary-Jane et Peter, et la suite de l’histoire d’Eddie Brock ne fait que confirmer cette version.

 

 

Le fantôme de Venom

 

Si Eddie Brock s’inspire plus de la version Ultimate de la bédé dans le film, son alter ego Venom se rattache plus à sa version classique. À commencer par sa transformation. Là où dans la version Ultimate, Eddie Brock s’empare du costume au moment où Peter vient le rendre aux laboratoires Connors, sa transformation originale a bien lieu dans église lorsque Peter essaie de se débarrasser du costume. Cet épisode a été écrit en 1987 par Todd McFarlane, créateur de Spawn, et tous ses thèmes de prédilection se retrouvent dans cet épisode devenu mythique : imagerie biblique avec Peter qui se débarrasse du costume au son d’une cloche divine, en signe de rédemption, et créature qui descend des enfers pour se transformer en monstre grimaçant. Le design adopté dans le film pour Venom garde d’ailleurs bien cette première apparence de McFarlane, s’éloignant un peu de l’énorme monstre actuel à la langue bien baveuse. Par contre, là où le scénario garde bien la faiblesse sonore de Venom (contrairement aux décharges electriques de la version Ultimate), sa fin différencie légèrement de la bédé avec un Eddie Brock qui se sacrifie totalement dans la mort du symbiote. Dans la suite du comic, Eddie Brock se retrouve en prison et son symbiote s’empare alors de son voisin de cellule, un psychopathe qui a décimé toute sa famille et qui se transforme en Carnage, une créature faite de sang qui peut changer ses bras en de nombreuses armes tranchantes. Mais là encore, la fin du film se rapproche plus de la version Ultimate, ce qui peut avoir une incidence directe sur le destin de Gwen Stacy.

 

Dans Ultimate Spider-man, Carnage est créé à partir des restes de Venom que possède le Dr Connors (comme le morceau de symbiote donné par Peter dans le film). Il mélange ainsi son propre ADN à celui du jeune homme et crée Carnage qui s’échappe du labo pour aller tuer la belle Gwen Stacy. Gwen ne mourant pas dans le troisième film par la main du Bouffon Vert, son destin pourrait en être autrement avec un Carnage tout a fait plausible dans un quatrième ou cinquième film. L’actrice Bryce Dallas Howard ayant annoncé qu’elle voudrait être de l’aventure, cet arc scénaristique de la version Ultimate devient tout à fait possible.

 

Aussi bien dans le film que dans les deux versions de la bédé, Gwen Stacy n’apparaît que comme un élément perturbateur de la relation entre MJ et Peter, servant aussi bien à la détruire qu’à la reconstruire. De ce point de vue, l’évolution de leur relation dans le troisième film est très représentative que celle décrite dans le comic.

 

 

Le mariage de Peter et Mary-Jane


Il faut le savoir : le couple Mary-Jane/Peter Parker n’a jamais été vraiment apprécié dans les comics, aussi bien par les fans que par les scénaristes. Dès le début de leur relation au début des années 70, les fans ne comprenaient pas comment ils pouvaient être ensemble : lui, l’ado boutonneux, avec elle, la rousse explosive et sensuelle, ça ne pouvait pas coller. Leur relation connaît alors beaucoup de turbulences, aussi bien sous le coup de super-vilains que dans leurs sentiments versatiles, preuve que personne n’est prêt à les laisser tranquilles. Même lorsque Peter songe enfin à la demander en mariage, la belle refuse, voulant conserver son indépendance. Et lorsqu’elle revient auprès de Peter et qu’il lui refait sa demande, elle refuse à nouveau, préférant gérer ses problèmes familiaux avant tout. Deux refus que l’on peut retrouver d’une certaine manière dans le film : le premier dans la scène du restaurant français où MJ le quitte avant même qu’il ait pu montrer la bague, et le deuxième dans le parc lorsqu’elle se sépare de lui, manipulée par le Bouffon. Cette relation difficile traduit bien le malaise des scénaristes à vouloir les mettre officiellement ensemble, persuadés qu’un mariage résoudrait les problèmes de Peter et signerait le départ des fans. Mais dans le film, Sam Raimi se sert de cette relation contrariée pour monter combien une relation est en fait difficile à construire et qu’il ne suffit pas d’être amoureux pour être heureux.

 

Le réalisateur l’avait annoncé depuis le début, il veut illustrer à travers Spider-man le difficile passage à l’âge adulte de Peter, aussi bien à travers la prise des responsabilités que dans la construction d’une relation. Une leçon sur les relations amoureuses qui se retrouve dans une des répliques de Mary-Jane que l’on peut entendre dans la bande-annonce mais qui ne s’est finalement pas retrouvée dans le montage du film : « Il faut qu’on apprenne à se pardonner, ou tout ce qu’on a été jusqu'à maintenant ne signifiera plus rien ». On le voit à la fin, l’influence du costume noir révèle en fait des problèmes qui sont bien là et leur relation en sort meurtrie. La dernière séquence les laisse d’ailleurs sur un avenir incertain, montrant que tout reste à construire après ce qui s’est passé. Le chemin reste donc bien long jusqu'à la consécration de leur amour, comme l’a confirmé par la suite la bédé. 

 

Même après leur mariage, leur relation n’a pas cessé d’être chaotique pour autant. Le bonheur temporaire d’une grossesse se transforme soudainement en tragique fausse couche orchestrée par un Bouffon Vert revenu d’entre les morts et lorsque Mary-Jane demande à Peter de raccrocher son costume, les scénaristes décident d’en finir en la tuant dans un accident d’avion. Mais suite à des protestations des lecteurs, on apprend soudainement qu’elle avait été en fait enlevée avant le décollage. Et quand Spider-man vient la sauver, ce n’est pas sans dommage. Après ces nombreuses tergiversations, le rédacteur en chef actuel Joe Quesada reconnaît que c’était une erreur de les avoir marié, mais il admet qu’entre le divorce et la mort d’un des personnages, ce serait pire. Une nouvelle tactique semble donc avoir été adoptée chez Marvel, apportant des problèmes extérieurs qui mettent leur relation en péril au lieu de les attaquer directement. Dans le méga crossover Civil War terminé il y a peu aux Etats-Unis, Peter révèle son identité au monde entier, se pliant à une loi de recensement des super-héros, et son couple doit alors apprendre à supporter les affres d’une vie publique. La vie de super-héros ne sera jamais de tout repos !

 

Le super-héros Sam Raimi se balance donc comme son héros de toiles en toiles et de références en références, réussissant l’exploit de relier des épisodes des années 60 à ceux des années 80, cristallisant ses personnages à travers la figure du costume noir et des démons intérieurs pour venir parler de culpabilité, de pardon et de rédemption. Des thèmes qui viennent à la fois terminer un premier cycle sur la vie de Peter Parker tout en brassant des morceaux d’anthologie du comic. S’il reste encore de beaux vilains à exploiter, l’exploit sera surtout de pouvoir les accorder avec autant de panache qu’a pu le faire Sam Raimi.

 

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