Deauville Asie 2007 : Panorama

Vincent Julé | 6 avril 2007
Vincent Julé | 6 avril 2007

C'est dans ce tour d'horizon que le festival a réservé ses plus belles surprises. Le dernier Park Chan-wook bien sûr, avec son couple irrésistible entre une cyborg et un voleur masqué, et dont vous pouvez lire l'élogieuse critique ici. Mais aussi le japonais et finalement très international Sumo Hot Pot - Chanko. Autour de la survie d'un club de sumo universitaire, se réunissent en effet un métisse brésilien, un étudiant arrogant donc américain, le cousin musclé de Borat et une jeune japonaise forte tête. En plus de prouver qu'il ne faut pas nécessairement être gros pour s'attraper le slip, ils délivrent tous, chacun leur tour et à leur manière, un message tendance United Colors of Sumo. Alors, c'est bien pensant, maladroit, mal joué, mais surtout, animé par une telle générosité et sincérité, qu'il est impossible de ne pas s'attacher à ce personnages et d'adhérer à leur esprit, où sport et vie riment avec respect et tolérance (3,5/5).

 

 

Malgré une rétrospective de cinq de ses films, il n'a été humainement possible que de voir l'avant-dernier, Before we fall in love again, pour infirmer ou confirmer les a priori positifs entourant le cinéma de James Lee. Caméra DV, noir et blanc austère, plans fixes, le réalisateur malaisien joue et s'approprie les formes, présentes ou absentes, avec brio. Il peint ainsi un très beau portrait de femme moderne à travers celui de deux hommes, mari et amant. Reste qu'une fois qu'il sort de son huit clos non plus grâce à des flash-back, mais en voiture à la rencontre du « troisième homme », le film se perd en route (3/5).

 


 

Si l'on sait grâce au Hong Sangsoo que La femme est l'avenir de l'homme, que le cinéma est un conte, qui aurait cru qu'une simple Woman on the beach pouvait être aussi charmant, drôle, poétique. Avec toujours comme point de départ une mise en abyme sur le 7ème art, le metteur en scène coréen offre une magnifique photographie des relations humaines et amoureuses en général, et surtout de celles, éphémères, qui ne peuvent durer plus de quelques jours, heures. Avec en plus le plus émouvant baiser de cinéma depuis longtemps (4,5/5).

 

 

N'ayant pu assister à la clôture et à la partie de Go Master, parlons en dernier du film d'ouverture, et accessoirement Ours d'or à Berlin, Le mariage de Tuya. Cette étape de notre voyage cinématographique nous emmène, et perd au début, au cœur de la Mongolie chinoise. Des steppes à perte de vue et la maison de Tuya, qui se bat pour survivre avec ses enfants, son premier mari et un potentiel nouvel époux. Le quotidien de Tuya a beau être répétitif et laborieux, sous la caméra de Wang Quan'an et les traits de la belle Nan Yu, il devient passionnant et édifiant. La preuve émouvante et finalement triste que si la femme fait tourner la tête des hommes, et par là même le monde, ni l l'un ni l'autre ne le lui rendent (3,5/5).

 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.