Rentrée Télé US 2006/2007 - Fox

Même si elle reste toujours un peu dans l'ombre des trois grands networks historiques que sont ABC, NBC et CBS, la saison 2005/2006 de la Fox fut relativement satisfaisante. Le monstrueux succès d'American Idol a parfaitement joué son rôle de locomotive de l'audimat et a tiré vers le haut ses voisins de tranche horaire, mais le renouveau de shows plus anciens comme 24 n'est pas non plus à négliger, sans oublier une programmation intelligente, comme pour le cas Prison Break, et l'attractivité d'une des valeurs les plus sûres de la télé américaine avec les Simpsons.

Cependant, le line-up 2006 de la Fox n'est pas particulièrement enthousiasmant, à défaut d'être simplement le plus faible des quatre grandes chaînes. Aucun des pilotes proposés ne semble à première vue avoir suffisamment d'arguments pour tenir la distance face à la concurrence, particulièrement quand cette année offre l'un des panels de shows les plus excitants de ces dernières années.

L'épreuve de l'audimat risque donc d'être particulièrement rude pour la Fox et il ne serait guère surprenant que l'on assiste à des annulations en chaîne quand les premières hémorragies de téléspectateurs se seront manifestées.

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NOUVEAUTÉS

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DRAMES – 60 min

Vanished

Synopsis : Sara, la jeune et belle épouse de Jeffrey Collins, Sénateur de Georgie, disparaît subitement au cours d'une soirée mondaine. Mais avant que le FBI ne soit en mesure de la retrouver, ils doivent d'abord savoir qui elle est réellement. L'agent Graham Kelton chargé de l'enquête, la reporter aux dents longues Judy Nash et le reste de la famille Collins vont devoir se plonger au cœur du mystère. Rapidement l'agent Kelton et son partenaire, l'agent Lin Mei, découvrent des indices qui suggèrent qu'une vaste conspiration se cache derrière la disparition de la femme du sénateur.
Avec : Gale Harold (Queer as Folk), Ming-Na (Urgences), John Allen Nelson (24), Joanne Kelly, Rebecca Gayheart (Dead Like Me), Margarita Levieva, John Patrick Amedori (L'effet papillon), Chris Egan.
À savoir : Cela ne fait désormais plus aucun doute, la mode est aux conspirations. On ne compte plus les shows (déjà établis comme Prison Break ou nouveaux comme Kidnapped) où, qui les disparus qui les condamnés à tort, deviennent les boucs émissaires idéaux d'une bonne grosse machination bien secrète.
Créé et écrit par Josh Berman, un ancien de CSI, et réalisé par Mimi Leder (Deep Impact), le pilote est censé servir d'introduction à une vaste histoire qui allierait, si l'on en croit les communiqués de presse de la Fox, le rythme effréné de 24, les rebonds scénaristiques de CSI et l'étendue du Da Vinci Code. Rien que ça… Malheureusement, les premiers échos qui nous sont parvenus d'outre-atlantique ne semblent guère enthousiastes. En France, M6 a déjà acheté les droits de diffusion de la série.

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Justice

Synopsis : Quatre avocats aux backgrounds disparates font équipe au sein d'un cabinet qui s'occupe exclusivement d'affaires très médiatisées, et donc très controversées. Leur unique but : tirer d'affaire par tous les moyens légaux leurs clients fortunés. Chacun apporte donc son expertise à la bonne marche du cabinet Turn, Nicholson, Tuller & Gaines. Ron Turk (Victor Garber) est la tête publique, celui qui est de toutes les conférences de presses et que le monde entier déteste. On retrouve dans l'ombre Tom Nicholson (Kerr Smith), un brillant avocat, garçon poli et bien élevé, alter ego du précédent. Luther Gaines (Eamonn Walker) est très connu dans la communauté afro-américaine, a des ambitions politiques, et a la capacité de prendre suffisamment de recul pour voir une affaire du point de vue de la défense comme de celui de l'accusation. Enfin, Alden Tuller (Rebecca Mader) est un brillant médecin, qui analyse chaque cas de manière poussée et découvre de nouvelles voies pour détruire les experts en contre-interrogatoire.
Avec : Victor Garber (Alias), Kerr Smith (Dawson), Eamonn Walker (Oz), Rebecca Mader (Le Diable s'habille en Prada).
À savoir : Jouer les avocats féroces pour clients riches et célèbres, voilà une occasion en or pour Jack Bristow, pardon, Victor Garber, de se dérider un coup et de nous montrer toute l'étendue de son talent comique. Un nouveau drame légal de plus ou de moins ne changera probablement pas la face du monde, surtout que celui là est produit par ce cher Jerry Bruckheimer, qui mange décidément à tous les râteliers. Néanmoins, avec un casting trois étoiles (une pour Victor Garber, une pour Eamonn Walker, et une demie chacun pour Kerr Smith et Rebecca Alder), Justice pourrait venir idéalement compléter la programmation de la Fox, qui manque cruellement d'histoire d'avocats, comparé notamment à CBS et NBC. Le pilote est réalisé par David McNally, le réalisateur de Coyote Girls et Kangourou Jack (ouais, ça c'est de la référence).

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Standoff

Synopsis : Matt Flannery (Ron Livingston) et Emily Lehman (Emily Lehman) sont deux négociateurs de chocs pour la CNU (Crisis Negociation Unit) (NDR : on a de la chance que ça ne soit pas la CTU) du FBI. Experts en psychologie, ils savent comment résoudre les situations les plus difficiles. Ils entretiennent aussi une relation pour l'instant secrète, jusqu'à ce que Matt ne le révèle au grand jour, en plein milieu d'une négociation. Cela ne va pas sans poser des frictions entre le premier, qui marche à l'instinct, et la seconde, plus académique et analytique. Leur boss, Cheryl Carrera (Gina Torres) voit cette relation d'un mauvais oeil, tout comme leurs autres collègues de la CNU. Leur équipe est appelée pour toutes sortes d'affaires à haut risque : enlèvements, alertes à la bombe, guerres des gangs, et même si ces deux là devraient être éloignés l'un de l'autre, ils sont bien trop utiles ensemble.
Avec : Ron Livingston (Frères d'Armes), Rosemarie DeWitt (Cinderella Man), Gina Torres (Firefly), Michael Cudlitz (Frères d'Armes), Raquel Alessi.
À savoir : Le pilote a été imaginé et produit par Craig Silverstein (Dead Zone, The Inside), et réalisé par Tim Story (Les 4 Fantastiques). Les deux seront producteurs exécutifs sur ce show, qui est vendu comme un croisement entre Clair de Lune pour le côté relations conflictuelles de son couple vedette et 24 pour le rythme (théoriquement) soutenu des histoires. Si ce pitch de négociateur en proie à des difficultés existentielles et conjugales laisse pour le moins dubitatif, il a au moins le mérite de se pencher sur une branche de l'arbre judicaire américain jusqu'ici relativement inexplorée à la télévision.

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The Wedding Album

Synopsis : Tony Zutto (Bruno Campos) est quelqu'un de très demandé, qui passe son existence à photographier les cérémonies des mariages les huppés du coin, tout en évitant soigneusement de se faire passer la corde au cou en bon célibataire professionnel et playboy impénitent qu'il est. Jusqu'au jour où il engage comme assistance une jeune anglaise, Milla Cavendish, qui va lui mener la vie plus rude que d'habitude. Des dîners de répétition aux cérémonies pas très académiques en passant par les désastres familiaux qu'il capture avec son objectif, Tony va réaliser que les choses sont vraiment plus intéressantes quand une journée de boulot pour lui représente la plus importante dans la vie d'un autre.
Avec : Bruno Campos (Nip/Tuck), Tara Summers (Irrésistible Alfie), Tony Lo Bianco, Ashlie Atkinson (Rescue Me), Jayce Bartok, Eva Pigfor, Ptolemy Slocum.
À savoir : Andy Tennant réalise et retrouve Wink Mordaunt, son partenaire sur Hitch, qui sert ici de scénariste pour un pilote qui va probablement subir de profonds changements avant son arrivée à l'antenne au printemps prochain. Le rôle principal, initialement occupé par Bruno Campos, serait à priori en cours de recasting suite au départ de l'acteur du projet. Quoi qu'il en soit, on n'est plus à un show près de plus ou de moins sur le mariage. La rentrée sera définitivement nuptiale ou ne sera pas.

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COMÉDIES – 30 min

‘Til Death

Synopsis : Eddie et Joy Stamm en sont à leur 8 743e jour de mariage, et ils ont les cicatrices pour le prouver. Ils ont pour voisins de palier un couple de jeunes mariés, Steph et Jeff Woodcock, idéalistes, passionnés, et mariés depuis 12 jours à peine. Mariage à l'ancienne contre mariage moderne, tout le jeu consiste donc à garder la flamme vaillante. Ou au mieux à rester ensemble pour avoir quelqu'un qui vous emmène à l'hosto en cas de besoin.
Avec : Brad Garrett (Everybody Loves Raymond), Joely Fisher (Desperate Housewives), Eddie Kaye Thomas (American Pie), Kat Foster (Law & Order)
À savoir : Une série sur le mariage ! Voilà qui manquait cruellement au paysage de la rentrée à venir ! Surtout que celle-ci est écrite et produite par Josh Goldsmith et Cathy Yuspa, que l'on retrouve aux commandes d'une autre série démarrant en septembre sur ABC ayant pour sujet, attention, roulements de tambours, le… mariage, oui, bravo à la dame au fond en bleu, et dont le titre est Big Day. Une telle diversité thématique nous ravit d'avance quant à l'imagination dont font preuve les scénaristes et producteurs exécutifs cette année.

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Happy Hour

Synopsis : Henry Beckman avait tout pour être heureux dans son Missouri natal : une belle situation, la fiancée idéale, jusqu'à ce qu'il laisse Heather le convaincre de déménager à Chicago. Aussitôt arrivé et en l'espace d'une mâtinée, elle le largue, il perd son job et se retrouve à la rue. Il rencontre alors Larry, une sorte de Dean Martin moderne, qui devient son nouveau colocataire. Ce dernier est à la recherche d'un nouvel apprenti à qui enseigner les vertus du célibat et de la vie facile après que son précédent disciple, Brad, ait été alpagué par une chipie du nom d'Heather. Grâce aux enseignements de Larry, Henry entreprend alors de reconstruire sa vie, partagé entre ses valeurs traditionnelles, et les nouvelles inculquées par son nouvel ami.
Avec : John Sloan (The Triangle) Lex Medlin (Still Standing), Nate Faxon (Joey), Jamie Denbo (La main au collier), Beth Lacke, Brooke D'Orsay.
À savoir : Le pilote de cette sitcom a été imaginé par Jeff et Jackie Filgo, deux vétérans de That 70's Show, avec à la production Tom Werner, qui produit aussi la nouvelle sitcom de NBC 20 Good Years avec John Lithgow et Jeffrey Tambor. Happy Hour se retrouvera en tandem avec ‘Til Death pour meubler avant que CSI et Grey's Anatomy ne se tirent la bourre, sur CBS et ABC respectivement.

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The Winner

Synopsis : Glen Abbot a 43 ans, il a fait fortune et tout lui sourit. Il se remémore alors l'époque où, âgé de 32 ans, il vivait encore chez ses parents, et où le retour en ville de son premier amour, Alison Miller, le pousse à sortir de chez lui pour vivre enfin sa vie. Mû par le désir de conquérir sa belle et de ne plus être un raté, il emprunte alors un chemin qui fera de lui l'homme le plus riche de Buffalo en quelques années. Il prend alors pour meilleur copain Josh, le fils d'Alison âgé de treize ans, et ils vont traverser ensemble leur « puberté ».
Avec : Rob Corddry (Playboy à saisir), Keir Gilchrist, Erinn Hayes (Kitchen Confidential), Julie Hagerty (U-Turn), Lenny Clarke (Rescue Me)
À savoir : Le pilote de cette sitcom qui débarquera sur l'antenne de la Fox à la mi-saison a été imaginé et écrit par Seth McFarlan et Ricky Blitt, deux piliers de la série d'animation Family Guy (Les Griffin). Très peu d'informations ont filtré, maintenant l'ensemble dans un flou artistique particulièrement épais.

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RENOUVELÉES & ANNULÉES

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LES SURVIVANTS

L'année aura été relativement stable pour la Fox, qui a mine de rien confirmé quatre shows à l'issue de la saison, ce qui est pratiquement un record pour la chaîne, habituée à dégainer plus vite que son ombre pour annuler une série qui ne fait pas assez d'audience. Dans la grande tradition du « on ne change pas une formule qui gagne », Les Simpsons ont en effet eu le droit de prolonger leur course à travers l'histoire comme la série d'animation à la plus grande longévité de la télé américaine pour deux saisons supplémentaires. 24 et House, les deux drames les plus regardés de la chaîne ont eux aussi droit de revenir l'an prochain (voire même pour les trois années à venir en ce qui concerne 24).

Précisons enfin à titre tout à fait exceptionnel que la Fox a connu une année exceptionnelle avec American Idol, son radio-crochet monumental (dans sa cinquième saison), qui a repoussé les limites du possible en écrasant la concurrence de la tête et des épaules au cours de la saison. A deux soirs par semaine et avec 5 millions de téléspectateurs d'avance sur le poursuivant direct à chaque fois, la performance laisse songeur.

24 (5 saisons, diffusée sur Canal+ et TF1)
Family Guy (4 saisons)
House (2 saisons, diffusée sur TF6)
King of the Hill (10 saisons)
The O.C. (Newport Beach, 3 saisons, diffusée sur France 2)
Les Simpsons (17 saisons, diffusée sur Canal+)

Quatre séries ont eu l'insigne honneur de survivre au delà de la première année, ce qui est assez exceptionnel pour être souligné. Arrive en tête du tableau d'honneur Prison Break, qui a su trouver un second souffle lors de la deuxième moitié de saison pour s'achever dans un final au suspense insoutenable. Bones, procedural avec David Boreanaz (Angel) et Emily Deschanel (Spider-Man 2) termine aussi une solide première saison, plus discrète cependant, mais qui ouvre des perspectives intéressantes pour l'année prochaine. Quant à The Loop, c'est une comédie assez étrange, qui raconte les déboires d'un jeune diplômé, tiraillé entre volonté de faire la fête et son job de cadre dans une compagnie aérienne, qui compte tout de même au casting Philip Baker Hall (Magnolia) et Mimi Rogers (X-Files). Enfin, American Dad complète l'arsenal particulièrement fourni en séries animées de la Fox.

Parmi les shows ayant débuté en septembre 2005, ont donc survécu :
American Dad
Bones (droits achetés par M6)
Prison Break (diffusée sur M6 à partir du 31 août)
The Loop

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LES RETRAITÉS

Trois comédies majeures de la programmation de la Fox sont arrivées en fin de mandat en mai dernier. La doyenne, la plus regardée et la plus célèbre des trois est bien évidemment That 70's Show, qui a bouclé son aventure à la porte des 80's. Arrested Development, malgré toute la reconnaissance critique dont elle a bénéficié au cours de ses deux premières saisons, a sombré corps et biens dans les profondeurs de l'audimat (avec une annulation anticipée à la clef). Enfin, Malcolm in the Middle tire elle aussi sa révérence après une carrière bien remplie.

Arrested Development (3 saisons, diffusée sur TPS Star)
Malcolm in the Middle (7 saisons, diffusée sur M6)
That 70's Show (8 saisons, diffusée sur France 2)
Stacked (2 saisons)

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MORTS AU CHAMP D'HONNEUR

Contrairement à ses habitudes, la Fox fut relativement clémente cette saison, même si certaines de ses nouveautés ont tout de même été fusillées au bout d'une poignée d'épisodes. En ont donc fait les frais Head Cases, une histoire d'avocat complètement ratée, Killer Instinct, un drame policier lui aussi à côté de la plaque, et enfin Free Ride, comédie conceptuelle trop brouillonne pour réellement accrocher le public.
Les seuls regrets sont à mettre au crédit de Reunion et Kitchen Confidential. La première était un drame au concept original (suivre un groupe d'amis sur 20 ans, chaque épisode couvrant une année, sur fond d'enquête sur le meurtre d'un des protagonistes – dont l'identité était inconnue lors des premiers épisodes), qui s'avérait prometteuse, mais qui n'a pu aller au bout de son histoire. La seconde était une comédie débridée et sincèrement hilarante sur les coulisses d'un grand restaurant. Elle était une libre adaptation du livre du même nom, autobiographie du chef new-yorkais Anthony Bourdain.

Séries annulées, avec le nombre d'épisodes diffusés sur le nombre d'épisode tournés :
Free Ride (6 ép./6)
Head Cases (2 ép./6)
Killer Instinct (9 ép./14, droits achetés par M6)
Kitchen Confidential (4 ép./13)
Reunion (9 ép./13, diffusée sur TF6 à partir du 13 septembre)

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