Bilan de la rentrée US 2005 2/3

Zorg | 28 janvier 2006
Zorg | 28 janvier 2006

Deuxième partie de notre dossier récapitulatif sur les séries de la rentrée 2005.

Vous retrouverez ici le super poids lourd de l'audience américaine, CBS, avec six nouveautés, et qui est encore récemment arrivé en tête des audiences sur une année pour la cinquième fois consécutive, une chaîne du câble accessible à tous, UPN, de taille moyenne avec deux inédits, et la chaîne du Cable Premium Showtime, qui joue sur les mêmes terres qu'HBO avec un seul nouveau programme.

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Criminal Minds


Genre : Procédural criminel sur les tueurs en séries et apparentés. (45 min)
Synopsis : L'agent Jason Gideon est un des leaders de l'unité d'analyse comportementale du FBI. Leur boulot : rentrer dans la tête des tueurs en série, psychopathes et autres maniaques pour les empêcher de frapper à nouveau.
Avec : Mandy Patinkin, Lola Glaudini (NYPD Blue), Thomas Gibson (Dharma & Greg), Shemar Moore, Mathew Gubler (La vie aquatique), A.J. Cook.
Destin :Une des nouvelles séries criminelles à succès de CBS, l'essai a été transformé peu de temps après le début de la saison, conduisant vers un « full order » de 22 épisodes. La série est en effet entrée dans le Top 20 des audiences avec environ 14 millions de téléspectateurs chaque semaine et fait partie des meilleurs élèves de la promotion 2005. D'ores et déjà achetée par TF1, elle devrait être diffusée à la rentrée, moyennant un censure qui s'annonce inévitable, certains épisodes étant très graphiques et tendant réellement vers le « gore sanguinolent ».
Notre avis : Avec des histoires tantôt chargées en hémoglobine, tantôt angoissantes, le concept permet une grande variation sur le thème des tueurs en série et consorts. Particulièrement bien écrite, décrivant la psychologie des tueurs de manière plutôt crédible, elle est mieux conçue qu'une série au thème similaire, The Inside, qui avait fait un très beau flop l'été dernier sur FOX. Mandy Patinkin emmène par ailleurs avec brio un casting très homogène.

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How I met your mother


Genre : Sitcom lorgnant sur les plates-bandes de Friends. (25 min)
Synopsis : 2030, Ted entreprend de raconter à ses deux enfants comment il a rencontré leur génitrice. Ça se passe 25 ans plus tôt à New-York où il partage un appart' avec son meilleur ami et la fiancée de celui-ci. Il décide alors qu'il est grand temps pour lui de trouver la femme de sa vie.
Avec : Josh Radnor (Sex Academy), Neil Patrick Harris, Alyson Hannigan, Jason Segel (Slackers), Cobie Smulders et la voix de Bob Saget (La Fête à la maison) .
Destin : Après des débuts plus que satisfaisants et un bon bouche-à-oreille, CBS a commandé une saison complète de 22 épisodes.
Notre avis : Clairement une des sitcoms les plus enthousiasmantes de la rentrée. Un pitch sympathique, une bonne humeur communicative, et l'abattage de Neil Patrick Harris en copain azimuté contribuent au charme de la série. Les gags font presque toujours mouche grâce à un humour relativement fin, de bon goût et, pour une fois, pas trop chargé en guimauve.

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Threshold


Genre : Sous-héritier de X-Files. (45 min)
Synopsis : Une intelligence extra-terrestre se manifeste au dessus de l'Atlantique et décime l'équipage d'un navire. Le protocole « Threshold » est alors activé par le gouvernement américain pour maintenir le sceau du secret sur les événements. Une équipe de spécialiste, une « taskforce », est alors chargée d'enquêter sur ce qui pourrait bien être une invasion alien.
Avec : Carla Gugino, Charles S. Dutton, Brian Van Holt, Peter Dinklage, Brent Spiner.
Destin : Initiée par le tandem David S. Goyer / Brannon Braga (vétéran de Star Trek), la série a été annulée par CBS après 9 épisodes. Une fois n'est pas coutume, l'audience, largement insuffisante, est en cause. A noter que la chaîne britannique Sky One diffuse actuellement la série, y compris les épisodes restés au placard pour les américains.
Notre avis : Threshold n'est pas une série particulièrement infâme, mais l'ensemble manquait cruellement d'originalité. Elle aurait pu avoir sa chance si elle ne sentait pas autant le réchauffé et que Lost n'avait pas mis tout le monde d'accord un an auparavant.

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Close to home


Genre : Drame légal des banlieues (les leurs, pas les nôtres). (45 min)
Synopsis : Annabeth Chase est une jeune procureur de la ville d'Indianapolis qui rentre de congé maternité. Elle se voit confier des affaires diverses dont le seul dénominateur commun est qu'elles se sont déroulées au sein de banlieues trop tranquilles pour être honnêtes.
Avec : Jennifer Finnigan (Amour, gloire et beauté), Kimberly Elise, John Carroll Lynch, Christian Kane (Angel).
Destin : Produite par Jerry Bruckeimer, la série a d'abord bénéficié d'audiences correctes (10 millions environ) avant de grimper de 2 millions supplémentaires lors des sweeps de novembre suite à un changement de case horaire du mardi au vendredi.. La commande d'une saison complète a alors immédiatement été faite par CBS. Quelques semaines plus tard, TF1 achetait les droits de diffusion pour la France.
Notre avis : Après les séries de SF voulant profiter de la voie ouverte par Lost, voici les histoires de tribunaux voulant profiter du succès de Desperate Housewives qui écornent le vernis des suburbs américaines. Le résultat, c'est un drame légal mi-figue mi-raisin, pas vraiment transcendant, aux intrigues cousues de fil blanc, et qui lorgne dangereusement du côté de la moralisation à outrance.

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Out of Practice


Genre : Sitcom post-opératoire. (25 min)
Synopsis : Entre son père gastroentérologue, sa mère cardiologue, sa sœur qui travaille aux urgences et son frère chirurgien plastique, Ben Barnes est le seul à ne pas être un « vrai docteur ». Il est conseiller matrimonial. Les affaires de cette famille un chouïa dysfonctionnelle se règlent donc en dehors des cabinets médicaux.
Avec : Christopher Gohram (Jake 2.0), Henry Winkler (Happy Days), Stockard Channing, Jennifer Tilly, Ty Burrell, Paula Marshall.
Destin : N'ayant pas suffisamment soulevé l'enthousiasme des foules pour assurer sa survie (6 millions en moyenne), la série a été annulée au terme de ses 13 épisodes initialement commandés.
Notre avis : Malgré la présence du trop rare Henry « Fonzie » Winkler et le débordant décolleté de Jennifer Tilly, la série peine à prodiguer un réel intérêt au spectateur. Fonctionnant essentiellement sur une mécanique de théâtre de boulevard, l'ensemble reste désespérément superficiel même si elle parvient à arracher un sourire de temps à autre.

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Ghost whisperer


Genre : La femme qui murmurait à l'oreille des ectoplasmes. (45 min)
Synopsis : Melinda Gordon est une jeune mariée qui a la capacité unique de communiquer avec les esprits des morts restés liés à cette terre. Elle se sert alors de ce don pour transmettre aux vivants des messages venant de l'au-delà, rencontrant souvent scepticisme et interrogations.
Avec : Jennifer Love Hewitt, Aisha Tyler, David Conrad.
Destin : Succès surprise de cette rentrée (on se demande bien pourquoi) avec 10 à 12 millions de téléspectateurs par semaine, la série a reçu le droit de sévir une saison complète sur l'antenne de la chaîne. En France, c'est sur TF1 qu'elle sévira prochainement.
Notre avis : Entièrement dévouée à la gloire de Jennifer Love Hewitt, la productrice, Ghost Whisperer est, n'ayons pas peur des mots, une série d'une niaiserie stratosphérique. Noyée sous des torrents de la pire guimauve qui soit, elle agresse le spectateur dès les premières secondes du pilote pour ne le lâcher qu'une fois mort étouffé d'ennui (ce qui prend au moins 5 bonnes minutes). Non décidément, il est des choses qui ne s'expliquent pas, au premier rang desquels figure la survie de ce show inepte et insupportable pour toute personne dotée d'un cerveau.

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Everybody Hates Chris


Genre : Chris Rock biopic. (25 min)
Synopsis : 1982, Chris Rock emménage à Brooklyn avec ses parents, son frère et sa sœur. Il est l'aîné de la fratrie, le petit nouveau dans le quartier, et comme si cela ne suffisait pas, le seul noir de son collège, où sa bête noire lui fait régulièrement sa fête. Pas de doute, tout le monde hait Chris.
Avec : Tyler Williams, Tichina Arnold, Terry Crews, Tequan Richmond, Imani Hakim, Chris Rock (narrateur).
Destin : Bénéficiant d'un buzz très favorable avant son coup d'envoi, la série a battu des records d'audience pour une sitcom sur UPN. 7.8 millions lors du « series premieres », 6 en moyenne par la suite, ces excellents chiffres ont bien logiquement conduit vers le feu vert pour une saison complète.
Notre avis : Ouvertement orientée vers un public afro-américain, cette série autobiographique (une première dans le genre) dégage une ambiance très sympathique, voire réellement hilarante. Même si les personnages semblent s'appuyer sur des archétypes forcément caricaturaux pour une série comique de ce format, et que la mécanique emprunte pratiquement toujours le même chemin, certaines anecdotes fleurent bon le vécu et les répliques font presque toujours mouche.

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Sex, Love and Secrets


Genre : Soap pour jeunes californiens beaux et branchés. (45 min)
Synopsis : Les relations « complexes » au sein d'un groupe d'amis, où les affaires de cœur vont de paire avec les secrets que l'on se fabrique pour protéger ses proches.
Avec : Denise Richards, Eric Balfour, Lauren German, Tamara Taylor, Omar Miller, James Stevenson.
Destin : 4 épisodes avant qu'UPN ne stoppe la série. C'est très peu, mais largement suffisant pour pareils résultats.
Notre avis : Histoire anecdotique, personnages transparents et caricaturaux, Sex Love and Secrets est un cocktail totalement insipide. Le bleu regard de Denise Richards n'y aura pas suffi, et l'annulation relève presque du soulagement.

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Masters of Horror


Genre : Horreur (oh la belle surprise avec un titre pareil !). (55 min)
Synopsis : Sous la houlette de Mick Garris, 13 réalisateurs reconnus pour leur apport au cinéma d'horreur passent derrière la caméra pour réaliser chacun un épisode selon leurs envies ou leur style personnel dans une anthologie unique à la télévision.
Avec à la réalisation : Don Coscarelli, Stuart Gordon, Tobe Hooper, Dario Argento, Mick Garris, Joe Dante, John Landis, John Carpenter, William Malone, Lucky McKee, Larry Cohen, Takashi Miike, John McNaughton.
Destin : Initiée par Mick Garris suite à une série de dîners passés en compagnie des grands noms du cinéma d'horreur ou d'épouvante, Masters of Horror a déjà été citée à plusieurs reprises dans nos colonnes. Cependant, un petit retour sur cette série au caractère tout à fait unique n'est pas totalement inutile.
D'ores et déjà annoncée en DVD, la série reviendra pour une deuxième saison, toujours sous la houlette de Mick Garris. Certains réalisateurs seront à nouveau de la partie (John Landis, Joe Dante, John Carpenter) mais du sang neuf devrait faire son apparition car on parle de Guillermo Del Toro, Rob Zombie et Brad Anderson (The Machinist).
Notre avis : Évoquant immanquablement les glorieuses heures des Contes de la Crypte, Masters of Horror bénéficie d'une liberté de ton quasi-totale grâce à sa diffusion sur Showtime. Cependant, tout n'est pas rose (ou du moins rouge sang) au merveilleux pays des maîtres de l'épouvante. En effet, malgré tout le capital sympathie dont ces glorieux noms peuvent bénéficier auprès d'un public en manque de séries réellement horrifiques, l'ensemble souffle cruellement le chaud et le froid.
Lors du conseil de classe de mi-saison, certains élèves s'en tirent donc avec les honneurs (Coscarelli, Dante, Landis, Carpenter), soit en imprimant leur patte au matériau, soit en bénéficiant d'un excellent script, tandis que d'autres ont malheureusement toutes les peines du monde à atteindre la moyenne (Garris, Gordon).
La déception pointe le bout de son nez si l'on attend un chef d'oeuvre à chaque semaine. La réalité est en effet bien plus terre à terre, mais le plaisir procuré par les bons épisodes gomme presque entièrement la déconvenue des plus ratés.

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Cliquer sur les bannières ci-dessous pour voir les premières et troisièmes parties du dossier


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