Blu-ray : Premiers contacts

Stéphane Argentin | 22 février 2007
Stéphane Argentin | 22 février 2007

Avant de foncer tête la première dans les chroniques de titres Blu-ray, nous avons préféré prendre notre temps. Temps mis à contribution en vue d'engranger un maximum de renseignements sur cette (r)évolution technologique et d'effectuer des premiers tests dignes de ce nom, le tout afin d'éviter autant que possible les énormes boulettes que nous avons pu lire ici et là. Fort de ce savoir (en toute modestie et toute proportion gardée, ce nouveau support étant une technologie encore relativement mouvante à l'heure actuelle), nous pouvons donc aujourd'hui nous jeter à l'eau, non sans le concours une nouvelle fois, des éditeurs qui nous ont d'ors et déjà fait parvenir massivement leurs premiers titres. Ce pourquoi avant de vous livrer ces premières chroniques, nous avons estimé nécessaire d'en définir le périmètre en même temps qu'un premier état des lieux.

NB : Souvent amalgamé dans l'esprit des consommateurs, le terme « HD » est une abréviation pour « Haute Définition » – par opposition à SD (Standard Definition, soit « Définition Standard » en français) – et non un diminutif du sigle HD-DVD, l'un des deux formats en matière de Haute Définition, l'autre étant le Blu-ray. Dans tous nos articles afférents, nous indiquerons donc explicitement et en toutes lettres les termes HD-DVD et Blu-ray, l'emploi de la terminologie « HD » faisant plus généralement référence à la Haute Définition.


Bleu d'enfer

LE MATÉRIEL UTILISÉ
Ce point peut paraître trivial et pourtant, il semble tout bonnement effarant de proposer de telles chroniques (surtout pour une technologie naissante) sans même prendre le temps de préciser le matériel employé lors desdits tests. Les habitués d'Ecran Large savent d'ailleurs pertinemment que le profil des différents rédacteurs recense les références exactes du matériel employé par chacun. Dans le cas présent, il va sans dire que le profil de l'auteur de ces lignes a été mis à jour, mais il nous a semblé opportun de le repréciser ici-même.

Le couple lecteur Blu-ray / Diffuseur HD employé est donc le suivant :
– Panasonic DMP-BD10 (équipé de la version 1.41 du firmware, la dernière en date)
– Téléviseur LCD Sharp Aquos LC-46XD1E (Full HD 1080p)

Pourquoi un tel choix ?
Pour deux raisons. La première d'ordre purement financière. La seconde d'ordre plus technique. À l'heure actuelle, le choix en matière de lecteur Blu-ray se limite à deux modèles : le Panasonic susnommé et un Samsung référencé BD-P1000, l'un comme l'autre ayant leurs aficionados et leurs détracteurs, ces derniers mettant souvent en avant le coût plus élevé du modèle Panasonic. Quant au diffuseur vidéo, il semblait bien entendu indispensable d'opter pour un modèle Full HD 1080p afin de juger de l'intégralité du potentiel du support Blu-ray en matière d'images (le HD-DVD offre également des encodages vidéo en 1080p), sans pour autant dépenser des fortunes dans une technologique encore à l'état de nouveau-né. Le modèle Sharp susnommé, avec son coût « relativement correct » (3500 euros TTC prix public) et des performances globales très satisfaisantes, offrait donc un bon compromis en attendant que la technologie en question parvienne à maturité (d'ici trois ou quatre ans si tout va bien, comme ce fut déjà le cas avec le DVD).

Le HDMI 1.3 où quand nos tests seront remis à jour…
Autre point : la partie sonore. En effet, ceux qui s'intéressent un tant soit peu à ce nouveau support ne sont pas sans savoir qu'avec l'arrivée de la HD (aussi HD-DVD que Blu-ray), de nouveaux formats sonores ont également fait leur apparition : Dolby Digital Plus, Dolby Digital TrueHD, DTS HD-Master… soit autant de merveilles acoustiques dont il est encore impossible d'extraire toute la quintessence faute de matériel compatible sur le marché. En cause : une normalisation HDMI 1.3 tardive (les premiers lecteurs et amplis/décodeurs sont attendus dans le courant de l'année 2007 sans date précise). Sachant cela, il va sans dire que bon nombre de nos chroniques dans les semaines/mois à venir, seront revues et corrigées par la suite dès que le matériel adapté sera disponible sur le marché (et auprès de la rédaction).

La connectique n'est pas en reste pour autant et nous vous invitons à découvrir le profil complet de l'auteur de ces lignes en suivant ce lien.


La Prisonnière du désert

BLU-RAY : PREMIERS CONTACTS
Globalement, et comme l'on pouvait s'y attendre, les premiers visionnages sont autant d'émerveillements pour les yeux que pour les oreilles. Le diffuseur vidéo retenu s'en sort haut la main (en dépit d'une certaine tendance à « bruiter » l'image en basse lumière) tandis que le lecteur Panasonic délivre à ce dernier des images en bon et due forme même si, là encore et selon toute vraisemblance, ce lecteur Blu-ray ne traite pas le signal vidéo nativement en 1080p mais en 1080i, upscallant alors l'image à l'aide d'un traitement interne baptisé P4HD (Pixel Precision Progressive Processing). Mais pour l'heure (et en attendant là-encore un matériel de deuxième génération compatible HDMI 1.3), ce couple lecteur/diffuseur remplit parfaitement son office une fois la bête domptée (après un savant jonglage dans les multiples réglages entre couleurs, contrastes, gestion des noirs, netteté, activation ou non des différents procédés de traitement d'image…).

L'image
Sans surprise, le gain en définition, en précision des formes et des contours et en profondeur de champ est souvent à tomber par terre et sans commune mesure avec le DVD actuel. Et pour cause, on passe d'une résolution de 720x576 (soit 414 720 pixels pour le standard PAL, 720x480 = 345 600 pour le standard NTSC) à du 1920x1080 (2 073 600 pixels), soit un facteur de un pour cinq (un pour six dans le cas du NTSC). Il semblait donc assez difficilement concevable de ne pas observer un tel gain qualitatif. Certains des premiers titres parus risquent d'ailleurs bien, tout comme ce fut le cas avec le DVD, de relancer l'intérêt de certains films sur ce nouveau support HD. Ainsi, un long-métrage aussi artistiquement mauvais qu'Ultraviolet prend désormais une toute autre dimension lorsque visionné en Blu-ray. Et pour cause, ce long-métrage a été intégralement tourné en HD. Attention, cela ne veut pas dire pour autant que le film en question devienne un chef d'œuvre, loin de là, mais simplement que les intentions premières du réalisateur (Kurt Wimmer) sont bien davantage respectées en HD (un look japanime aux couleurs volontairement appuyées) que lors d'une séance beaucoup plus « plate » en salles sous forme argentique. L'avenir nous dira si, le numérique sera amené à supplanter pour de bon la bonne vieille pelloche…

Mais tout n'est pas rose pour autant au pays de la HD, et du Blu-ray en particulier. Ainsi, dès que le master employé à la base se révèle quelque peu vacillant, c'est tout l'édifice qui commence alors doucement mais sûrement à s'effriter. Gain en précision oblige, le moindre petit défaut de copie, jusque-là en partie estompé par une définition de moindre ampleur, est d'autant plus visible à l'écran tandis que, à mesure que l'on remonte le temps, bon nombre de trucages optiques prennent un sacré coup de vieux (ex : la scène de déraillement du train en ouverture du Fugitif). L'émergence de la HD poussera-t-elle les responsables des effets visuels et spéciaux à d'avantage de rigueur ? Toutes les œuvres du Septième Art supporteront-elles le passage à la HD ? Là encore seul l'avenir nous le dira…


Le Fugitif

Le son
Comme indiqué plus haut, il est encore impossible à l'heure actuelle de juger de tout le potentiel des nouveaux formats audio ayant fait leur apparition avec l'arrivée de la HD. Ainsi, le format DTS HD-Master est actuellement traité comme étant du DTS plein débit (1,5Mb/s), ce dernier offrant cependant un gain qualitatif plus qu'appréciable en comparaison de pistes similaires en mi-débit (souvent rencontrées sur DVD faute de place), tout comme les nouveautés des laboratoires Dolby (le Dolby Digital Plus et le Dolby Digital True HD) offrent des rendus plus appréciables en comparaison du bon vieux Dolby Digital des familles, là encore en raison d'une compression moindre (le DD classique se limitait à 448Kb/s contre 640Kb/s pour le DD+).

En revanche, il est d'ors et déjà possible de juger des capacités des pistes PCM 5.1 (Pulse Code Modulation), notamment, pour ceux ne disposant pas d'un amplificateur en mesure de décoder ce flux, en récupérant celui-ci via les six sorties analogiques des lecteurs Blu-ray (le Panasonic en proposent même huit afin de traiter du 7.1). Pour cause d'encodage dit « sans perte », le résultat est là encore sans commune mesure avec ce à quoi nous avait habitué le DVD actuel, le PCM 5.1 offrant en effet une réserve de puissance, une dynamique et une ampleur tout bonnement vertigineuse. Mais (car il y a un « mais »), si la comparaison (pour un même film) entre le Dolby Digital Plus et le PCM tourne très clairement à l'avantage du second, il conviendra de laisser un décodeur / amplificateur digne de ce nom se charger du traitement dudit signal, le décodage des différents flux audio par le lecteur Blu-ray offrant un rendu bien moins ample et puissant (basses fréquences notamment) que lorsque confié intégralement à un décodeur / amplificateur dédié.


L'Âge de glace 2

HD WAR : BLU-RAY WINS ?
Pourquoi une telle attention, un tel laïus pour introduire nos premières chroniques de titres Blu-ray (on vous rassure, nos tests suivants seront nettement plus concis et s'abstiendront d'un tel préambule) ? Pour la simple et bonne raison que, dans la guerre haute définition que se livre actuellement le HD-DVD et le Blu-ray en vue de supplanter dans un avenir plus ou moins proche le DVD, une majorité de personnes estiment que cet affrontement se soldera par la victoire du second. Une vision partagée par l'auteur de ces lignes (qui possède néanmoins un petit lecteur HD-DVD sous le coude : le périphérique externe de la X-Box 360 et bien entendu la console en elle-même) et qui n'engage que ce dernier et non l'ensemble de la rédaction d'Ecran Large (bien que plusieurs de ses membres commencent peu à peu à se rallier à cette cause).

« La HD, je m'en fous », « Le DVD me suffit amplement », « La HD, c'est trop cher », « Les deux formats vont se casser la gueule »… sont quelques unes des réflexions récurrentes dans la bouche des détracteurs / réfractaires de cette (r)évolution en matière de cinéma à domicile. Peut-être ont-ils raison. Peut-être que le HD-DVD et/ou le Blu-ray sont effectivement voués à l'échec. Cependant, depuis le début d'année, la balance a commencé à pencher de plus en plus favorablement du côté du Blu-ray dans les deux pays « avant-gardistes » en matière de high-tech de demain : le Japon et les États-Unis. Alors, plutôt que de se lancer dans un nouveau pamphlet interminable sur le sujet à l'attention de tous ceux qui douteraient encore de la présence dans leur salon d'un joli lecteur Blu-ray d'ici 5 à 10 ans (ceux-là même, pour certains, qui doutaient 10 ans plus tôt de la future suprématie du DVD), nous ne saurions que trop vous conseiller d'aller lire (en anglais) le très exhaustif état des lieux rédigé par Bill Hunt, fondateur du très respectable et respecté site The Digital Bits, dans son édito du 15 et 16 février 2007 à l'adresse suivante ; état des lieux auquel, une fois encore, l'auteur de ces lignes adhère à 100%.


Rocky

Le premier test : Chute ou envol ?
Ne restait donc plus, en guise de première chronique, qu'à trouver un titre Blu-ray digne de ce nom sur lequel jeter notre dévolu parmi les dizaines déjà disponibles. Avec ses 50Go de capacité de stockage (le seul film actuellement disponible en Blu-ray double couche sur le marché), sa photographie très travaillée, sa bande son récompensée aux Oscars, son interactivité alléchante sur le papier et un cinéaste de renom (Ridley Scott), La Chute du faucon noir se posait donc en toute logique comme le candidat idéal. D'autant plus qu'il s'agit là d'un titre Columbia, propriété du géant nippon Sony, instigateur du format Blu-ray. Autant faire d'une pierre deux coups en rendant à César ce qui appartient à César. Qu'en est-il à l'arrivée de ce premier titre ? Réponse dans notre test en cliquant sur la jaquette ci-dessous, en attentant, dans les semaines à venir, une véritable avalanche de nouvelles chroniques Blu-ray…

NB : Dans la mesure du possible, et tout comme dans le présent article, nous tenterons d'illustrer ces chroniques à l'aide de captures d'écrans (nous insistons sur le terme « captures » et non « photos » prises à l'aide d'un quelconque appareil numérique). Cependant, la HD étant une fois encore une technologie toute fraîche, de telles captures sont encore très archaïques et complexes à obtenir, certaines étant même inexploitables en l'état (les players actuellement disponibles pour PC étant tout sauf parfait en matière de lecture HD). Toutefois, nous ne désespérons pas, dans les semaines/mois à venir, d'être en mesure de systématiser la présence de telles illustrations dans nos colonnes.


Test Blu-ray : La Chute du faucon noir

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