Gérardmer 2007 : Clôture

Vincent Julé | 4 février 2007
Vincent Julé | 4 février 2007

Fin de parcours pour Fantastic'Arts et ses festivaliers, et finalement une poignée de courts et longs-métrages restants avant le palmarès (que vous trouverez en bas d'article). Car en fait, l'action du festival se situe ailleurs ! Peut-être dans le taxi du retour, après la projection du délirant Black Sheep (« bêêêê » ne cesse de répéter Ilan en écrivant sa critique), où le réalisateur Jonathan King s'est joint à nous après avoir joué à David « un autre Marcel ! » Carradine toute la soirée. Un petit moment décalé, comme on aurait aimé en vivre plus tout au long de cette édition, que cela soit dans une salle de cinéma ou pas.

Kilometro 31 de Rigoberto Castaneda
Résumé : Après un mystérieux accident au Kilomètre 31, Agatha tombe dans le coma. Sa sœur jumelle Catalina, grâce à un don spécial qu'elle a développé avec elle, est déterminée à découvrir ce qui est réellement arrivée à sa soeur…

Avis : Depuis la consécration de metteurs en scène de la peur comme Jaime Balaguero et Alejandro Amenabar, l'Espagne et surtout Filmax se sont donnés le mot pour tirer sur la corde. Et ils ne le font pas avec délicatesse, car pour un Nacho Cerda, combien de Hypnos, Camara Oscura, La Nonne ou Kilometro 31. Comme déchargé de toute considération narrative ou émotionnelle, ce dernier fait rapidement l'économie d'une histoire, et pour le coup d'une malédiction digne de ce nom, pour enquiller les effets de style empruntés à droite à gauche, et plus précisément au cinéma asiatique. N'ayant peur de rien, comme le spectateur en fin de compte, le film pousse même le vice à importer le gamin blafard et rieur de The Grudge. (3/10)

Re-Cycle des frères Pang
Résumé : Une jeune romancière à succès commence l'écriture de son nouveau roman, The Recycle, où il est question de forces surnaturelles. Quelques temps après, elle est prise d'hallucinations inexplicables et s'aperçoit que les évènements dont elle parle dans son roman se produisent réellement…

Avis : Comme si cela ne suffisait pas, après Cannes et L'Etrange festival, les satanés Pang Brothers viennent polluer l'air de Gérardmer avec le mauvais recyclage de leurs idées foireuses. Leur postulat à L'antre de la folie tourne à vide au bout d'un quart d'heure et laisse place à un tour de train de fantôme à l'imagerie éculée mais parfois sous une bonne photographie. En fait, Paprika est déjà passé par là, à sa manière et surtout avec plus de virtuosité. Donc, dans un monde fantastique ou parallèle, tout est recyclé (idées, souvenirs, jouets, bébés avortés, etc.) et tente d'exister, de survivre. Un bon concept sur le papier, qui ne sert au final que de prétexte à une charge anti-avortement aussi grotesque sur la forme, qu'inadmissible sur le fond.

Sélection courts-métrages

L'exercice du court-métrage sert moins aujourd'hui à raconter une bonne petite histoire, à donner corps à une excellente idée, qu'à soigner sa carte de visite. Une jolie carte de visite, avec son nom en doré et relief, mais qui finalement arrive de moins à moins à crocheter les portes des producteurs et des chaînes de télé. Entre la charge sociétale et l'exercice de style, le court tend de plus en plus à se ghettoiser. Ainsi, d'une certaine manière, la sélection de cette édition de Fantastc'Arts fait plaisir, car sur les cinq courts, aucun n'affiche une quelconque prétention. Un seul, Chair fraîche et son ogre, joue la carte du fun, avec les moyens du bord, huit petites minutes et une bonne dose de simplicité. Ce qui n'est pas le cas de Judas, produit par La petite reine, une grosse machine avec Jean-Pierre Cassel en gentil voyeur, qui ne trouve rien de mieux à faire que revisiter l'univers de Caro-Jeunet. De même, Ange se renferme vite sur lui-même, sur son personnage de réparateur de poupées et sur la parenté, revendiquée par son auteur, avec l'expressionnisme allemand. Court a peu près humoristique du lot, Les petits hommes vieux et sa drôle d'invasion se révèle trop calibré pour la télévision, et malgré quelques sourires, reste terriblement anecdotique. En fin de compte, seul Echo et cette femme enceinte souffrant de troubles de l'audition, réussit à expérimenter sans ennuyer. Le sujet est propice à une étude sur le son et son rapport à l'image si ce n'est pas passionnante, au moins intéressante sur les 20 minutes du métrage. La contre partie est une absence d'enjeux et même de fin satisfaisante.

PALMARES FANTASTIC'ARTS 2007

Grand Prix: Norway of Life

Prix du Jury : Black Sheep et Fido, ex-aequo

Prix de la bande-originale : Fido

Prix de la Critiques Internationale : Norway of Life

Prix du Jury jeunes : Norway of Life

Prix du public : Black Sheep

Prix Sci-Fi : Norway of Life

Prix du court-métrage : Echo

Prix Inédit Vidéo : Alien Apocalypse

PALMARES ECRAN LARGE

Le film bio : Black Sheep

Le film Ikea : Norway of Life

Le film Royal Canin : Fido

Le film tri-sélectif : Re-Cycle

Le film SFR : Dead in three days

Le film cash test : Kilometro 31

Le film Prozac : Retribution

Le faux film siamois : Sisters

Le film retrouvé : The Abandonned

Le film oublié : The Return

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