Les 8 objectifs du PNUD
Les cinéphiles sortant de temps à autre de chez eux savent peut-être que ce vendredi est officiellement la « journée mondiale contre le SIDA ». Il n'est bien sûr pas question d'en profiter pour oublier que des gens sont également atteints de la maladie durant le reste de l'année. On peut en revanche évoquer le dernier court-métrage de Gaspar Noé qui nous a été présenté à cette occasion après une première projection au Festival de Cannes. Pour le contexte, SIDA fait partie de 8, une série de films réalisés dans le but d'illustrer les objectifs du Programme des Nations Unies pour le développement. Loin d'être achevé, le projet réunit déjà Jane Campion, Jan Kounen, Wim Wenders et l'esprit de Robert Altman sous la forme d'un scénario rédigé par ce dernier.
Et donc Noé. Soyons clair, on n'était pas forcément très enthousiaste à l'idée que le réalisateur soit chargé du segment Combattre le VIH / Sida, le paludisme et d'autre maladies. Tout en révélant un grand filmeur et un formaliste impressionnant, ses uvres précédentes n'étaient pas exemptes de complaisance ou de racolage. Autrement dit, le cinéaste serait-il capable de porter un message aussi délicat (on ne peut pas dire que Wim Wenders prenne autant de risque avec Mettre en place un partenariat mondial pour le développement) ? Question stupide, on n'en parlerait pas si ce n'était pas le cas.
C'est justement son absence de moralisme ou de didactisme préfabriqué qui fait la force du film - d'une durée de 17 minutes. Après avoir pensé un moment à tourner une fiction avec des acteurs burkinabés atteints du SIDA, Noé s'est finalement résolu à laisser un malade s'exprimer lui-même devant la caméra. Disons-le plus clairement, on voit littéralement un homme mourir peu à peu à l'écran. Le terrain est extrêmement glissant, mais le court-métrage s'impose comme la seule manière de traiter le sujet. Les choses sont annoncées de manière très claire avec les dates de naissance et de mort de l'homme inscrite en ouverture du film. Celui-ci donnera clairement à voir un fantôme qui reste muet tout du long. Son récit se fait entendre en voix-off, alternant passages éclairants (le malade se soucie moins de sa propre mort que de la subsistance de ses filles) et sinistrement ironiques (la conviction d'être maintenu en vie par la religion) sans que jamais le réalisateur n'intervienne. Noé se contente de filmer le mourant silencieux assis sur son lit d'hôpital. Puis dans un plan terrifiant, l'homme se lève et sort en pleine nuit. Dans l'obscurité qui apparaît alors, s'incarnent fugitivement des concepts aussi épuisés que la solitude, la maladie et la mort.


Objectif 1: Eliminer l'extrême pauvreté et la faim
Objectif 2: Assurer l'éducation primaire pour tous
Objectif 3: Promouvoir l'égalité et l'autonomisation de femmes
Le film sera réalisé sur un scénario de Robert Altman.
Objectif 4: Réduire la mortalité infantile
Objectif 5: Améliorer la santé maternelle
Illustré par Jan Kounen, avec L'Histoire de Panshin Beka
Objectif 6: Combattre le VIH / Sida, le paludisme et d'autres maladies
Illustré par Gaspard Noé, avec SIDA
Objectif 7: Assurer un environnement durable
Illustré par Jane Campion avec The Water Diary
Objectif 8: Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
Illustré par Wim Wenders avec Conspiration
