Spider-Man 3 - Le point sur les trailers

Damien Virgitti | 27 novembre 2006
Damien Virgitti | 27 novembre 2006

À l'instar d'un autre (super)héros, il suffit d'un nombre et d'une toile baignant dans une sinistre tache noire pour comprendre que se cache là LE plus grand film attendu de 2007. Mais que nous concocte cette fois-ci Sam Raimi pour les troisièmes aventures du tisseur masqué ? Retour sur un film événement qui se dévoile au gré de ses multiples teasers, bandes-annonces.

Janvier 2005 : à peine est sorti le DVD de Spider-man 2 que la production annonce déjà qu'elle est en train de mettre en place le 3ième épisode de la trilogie prévu par Sam Raimi. L'équipe des deux premiers épisodes étant de retour, il ne reste plus qu'une seule grande question qui va alors être au centre de la promo du film : qui sera le bad guy de l'histoire ? Une question qui ne connaît pas encore de réelle réponse, la Columbia prenant visiblement un malin plaisir à distiller les informations au compte-goutte….

La fin du deuxième opus laissait pourtant présager que le Bouffon Vert serait de retour sous les traits d'Harry Osborn (alias James Franco) et que le Lézard ferait une apparition, après avoir joué les professeur d'université (Dylan Baker) de Peter. Oui, mais voilà, Sam Raimi semblait vouloir prendre d'autres directions : allant à l'encontre du matériau d'origine, il déclamait qu'Harry avait encore le choix de suivre ou non les traces de son père, et ne citait même pas le cas du Lézard.

Dès les premiers mois de pré-production, une annonce de casting précisait plus ses intentions tout en attisant la curiosité : Thomas Haden Church, la grande gueule amateur de vin de Sideways, et Topher Grace, le timide amoureux transi du That 70's Show, se retrouveraient dans les toiles du justicier. Le premier acteur fut alors rapidement confirmé comme interprétant l'Homme-Sable, adversaire capable de modeler son corps fait de sable, appuyé par une première photo où la ressemblance entre le personnage et le comédien était frappante en dehors de deux bras légèrement difformes. Mais rien n'était encore annoncé pour Topher Grace, devenu blond pour l'occasion.

Jouerait-il Venom ? se demandaient les fans qui espéraient secrètement voir débarquer pour cet nouveau volet l'un des méchants les plus coriaces du tisseur : un costume extraterrestre appelé « symbiote » débarqué sur terre qui, après avoir aspiré les pouvoirs de Spider-man en le rendant malfaisant pendant un cours moment, s'était fixé sur Eddie Brock, journaliste rival de Peter Parker, faisant de lui la Némesis ultime de l'homme-araignée. Trop blond, trop mince se disaient pourtant les fans, à l'instar d'un certain Daniel Craig aussi dans la peau d'un célèbre agent secret… De plus, le réalisateur avait répété qu'il n'aimait guère cet ennemi, ce qui limitait ses chances d'apparaître dans le film.

C'est alors que Kirsten Dunst provoqua la surprise en révélant en septembre 2005 que Spider-man affronterait bien deux méchants : l'Homme-sable et… Venom ! En pleine promotion de son film Rencontres à Elizabethtown, la belle commit une gaffe en révélant si tôt les deux grands méchants du film. « Je n'étais peut-être pas censée dire ça… » reprit-elle. Cette déclaration provoqua un tollé aussi bien chez les fans que chez le studio qui riposta alors en mettant en ligne sur le site officiel une galerie de 16 supervilains (dont le Dr Octopus, pourtant mort à la fin du 2) déclarant que le vilain du film se cachait forcément parmi eux. Cette manœuvre embrouilla encore tellement plus les esprits qu'on finit par se demander si la bourde de Kirsten Dunst n'était pas juste une intox pour encore plus attiser notre attente.

Qu'à cela ne tienne, une date de tournage était fixée au 2 janvier 2006 (soit un an et demi avant sa sortie officielle le 9 mai en France) avec un budget de 250 millions de dollars (111 millions de plus que le premier opus qui était « seulement » de 139 millions) et avec toute l'équipe originelle (Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Rosemary Harris, J.K Simmons…). Il faudrait seulement compter sans Danny Elfman, parti composer une autre toile (Charlotte's Web) ainsi que John Dykstra des effets spéciaux. L'assistant du compositeur Burtonien Christopher Young le remplaça tandis que Scott Skordyk reprenait les manettes des effets spéciaux.

Dans le même mois, la présence de Bryce Dallas Howard (Le Village, Manderlay) au casting fut rapidement révélé dans le rôle de Gwen Stacy, une rivale de cœur pour Mary-Jane. Mais là encore, cette décision provoqua des interrogations chez les fans. Dans le comic-book, ce personnage était le tout premier amour de Peter, tragiquement tué par le Bouffon Vert au dessus du Golden Gate. Un évènement dont ni Spider-man, ni les fans ne s'étaient remis en 1973, signant ainsi la fin de l'innocence dans les comics Marvel. Une scène que Sam Raimi avait déjà montrée à la fin du premier film avec Mary-Jane et qu'il ne pouvait donc pas réutiliser.

Le tout premier teaser-poster paru en février 2006 affichait donc les lourdes ambitions du film : un Spider-man prostré sous la pluie et vêtu de noir confirmait aussi bien la présence du costume noir et de Venom, tout comme il évoquait la tragédie de Gwen Stacy : Spider-man 3 serait donc le film qui allait concilier les fans de l'âge d'argent du comic-book avec ses personnages comme l'Homme-sable et Gwen Stacy ainsi que ceux de la nouvelle période ( les années 80 avec Venom, et ceux amenés par les films). Deux générations allaient s'affronter dans un match orchestré par Sam Raimi et dont lui seul pourrait décider l'issue.

C'est justement dans les dernières minutes d'un autre match décisif pour la France le 27 juin que la première article-details_c-trailers fit son apparition. Et alors que certains spectateurs attendaient de pouvoir sortir et hurler dans les rues, on pouvait découvrir que Spider-man avait bien un costume noir et affronterait l'Homme-sable et le Bouffon Vert. Un premier teaser alléchant où Peter était cette fois-ci face à ses démons intérieurs, symbolisés justement par ce nouveau costume. Plus sombre, plus violent et dans un ciel noir des plus esthétiques, ce troisième film s'annonçait comme le point final de la saga d'un héros plus névrotique que jamais.

Encore plus alléchant, Sam Raimi et toute son équipe se présentèrent un mois plus tard au Comic-Con de San Diego en montrant des nouvelles images de l'Homme-sable et de Venom, ainsi qu'une toute nouvelle article-details_c-trailers. Visible sur le site YouTube mais de piètre qualité puisque filmée en salle, on pouvait tout de même distinguer Eddie Brock se transformer en Venom dans un symbole christique du plus bel effet. C'est à cette occasion notamment que le réalisateur apporta des précisions sur Harry Osborn, expliquant qu'il ne serait en fait ni le Bouffon Vert, ni le Super-Bouffon, mais un personnage purement inventé pour l'occasion qui porterait un tout autre costume (et sûrement moins ridicule) que Willem Dafoe. Des Art-concepts circulant sur le net pour le futur jeu vidéo permirent de se faire une idée.

 

  
Et c'est trois mois plus tard qu'une nouvelle bande annonce est mise en ligne, revenant beaucoup plus sur les détails de l'histoire: Peter serait enfin devenu un héros adulé de la foule et du pays, ne sachant plus où donner de la tête. C'est alors que le véritable assassin de son oncle refait surface, transformé en Homme-sable. La vengeance gronde toujours dans le cœur de Peter, lui « conférant » alors un costume noir aux pouvoirs illimités. Et tandis qu'il doit affronter son meilleur ami, il commence à se perdre de plus en plus dans l'ivresse de ses nouveaux pouvoirs… au point de mettre de côté Mary-Jane. Si ce trailer semblait en montrer beaucoup, il cachait de nombreux éléments : ou était donc le fameux Venom? Et Gwen Stacy ? Tout cela n'avait-il donc été qu'une rumeur de plus ? Sam Raimi nous avait-il berné au point de nous faire croire à un film bien meilleur que ce qui était montré dans le trailer ?

 

Si les internautes et les fans étaient époustouflés par ces images spectaculaires, ils en étaient tout autant frustrés de ne pas avoir vu l'ombre d'un Venom. Dans le week-end qui suivit, une autre article-details_c-trailers aux effets spéciaux inachevés circula, plus centrée sur les relations entre les personnages et avec la fameuse scène de transformation de Venom. Mais très rapidement elle fut retirée du net. Et sans doute devant l'impatience des fans, la production diffusa ces images à la télévision dans un making-of promo lors de la diffusion de Spider-man 2 sur la Fox.

Mais même si l'on semble savoir déjà tout à propos de ce film à six mois de sa sortie, les acteurs nous promettent encore plein de surprises : « Il y a tellement de retournements de situations », « On ne peut jamais vraiment savoir ce qui va arriver » assurent Tobey Maguire et Kisten Dunst. Et des secrets, l'Homme-araignée semble en effet en avoir encore plein sa toile, à en croire un Avi Arad qui clame depuis juin 2006 qu'il n'y aurait pas 3, mais 4 méchants dans ce film qui veut décidément jouer la carte de la démesure. Une déclaration appuyée par un Bruce Campbell qui jouerait presque plus qu'un caméo dans ce film (l'animateur du tournoi de boxe et l'ouvreur de théâtre dans le 1 et le 2, c'était lui !) : il serait Mystério, un grand illusionniste avec une boule de cristal à la place de la tête. Sûrement une autre imposture à l'image de ce personnage et quand on sait combien l'acteur est porté sur les blagues, on ne peut que mettre en doute leurs déclarations : « C'est moi qui donne son nom à Spider-man dans le premier, il échoue face à moi au théâtre dans le deuxième, et dans le troisième je… Vous pensez vraiment que je vais vous le dire maintenant ? » plaisante-t-il sur le blog du film, visible à ce lien.

Rumeurs et fausses révélations semblent donc être le maître mot pour Spider-man 3 qui joue avec nos attentes de plus en plus tôt (une nouvelle article-details_c-trailers est prévue pour février 2007) de sorte que chaque nouvelle image ou déclaration se contredisent sans qu'on puisse découvrir vraiment la vérité. Lumière sur toute cette affaire le 9 mai prochain dans les salles obscures pour voir ce qui s'annonce comme un nouveau tour de passe-passe dont Sam Raimi a le secret.

 

 

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