Star wars Trilogy originale : le comparatif image/son

George Lucas continue son jeu du chat et de la souris avec les fans de Star wars. Après qu'il ait annoncé à l'occasion de la sortie du coffret DVD contenant les épisodes IV, V et VI remasterisés et « retouchés » que les montages d'origine ne seraient jamais réédités, puis qu'il ait déclaré le contraire (voir la news correspondante), le moment est venu de retrouver enfin tels qu'ils étaient lors de leur première sortie cinéma Un nouvel espoir, L'Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi… en bonus des versions remasterisées. Bien que chaque épisode soit vendu à l'unité pour l'occasion, ce n'est ainsi pas un mais deux films que vous serez obligés d'acheter.

Machiavélique jusqu'à la pathologie, Lucas propose avec cette énième ressortie le choix entre une version irréprochable sur la forme mais déficiente sur le fond et son reflet – une version parfaite sur le fond mais pleine de défauts sur la forme. Les montages d'il y a vingt ans n'ont en effet bénéficié d'aucune restauration visuelle ou sonore ; et si la partie audio, dans un stéréo 2.0 d'origine extrêmement clair et dynamique en anglais comme en français, se défend plus qu'honorablement face aux remixages DD 5.1 des nouvelles éditions, la comparaison entre l'image des deux versions est sans appel, comme le montrent les captures présentées tout au long de cet article.

La liste plus ou moins exhaustive des défauts visibles sur les copies non re-travaillées par rapport à celles sorties l'an dernier est la suivante :
format 4/3, là où les nouvelles versions sont en 16/9 compatible 4/3 (le ratio d'image du film est toutefois correct, encore heureux !) ;
master très granuleux, et présentant dans tous les plans ou presque de multiples impuretés (principalement des points blancs) ;
contrastes défaillants, au niveau des blancs (brûlés) comme des noirs (pas assez appuyés) ;
définition et compression médiocres, avec des artefacts en pagaille, des contours incertains, un niveau de détails et de netteté dans les arrière-plans sans comparaison possible ;
couleurs fades et manquant de manière criante de saturation.

Relativement aux nouvelles versions, le rendu visuel des montages originaux ne fait donc pas le poids. Mais dans l'absolu, les récriminations énoncées plus haut ne gênent pas réellement le visionnage des films dans leur montage d'origine, d'autant plus que l'image de ceux-ci présente tout de même des points positifs – un télécinéma très stable, une fluidité sans failles. Et surtout, il ne faut pas oublier que ces films disposent de qualités leur permettant d'être toujours aussi passionnants et rythmés presque trente ans après leur réalisation. Ce n'est donc pas une qualité visuelle seulement honnête et non pas excellente qui va gâcher notre plaisir de retrouver enfin ces longs-métrages sans les scories rajoutées année après année : fini, la réhabilitation de Han Solo tuant en situation de légitime défense dans Un nouvel espoir ; finis, les danseurs et les scènes de liesse en images de synthèse dans Le Retour du Jedi ; et même, finie la discussion entre Jabba et Han Solo rajoutée dans la ressortie de 1997 de Un nouvel espoir.

Malheureusement, l'usage du conditionnel est de rigueur : ce n'est pas une qualité visuelle seulement honnête et non pas excellente qui viendrait gâcher notre plaisir… si le procédé employé pour la commercialisation de ces versions d'origine n'était pas autant empreint de malhonnêteté. Pour se procurer la trilogie IV, V, VI de Star wars dans son montage originel, et sans aucun travail éditorial réalisé dessus (hormis la article-details_c-trailers du jeux vidéo Lego Wars, youpi), il faut en effet débourser un total de soixante euros… sachant que le coffret remasterisé était disponible pour cinquante euros avec le disque supplémentaire de bonus. Mais rassurez-vous : comme George Lucas est doté d'un grand sens de l'humour, et qu'il sait que vous avez presque tous acheté ce précédent coffret, il a remis dans les boîtiers de cette ressortie les nouvelles versions. La blague ne fera rire que lui, mais elle le fera rire très fort.