Cannes 2006 - Le Bilan

Vincent Julé | 29 mai 2006
Vincent Julé | 29 mai 2006

La première phrase de ce court bilan encore à chaud sera une question : est-ce que dans le fond et la forme la couverture du festival de Cannes 2006 par Écran Large vous a convenu ? De la carte blanche de Dany à ma chronique, en passant par les critiques, les affiches ou les devinettes trop faciles.

La deuxième, toujours à chaud, ne sera pas un pronostic sur le palmarès officiel – ou la subjectivité à neuf voix – mais un constat. Le constat d'un « puceau » de Cannes, devenu tour à tour « cinéphage », « débrouillard », « badge bleu », « partie intégrante d'un film », « machine à écrire (mal) », etc. Au final, cette quinzaine se révèle d'un point de vue cinématographique la synthèse de toute une année de projections. Riche donc. Fatiguant aussi.

En près de 40 films (glurps !), de grands réalisateurs, ou potentiellement grands, ont déçu à divers degrés (Richard Kelly, Guillermo Del Toro), tandis que d'autres, moins hype, ont confirmé leur immense talent, parfois au-delà des espérances (John Cameron Mitchell, Joon-ho Bong). En fait, le phénomène du « buzz », relayé par Internet, les fans, les producteurs et les distributeurs a eu ses premiers effets pervers. L'attente se transformant en frustration.

Autre tendance, la fâcheuse tendance de bon nombre de films à être didactique, à savoir répéter, voire marteler, un message. Indigènes, Le vent se lève, Fast Food Nation sont de ceux-là. Si la Palme d'Or à Ken Loach est donc une surprise (qui aurait parier un kopeck devant tant d'académisme ?), le prix d'interprétation à l'ensemble du casting d'Indigènes, ou même de Volver, se révèle par contre un choix fort, judicieux, et en fait presque prévisible.

Mais le plus grand mystère restera le cas Richard Linklater, qui, présent à Cannes avec deux films – une première ! –, devait confirmer la naissance d'un vrai cinéaste. Or que nenni, il laissa les festivaliers perplexes et réussit même à mettre le doute chez ses plus grands défenseurs. Quant au scandale du festival, soit je l'ai loupé d'ici-bas, soit il n'a pas eu lieu. Et c'est tant mieux me direz-vous.

Palme d'Or (à l'unanimité) : Le Vent se lève de Ken Loach
Grand Prix : Flandres de Bruno Dumont
Prix du Scénario : Volver de Pedro Almodovar
Prix de la Mise en scène : Babel d'Alejandro González Iñárritu
Prix d'Interprétation masculine : l'ensemble de la distribution masculine d'Indigènes de Rachid Bouchareb
Prix d'Interprétation féminine : l'ensemble de la distribution féminine de Volver de Pedro Almodovar
Prix du Jury : Red road de Andrea Arnold
Caméra d'Or (à l'unanimité) : 12:08 à l'est de Bucarest de Corneliu Porumboiu
Palme d'Or du court-métrage : Sniffer de Bobbie Peers
Prix du jury du court-métrage : Primera nieve de Pablo Aguero
Mention spéciale pour l'originalité de la qualité artistique (court-métrage) : Conte de quartier de Florence Miailhe

Palmarès officieux – Vincent Julé
- Shortbus
- Clerks II
- Vol 93
- The Host

Récapitulatif des (courtes) critiques

Compétition
- Babel
- Buenos Aires 1977
- Le Labyrinthe de Pan
- Fast Food Nation
- Flandres
- Les Climats
- Le Caïman
- Indigènes
- La raison du plus faible
- Marie Antoinette
- Quand j'étais chanteur
- Selon Charlie
- Southland Tales
- Palais d'été
- Le vent se lève
- Volver

Hors Compétition
- Clerks II
- Election 2
- Nos voisins, les homes
- Shortbus
- Da Vinci Code
- Vol 93
- X-Men, l'affrontement final
- Zidane, un portrait du XXIème siècle

Un Certain Regard
- A Scanner Darkly
- Re-Cycle
- La tourneuse de pages
- Paris je t'aime
- Taxidermie
- The Unforgiven
- World Trade Center (les 1ères images)

Quinzaine réalisateurs
- Les anges exterminateurs
- Bug
- Daft Punk's Electroma
- The Hawk is dying
- The Host
- On ne devrait pas exister

Semaine de la critique
- Destricted

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