Cannes 2006 - Jour 4 & 5 : Les Flops

Vincent Julé | 23 mai 2006
Vincent Julé | 23 mai 2006

Drôle(s) de journée(s), drôle de week-end avec coups sur coups, presque les trois meilleurs films de la sélection… et les trois plus mauvais ! Côté face.

Après un début de festival morose, où les films n'étaient ni bons ni mauvais et où donc je devais passer pour le râleur de service, le week-end s'annonçait plein de fatigue, de stress, de non-soirées mais aussi d'espoirs, d'attentes et peut-être de surprises. Il y ainsi ces films qui, sans pitié, vous tirent vers le bas et vous font amèrement regretter ces interviews et ces nuits de débauche impossibles.

Selon Charlie (2006, France) – Compétition
Réalisatrice : Nicole Garcia

Résumé : Une ville au bord de l'Atlantique, hors saison. Trois jours, sept personnages, sept vies en mouvement, en quête d'elles-mêmes, qui se croisent, se ratent, se frôlent, se percutent et qui en se quittant, ne seront plus jamais les mêmes.

Avis : Après avoir traité l'affaire Jean-Claude Romand comme un éléphant dans un magasin de porcelaine avec L'adversaire, contrairement à Laurent Cantet et son Emploi du temps, Nicole Garcia revient avec un film choral ambitieux sur les hommes, leur solitude, leur(s) échec(s). Le prologue sur la banquise joue le mystère, presque fantastique, et pourrait bien être le lien caché entre tous les personnages. Peine perdue, il n'est qu'un gimmick propice à un parallèle lourdingue entre la solitude des premiers hommes et celle de nos contemporains. Sinon, les personnages se croisent bien, mais pourquoi ? Ils souffrent, enfin soi-disant, mais pourquoi ? Et surtout comment ? Selon Charlie (Charlie says en anglais, alors que le garçon ne dit rien, ouaahh !) ne rime et ne mène à rien. Seul film en sélection officielle, les critiques étrangères ont eu le droit à un bel exemple de l'état de notre cinéma. Et ils se sont passés le mot.

Note : 2/10

 


Les Climats (2006, Turquie) – Compétition
Réalisateur : Nuri Bilge Ceylan

 

Résumé : L'homme est fait pour être heureux pour de simples raisons et malheureux pour des raisons encore plus simples - tout comme il est né pour de simples raisons et qu'il meurt pour des raisons plus simples encore... Isa et Bahar sont deux êtres seuls, entraînés par les climats changeants de leur vie intérieure, à la poursuite d'un bonheur qui ne leur appartient plus.

Avis : Oh, un film de vacances. Mais attention, un film de vacances tourné et projeté en HD. Ainsi, le travail magnifique sur la photographie trouve à l'écran une nouvelle dimension. Presque sublimé. Sinon, tout y passe : je fais des pâtés de sable, je n'arrive pas à ouvrir une porte, je bois du thé, je mange une cacahouète, je fais mes yeux de veau, je suis rien d'autre qu'un salopard. Heureusement, un humour s'infiltre dans le récit et finit par parasiter les scènes clés du film et à rendre presque supportable la fin du film. Une expérience désagréable sur le moment, et encore plus après, lorsque tous les critiques s'accordent sur la réussite indéniable du film et ses chances pour la Palme. J'ai dû louper quelque chose… et je m'en veux un peu.

Note : 3/10

 


Daft Punk's Electroma (2006, France)
Réalisateurs : Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo

 

Résumé : Une odyssée visuelle et musicale qui suit l'histoire de deux robots dans leur quête pour devenir humains.

Avis : Oh, un film de potes. Histoire de se débarrasser de leurs alter ego robotiques et boucler la boucle – sortie d'un Best Of après leur dernier et déjà raté album Human after all -, les comparses de Daft Punk se filment à travers l'errance de deux robots en quête d'humanité et donc de mort. Une tentative de suicide artistique, plus ou moins réussie si l'on s'en tient à ce seul film soporifique et insupportable, où les deux casqués conduisent une voiture et marchent. Point barre. À passer (perdre ?) une heure et quart avec deux mecs dans le désert, autant revoir Gerry de Gus Van Sant. Il était vraiment temps qu'ils passent à autre chose, mais il n'est pas sûr que l'on soit là pour voir, ou écouter, ce qu'il y a après.

Note : 2/10

Bonus : Saurez-vous trouver quel mythique personnage français interprète Romain Duris dans ce film ?

 

 

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