Cannes 2006 - Jour 4 & 5 : Les Flops
Drôle(s) de journée(s), drôle de week-end avec coups sur coups,
presque les trois meilleurs films de la sélection
et les trois plus
mauvais ! Côté face.
Après un début de festival morose, où les films n'étaient ni bons ni
mauvais et où donc je devais passer pour le râleur de service, le
week-end s'annonçait plein de fatigue, de stress, de non-soirées mais
aussi d'espoirs, d'attentes et peut-être de surprises. Il y ainsi ces
films qui, sans pitié, vous tirent vers le bas et vous font amèrement
regretter ces interviews et ces nuits de débauche impossibles.
Selon Charlie (2006, France) Compétition
Réalisatrice : Nicole Garcia
Résumé : Une ville au bord de l'Atlantique, hors saison.
Trois jours, sept personnages, sept vies en mouvement, en quête
d'elles-mêmes, qui se croisent, se ratent, se frôlent, se percutent et
qui en se quittant, ne seront plus jamais les mêmes.
Avis : Après avoir traité l'affaire Jean-Claude Romand comme un éléphant dans un magasin de porcelaine avec L'adversaire, contrairement à Laurent Cantet et son Emploi du temps,
Nicole Garcia revient avec un film choral ambitieux sur les hommes,
leur solitude, leur(s) échec(s). Le prologue sur la banquise joue le
mystère, presque fantastique, et pourrait bien être le lien caché entre
tous les personnages. Peine perdue, il n'est qu'un gimmick propice à un
parallèle lourdingue entre la solitude des premiers hommes et celle de
nos contemporains. Sinon, les personnages se croisent bien, mais
pourquoi ? Ils souffrent, enfin soi-disant, mais pourquoi ? Et surtout
comment ? Selon Charlie (Charlie says en
anglais, alors que le garçon ne dit rien, ouaahh !) ne rime et ne mène
à rien. Seul film en sélection officielle, les critiques étrangères ont
eu le droit à un bel exemple de l'état de notre cinéma. Et ils se sont
passés le mot.
Note : 2/10
Les Climats (2006, Turquie) Compétition
Réalisateur : Nuri Bilge Ceylan
Résumé : L'homme est fait pour être heureux pour de simples
raisons et malheureux pour des raisons encore plus simples - tout comme
il est né pour de simples raisons et qu'il meurt pour des raisons plus
simples encore... Isa et Bahar sont deux êtres seuls, entraînés par les
climats changeants de leur vie intérieure, à la poursuite d'un bonheur
qui ne leur appartient plus.
Avis : Oh, un film de vacances. Mais attention, un film de
vacances tourné et projeté en HD. Ainsi, le travail magnifique sur la
photographie trouve à l'écran une nouvelle dimension. Presque sublimé.
Sinon, tout y passe : je fais des pâtés de sable, je n'arrive pas à
ouvrir une porte, je bois du thé, je mange une cacahouète, je fais mes
yeux de veau, je suis rien d'autre qu'un salopard. Heureusement, un
humour s'infiltre dans le récit et finit par parasiter les scènes clés
du film et à rendre presque supportable la fin du film. Une expérience
désagréable sur le moment, et encore plus après, lorsque tous les
critiques s'accordent sur la réussite indéniable du film et ses chances
pour la Palme. J'ai dû louper quelque chose
et je m'en veux un peu.
Note : 3/10
Daft Punk's Electroma (2006, France)
Réalisateurs : Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo
Résumé : Une odyssée visuelle et musicale qui suit l'histoire de deux robots dans leur quête pour devenir humains.
Avis : Oh, un film de potes. Histoire de se débarrasser de
leurs alter ego robotiques et boucler la boucle sortie d'un Best Of
après leur dernier et déjà raté album Human after all -, les
comparses de Daft Punk se filment à travers l'errance de deux robots en
quête d'humanité et donc de mort. Une tentative de suicide artistique,
plus ou moins réussie si l'on s'en tient à ce seul film soporifique et
insupportable, où les deux casqués conduisent une voiture et marchent.
Point barre. À passer (perdre ?) une heure et quart avec deux mecs dans
le désert, autant revoir Gerry
de Gus Van Sant. Il était vraiment temps qu'ils passent à autre chose,
mais il n'est pas sûr que l'on soit là pour voir, ou écouter, ce qu'il
y a après.
Note : 2/10
Bonus : Saurez-vous trouver quel mythique personnage français interprète Romain Duris dans ce film ?