Cannes 2006 - Jour J - 1
« Cannes ? Le festival ? Ça vous dit quelque chose ? »
C'est
sur ces bonnes paroles d'une attachée de presse bien connue (O-D-I et
maintenant L, mais qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?) que la
59e édition du festival de Cannes s'est offerte à moi. « Moi », car ce
journal de bord, ce compte-rendu quotidien sera malheureusement à la
première personne. À Deauville ou Gérardmer, Écran Large pouvait encore
se cacher derrière un « nous » anonyme, mais là non
ils m'ont forcé à
y aller tout seul, comme un grand ! « Ton baptême du feu » qu'ils
disent. Un dépucelage à la sauvage plutôt, avec sel et gravier en
prime. En fait, la chasse aux accréditations s'est révélée, oh joie oh
bonheur, plus fructueuse que l'année dernière, avec pas moins de
roulement de tambours
une accrédite au final. Pour un site Internet
quotidien sur le cinéma à 40 000 visiteurs uniques par jour, c'est déjà
pas mal. Du moins, c'est ce que tout Écran Large se dit. Et dans cette
même logique, pourquoi ne pas envoyer un newbie, un innocent, un «
puceau de Cannes » pour que cela devienne le nom de ce journal, tapez
1. Du moins, c'est ce que toute la rédaction s'est dite. Après avoir
révisé ses gammes avec La Cité de la peur, demandé
conseils à ses traîtres de collègues (Thomas : « c'est la première fois
? Ahahahah ! » ; Laurent : « c'est la première fois ? Ouhouhouh ! » ;
Didier : « c'est la première fois ? Hihihi ! »), il était temps, à 5
jours de l'ouverture (sic !), de préparer un peu l'emploi du temps de
la quinzaine à venir.
Pourquoi pas une interview de Sofia Coppola ou de Kirsten Dunst pour Marie-Antoinette ? Euh, non, peut-être pas ! Alors Beyoncé Knowles pour Dreamgirls de Bill Condon, Sarah Michelle Gellar pour Buf
pour le Southland tales de Richard Kelly ? Non plus ?! Le talentueux John Cameron Mitchell pour l'après Hedwig avec Shortbus,
s'il vous plaît, pitié ? Rien n'est moins sûr, et il faudra donc en
grande partie se contenter des conférences de presse, à part si la
situation change arrivé sur la Croisette. Toujours est-il que face à
cet emploi du temps qui ne se remplit pas, j'ai eu le temps d'inscrire
mon court-métrage Entre autres
au Short Film Corner,
sorte de marché du film du court-métrage. Pourquoi ? Pourquoi pas. Ne
restait plus qu'à essayer de choper sur Paris des projections
pré-Cannes afin de gagner du temps et de jouer l'exhaustivité une fois
là-bas. Peine perdue, malgré un Transylvania de Tony Gatlif par-ci, un Marie-Antoinette par-là, et X-Men 3, du gros, du lourd, et paradoxalement le seul vu avant le départ.
Parlons-en du départ, en catastrophe, à essayer de trouver ses amis
et colocataires cannois de Radio Campus Paris, puis son billet de
train
En fait, non, difficile de jouer le blasé quand ce n'est pas le
cas. Festival de paillettes mais aussi de cinéma (ou l'inverse, c'est
selon), il sera beaucoup question à Cannes de films. Compétition, hors
compétition, un certain regard, la semaine de la critique, quel que
soit leur catégorie, les films sont la raison première et primordiale
de cette volonté, cette envie, de couvrir cette édition 2006. Qu'en
sera-t-il vraiment de Marie-Antoinette ? Un film de guerre par Bruno Dumont, le réalisateur de L'Humanité ? Deux films de Richard Linklater, Fast food nation et A Scanner darkly, que demande le peuple ? Southland tales résistera-t-il à son buzz ? Une suite à Aaltra ? Une fin à la vie cinématographique de Kevin Smith / Silent Bob avec Clerks II ? Tant de questions qui n'auront pas de réponses dans le Da Vinci Code.