Silent Hill - Du jeu au film

Michael Zayan | 24 mars 2006
Michael Zayan | 24 mars 2006

Silent Hill, un nom qui fera frémir de peur et d'angoisse de nombreux joueurs pour un bon bout de temps. Déjà disponible sur consoles de salon depuis quelques années, cette série phare de la société japonaise Konami avait su imposer dès le premier épisode, sorti en 1999, une atmosphère pesante, malsaine, dérangeante, mais pourtant si fascinante. Composée à l'heure actuelle de quatre épisodes, tous plus sombres les uns que les autres, et mettant chacun en scène un personnage différent, la franchise est devenue à ce jour un véritable best-seller vidéoludique vendu à des millions d'exemplaires. Angles de vue audacieux, mise en scène élaborée, compositions musicales enivrantes, personnages charismatiques, autant de points forts qui prédestinaient la série à une adaptation cinématographique quasi-certaine.

Il aura fallu attendre 2003 pour que le projet soit officiellement annoncé. Réalisé par Christophe Gans, qui s'est vu contraint de remettre à plus tard ses adaptations de Rahan et L'Aventurier, et produit par Samuel Hadida (déjà producteur de Resident Evil et Resident Evil : Apocalypse), le film mettra en scène Rose Mason, interprétée par Radha Mitchell, partie à la recherche de sa fille Sharon, disparue dans la ville de Silent Hill. Elle sera aidée de Cybil Bennet (Laurie Holden), un agent de la police locale. Toutes deux tenteront ainsi de retrouver la jeune Sharon, en essayant d'élucider le mystère qui plane autour de cette ville fantôme.

Les premiers visuels du film, ainsi que la bande annonce, que les plus impatients ont dû décortiquer à la loupe dans les moindres détails, permettent de voir à quel point le film semble fidèle au jeu. Les images qui suivent parleront d'elles mêmes. Tout d'abord, le réalisateur a pris le parti de reprendre l'histoire du premier volet (même si ici le personnage principal était un homme, Harry Mason, qui sera aussi présent dans le film), en y intégrant de nombreux éléments du jeu Silent Hill 3, notamment le look de Rose Mason rappelant fortement celui de Heather Mason.

 


Les personnages sont quant à eux issus pour la plupart des différents épisodes, qu'il s'agisse de Harry Mason (Sean Bean), de l'inquiétante Dahlia Gillespie (Tanya Allen), de Cybil Bennet, ou encore de la jeune infirmière de garde à l'hôpital Alchemilla : Lisa Garland. Ces deux dernières présentes ci-dessous dans leur version pixels puis en chair et en os.

 

 



Le brouillard faisant la spécificité du jeu n'est pas en reste et tiendra une place importante dans l'œuvre de Gans. L'architecture torturée des pièces, les grilles métalliques, les lieux sombres dont les murs saignent, l'école ou l'hôpital sont autant de références directes au jeu.

 

 



Konami a par ailleurs vivement souhaité collaborer à la conception des différents monstres que l'héroïne rencontrera au cours de son périple macabre afin que leur aspect final ne frise pas le ridicule (mais si rappelez-vous le Nemesis, grand « méchant » de Resident Evil : Apocalypse, réalisé en carton pâte…), et procure un sentiment de dégoût. Les infirmières démantibulées seront donc de la partie.

 

 


Autre élément capital, la lampe torche omniprésente dans le jeu, qui permettait de renforcer l'aspect glauque et lugubre et qui laissait se dévoiler les décors aux couleurs insalubres, a aussi était reprise dans le film, laissant ainsi supposer un aspect ténébreux tout aussi prononcé.

 

 


Enfin la musique semble elle aussi très fidèle à l'œuvre d'Akira Yamaoka, qui avait composé la bande originale, douce et inquiétante, des quatre épisodes de la série. Deux des thèmes sont d'ailleurs repris en début et fin de la bande annonce.

 

Tout semble donc mis en place pour ne pas décevoir les fans absolus, tout comme les amateurs de film d'horreur. Le défi était osé, car rares sont les adaptations de jeux a avoir connu un succès retentissant, cinéma et jeux n'ayant jamais, ou (très mais alors très) rarement fait bon ménage. Mais Christophe Gans est un passionné de jeu vidéo, ses précédents films comme Le Pacte des loups reprenaient déjà de nombreux éléments empruntés directement à différents jeux de combat. Le réalisateur est parfaitement conscient de la réputation infaillible du jeu : « Silent Hill est un jeu extraordinaire dont l'atmosphère a tenu en haleine des millions de joueurs à travers le monde. C'est un jeu effrayant et intelligent. Je suis très fier d'être associé à cette aventure. »

Espérons donc que le réalisateur de Crying freeman aura su conserver l'atmosphère si particulière du jeu, et qu'il réussira à éviter les pièges d'une adaptation vite faite, mal faite, ne reposant au final que sur le nom d'une franchise à succès. La qualité esthétique entraperçue dans les quelques visuels déjà disponibles, la trame scénaristique reprise des jeux, la ressemblance frappante des acteurs avec les personnes de la série se veulent cependant très rassurantes. Ne reste plus qu'à attendre la date de sortie fixée au 26 avril 2006, en croisant les doigts pour que ce Silent Hill ne suive pas le funeste chemin déjà emprunté par la pauvre Lara Croft et son Berceau de la vie…

 


Bienvenue à Silent Hill ...

 

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