La sélection des locations DVD d'octobre

Laurent Pécha | 7 octobre 2005
Laurent Pécha | 7 octobre 2005

Une nouvelle rubrique mensuelle fait son apparition sur Écran Large. Parce qu'il existe un écart certain en DVD entre les sorties locatives (sortant souvent bien avant) et les sorties ventes sur bon nombre de titres, on s'est dit qu'il serait temps de venir en aide à ceux qui cherchent avant tout à se louer un petit DVD pour passer une bonne soirée. Une fois par mois donc, nous dresserons la liste des principales sorties locatives disponibles (le plus souvent) dans les vidéos club près de chez vous accompagnée pour chacune d'un court avis critique histoire de vous aider dans votre choix. Bonne lecture et surtout bonne location !

4 OCTOBRE 2005

Le cercle 2 de Hideo Nakata (USA, 2005, 110min, horreur-fanstastique)
Avec Naomi Watts, Simon Baker, David Dorfman

Résumé : Plusieurs mois après les événements qui les avaient frappés, Rachel Keller (Naomi Watts) et son fils Aidan (David Dorfman) se retrouvent à nouveau mêlés à une histoire de meurtres en série liés à une mystérieuse cassette vidéo…

Avis : Si le générique parvient à créer un certain trouble, le reste du film crée surtout l'ennui. Le scénario manque de personnages et d'intrigues et multiplie les incohérences tout en peinant à se rattacher à la mythologie Ring. Résultat : une mise en scène convenue et décevante et, surtout, un manque total de suspense maigrement compensé par les classiques et grosses ficelles censées déclencher la peur. Même le très moyen Ring 2 japonais, et son approche scientifique, proposait une alternative plus intéressante. (3/10)

La vie de Michel Muller est plus belle que la vôtre de Michel Muller (France, 2005, 90min, comédie)
Avec Michel Muller, Jean Benquiqui, Ludovic Berthillot, Sophie Cattani, Jean Dujardin

Résumé : Michel Muller triomphe au théâtre Déjazet dans son one-man-show, signe des autographes, et même Luc Besson lui commande l'écriture d'un film dont il souhaite lui confier la réalisation. Pourtant, quand il accepte qu'une équipe de reporters le suive 24h/24, sa vie va basculer...

Avis : Rien ne manque à cette peinture au vitriol du microcosme entourant le personnage de Michel Muller. Les seconds couteaux, dans leur simplicité ou leur bêtise, sont tous irrésistibles. Mais attention, rien de surprenant non plus. Nourri et habitué à ses prestations souvent hardcore de Fallait pas l'inviter et Fallait pas m'inviter, le spectateur reste tout de même en terrain connu. On obtient au final un film potache mais intime, au ton dur amer. (7/10)

5 OCTOBRE 2005

Hitch, expert en séduction de Andy Tennant (USA, 2005, 115min, comédie romantique)
Avec Will Smith, Eva Mendes, Kevin James, Amber Valletta

Résumé : À New York, Hitch exerce une activité aussi originale que secrète : il aide les plus timides à conquérir la femme de leur vie. Son dernier client, Albert, comptable, est tombé éperdument amoureux de la célèbre Allegra Cole. En guidant Albert vers le bonheur, Hitch rencontre Sara Melas, une journaliste people qui suit Allegra comme une ombre. Pour Hitch, c'est le coup de foudre. Mais les conseils qu'il donne aux autres ne lui suffiront pas forcément.

Avis : Encore une comédie romantique ? Oui, mais si certains incontournables n'ont pu être évités, le film réussit pourtant à renouveler le genre en offrant, malgré une mise en scène statique, un humour efficace et des personnages crédibles à des acteurs très inspirés. Car le charme de Will Smith, qui prodigue ses bons conseils en ouverture directement aux spectateurs, n'a jamais été aussi bien exploité, de même que le talent de Kevin James, tellement bon qu'il en éclipserait presque la vedette. Laissez le charme agir. (7/10)

6 OCTOBRE 2005

Robots de Chris Wedge et Carlos Saldanha (USA, 2005, 90min, dessin animé)

Résumé : Rodney est un jeune robot plein d'idées, mais son village est trop petit pour ses rêves. Il décide de partir à Roboville rencontrer Bigweld, le plus génial inventeur et bienfaiteur de tous les robots, pour lui proposer ses services. Mais de nombreuses surprises l'attendent...

Avis : Après L'âge de glace, les Studios Blue Sky changent d'époque et font fuser les idées à un rythme si soutenu que les occasions de s'ennuyer seront rares, voire inexistantes. Cette abondante réussite, le film la doit avant tout à une robotisation intensive et adroite de notre quotidien d'humain, tout d'abord sur le plan social, mais aussi cinématographique grâce à de nombreux clins d'oeil. Une mécanique aux rouages bien huilés pour ce Robots drôlement intelligent mais aussi intelligemment drôle. Une double réussite trop rare pour ne pas être signalée. (8/10)

24 heures chrono – saison 3 (USA, 2001, série TV)
Avec Kiefer Sutherland, Elisha Cuthbert, Dennis Haysbert

Résumé : Agent fédéral du CAT (cellule anti-terroriste), Jack Bauer a 24 heures pour empêcher que des terroristes ne mettent leur plan à exécution...

Avis : Avec ses incessants renversements sur le fil, 24 heures chrono a su provoquer une vraie dépendance auprès de ses fans qui veulent en permanence connaître la suite tout en irritant certains qui trouvent cette succession de revirements totalement aberrante. Cette troisième saison, que l'on pourrait qualifier de saison de la raison, pourrait bien réconcilier en partie les deux clans. En reprenant en effet la fluidité narrative et la dramaturgie humaine de la première saison, et le spectaculaire, la noirceur et le politiquement incorrect de la deuxième, 24 heures chrono arrive à maturité avec cette troisième journée. (10/10)

Crustacés & coquillages de Olivier Ducastel et Jacques Martineau (France, 2005, 93min, comédie)
Avec Valeria Bruni-Tedeschi, Gilbert Melki, Jean-Marc Barr, Jacques Bonnaffé

Résumé : Cette année, Marc a décidé d'emmener toute sa famille au bord de la Méditerranée, dans la maison où il passait ses vacances étant enfant. Mais rien ne va se passer comme prévu.

Avis : Crustacés et coquillages fait le pari de dépoussiérer le genre du vaudeville, sans pour autant en snober les codes. Mais si les intrigues se nouent et se dénouent en quelques instants avec une certaine grâce, le scénario abracadabrant empêche l'émotion de s'installer réellement. La comédie devient alors si légère qu'elle nous passe au-dessus. Dommage, car elle est servie par des acteurs haut de gamme: Gilbert Melki et Valeria Bruni-Tedeschi, qu'on ne présente plus, mais surtout Romain Torres et Édouard Collin, les surprenants ados de l'histoire. (5/10)

Saw de James Wan (USA, 2004, 100min, thriller)
Avec Leigh Whannell, Cary Elwes, Danny Glover

Résumé : Adam se réveille enchaîné à un tuyau dans une pièce toute décrépie. À l'autre bout de celle-ci, un autre homme, enchaîné lui aussi, le Dr Lawrence Gordon. Entre eux gît un cadavre baignant dans son sang et tenant un 38 dans la main. Ils ne savent ni pourquoi, ni comment ils sont arrivés ici, mais des instructions laissées sur un microphone intiment l'ordre au Dr Gordon de tuer Adam dans les 8 heures sous peine de mourir tous les deux.

Avis : Aux cris du public lors de la séquence finale, Saw s'avère d'une efficacité redoutable. Mais si la manipulation du spectateur est devenue un gage de qualité, un film ne doit pas exister que pour cette idée, aussi excellente soit-elle. Or, c'est ce qui se passe avec Saw, qui, entre l'étonnante scène de réveil et la fin, semble se contenter d'un remplissage grossier : mise en scène convenue et longs passages ennuyeux destinés à brouiller les pistes. Reste un épilogue impressionnant et le plaisir de se prendre au jeu de ce Cluedo grandeur nature. (5/10)

Brice de Nice de James Huth (France, 2005, 98min, comédie)
Avec Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Bruno Salomone, Élodie Bouchez, Alexandra Lamy

Résumé : Éternel ado de presque 30 ans, délaissé par un père affairiste et une mère absente, Brice s'est réfugié dans une posture, un "style" avec lesquels il exprime son vrai vécu intrinsèque : Brice est surfeur, winner... Comme Bohdi, le héros de Point Break, Brice attend donc de surfer SA vague à Nice ! Personne pourtant ne se risque à se moquer de Brice : redoutable bretteur du langage, Brice s'est fait une spécialité de « casser » tout et tout le monde par le truchement de ses réparties verbales.

Avis : Comment ne pas se dérider devant Brice de Nice, surfeur-loser méditerranéen sorti de l'imaginaire de Dujardin ? Une succession de gags souvent hilarants visuellement mais aussi verbalement, qui tourne au Dumb et Dumber à la française à l'arrivée de Marius, campé par un Clovis Cornillac au mieux de sa forme. Casting brillant (malgré une Elodie Bouchez sous-exploitée), mise en scène moderne et appliquée, le film est une comédie réussie qui devrait surfer sur la vague du succès. (8/10)

The Machinist de Brad Anderson (Espagne, 2003, 102min, thriller)
Avec Christian Bale, Jennifer Jason Leigh, Aitana Sanchez-Gijon, Michael Ironside

Résumé : Trevor Reznik travaille sur des machines, dans une usine. Un métier répétitif, usant, où la moindre négligence peut être fatale. D'autant plus que Trevor est très fatigué. Depuis un an, il n'a pas fermé l'oeil et ne semble plus capable de dormir. Dans ces conditions, sa vie prend un tour des plus étranges…

Avis : Porté par la performance hallucinante de Christian Bale (il a perdu 28 kilos pour le rôle !), The Machinist s'impose comme un excellent thriller sous influence « lynchienne ». Grâce à une photo expressionniste, un sens du bizarre et cette capacité à nous faire constamment douter comme le héros de la réalité du récit, le film de Brad Anderson exerce une réelle fascination et s'avère diablement efficace jusqu'au dénouement malheureusement trop classique et pas assez ambigu pour une telle histoire. (7/10)

Maria pleine de grâce de Joshua Marston (USA, 2003, 101min, drame)
Avec Catalina Sandino Moreno, Yenny Paola Vega, Guilied Lopez

Résumé : Ce n'est pas une histoire vraie. Mais c'est une histoire qui arrive tous les jours. Maria veut quitter son pays, la Colombie. Elle ne trouve qu'un seul moyen : accepter d'être une mule pour le compte d'un trafiquant de drogue...

Avis : Premier film du réalisateur Joshua Marston et de l'actrice principale, Catalina Sandino Moreno, Maria pleine de grâce est une œuvre rare, poignante et authentique. Cherchant à capter uniquement la véracité des situations pour le moins dramatiques de son histoire, le jeune cinéaste magnifiquement épaulé par le jeu tout en nuances et sans le moindre excès de sa formidable comédienne, donne une approche résolument humaine à son film qui nous bouleverse plus d'une fois. (9/10)

12 OCTOBRE 2005

Les enfants de Christian Vincent (France, 2005, 88min, comédie)
Avec Gérard Lanvin, Karin Viard, Brieuc Quiniou, Géraldine Babe

Résumé : Jeanne et Pierre se rencontrent. Tous deux divorcés et parents de deux enfants, Pierre va devoir vivre avec les enfants de Jeanne sans vivre avec les siens, tandis que Jeanne devra être la mère de deux garçons qui ne sont pas les siens. Ils vont ainsi devoir apprendre à construire un couple un peu surpeuplé...

Avis : Les enfants est une histoire d'amour qui offre une réflexion moderne et intelligente sur le schéma des familles dites recomposées. Christian Vincent (La discrète) met ici dans le mille sans tomber dans la grosse comédie « tout public », en filmant ses personnages avec humour et tendresse. La justesse des dialogues de scènes du quotidien et celle des comédiens (Gérard Lanvin touchant en papa perdu et une ribambelle d'enfants au jeu spontané et maîtrisé) donne au film un réjouissant parfum de réalisme. (8/10)

Les enfants de Harry Cleven (France, 2005, 98min, thriller)
Avec Benoît Magimel, Natacha Régnier, Olivier Gourmet

Résumé : Une femme, un enfant, bientôt deux. Matyas, orphelin et jeune père de famille, mène la vie dont il a été privé. À l'occasion d'une convocation chez un notaire pour une succession, il apprend l'existence de sa mère… et d'un frère jumeau, Thomas. Dès lors, ce dernier n'aura de cesse de rattraper le temps perdu, tandis que Matyas, qui s'est découvert un autre lui-même, va tenter de reconstruire le puzzle de son enfance.

Avis : Grâce à une musique acousmatique travaillée et une lumière bleue nuit du meilleur effet, le film réussit une insidieuse entrée en matière. Mais réussir un film d'ambiance, voire d'angoisse, demande un scénario assez consistant, palpitant, et propice aux poussées d'adrénaline. Ce que n'a pas de toute évidence Trouble. Certes la mise en scène est léchée et la performance de Benoît Magimel dans son double rôle est convaincante mais l'ennui est bien réel. (5/10)

L'antidote de Vincent de Brus (France, 2005, 107min, comédie)
Avec Christian Clavier, Jacques Villeret, Agnès Soral, Alexandra Lamy

Résumé : Jacques-Alain Marty est le patron charismatique de Vladis Entreprises, et tout semble lui réussir. Dernière épreuve à accomplir pour hisser son groupe au rang de numéro un planétaire : le rachat de Stardust, géant mondial des médias. Seulement voilà, depuis quelques semaines, J.A.M. n'est plus tout à fait dans son état normal : il est sujet à des crises d'angoisse qui réduisent son charisme à néant…

Avis : Qu'y a t-il de drôle dans L'antidote ? La tête de Villeret ? Non. Clavier qui bafouille en état de stress ? Non. Le choc des classes sociales entre rillettes et caviar ? Non. La séquence du sauna déjà largement exploitée en teaser ? Juste un peu. A part ça ? Rien. Le trou noir. Niveau de la vanne ? À sec. Comme héritage posthume, Villeret pouvait rêver mieux. (1/10)

Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu (France, 2004, 140min, drame)
Avec Yaël Abecassis, Roschdy Zem, Moshe Agazai

Résumé : En 1984, des centaines de milliers d'africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l'initiative d'Israël et des Etats-Unis, une vaste action (opération Moïse) est menée pour emmener des milliers de Juifs Ethiopiens (Falashas) vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de 9 ans à se déclarer juif, pour le sauver de la famine et de la mort.

Avis : Tout en étant une réflexion sur ce qui construit un homme (ses origines ou son vécu) et une vision sans concession d'une société israélienne en but à ces contradictions, le film de Radu Mihaileanu (Train de Vie en 1998) est le bouleversant portrait, parfois tragique, parfois comique mais jamais misérabiliste d'un enfant qui finira par dépasser son statut d'expatrié pour s'affirmer en tant qu'homme libre et responsable. Une des très bonnes surprises de la (co)production française de l'année. (8/10)

Dr Kinsey de Bill Condon (USA, 2005, 118min, biographie)
Avec Liam Neeson, Laura Linney, Chris O'Donnell, Peter Sarsgaard

Résumé : En 1948, Alfred Kinsey publie un rapport historique qui fait l'effet d'une bombe aux Etats-Unis. Ce document traite en effet, et pour la première fois sous la forme d'une étude scientifique, des habitudes sexuelles de ses compatriotes. Son travail déchaîna les passions et déclencha des polémiques qui font encore rage aujourd'hui.

Avis : Le sujet surprenant de Dr Kinsey offre l'occasion de voir quelques scènes anthologiques menées par le charismatique Liam Neeson. Malheureusement, dans cette chronique de la vie sexuelle, le réalisateur oublie les femmes en chemin, zappe le thème pourtant fondamental des comportements déviants et transforme le film en une suite de saynètes insolites et drôles, mais avec peu de consistance et de sentiments. Bref, même si le produit fini reste intéressant, le bien nommé Bill Condon a filmé son sujet avec un préservatif. (5/10)

Le cauchemar de Darwin de Hubert Sauper (France-Autrice-Belgique, 2003, 107min, documentaire)

Résumé : Les rives du plus grand lac tropical du monde, considéré comme le berceau de l'humanité, sont aujourd'hui le théâtre du pire cauchemar de la mondialisation.

Avis : Insupportable, et pourtant obligatoire. Ainsi peut être résumé ce documentaire sans concessions, qui démontre les horreurs « collatérales » de l'économie de marché sur un exemple malheureusement bien réel : celui du lac Victoria en Tanzanie, rempli à profusion de poissons exclusivement destinés au marché occidental tandis que les habitants des villages avoisinants meurent de faim et s'entretuent avec les armes apportées par les avions cargos qui embarquent les poissons. Glaçant, indécent, refusant aussi bien le misérabilisme que la pudeur, Le cauchemar de Darwin offre une représentation terriblement concrète de l'enfer sur Terre, dont l'aspect le plus effroyable est l'absence totale d'espoir.(8/10)

19 OCTOBRE 2005

Miss FBI de John Pasquin (USA, 2005, 115min, comédie policière)
Avec Sandra Bullock, Regina King, Enrique Murciano, William Shatner

Résumé : L'agent FBI Gracie Hart s'est couverte de gloire en déjouant un attentat à la bombe contre le concours de beauté Miss États-Unis. Devenue l'idole des médias, l'irrépressible « célibattante » a autant de mal à gérer sa soudaine célébrité que sa vie privée, plus solitaire que jamais. Désormais trop connue pour participer aux actions sur le terrain qu'elle aimait tant, elle se laisse convaincre de devenir l'emblème féminin du Bureau.

Avis : À la lumière de Miss Détective, rien de surprenant dans ce nouvel opus : c'est toujours aussi long et ça raconte encore rien ou presque. Miss FBI a beau s'appuyer sur un duo Sandra Bullock/ Regina King plutôt efficace, il ne peut jamais faire oublier qu'il propose essentiellement 115 minutes molles, moches, et sans grand intérêt. Le tout est sauvé in extremis par l'abattage impressionnant de Sandra Bullock, toute en énergie et décontraction, et qui évite sans cesse au film d'être la catastrophe qu'il aurait pu (du) être. (4/10)

Mon petit doigt m'a dit de Pascal Thomas (France, 2005, 105min, comédie policière)
Avec André Dussollier, Catherine Frot, Laurent Terzieff, Geneviève Bujold, Jean Rochefort

Résumé : Intriguée par la disparition soudaine d'une vieille dame croisée dans une maison de retraite, Prudence Beresford, jeune grand-mère qui n'aime rien tant que s'imposer des missions dangereuses et impossibles, mène l'enquête, avec l'aide de son mari Bélisaire, dépassé par l'extravagance de son épouse.

Avis : Malgré son joli casting, Mon petit doigt m'a dit n'arrive pas à se hisser au niveau du glamour de ces productions des années 80 qui repassent sans cesse sur les chaînes et dont le héros est Hercule Poirot. On se laisse prendre (ou non), on rigole (ou non) mais on oublie (certainement) le film. Un candidat donc presque idéal à une soirée télévisuelle sans prétention ! (5/10)

20 OCTOBRE 2005

Garden state de Zach Braff (USA, 2005, 112min, comédie dramatique)
Avec Zach Braff, Natalie Portman, Ian Holm, Peter Sarsgaard

Résumé : Andrew Largeman est un acteur de télévision à qui tout semble réussir. La mort de sa mère l'oblige un jour à revenir dans son New Jersey natal, un endroit qu'il a quitté et que la distance et les antidépresseurs lui ont permis d'oublier. Après neuf ans d'absence, il va devoir faire face à son passé : un père dominateur et des anciens amis qui n'ont pas eu sa chance. Et puis il y a Sam, son diamétral opposé, audacieuse et vivante. Largeman va alors découvrir qu'il est peut-être temps de commencer à vivre...

Avis : Joli succès au box office américain pour un film indépendant, Garden State traîne une belle réputation. Réputation amplement justifiée tant le film écrit, réalisé et joué par Zach Braff parvient à livrer un condensé brillantissime du malaise des jeunes américains. Oscillant constamment entre le drame et la comédie, Garden state dégage une mélancolie drôle particulièrement attachante. Donnant une importance bienvenue à sa bande originale et ses ballades folks séduisantes, le jeune cinéaste possède un atout de poids en Natalie Portman, l'actrice illuminant le film de tout son talent et sa beauté. (8/10)

L'empire des loups de Chris Nahon (France, 2005, 126min, thriller)
Avec Jean Reno, Jocelyn Quivrin, Arly Jover, Laura Morante

Résumé : Anna Heymes, la trentaine, est l'épouse d'un des plus hauts fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur. Depuis plus d'un mois, elle souffre d'hallucinations terrifiantes et de régulières crises d'amnésie, au point de ne plus reconnaître le visage de son propre mari et même de commencer à douter de l'honnêteté de ce dernier. Pendant ce temps, dans le Xème arrondissement, Paul Nerteaux, un capitaine de police acharné, se voit confier une enquête concernant la mort de trois femmes d'origine turque, qui travaillaient dans des ateliers clandestins et dont les corps ont été retrouvés atrocement mutilés.

Avis : Si Jean-Christophe Grangé est un efficace romancier, il est très loin d'être un bon scénariste. Pour preuve, L'empire des loups et son final apocalyptiquement nul. Le spectateur aura auparavant patienter plus d'une heure que l'intrigue se mette en place pour se rendre compte que l'histoire est des plus convenues quand elle n'est pas tout simplement ridicule. De plus, Jean Reno n'est pas convaincant pour un sou, loin d'être le personnage diabolique et effrayant qu'il est censé interprété. Au lieu d'être le thriller français de l'année, L'empire des loups n'a comme « qualité » que de rehausser notre jugement sur Les rivières pourpres 1 et surtout 2. Un bilan dramatique donc ! (2/10)

Hôtel Rwanda de Terry George (Royaume-Uni, 2005, 120min, drame)
Avec Don Cheadle, Joaquin Phoenix, Nick Nolte, Sophie Okonedo

Résumé : L'histoire vraie de Paul Rusesabagina, un hôtelier responsable du sauvetage de milliers de personnes pendant le génocide rwandais.

Avis : Terry George revient sur le génocide rwandais à travers l'histoire d'un homme au destin comparable au héros de La liste de Schindler. Figure humaine en proie au doute et à la peur, l'histoire de Paul Rusesabagina (Don Cheadle excellent catalyseur d'émotion) permet au réalisateur de traiter sans voyeurisme du génocide et de l'indifférence qu'il a suscité. Mais, en se concentrant trop sur son personnage principal et en usant parfois de grosses ficelles tire-larmes, il ne parvient pas à nous faire vraiment comprendre l'un des plus grands drames contemporains. (7/10)

26 OCTOBRE 2005

Breaking news de Johnnie To (Hong-Kong, 2004, 90min, policier)
Avec Richie Jen, Kelly Chen, Nick Cheung

Résumé : Une équipe du journal télévisé retransmet en direct la fusillade qui oppose un bataillon de forces de police à cinq malfrats qui viennent de dévaliser une banque. La diffusion de la défaite humiliante des policiers porte un coup terrible à leur crédibilité. Jurant de capturer les criminels à tout prix, la police réquisitionne trente mille hommes, et découvre finalement par hasard le repère des cambrioleurs. L'inspecteur Rebecca décide alors de transformer l'assaut en véritable spectacle télévisé.

Avis : Breaking news réunit deux styles : le polar tendu et le divertissement visuel, avec un excellent dosage pour élargir son public. Au-delà d'une prouesse technique propre à Johnnie To (Full Time Killer), le film propose un excellent jeu de cache-cache dans une citée HLM, entre policiers et voleurs. Mais Breaking news séduit aussi par sa charge corrosive sur le pouvoir et la manipulation des images dans la société actuelle. Au milieu de ce show urbain, le film dépeint un monde fait de nuances de gris, un choix judicieux car ancré dans la réalité. Spectaculaire, prenant, divertissant sans être décérébré. Que demander de plus ? (8/10)

Locataires de Kim Ki-duk (Corée du Sud, 2004, 90min, comédie dramatique)
Avec Lee Seung-yeon, Jae Hee, Kwon Hyuk-ho

Résumé : Tae-suk arpente les rues à moto et laisse des prospectus sur les poignées de porte des maisons. Si, lorsqu'il revient quelques jours après, les prospectus sont toujours là, c'est que la maison est déserte. Il peut donc y habiter pour quelques temps. Un jour, il s'installe dans une maison aisée où loge Sun-houa, une femme maltraitée par son mari…

Avis : Kim Ki-duk parvient ici à cerner et combiner avec une justesse et une facilité déconcertante tous les thèmes les plus basiques qui définissent l'être humain : amour, jalousie, haine, vengeance… Dans une succession de scènes entre réalité et onirisme (la dernière partie en vue subjective) mêlant à la fois beauté, dureté et drôlerie, Locataires amène jusqu'à sa toute dernière image à s'interroger sur la nature même de notre quotidien altéré par nos émotions grâce à la seule puissance des images, maîtrisées comme rarement au cinéma. Une œuvre insolite et prodigieuse. (9/10)

Vaillant, pigeon de combat de Gary Chapman (Royaume-Uni, 2005, 75min, animation)

Résumé : Angleterre, 1944. L'issue de la guerre repose sur des « aviateurs » fringants et casse-cous, qui portent des messages en France au péril de leur vie : ce sont des pigeons !!! Mais la mythique « Escadrille Royale des Pigeons de Combat » est décimée par d'impitoyables faucons allemands et il ne reste plus qu'une bande de « bleus » encore à l'entraînement. Le destin de l'Angleterre est entre leurs ailes !

Avis : Vaillant trouve rapidement sa vitesse de croisière en enchaînant à un rythme suffisamment soutenu pour ne jamais ennuyer des gags aux niveaux d'interprétations multiples : là où les plus petits se régaleront des gags essentiellement visuels, les plus grands y verront d'innombrables clins d'œils cinéphiles et historiques, qui permettent avec intelligence de délivrer leur message : même les plus petits ont eu leur rôle à jouer au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Une mission accomplie. (7/10)

Leo, roi de la jungle de Gary Chapman (Japon, 1997, 100min, animation)

Résumé : La savane grandiose s'étend à perte de vue. C'est le terrain de jeu de Louné et Loukio, les enfants de Léo le lion, roi de la jungle, et de son épouse, Lyre. Un paradis ! Malheureusement, un homme a d'autres projets pour ce havre de paix…

Avis : On ne peut s'empêcher de penser au Roi Lion made in Disney en voyant ce Léo, roi de la jungle. Or, même si le début et la fin sont identiques, le film de Tezuka Productions n'a rien à envier à son concurrent américain. Si la production Disney a un avantage certain sur le plan technique, l'adaptation nippone le regagne en profondeur thématique. Toutefois, on lui reprochera d'être un peu trop enfantin, contrairement aux œuvres d'un certain Miyazaki. Reste qu'au final, Léo a autant d'atouts que Simba pour séduire les petits mais aussi les plus grands. (7/10)

Mystérious skin de Gregg Araki (USA, 2004, 99min, drame)
Avec Brady Corbet, Joseph Gordon-Levitt, Elisabeth Shue

Résumé : À huit ans, lorsque Brian Lackey se réveille le nez en sang dans la cave de sa maison, il n'a aucune idée de ce qui a pu lui arriver, mais les séquelles sont là : peur du noir, cauchemars, évanouissements. Dix ans plus tard, il est persuadé avoir été enlevé par des extraterrestres et pense que seul Neil Mc Cormick, une petite frappe au charme venimeux, pourrait avoir la clé de l'énigme.

Avis : Une oeuvre d'une infinie douceur et d'une incroyable clarté, qui présente avec pudeur l'ensemble des victimes d'abus sexuels à travers le chemin de deux adolescents qui se sont reconstruits sur des chemins radicalement opposés. Au coeur de cet univers sensible, la beauté surgit alors de ce lieu qui irrigue tout le long-métrage : la peau. Recouverte et cachée pour l'un, livrée et offerte pour l'autre, elle est l'enjeu d'une juste acceptation de son propre épiderme et de sa propre existence. Une pure merveille ! (10/10)

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