Deauville - Jour 4

La Rédaction | 6 septembre 2005
La Rédaction | 6 septembre 2005

8h30. C'est l'heure à laquelle les plus courageux d'entre nous (à savoir Laurent, Vincent et Sandy) sommes allés découvrir Elizabethtown, le nouveau Cameron Crowe. Il fallait au moins cela pour s'extirper du lit après une quasi nuit blanche à tenter de stopper les vagissements intempestifs et nocturnes de Laurent. 2h20 plus tard et le retour à la civilisation, Vincent, hébété, s'essuie la bave et la bile accumulées sur son col de chemise et commence à manifester de drôles de TOC. En d'autres termes, il a a-do-ré alors que Laurent et Sandy sont un peu plus réservés. Du coup, on ne sait pas encore qui va faire la chronique. Réponse jeudi lorsque le film sera présenté en présence de son actrice Kirsten Dunst (tout le monde a déjà prévu de squatter les premiers rangs de la conférence de presse) et du réalisateur de Presque célèbre.

Dans la foulée, le festival présentait le premier film de la compétition, Collision, que beaucoup d'entre nous avaient déjà vu à Paris. Résultat : personne n'y était et, « shame on us », on aurait peut-être dû car, de sources sûres, le film a remporté une standing ovation mémorable. Du coup, pour se rattraper alors même que cette première réalisation de Paul Haggis fait débat au sein de la rédaction, on a laissé notre ami resté à Paris Erwan Desbois faire la critique, lui qui est tombé en transe devant ce qu'il considère être le digne héritier de Short Cuts et de Magnolia. Comme on dit sur le net, pour en savoir plus cliquez ici. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, et toujours dans une optique de mea culpa, on a envoyé Stéphane assister à la conférence de presse. On attend toujours qu'il rentre pour nous en parler. Aux dernières nouvelles, il se bourrait la gueule au « Mixer », le bar réservé à la presse (quelle drôle d'idée : journalistes + alcool), histoire d'oublier qu'il était interdit de poser la moindre question sur le prochain film écrit par Paul Haggis… à savoir Casino Royale, James Bond 21.

Deuxième film de la compétition, The Ballad of Jack & Rose eut le grand mérite d'accueillir la dream team d'Écran Large au grand complet, dommage pour nous. Mais au-delà d'un avis commun plutôt mitigé, le film de Rebecca Miller avec son mari Daniel Day-Lewis (seulement quatre rôles au cinéma ces dix dernières années, faut-il le rappeler) abrite sûrement LA révélation féminine du festival : Camilla Belle. Cette jeune actrice de 17 ans, qui porte bien son nom, mène l'ambiguïté des rapports père-fille dans ses derniers retranchements. Dommage donc que cette « balade », au casting parfait, laisse une bonne partie des spectateurs sur le bord du chemin, ou n'esquisse qu'un début de réflexion sur le devenir des communautés hippies de nos parents.

Face au retard accumulé dans les comptes-rendus (non, c'est une blague), une bonne partie de l'équipe prit son courage, et leur ordi, à deux mains. Seul Vincent, malgré les sévères avertissements de Laurent (suffit de voir sa note ici), se risqua au dernier James Toback, When will i be loved, à qui d'ailleurs le festival a rendu un hommage. Snif, le réalisateur de Harvard Story annula sa venue au dernier moment pour des raisons personnelles, en ayant tout de même pris soin de laisser un message vidéo. En soutenant qu'il tient là son meilleur film, il aggrave son cas. Car dès le premier plan, Toback réussit le triste exploit de rendre Neve Campbell disgracieuse. Le reste est d'une prétention, d'une vulgarité et d'une misogynie rares. Formellement, il utilise l'un des pires gimmicks cinématographiques, à savoir d'accoler, et à volume maximum, une musique aux personnages – classique pour Neve Campbell et rap pour son copain qui joue comme mon pied gauche. L'enfer sur Terre donc. Lorsque dans le documentaire The Outsider sur James Toback, acteurs et réalisateurs assurent que ses films lui ressemblent comme rarement à Hollywood, on se dit qu'il vaut mieux ne jamais croiser sa route.

Donc, comme tout le monde avait de l'avance sur son travail (ouh ouh), encore une fois, seul un journaliste d'Écran Large assista à l'avant-première du nouveau Lasse Hallström, An Unfinished Life. Stéphane revint pas trop déçu, mais pas trop enthousiasmé non plus. Trop académique, l'intérêt du film se trouve principalement dans le casting qui réunit deux mastodontes en les personnes de Robert Redford et Morgan Freeman, secondés par J-Lo (Jennifer, pas Julio). Si l'on veut bien s'y glisser, cette « vie » se suit sans déplaisir. Des échos tout de même hautement moins conquis que pour un autre film du réalisateur, Casanova, présenté à Venise.

Au final, vous l'aurez compris, pour la première fois du festival, chacun avait fini son travail en temps et en heure, sans mal de cheveux (surtout Vincent et ses interviews de Serenity - ne les cherchez pas sur le site), et s'est couché tranquillement à... 5 heures du mat'. Eurk!

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