Cannes wars Épisode 5, la marche de l'Empereur
La marche de l'Empereur
Il était une fois dans une galaxie très lointaine : Cannes. Quel est
le pire cauchemar du critique de cinéma envoyé spécial sur la croisette
? Ne pas se réveiller pour assister à la projection du film le plus
attendu de la sélection (de l'année ?). C'est pourtant ce qu'il m'est
arrivé ce matin alors que j'avais prévu d'écourter ma nuit de 5h30 à
6h45. Et malgré une sonnerie de réveil « tonitruante », de ne se lever
qu'à 9h30
De filer au palais des festivals et de voir des centaines de
junkies de George Lucas essayer de trouver une place. D'entendre à la
sortie que c'était de loin le meilleur épisode de la saga, d'apprendre
que l'ambiance était à son paroxysme, que le THX de Lucas avait fait
trembler les sièges de la grande salle Lumière. Aucun doute là dessus,
ce dimanche 15 mai était totalement dédié à George Lucas. L'autre pire
cauchemar est d'attendre deux heures en étant le premier dans la queue
pour assister à la conférence de presse, de ne pas rentrer et de voir
de dos George Lucas ou entrevoir Samuel L. Jackson.
Toute
une journée passée à chercher le moyen de pouvoir avoir le fameux
ticket magique pour assister à cet événement. On peut être catégorique
là-dessus : l'une des plus belles montées des marches s'est déroulée
hier avec l'équipe du nouvel ancien épisode. Tout d'abord la
respiration asthmatique de Dark Vador diffusée à fond tandis qu'un
orchestre installé sur le parvis des marches interprétait les célèbres
airs composés par John Williams. Des comédiens déguisés en soldats
blancs de l'Empire avaient pris la place des habituels vigiles pour une
haie d'honneur inoubliable. Le côté sombre de la force était totalement
avec moi. Encore fallait-il pouvoir surfer sur l'embouteillage monstre
des festivaliers et autres curieux pour espérer entrer dans ce palais
qui détenait mon unique et dernière chance de découvrir le film avant
sa sortie nationale, mercredi prochain. Finalement contre vent et
marée, de réussir à rentrer dans la salle mais d'être gentiment conduit
dans une petite salle du palais avec un écran dix fois moins haut.
Qu'importe,
THE film, je l'ai enfin vu. Et ça, rien ne pourra me l'enlever. Et pour
l'instant c'est le meilleur film du festival, un véritable chef d'uvre
avec des prises de vue éblouissantes, des superbes combats entre lasers
qui s'entrecroisent et une dramaturgie énorme. Lucas a finalement
emprunté le schéma du Parrain et l'a transposé dans sa galaxie
lointaine. Avec ce véritable opéra, cette tragédie antique, George
Lucas rend hommage à son maestro et ami, Coppola. Ce nouvel opus de Stars wars,
quintessence du space opera, a bien sa place, très haute, dans
l'histoire du cinéma. Difficile désormais de reprendre le cours normal
du festival même si aujourd'hui, c'est Cronenberg et son History of violence qui pointe le bout de son nez
Pour le plaisir, trois questions posées à George Lucas lors de la passionnante conférence de presse de La revanche des Sith.
Par rapport à l'ancienne et la nouvelle trilogie
Il ne
s'agit que d'un seul film. Il y a deux catégories de spectateur : ceux
qui ont plus de 25 ans et préfère la trilogie que j'ai entamée il y a
vingt ans et les moins de 25 ans qui préfèrent la nouvelle trilogie.
C'est un petit peu comme ceux qui aiment les Stones et ceux qui
préfèrent les Beatles.
Coppola
Avant, ce qui m'intéressait plus que tout, c'était
le design, les couleurs, les mouvements de caméra. Mon mentor, Francis
Ford Coppola, m'a poussé dans une direction qui m'a permis de me
concentrer sur l'histoire et les personnages.
L'après Star wars
Dieu seul sait ce que je montrerais à l'écran plus tard. Pour moi, la boucle est bouclée