Comparatif Spider-Man 2 Superbit vs. Superbonus
Troisième plus gros succès au box-office mondial 2004 juste derrière Shrek 2 et Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, Spider-Man 2 débarque cette semaine en DVD outre-Atlantique (le 30 novembre très précisément). En France, sa sortie est attendue pour le 14 janvier 2005
dans deux éditions : une Collector 2 DVD (le film et quelques
suppléments sur l'un, et le reste des bonus sur le second) et une
simple ne reprenant pour sa part que le premier disque de sa grande
sur Collector. Aux États-Unis, deux éditions viennent également de
voir le jour (quatre, si l'on tient compte d'une version plein cadre et
d'une autre dite « Giftset » contenant différents articles destinés aux
fans du comics) : une « Special Edition » 2 DVD (correspondant à
l'édition Collector française) et l'autre « Superbit », une catégorie
de DVD bien particulière, faisant fi de tous suppléments pour ne se
consacrer bit pour bit qu'à une seule chose : le meilleur rendu
possible du film, tant sur le plan auditif que visuel.
Étant donné le potentiel que recèle Spider-Man 2 sur ces deux
points, un petit comparatif s'imposait en même temps que la
(ré)ouverture d'un vieux dossier remontant à l'apparition des tous
premiers DVD Superbit, et qui concerne deux approches antinomiques de
la sortie d'un film sur ce support : privilégier le matériau de départ
avant tout (l'uvre cinématographique) ou bien effectuer un compromis
pour fournir un certain nombre de suppléments.
NB : L'édition spéciale Z1 propose une version québécoise DD
5.1, tandis que la Superbit n'offre que de la VO. En revanche, toutes
les deux contiennent des sous-titres français.
Packaging
Premier point de comparaison et première
différence : la présence sur l'édition spéciale d'un second disque
destiné à accueillir exclusivement des bonus.
Menus et Suppléments
Des menus animés et sonorisés avec transitions entre chaque rubrique du
côté de l'édition spéciale (pour plus de captures, se rendre dans la
galerie située en bas de ce dossier), et fixes, muets et sans aucune
transition du côté du Superbit. À noter que, dans les deux cas, le
chapitrage du film est identique et pour le moins conséquent :
cinquante-deux chapitres, soit un toutes les 2min 30s en moyenne !
Suppléments (VONST) de l'édition spéciale :
DVD 1 (le film)
Commentaire audio de Tobey Maguire, Sam Raimi, Avi Arad (producteur) et Grant Curtis (coproducteur).
Commentaire audio technique faisant intervenir une demi-douzaine de
personnes, parmi lesquelles le célèbre John Dykstra, superviseur des
effets spéciaux.
Une option intitulée « Spidey Sense 2 » nous livrant toute une série
de renseignements au cours du film sous forme de sous-titres.
Web-i-sodes : quatre mini making of d'une à deux minutes chacun, précédemment disponibles via le web.
Un vidéoclip (3min 53s).
Un bêtisier (7min 30s).
Plusieurs bandes-annonces.
DVD 2 (les suppléments)
Un making of de 2h 06min en douze
parties distinctes, avec un premier bonus caché dans cette section, et
la venue d'un invité-surprise sur le plateau de tournage.
Trois featurettes : une sur Spidey (14min 49s), une sur Doc Ock
(22min 09s) et la troisième sur les personnages féminins gravitant
autour du héros (15min 26s).
Le tournage en multi angles (quatre au total), entre décor et studio
sur fond bleu, de l'affrontement final entre Spidey et Doc Ock (14min
17s).
Galerie de dessins employés pour le générique d'ouverture du film,
avec un deuxième bonus caché où Alfred Molina met l'ambiance sur le
tournage.
Interactive
: le jeu vidéo dérivé du film présenté au travers de sa
article-details_c-trailers (2min 13s) et d'un petit making of (3min
33s).
Suppléments de l'édition Superbit :
Absolument aucun, pas même ne serait-ce qu'une bande annonce. Soit la définition même du Superbit.
L'image
Un petit tour du côté des chiffres pour commencer, avec, sur le papier,
les répartitions suivantes : pour l'édition spéciale, un disque double
couche de 7,25 Go (pour le DVD contenant le film bien entendu), dont
3,86 Go consacrés à l'image, et 1,57, au son (deux pistes DD 5.1, deux
pistes Dolby Surround DD 2.0 et deux commentaires audio en DD 2.0), le
reste du disque étant consacré aux autres suppléments et aux menus.
Pour l'édition Superbit, un disque double couche de 6,82 Go, dont 5,6
Go consacrés à l'image et 1,1, au son (une piste DD 5.1 et une DTS 5.1).
Le master :
La question des masters est vite réglée
puisque (on s'en doutait un peu) le même a été employé dans les deux
cas (même cadrage, colorimétrie
). D'une propreté immaculée, offrant
une richesse de couleurs fulgurante soutenue par des contrastes bien
appuyés, il n'y a strictement rien à redire à ce niveau (ce qui n'était
pas vraiment le cas du premier Spider-Man,
avec un DVD entaché de plusieurs petits défauts de copie). À noter que,
bien qu'indiqué au format 2.40 dans les deux cas, le ratio de l'image
se rapproche plus du 2.35 (2.36 très précisément, si l'on fait le
calcul). Une petite exagération de la part de la jaquette ?
L'encodage :
Ce formidable master est secondé, dans les deux cas (édition spéciale
et Superbit), par un encodage de très haut niveau (ce qui n'était pas
le cas du premier film, victime de quelques petits désagréments de ce
côté-là aussi). Pour s'en convaincre, il suffit d'observer à quel point
l'encodage réussit à se jouer de toutes les variations colorimétriques
de la photographie, allant du bleu nuit jusqu'au jaune vif et
rougeoyant, tout en restituant à merveille le grain de la pellicule et
en nous délivrant un non moins extraordinaire piqué de l'image. Même
remarque du côté de la compression, qui parvient à éviter tous les
écueils qui se dressent sur son chemin avec les innombrables facéties
de la caméra de Sam Raimi, notamment pour tenter de suivre les
acrobaties de l'homme-araignée. Il n'y a pas le moindre pixel de
travers à déplorer, qu'il s'agisse d'artefacts, de halos ou bien
d'effets de rémanence. Du grand art, ici encore, dans les deux cas.
Et pourtant, à y regarder de plus près, on constate bel et bien une précision accrue du côté du Superbit. Pour preuve, les deux exemples ci-dessous : le premier (chap. 39), lors du rendez-vous dans un café entre Mary Jane (Kirsten Dunst) et Peter Parker (Tobey Maguire), au moment où ce dernier pressent un danger et où la caméra effectue un gros plan sur son visage (1h 30min 39s). En zoomant sur une petite portion de ce visage (rectangle blanc), on constate une meilleure pigmentation et des teintes plus rosâtres du côté du Superbit, là où l'édition spéciale lisse davantage le grain de la peau tout en grisant certaines portions.
Superbit
Édition spéciale
Le second (chap. 41), au tout début de l'affrontement entre Spidey et Doc Ock sur le métro aérien, alors que tous deux se trouvent encore au sommet du building et que Spidey vient tout juste de rejoindre son adversaire (1h 34min 16s). Un zoom sur les yeux du héros costumé (rectangle blanc) laisse bien plus distinctement apparaître les traits blancs légèrement surélevés du masque sur l'édition Superbit, là où l'édition spéciale « fusionne » en partie ceux-ci avec le restant rouge de la cagoule. Même remarque du côté des orifices lenticulaires correspondant aux emplacements des yeux, beaucoup plus nets et ciselés dans le cas du Superbit, laissant très distinctement apparaître les petites touches de reflets solaires (à gauche de l'image) et un meilleur démarquage entre la surface argentique et l'entourage noir.
Superbit
Édition spéciale
Les chiffres ne mentaient donc pas : 53% d'espace disque consacrés à
l'image dans le cas de l'édition spéciale contre 82% dans le cas du
Superbit. Et si, de prime abord, la supériorité de ce dernier ne saute
pas aux yeux, les regards avertis et/ou les possesseurs de diffuseurs
vidéo de taille conséquente sauront apprécier la différence.
Le son
Si les différences concernant l'image sont pour le
moins subtiles, celles du son sont déjà plus distinctes. Sachant que
les deux éditions offrent la même piste VO DD 5.1 encodée à 448 Kb/s
(même rendu, au décibel près, dans les deux cas), la comparaison s'en
trouve donc facilitée puisqu'il ne reste plus alors qu'à effectuer le
test entre celle-ci et la piste DTS 5.1, encodée en mi-débit à 768 Kb/s
comme toujours sur les éditions Superbit, à partir précisément du seul
disque Superbit.
Auparavant, juste un petit mot pour signaler l'infériorité de la piste québécoise DD 5.1, pourtant encodée elle aussi à 448 Kb/s, mais toutefois moins puissante et dynamique que la VO DD 5.1. Exemple, au chap. 43, 1h 37min 37s : le fulgurant travelling avant de la caméra, soulignant les super sens de Spidey pressentant la fin de la ligne de métro, qui s'accompagne d'une déferlante d'effets sur toutes les enceintes (notamment le passage sous deux passerelles), est beaucoup plus puissant et marqué dans le cas de la VO. Espérons une meilleure équité pour la VF, qui sera proposée sur le DVD français.
Pour en revenir au comparatif qui nous concerne, à savoir le DD et le DTS, commençons par une écoute approfondie de la première. Dès le générique d'ouverture, on est littéralement sous le charme ! La magnifique partition de Danny Elfman envahit tout l'espace sonore et impose sa présence, tandis que les premières envolées de Spidey et ses premiers coups de filet se promènent d'enceinte en enceinte avec une précision diabolique. Tout au long du film, il ne se passera pratiquement pas une seule seconde sans que les différentes voix ne soient sollicitées pour une raison où une autre. Qu'il s'agisse de la musique, des bruitages urbains, des effets purement fictifs (le fameux spider-sens du héros), tout est bon pour mettre à mal les canaux 5.1 mis à disposition, le petit « .1 » n'étant pas à plaindre, bien au contraire, avec des descentes de graves à décorner les bufs (ex : au chap. 16, 36min 22s, lors de la mise en route de l'invention du Doc). Un Doc qui, par ailleurs, n'est pas en reste lui non plus, puisque, dès que celui-ci agite ses membres mécaniques turgescents, leurs actions sont elles aussi soulignées par de multiples effets à gogo. Imaginez alors un peu lorsque nos deux protagonistes s'affrontent, c'est tout simplement Byzance ! Les effets fusent littéralement de toutes parts avec une richesse, une précision et une puissance à se rouler par terre de bonheur. Un mixage 5.1 top démo, à n'en pas douter !
Et pourtant, pour aussi fulgurant que soit déjà le DD 5.1, la piste DTS 5.1 réussit à faire encore mieux. Si si, c'est possible ! Dès l'ouverture (une fois encore), la musique de Danny Elfman prend une plus grande ampleur tout en revêtant une tessiture beaucoup plus harmonieuse et musicale, moins « synthétique » que le Dolby Digital. Des observations qui se vérifient par la suite, tout particulièrement lors des scènes à « forte valeur ajoutée », et notamment celles où interviennent Spidey, Doc Ock ou, mieux encore, les deux à la fois. Les déplacements de l'un et l'autre ou bien l'emploi de leurs facultés respectives (toiles d'araignées, super-sens, tentacules) sont là aussi soutenus par des transitions de voix en voix bien plus « coulées », permettant ainsi un meilleur enveloppement sonore dans le cas du DTS. Les basses fréquences sont elles aussi un cran au-dessus (ou plus exactement en dessous), avec des descentes de graves beaucoup plus sèches et nettes, moins diffuses que le Dolby Digital, comme par exemple lorsque Spidey se balade de voix en voix accompagné par des petits « wouf » sonores pour souligner le vent qu'il déplace derrière lui.
Si le spectacle sonore est donc de très haute volée en DD 5.1, il devient carrément génialissime lorsque l'on enclenche le DTS. Quel dommage que ce dernier n'ait pas été encodé en plein débit, la différence aurait sans doute alors été encore plus marquée ! D'autant que, techniquement, ce surplus était parfaitement envisageable. En effet, en l'état, la piste DTS occupe 730 Mo sur un disque où plus d'1 Go d'espace libre est encore disponible, soit bien assez pour les 730 Mo supplémentaires qu'aurait occupé un petit plein débit. Certes, le débit vidéo en aurait légèrement pâti, mais compte tenu de la qualité d'encodage délivrée en l'état actuel, cette petite baisse aurait assurément été bien peu perceptible.
Conclusion
Une fois encore, une édition Superbit a su
faire la différence, tant au niveau de l'image que du son (ce qui n'a
pas toujours été le cas, soit dit en passant). Quant aux circonstances
dans lesquelles cette supériorité peut être appréciée, la donne n'est
plus vraiment la même que lors de la sortie des tous premiers titres de
la collection, il y a un peu plus de deux ans. La chute pour le moins
vertigineuse des prix des rétro et vidéo projecteurs ainsi que des
amplificateurs compatibles DTS a vu la prolifération des ensembles home
cinémas jusque dans les rayons des supermarchés, là où il fallait, il y
a quelques années encore, se rendre dans des magasins spécialisés pour
se procurer pareil matériel.
« Oui mais moi, je veux mes suppléments », diront certains ! À ceux-là, deux « contre-arguments ». Primo, les disques Superbit nous donnent un petit avant-goût de ce qui nous attend demain, à savoir le DVD haute définition qui arrive à grands pas et offrira une qualité d'image et de son encore accrue (nouveaux codecs pour la vidéo, DTS++ lossless full débit ). Et comme dirait M. Indestructible : « Ça va faire mal ! ». D'autant que le surplus d'espace disque (de deux à six fois la place disponible sur un DVD double couche actuelle, selon qu'il s'agira d'un HD-DVD simple couche ou bien d'un Blu-Ray Disc double couche) permettra également de contenir les bonus. Il n'y aura donc plus à choisir (tout du moins espérons-le) entre une édition nue et une autre bardée de bonus.
Deusio, et c'est sans doute là le point le plus important, les supports (numériques ou non) se succèdent peut-être (K7 vidéo, laserdisc, DVD, DVD haute définition ), mais le matériau de départ reste inchangé : le film ! Et même si l'avènement du DVD a quelque peu redéfini notre façon d'appréhender les films, il n'en demeure pas moins vrai que la première étape reste la découverte de l'uvre avant tout. À Écran Large, nous n'avons pas choisi notre slogan « Du cinéma au DVD » pour rien !
Pour en revenir et conclure sur le cas de Spider-Man 2, la question ne se posera malheureusement pas en France puisqu'aucune édition Superbit n'est prévue pour le moment. Mais en attendant le jour d'une telle annonce, ou bien celle de la sortie de l'édition 2.5 du film réintégrant des plans supplémentaires de quelques secondes (cf. notre news du 29 octobre 2004), le choix suivant s'offre aux éventuels intéressés : découvrir jusque dans les moindres détails tous les secrets de fabrication de l'un des plus gros succès au box-office mondial de l'année 2004, ou bien (re)découvrir, dans les meilleures conditions disponibles à l'heure actuelle en matière de cinéma à domicile, l'une des toutes meilleures adaptations de comics jamais portées à l'écran et, au passage, l'une des rares suites de l'histoire du cinéma qui soit supérieure au premier volet. Pour l'auteur de ces lignes, le choix est déjà fait
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Photos et captures : © Columbia Pictures