Comparatif Spider-Man 2 – Superbit vs. Superbonus

Stéphane Argentin | 29 novembre 2004
Stéphane Argentin | 29 novembre 2004

Troisième plus gros succès au box-office mondial 2004 juste derrière Shrek 2 et Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, Spider-Man 2 débarque cette semaine en DVD outre-Atlantique (le 30 novembre très précisément). En France, sa sortie est attendue pour le 14 janvier 2005 dans deux éditions : une Collector 2 DVD (le film et quelques suppléments sur l'un, et le reste des bonus sur le second) et une simple ne reprenant pour sa part que le premier disque de sa grande sœur Collector. Aux États-Unis, deux éditions viennent également de voir le jour (quatre, si l'on tient compte d'une version plein cadre et d'une autre dite « Giftset » contenant différents articles destinés aux fans du comics) : une « Special Edition » 2 DVD (correspondant à l'édition Collector française) et l'autre « Superbit », une catégorie de DVD bien particulière, faisant fi de tous suppléments pour ne se consacrer bit pour bit qu'à une seule chose : le meilleur rendu possible du film, tant sur le plan auditif que visuel.

Étant donné le potentiel que recèle Spider-Man 2 sur ces deux points, un petit comparatif s'imposait en même temps que la (ré)ouverture d'un vieux dossier remontant à l'apparition des tous premiers DVD Superbit, et qui concerne deux approches antinomiques de la sortie d'un film sur ce support : privilégier le matériau de départ avant tout (l'œuvre cinématographique) ou bien effectuer un compromis pour fournir un certain nombre de suppléments.

NB : L'édition spéciale Z1 propose une version québécoise DD 5.1, tandis que la Superbit n'offre que de la VO. En revanche, toutes les deux contiennent des sous-titres français.

Packaging
Premier point de comparaison et première différence : la présence sur l'édition spéciale d'un second disque destiné à accueillir exclusivement des bonus.

 

  
  
  
  

 

Menus et Suppléments
Des menus animés et sonorisés avec transitions entre chaque rubrique du côté de l'édition spéciale (pour plus de captures, se rendre dans la galerie située en bas de ce dossier), et fixes, muets et sans aucune transition du côté du Superbit. À noter que, dans les deux cas, le chapitrage du film est identique et pour le moins conséquent : cinquante-deux chapitres, soit un toutes les 2min 30s en moyenne !

 

  
  
  
  
  

 

Suppléments (VONST) de l'édition spéciale :
DVD 1 (le film)
– Commentaire audio de Tobey Maguire, Sam Raimi, Avi Arad (producteur) et Grant Curtis (coproducteur).
– Commentaire audio technique faisant intervenir une demi-douzaine de personnes, parmi lesquelles le célèbre John Dykstra, superviseur des effets spéciaux.
– Une option intitulée « Spidey Sense 2 » nous livrant toute une série de renseignements au cours du film sous forme de sous-titres.
– Web-i-sodes : quatre mini making of d'une à deux minutes chacun, précédemment disponibles via le web.
– Un vidéoclip (3min 53s).
– Un bêtisier (7min 30s).
– Plusieurs bandes-annonces.

DVD 2 (les suppléments)
– Un making of de 2h 06min en douze parties distinctes, avec un premier bonus caché dans cette section, et la venue d'un invité-surprise sur le plateau de tournage.
– Trois featurettes : une sur Spidey (14min 49s), une sur Doc Ock (22min 09s) et la troisième sur les personnages féminins gravitant autour du héros (15min 26s).
– Le tournage en multi angles (quatre au total), entre décor et studio sur fond bleu, de l'affrontement final entre Spidey et Doc Ock (14min 17s).
– Galerie de dessins employés pour le générique d'ouverture du film, avec un deuxième bonus caché où Alfred Molina met l'ambiance sur le tournage.
– Interactive : le jeu vidéo dérivé du film présenté au travers de sa article-details_c-trailers (2min 13s) et d'un petit making of (3min 33s).

 

 

Suppléments de l'édition Superbit :
– Absolument aucun, pas même ne serait-ce qu'une bande annonce. Soit la définition même du Superbit.

L'image
Un petit tour du côté des chiffres pour commencer, avec, sur le papier, les répartitions suivantes : pour l'édition spéciale, un disque double couche de 7,25 Go (pour le DVD contenant le film bien entendu), dont 3,86 Go consacrés à l'image, et 1,57, au son (deux pistes DD 5.1, deux pistes Dolby Surround DD 2.0 et deux commentaires audio en DD 2.0), le reste du disque étant consacré aux autres suppléments et aux menus. Pour l'édition Superbit, un disque double couche de 6,82 Go, dont 5,6 Go consacrés à l'image et 1,1, au son (une piste DD 5.1 et une DTS 5.1).

Le master :
La question des masters est vite réglée puisque (on s'en doutait un peu) le même a été employé dans les deux cas (même cadrage, colorimétrie…). D'une propreté immaculée, offrant une richesse de couleurs fulgurante soutenue par des contrastes bien appuyés, il n'y a strictement rien à redire à ce niveau (ce qui n'était pas vraiment le cas du premier Spider-Man, avec un DVD entaché de plusieurs petits défauts de copie). À noter que, bien qu'indiqué au format 2.40 dans les deux cas, le ratio de l'image se rapproche plus du 2.35 (2.36 très précisément, si l'on fait le calcul). Une petite exagération de la part de la jaquette ?

 

 

L'encodage :
Ce formidable master est secondé, dans les deux cas (édition spéciale et Superbit), par un encodage de très haut niveau (ce qui n'était pas le cas du premier film, victime de quelques petits désagréments de ce côté-là aussi). Pour s'en convaincre, il suffit d'observer à quel point l'encodage réussit à se jouer de toutes les variations colorimétriques de la photographie, allant du bleu nuit jusqu'au jaune vif et rougeoyant, tout en restituant à merveille le grain de la pellicule et en nous délivrant un non moins extraordinaire piqué de l'image. Même remarque du côté de la compression, qui parvient à éviter tous les écueils qui se dressent sur son chemin avec les innombrables facéties de la caméra de Sam Raimi, notamment pour tenter de suivre les acrobaties de l'homme-araignée. Il n'y a pas le moindre pixel de travers à déplorer, qu'il s'agisse d'artefacts, de halos ou bien d'effets de rémanence. Du grand art, ici encore, dans les deux cas.

 

 

Et pourtant, à y regarder de plus près, on constate bel et bien une précision accrue du côté du Superbit. Pour preuve, les deux exemples ci-dessous : le premier (chap. 39), lors du rendez-vous dans un café entre Mary Jane (Kirsten Dunst) et Peter Parker (Tobey Maguire), au moment où ce dernier pressent un danger et où la caméra effectue un gros plan sur son visage (1h 30min 39s). En zoomant sur une petite portion de ce visage (rectangle blanc), on constate une meilleure pigmentation et des teintes plus rosâtres du côté du Superbit, là où l'édition spéciale lisse davantage le grain de la peau tout en grisant certaines portions.

 

 

 


Superbit

 

 


Édition spéciale

 

 

Le second (chap. 41), au tout début de l'affrontement entre Spidey et Doc Ock sur le métro aérien, alors que tous deux se trouvent encore au sommet du building et que Spidey vient tout juste de rejoindre son adversaire (1h 34min 16s). Un zoom sur les yeux du héros costumé (rectangle blanc) laisse bien plus distinctement apparaître les traits blancs légèrement surélevés du masque sur l'édition Superbit, là où l'édition spéciale « fusionne » en partie ceux-ci avec le restant rouge de la cagoule. Même remarque du côté des orifices lenticulaires correspondant aux emplacements des yeux, beaucoup plus nets et ciselés dans le cas du Superbit, laissant très distinctement apparaître les petites touches de reflets solaires (à gauche de l'image) et un meilleur démarquage entre la surface argentique et l'entourage noir.

 

 

 


Superbit

 

 


Édition spéciale

 

 

Les chiffres ne mentaient donc pas : 53% d'espace disque consacrés à l'image dans le cas de l'édition spéciale contre 82% dans le cas du Superbit. Et si, de prime abord, la supériorité de ce dernier ne saute pas aux yeux, les regards avertis et/ou les possesseurs de diffuseurs vidéo de taille conséquente sauront apprécier la différence.

Le son
Si les différences concernant l'image sont pour le moins subtiles, celles du son sont déjà plus distinctes. Sachant que les deux éditions offrent la même piste VO DD 5.1 encodée à 448 Kb/s (même rendu, au décibel près, dans les deux cas), la comparaison s'en trouve donc facilitée puisqu'il ne reste plus alors qu'à effectuer le test entre celle-ci et la piste DTS 5.1, encodée en mi-débit à 768 Kb/s comme toujours sur les éditions Superbit, à partir précisément du seul disque Superbit.

Auparavant, juste un petit mot pour signaler l'infériorité de la piste québécoise DD 5.1, pourtant encodée elle aussi à 448 Kb/s, mais toutefois moins puissante et dynamique que la VO DD 5.1. Exemple, au chap. 43, 1h 37min 37s : le fulgurant travelling avant de la caméra, soulignant les super sens de Spidey pressentant la fin de la ligne de métro, qui s'accompagne d'une déferlante d'effets sur toutes les enceintes (notamment le passage sous deux passerelles), est beaucoup plus puissant et marqué dans le cas de la VO. Espérons une meilleure équité pour la VF, qui sera proposée sur le DVD français.

 


Pour en revenir au comparatif qui nous concerne, à savoir le DD et le DTS, commençons par une écoute approfondie de la première. Dès le générique d'ouverture, on est littéralement sous le charme ! La magnifique partition de Danny Elfman envahit tout l'espace sonore et impose sa présence, tandis que les premières envolées de Spidey et ses premiers coups de filet se promènent d'enceinte en enceinte avec une précision diabolique. Tout au long du film, il ne se passera pratiquement pas une seule seconde sans que les différentes voix ne soient sollicitées pour une raison où une autre. Qu'il s'agisse de la musique, des bruitages urbains, des effets purement fictifs (le fameux spider-sens du héros), tout est bon pour mettre à mal les canaux 5.1 mis à disposition, le petit « .1 » n'étant pas à plaindre, bien au contraire, avec des descentes de graves à décorner les bœufs (ex : au chap. 16, 36min 22s, lors de la mise en route de l'invention du Doc). Un Doc qui, par ailleurs, n'est pas en reste lui non plus, puisque, dès que celui-ci agite ses membres mécaniques turgescents, leurs actions sont elles aussi soulignées par de multiples effets à gogo. Imaginez alors un peu lorsque nos deux protagonistes s'affrontent, c'est tout simplement Byzance ! Les effets fusent littéralement de toutes parts avec une richesse, une précision et une puissance à se rouler par terre de bonheur. Un mixage 5.1 top démo, à n'en pas douter !

 

 


Et pourtant, pour aussi fulgurant que soit déjà le DD 5.1, la piste DTS 5.1 réussit à faire encore mieux. Si si, c'est possible ! Dès l'ouverture (une fois encore), la musique de Danny Elfman prend une plus grande ampleur tout en revêtant une tessiture beaucoup plus harmonieuse et musicale, moins « synthétique » que le Dolby Digital. Des observations qui se vérifient par la suite, tout particulièrement lors des scènes à « forte valeur ajoutée », et notamment celles où interviennent Spidey, Doc Ock ou, mieux encore, les deux à la fois. Les déplacements de l'un et l'autre ou bien l'emploi de leurs facultés respectives (toiles d'araignées, super-sens, tentacules) sont là aussi soutenus par des transitions de voix en voix bien plus « coulées », permettant ainsi un meilleur enveloppement sonore dans le cas du DTS. Les basses fréquences sont elles aussi un cran au-dessus (ou plus exactement en dessous), avec des descentes de graves beaucoup plus sèches et nettes, moins diffuses que le Dolby Digital, comme par exemple lorsque Spidey se balade de voix en voix accompagné par des petits « wouf » sonores pour souligner le vent qu'il déplace derrière lui.

 

 


Si le spectacle sonore est donc de très haute volée en DD 5.1, il devient carrément génialissime lorsque l'on enclenche le DTS. Quel dommage que ce dernier n'ait pas été encodé en plein débit, la différence aurait sans doute alors été encore plus marquée ! D'autant que, techniquement, ce surplus était parfaitement envisageable. En effet, en l'état, la piste DTS occupe 730 Mo sur un disque où plus d'1 Go d'espace libre est encore disponible, soit bien assez pour les 730 Mo supplémentaires qu'aurait occupé un petit plein débit. Certes, le débit vidéo en aurait légèrement pâti, mais compte tenu de la qualité d'encodage délivrée en l'état actuel, cette petite baisse aurait assurément été bien peu perceptible.

 

Conclusion
Une fois encore, une édition Superbit a su faire la différence, tant au niveau de l'image que du son (ce qui n'a pas toujours été le cas, soit dit en passant). Quant aux circonstances dans lesquelles cette supériorité peut être appréciée, la donne n'est plus vraiment la même que lors de la sortie des tous premiers titres de la collection, il y a un peu plus de deux ans. La chute pour le moins vertigineuse des prix des rétro et vidéo projecteurs ainsi que des amplificateurs compatibles DTS a vu la prolifération des ensembles home cinémas jusque dans les rayons des supermarchés, là où il fallait, il y a quelques années encore, se rendre dans des magasins spécialisés pour se procurer pareil matériel.

 


« Oui mais moi, je veux mes suppléments », diront certains ! À ceux-là, deux « contre-arguments ». Primo, les disques Superbit nous donnent un petit avant-goût de ce qui nous attend demain, à savoir le DVD haute définition qui arrive à grands pas et offrira une qualité d'image et de son encore accrue (nouveaux codecs pour la vidéo, DTS++ lossless full débit…). Et comme dirait M. Indestructible : « Ça va faire mal ! ». D'autant que le surplus d'espace disque (de deux à six fois la place disponible sur un DVD double couche actuelle, selon qu'il s'agira d'un HD-DVD simple couche ou bien d'un Blu-Ray Disc double couche) permettra également de contenir les bonus. Il n'y aura donc plus à choisir (tout du moins espérons-le) entre une édition nue et une autre bardée de bonus.

 

Deusio, et c'est sans doute là le point le plus important, les supports (numériques ou non) se succèdent peut-être (K7 vidéo, laserdisc, DVD, DVD haute définition…), mais le matériau de départ reste inchangé : le film ! Et même si l'avènement du DVD a quelque peu redéfini notre façon d'appréhender les films, il n'en demeure pas moins vrai que la première étape reste la découverte de l'œuvre avant tout. À Écran Large, nous n'avons pas choisi notre slogan « Du cinéma au DVD » pour rien !

 


Pour en revenir et conclure sur le cas de Spider-Man 2, la question ne se posera malheureusement pas en France puisqu'aucune édition Superbit n'est prévue pour le moment. Mais en attendant le jour d'une telle annonce, ou bien celle de la sortie de l'édition 2.5 du film réintégrant des plans supplémentaires de quelques secondes (cf. notre news du 29 octobre 2004), le choix suivant s'offre aux éventuels intéressés : découvrir jusque dans les moindres détails tous les secrets de fabrication de l'un des plus gros succès au box-office mondial de l'année 2004, ou bien (re)découvrir, dans les meilleures conditions disponibles à l'heure actuelle en matière de cinéma à domicile, l'une des toutes meilleures adaptations de comics jamais portées à l'écran et, au passage, l'une des rares suites de l'histoire du cinéma qui soit supérieure au premier volet. Pour l'auteur de ces lignes, le choix est déjà fait…

 

 

 

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Photos et captures : © Columbia Pictures

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