Ballroom Dancing : le premier "Moulin Rouge !" de Baz Luhrmann

Judith Beauvallet | 23 mai 2023
Judith Beauvallet | 23 mai 2023

Ballroom Dancing, c’est le premier film de Baz Luhrmann, avant qu’il n’explose avec Roméo + Juliette et Moulin Rouge !. C'est aussi la première grande histoire d’amour injustement oubliée du réalisateur.

Les grandes fresques romantiques à paillettes, le réalisateur australien en a fait sa marque de fabrique. En 1996, il fait pleurer la planète avec Roméo + Juliette, sa relecture moderne et rococo de la tragédie shakespearienne. En 2001, Il en remet une couche avec l’éclatant et nerveux Moulin Rouge !, une adaptation très libre de La Traviata avec Nicole Kidman et Ewan McGregor. Suivent les plus oubliables Australia et Gatsby le magnifique, mais dernièrement, c’est son biopic Elvis qui signe le retour de son exubérance sur les écrans.

Mais avant tout ça, Luhrmann réalise en 1992 un premier film qui porte déjà en lui tout le génie du réalisateur. Sans stars hollywoodiennes et sans texte shakespearien, mais avec tout le décorum des danses de salon, Ballroom Dancing est le premier volet de ce qui sera appelé plus tard la trilogie du rideau rouge (comprenant aussi Roméo + Juliette et Moulin Rouge !). Un film d’amour et de danse déjà décoiffant, et l'un des plus gros succès du cinéma australien en son temps.

 

Ballroom Dancing : photo, Paul Mercurio, Tara MoriceThe children of the revolution

 

Première danse

Fait assez rare dans la carrière de Luhrmann, Ballroom Dancing n’est pas une tragédie, ni même un film qui finit mal. Il s’agit bien plus d’une version comédie romantique – ou a minima feel-good – de ses épanchements lyriques. Il y est question de Scott Hastings, un jeune homme ayant grandi dans l’univers terriblement kitsch et exigeant de la danse de salon. Devenu le meilleur espoir de ce petit milieu, sa famille fait pression sur lui pour qu’il remporte le prestigieux “Pan Pacific Grand Prix”. Sauf que Scott en a soupé des pas chassés et veut danser de nouvelles figures, contre le souhait de tous... Tous sauf Fran, la stagiaire boutonneuse qui aimerait bien que le beau Scott lui donne des cours particuliers.

Ballroom Dancing est donc, comme son titre aura pu le laisser penser, un film axé sur la danse. Une histoire d’amour avant tout, oui, mais dans laquelle la danse n’est pas qu’une toile de fond, au contraire. Un point de départ évident pour une carrière au cours de laquelle Luhrmann, qui voyait ses parents danser lorsqu’il était enfant, n’aura de cesse de filmer le mouvement et de filmer en mouvement.

 

Ballroom Dancing : photo, Paul Mercurio, Tara MoriceLui parler Fran-chement

 

Lorsque la danse n’est pas directement présente dans ses films, elle est présente dans les mouvements de caméra et le rythme du montage. Celui qui a raconté le phénomène Elvis au travers des ondulations de son bassin devait forcément avoir déjà consacré toute une œuvre à son amour pour la danse. Et dans ce premier film sont déjà présents tous les marqueurs de la patte Luhrmann. À commencer, peut-être, par la scène montrant Scott et Fran répétant leurs pas sur le toit d’un bâtiment, la nuit, au son de Time After Time de Cindy Lauper.

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