Fast & Furious 10 : 10 preuves que c'est le pire épisode de la saga

Fast & Furious 10 alias Fast X est arrivé, c'est un petit désastre, et c'est l'un des pires épisodes de la saga de Vin Diesel. La preuve avec 10 questions/problèmes/WTF de ce blockbuster.

C'est le dixième épisode de la saga Fast & Furious, c'est la première partie de la fin qui est coupée en deux films (sauf si c'est trois films, cf Vin Diesel), et c'est tellement mauvais que ça ferait passer Fast & Furious : Hobbs & Shaw pour du Michael Mann. Si toute l'équipe d'Ecran Large a pris son pied avec Fast & Furious 5 et Fast & Furious 7, et se bagarre pour savoir lequel est le plus réussi, tout le monde est d'accord pour dire que ce Fast & Furious 10 est parmi les pires (voire le pire) de la saga des bolides.

Et comme il faut bien en rire un peu, on a décidé de passer en revue 10 détails, questions, problèmes, aberrations, fous rires de ce F&F10.

ATTENTION SPOILERS SUR FAST X

1. PLUS ON EST DE FOUS, PLUS ON SERT A RIEN

La plus grosse incompréhension de toute la saga

Ils sont 14 sur l'affiche et encore plus au générique, parce que Fast & Furious est une belle et grande famille, mais surtout une franchise qui souffre du syndrome de Diogène et entasse donc ses personnages, surtout les plus inutiles et encombrants. Roman et Tej (et par extension Tyrese Gibson et Ludacris) s'accrochent comme des moules à leur rocher depuis 2 Fast 2 Furious ; Han, Letty et Gisele ont été ramenés à la vie parce que l'amour résiste apparemment à toutes les explosions ; Ramsey s'invite à chaque barbecue depuis Fast & Furious 7 ; Mia continue d'exister pour donner des nouvelles de Brian ; et les méchants (du moins ceux à gros cachets) deviennent des alliés. 

Forcément, aucun n'a le temps ou la place d'exister. Le scénario a donc explosé le groupe, avec d'un côté Dom qui sauve le monde et de l'autre le groupe de bras cassés composé de Roman, Tej, Han et Ramsey qui ne fait... pas grand-chose. À défaut d'avoir une utilité ou une raison d'être, leur "dynamique de groupe" devait servir de caution comique, mais ne fait que décupler la gêne et l'ennui. Ils sont réduits à jouer les bouffons du roi (Vin Diesel) et auront très certainement le même rôle à tenir dans la suite après être ressortis de leur crash d'avion avec trois bleus et un mal de crâne. 

Potiches superstars

Mais comme un acheteur compulsif, Fast X ne peut pas non plus résister à l'envie de dépenser sans compter pour ramener toujours plus de monde, même s'ils n'ont qu'une fonction unique dans le scénario, à l'image d'Isabel, la sœur d'Elena dont personne n'avait jamais entendu parler avant (pas même Dom qui est le père de son fils).

Cela reste cependant un classique dans la franchise, qui a déjà sorti de nulle part le frère de Dom et Mia, la petite sœur de Shaw ou le fils de Hernan Reyes. Isabel est surtout là pour offrir un moment de bravoure à Dom, et de précieuses informations pour aider l'intrigue à avancer. Pratique. 
 

2. Un monde sans mort

Tout va bien, Vin est là

La scène est importante : non seulement il s'agit du premier instant de bravoure du film, mais c'est aussi le moment où le méchant assoit sa domination. La bombe géante enflammée détonne miraculeusement dans l'eau, épargnant le Vatican, mais dévastant le fleuve et une partie des habitations aux alentours. Un semi-échec qui devrait donner un peu de gravité aux péripéties à venir... si le journal télévisé n'annonçait pas que personne n'était mort dans l'explosion (entrainant quelques rires dans la salle).

Passons sur l'improbabilité de ce bilan, passons sur la couardise du scénario (qui ne tient pas la comparaison avec d'autres blockbusters usant du même procédé, comme les Mission : Impossible). Ce passage complètement stupide symbolise parfaitement la pudeur des Fast & Furious et des blockbusters de leur trempe. Depuis des années, les héros déglinguent des villes vidées de leurs habitants, explosent des voitures de flic avec personne derrière le volant, saccagent des quartiers entiers sans conséquence... Car la violence perpétrée par l'égo du super-conducteur Vin Diesel, sa famille et ses valeurs bien américaines est forcément inoffensive, voire purificatrice.

Pierre qui roule n'amasse pas mort

Après tout, c'est une constante dans cet univers où une explosion de voiture ou même les plus destructeurs des carambolages ne condamnent les protagonistes qu'à attendre deux films avant de revenir. La mort n'existe pas et les enjeux non plus, sans même parler d'un quelconque discours (lol) sur les actions des personnages.

Pourtant, d'autres cinéastes avaient été capables de passer outre ce déni presque inconscient, sans pour autant désacraliser leur héros ou perdre le classement PG-13, comme Gareth Edwards dans son Godzilla ou Zack Snyder dans son Batman vs. Superman. Comme quoi.

3. captain BRIE LARSOn

Même pas envie de trouver une légende amusante

On n'a rien contre Brie Larson. Elle était très bien dans Room, States of Grace, Scott Pilgrim, 21 Jump Street ou encore United States of Tara. Captain Marvel était raté mais pas spécialement à cause d'elle, et la haine démesurée d'une partie du public (masculin) rendait la situation encore plus grotesque. Mais qu'est-ce que Brie Larson fout dans Fast & Furious 10 ?

Ce n'est certainement pas le rôle de Tess qui l'a motivée, puisqu'elle a environ 6 minutes de présence, et n'est qu'un personnage-fonction transparent et pas drôle (contrairement à un rôle de méchante comme Charlize Theron, par exemple). Ce n'est pas non plus l'action, puisqu'elle distribue trois pauvres baffes dans un bar, et que son moment de gloire consiste à sauter sur le capot d'une bagnole avec une mitraillette, avant d'être stoppée 15 secondes après (et éjectée du film dans la foulée). Inutile de se demander si elle joue bien ou pas : elle n'a rien à jouer. Elle se contente donc de parader avec ses beaux cheveux et son sourire malicieux de petite maline, comme chez Marvel.

Brie Larson avait-elle envie de s'amuser dans le carré VIP de F&F ? De toucher un petit chèque avec zéro effort (on parle d'un cachet dans les 10 millions chez The Hollywood Reporter, pour elle comme pour la moitié du casting) ? Dans tous les cas, on peut trouver ça gentiment ridicule et triste. Surtout pour une actrice qui mérite mieux, qui n'a pas besoin d'une autre franchise pour gonfler sa notoriété (et/ou son ego).

4. John Cena S'EST TROMPé de tournage

"Et ce Jakob, il a aussi des problèmes avec son père ?"

Quand John Cena a débarqué dans Fast & Furious 9, c'était dans le rôle du vilain frère rancunier de Dom et Mia. C'était un bloc monolithique (le seul air de famille avec Dom qu'on pouvait lui reconnaître), qui soulevait des types sans sourciller et n'aimait pas trop la vie. Son arc se terminait sur un début de rédemption et une nouvelle séparation, si bien qu'on s'attendait logiquement à retrouver dans Fast X un personnage certes plus amical, mais encore sérieux et bourré de remords.

Sauf que le scénario a opéré un virage à 180 degrés : il est devenu sans aucune explication le clone de Christopher Smith alias Peacemaker, le personnage qu'il joue dans The Suicide Squad, comme si James Gunn lui avait donné toutes ses consignes de jeu ou qu'il s'était trompé de plateau entre deux tournages. 

Il roule dans une voiture toute naze, chante et danse au volant, porte des tenues ridicules, fait des blagues, tire des roquettes avec sa voiture et joue les tontons cools. Et ce n'est pas le scénario qui l'aide à retrouver un peu de crédibilité, comme lors de ce moment lunaire où il prend l'avion en sachant qu'il sera repéré par les méchants, puis s'enfuit dans un mini-avion caché dans la soute du gros avion après avoir vidé des mini bouteilles de Vodka dans le réservoir. 

Tonton clown

Son sacrifice à la fin est encore plus débile. D'abord parce qu'il était dispensable, Dom ayant survécu à largement pire que trois voitures qui lui foncent dessus. Et même si la logique voudrait qu'il ne reste que trois bouts d'os de Jakob, il est difficile de croire qu'il soit réellement mort vu l'historique de F&F. Peut-être qu'il a eu le temps de sortir par la fenêtre, d'esquiver l'explosion et de rouler sur le côté jusqu'à une bouche d'égout pour se cacher. Après tout, maintenant que The Rock est aussi de retour, le monde (oui) attend impatiemment la revanche pour Wrestlemania 28. 

5. Le Space Muffin 

La drogue c'est mal

Dans la catégorie "scène qui ne sert à rien", la palme revient à cette apparition de Pete Davidson et à ses space cakes en libre service, gobés en arrière-plan par Han. En pleine montée, il se met à avoir des hallucinations (assez laides). Début d'une scène psychédélique ? Gag à la 21 Jump Street ? Combat sous psychotropes ? Rien de tout ça. Passé le sketch assez chargé en malaise de Tyrese Gibson (lequel était beaucoup plus drôle quand il se la jouait flic sérieux dans Morbius), ils repartent et... c'est tout.

Peut-être est-ce une conséquence des réécritures du film. Peut-être ce énième caméo dispensable exigeait-il cette amorce de blague. Peut-être les Fast & Furious sont-ils écrits par des ados de quatorze ans, pour qui le simple concept de space cake est un sommet d'humour et de transgression. Toujours est-il que Han avait droit à son seul vrai moment de baston dans la scène d'après, et qu'elle aurait été autrement plus amusante s'il était toujours sous les effets de la drogue. Mais il ne faudrait pas qu'on s'amuse trop non plus.

6. les culs de rio 

Flashback Fast & Furious 2

Vous allez dire que c'est le passage obligé de la saga des beaufs-bolides : les culs des figurantes filmés en gros plan et/ou ralenti, qui font partie du décor au même titre que les tatouages tribaux, les gros biceps et la Corona. Au fil des épisodes, ils ont peu à peu été relégués au second plan. Mais ils n'ont pas disparu, et Fast & Furious 10 rappelle que les culs font eux aussi partie de la famille.

Fast X offre donc une parenthèse kitchissime à Rio, sous forme d'un best of de culs, mini-shorts et jambes. Ça ne raconte rien, ça ne sert à rien, sauf peut-être à donner une demi-molle au public venu voir toutes les carrosseries disponibles. Pas besoin d'être une vierge effarouchée pour avoir envie de rire devant cette pastille digne d'un générique de télé-réalité, surtout après les montages abominables qui présentent chaque ville (plans aériens et plans accélérés, avec Christ Rédempteur en guest à Rio bien sûr). Cette scène donne encore plus l'impression que Fast & Furious est un assemblague de différents bouts de films, collés les uns après les autres sans aucun souci de cohérence ou harmonie.

A noter que cette idée semble venir du réalisateur Louis Leterrier, qui a expliqué au LA Times : "Je voulais revenir aux courses de voiture. C'était vraiment important pour moi. Faisons une course de voiture au milieu du film, mettons Dom derrière le volant face au méchant qui conduit aussi". Merci qui ?

7. La fin dans la fin dans la fin

L'affiche = la fin du film

Par où commencer ? Par la blague du crash de l'avion avec la moitié des personnages-qui-sont-peut-être-morts-mais-bien-sûr-que-non (surtout que l'explosion a lieu hors-champ) ? Par la cascade en CGI dégueulasse où Vin Diesel dévale le barrage dans les flammes, et qui donne juste envie de revoir l'intro de Charlie's Angels : Les anges se déchaînent ? Par la promo qui a largement spoilée cette scène dans une bande-annonce et même une affiche ? Par le retour hilarant de Gisele, pourtant tombée d'un avion en plein décollage à la fin de Fast & Furious 6 ?

Peut-être faut-il parler du cliffhanger grotesque, censé tenir en haleine jusqu'à Fast & Furious 11. Le suspense est insoutenable : Dom et son fiston vont-ils crever dès la première minute du prochain film, ou survivre via une pirouette magique pour continuer l'aventure ? Michelle Rodriguez parlait-elle de ce cliffhanger lorsqu'elle disait « Beaucoup de gens vont rester bouche bée, ils vont être très surpris à la fin de Fast X. Ca a été ma réaction quand je l'ai vu, je me suis dit : 'Oh mon dieu, ça se termine vraiment comme ça ? Qu'est-ce qu'on a fait ?' » ?

"Wonder Woman et je reviens, à+"

C'est d'autant plus drôle que ce cliffhanger n'est même pas véritablement assumé dans le film. F&F10 se termine non pas sur Dom et son fils à deux doigts d'être tués, mais sur Michelle Rodriguez et Charlize Theron en Antarctique, sauvées par Gal Gadot devant un fond vert dans un sous-marin. Là, le générique commence. Autant dire que l'effet est complètement tué. Pourquoi la scène avec Letty et Cipher n'a pas été calée en scène post-générique, comme celle avec Dwayne Johnson ?

Ça n'a aucun sens, sauf peut-être celui de confirmer que ce Fast X a été assemblé en dépit du bon sens. Et dans la série des mauvais cliffhangers au cinéma, F&F10 défend une belle place, aux côtés de Transformers 5, The Predator, La Planète des singes version Burton, Justice League, et La Momie. Sauf que là, on aura vraiment la suite de l'histoire.

8. le retour de Dwayne Johnson

"Alors, ça s'est bien passé Black Adam ?"

On en rêvait déjà dans notre news du 1er avril 2023 : le retour de Dwayne Johnson dans la saga. Apparu pour la première fois dans Fast & Furious 5, The Rock a accompagné la famille dans F&F6, F&F7 et F&F8, avant de s'envoler avec son ego dans son propre spin-off, Fast & Furious : Hobbs & Shaw, aux côtés de Jason Statham. Pourquoi n'était-il pas là dans F&F9 ? A cause des egos justement, puisque c'était la gueguerre avec Vin Diesel.

Pour résumer les nombreux tacles par médias interposés depuis 2016 : Vin Diesel ferait partie des "couilles-molles" et aurait une "une approche philosophique totalement différente de la notion de collaboration et de la façon dont on fait un film" ; et Dwayne Johnson aurait été poussé dans ses retranchements artistiques par un Vin Diesel très modeste ("Je ne serai jamais au niveau de Fellini, mais je ferais tout ce qu'il faut pour obtenir de vraies performances dans tout ce que je produis").

Vin Diesel lui courait après en 2021 pour lui demander de revenir via un post sur les réseaux sociaux, pour accomplir "sa destinée". Mais The Rock avait clairement dit non, et en reparlait chez CNN fin 2021 : "Je lui ai dit directement et en privé que je ne reviendrai pas dans la franchise. J'ai été ferme et cordial dans mes mots, j'ai dit que je soutiendrai toujours l'équipe, que je souhaiterai toujours leur succès, mais qu'il n'y avait aucune chance que je revienne". Il critiquait aussi la manœuvre de Vin Diesel, parlant d'une manipulation peu plaisante en essayant de toucher aux sentiments et à la famille.

Résister à Vin Diesel

Un peu comme Dwayne Johnson qui a agi dans l'ombre pour ramener Henry Cavill en Superman dans la scène post-générique de Black Adam, Vin Diesel a fait revenir The Rock à la toute fin de Fast & Furious 10. La scène en soi est absolument inintéressante : Hobbs est lui aussi la cible de Jason Momoa, puisqu'il a tué son papa dans F&F5, mais Hobbs n'a pas peur et est prêt à se battre. Il va donc re-rejoindre la bande de Dom pour écraser le méchant dans Fast & Furious 11.

Mais le plus drôle, c'est d'imaginer ce qui s'est passé en coulisses. Dwayne Johnson n'arrive t-il pas à lancer la suite de Hobbs & Shaw au box-office (760 millions tout de même) ? Est-il redescendu sur Terre suite à l'échec de Black Adam, qui devait devenir sa méga-franchise personnelle (Vin Diesel lui a peut-être parlé de Bloodshot pour renouer les liens) ? On a déjà hâte qu'il explique ce retour en parlant de l'amour, du public, de la famille, de la justice, de la paix sur Terre et de Dieu. Et on a hâte de voir à quel point cette montagne de personnages va se partager l'écran dans Fast & Furious 11 et peut-être Fast & Furious 12, qui devraient chacun durer environ 5h s'il s'agit de soigner tous les egos.

9. la présence/absence de Brian (et paul walker)

Paul Walker, mort en 2013 à 40 ans

Depuis la mort tragique de Paul Walker, survenue au milieu du tournage de Fast & Furious 7, la saga a du mal à gérer la décision d'avoir gardé le personnage de Brian en vie. A la fin du septième épisode, il quittait Dom en empruntant une autre route, après un montage revenant sur tous les précédents films. C'était un hommage, c'était des adieux. Sauf que non, puisqu'ils ont gardé Brian, qui reste dans son coin, d'une certaine manière.

La fin de F&F9 jouait sur cette absence/retour de manière douteuse : Dom disait qu'il manquait quelqu'un autour de la table, la voiture de Brian arrivait, tout le monde se retournait avec un grand sourire, et le film se terminait. En s'ouvrant sur un long flashback de Fast & Furious 5, Fast & Furious 10 remet Paul Walker à l'image et entretient cette ambiguïté. L'équipe va t-elle oser ramener Brian avec la magie des CGI (comme dans F&F 7, qui a utilisé ses frères Cody et Caleb) d'ici la fin de la saga, pour un "hommage" ?

Flashback 2001

Au-delà des ces questions, la présence/absence de Brian est une absurdité dans l'histoire. Plus que jamais, Fast & Furious 10 a du mal à le gérer avec une grande réunion de famille dès le début du film autour de Rita Moreno, la grand-mère de Dom, Mia et Jakob. C'est de toute évidence lié à Vin Diesel, qui a expliqué qu'il avait demandé une réécriture du scénario de Fast X, pour inclure le personnage de Mia. C'est gentil pour Jordana Brewster, mais est-ce que ça n'est pas se tirer une balle dans le pied ?

Il y a toujours quelqu'un pour mentionner que Brian n'est pas là, mais difficile de comprendre pourquoi le personnage ne serait pas là, surtout quand sa femme est présente, et surtout avec cette super-menace sur la famille. Une sacrée impasse donc, qui donne une *légère* impression de cynisme dans les décisions en coulisses.

10. ET DIEU CRéa vin diesel

Vin Diesel et les autres 

Plus gros, plus lourd et plus gênant. Cette description s'applique autant à Fast X qu'à Vin Diesel, qui ne fait pas de rétention d'eau, mais a les chevilles qui gonflent un peu plus à chaque volet. Comme Dwayne Johnson, l'acteur a un ego démesuré et s'est donc imposé comme la vedette unique de la franchise (il suffit de voir les affiches des derniers films), mais aussi comme le personnage le plus fort, le plus courageux, le plus respectable, bref le plus génial. Et Fast X a encore franchi un pas en canonisant à demi-mot le patriarche invincible.

Quand un personnage rappelle le passé de délinquant et criminel de Dominic Toretto, c'est le méchant traître qui ne comprend rien à l'esprit de famille. Quand Dom cause plus de ravages que n'importe quel Godzilla, c'est sans faire un seul mort. Quand il va à Rio, c'est une méga star que tout le monde adule. L'as du volant devient même une sorte de super-héros, qui a tout le poids du monde sur ses épaules, protège les gens des explosions avec sa voiture, joue au flipper avec son aile arrière pour sauver les passants et empêche l'explosion du Vatican et du Pape.

De quoi faire dire à un des personnages qu'il n'y a qu'un Saint ou Dieu pour faire ça. Ajouter à ça la grosse croix en argent et les valeurs bien puritaines de la franchise, et on assiste, circonspects, à la déification de Dom et Vin Diesel.