La Vérité : le film qui a fait passer Brigitte Bardot de sex symbol à comédienne

Marie Casabonne | 18 mai 2023 - MAJ : 28/07/2023 18:04
Marie Casabonne | 18 mai 2023 - MAJ : 28/07/2023 18:04

En 1960, Henri-Georges Clouzot réunit Brigitte Bardot et Sami Frey dans La Vérité un film de procès étonnant, autant dans sa conception que dans son propos.

Dominique Marceau (Brigitte Bardot), une jeune femme très séduisante, est jugée en assises pour le meurtre de son ancien amant, mais également futur mari de sa sœur, Gilbert Tellier (Sami Frey). Le procès va revenir autant sur le meurtre que sur la vie de l'accusée, à travers des flashbacks qui dressent un portrait du personnage.

Pour son treizième long-métrage, Clouzot s'inspire d’un fait divers très médiatisé, l’affaire Pauline Dubuisson. En 1951, cette jeune femme de vingt-quatre ans avait tué son ancien amant, Félix Bailly, de trois balles de revolver. Le réalisateur prend cependant quelques distances avec la réalité pour construire dans son scénario un personnage qui fait écho à la vraie Brigitte Bardot et à ce qu'elle représente à l’époque.

 

La Vérité : photo, Brigitte Bardot, Sami Frey, Henri-Georges Clouzot « Enchantée... »

 

Un rôle sur mesure pour B.B.

Lorsqu’il lui propose le scénario de La Vérité, Henri-Georges Clouzot avait l’idée de tourner avec Brigitte Bardot depuis longtemps déjà. Plus qu’une simple actrice, celle que l’on surnomme B.B est un symbole. Elle incarne, au début des années 60, le modèle d’une jeunesse française éprise de liberté et méprisée par l’ancienne génération aux valeurs traditionnelles et conservatrices.

Par bien des aspects, le personnage de Dominique Marceau ressemble à son interprète. Quatre ans plus tôt, Et Dieu… créa la femme, a érigé Brigitte Bardot au rang de sex-symbol et de star. Depuis la sortie du film, l’actrice est poursuivie par les paparazzi et chaque événement (ou non-événement) de sa vie privée est observé, jugé et commenté, tout comme ceux du personnage de Dominique lors de son procès.

Une identification que l’actrice ressent bien évidemment. Dans ses mémoires, Initiales B.B., elle écrit : « Il me semblait que se déroulait mon propre procès. Il était question de ma mauvaise réputation, de ma façon de vivre scandaleuse, de ma légèreté, de mon absence totale de moralité. Cette vie dissolue qui me faisait changer d'amant comme de chemise pouvait s'adapter aussi bien à Brigitte Bardot qu'à Dominique Marceau ».

 

La Vérité : photo, Brigitte Bardot, Sami Frey, Henri-Georges ClouzotJe t'aime moi non plus.

 

À la vie comme à l’écran donc, Brigitte Bardot incarne la liberté sexuelle de la jeunesse des années 60, à l’instar de son personnage Dominique, dont le procès se concentre au moins autant sur son mode de vie que sur son crime. Dominique Marceau est jugée sur son physique (son avocat et son assistante parlent de l’enlaidir pour tenter de gagner le procès), sa légèreté, son insouciance et surtout, son inconstance dans ses relations amoureuses.

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