Ce que veulent les femmes : l'époque où Mel Gibson était (presque) woke

Judith Beauvallet | 30 avril 2023 - MAJ : 30/04/2023 21:38
Judith Beauvallet | 30 avril 2023 - MAJ : 30/04/2023 21:38

En 2000, la réalisatrice Nancy Meyers entrait dans le XXIe siècle avec Ce que veulent les femmes, une comédie avec Mel Gibson et Helen Hunt restée jusqu'à aujourd'hui son plus grand succès. D'aucuns pourraient croire que le féminisme de façade d'un film grand public de l'époque l'aurait rendu tristement ringard aux yeux des contemporains, et pourtant, ce mètre étalon de la comédie romantique frappe encore très fort aujourd'hui.

Scénariste de films comme Le Père de la mariée ou Les Complices, Nancy Meyers devient réalisatrice de ses propres histoires en 1998 avec A nous quatre, une comédie familiale dans laquelle une jeune Lindsay Lohan incarne des jumelles décidées à réunir leurs parents divorcés. Suite au succès du film, qui a couté 15 millions de dollars et en a rapporté 92, Meyers bénéficie d'un budget beaucoup plus ambitieux pour son prochain long-métrage, une comédie romantique qui coûtera 70 millions et en rapportera 374.

Ce film, c'est Ce que veulent les femmes, sorti au cinéma en 2000 et porté par Mel Gibson dans le rôle de Nick Marshall. Nick est un riche publicitaire et coureur de jupons. Il est sûr de sa supériorité sur la gent féminine et ne s’adresse aux femmes que pour les séduire ou leur demander de lui apporter des cafés. Un jour, un coup de jus malencontreux lui donnera le pouvoir d’entendre les pensées des femmes et de peut-être enfin les comprendre... pour le meilleur et pour le pire. À quoi ressemble un tel film aujourd’hui ? Ce que veulent les femmes est-il une simple comédie efficace, un ramassis de clichés sexistes, ou un vrai pamphlet féministe grand public ?

 

Ce que veulent les femmes : photo, Mel Gibson, Helene Hunt, Helen HuntLa douce musique d'un Gibson qui joue un Marshall

 

Faire la Nick

Un film qui prétend révéler “ce que veulent les femmes”, mais qui est entièrement raconté du point de vue d’un homme, ça vous paraît peu crédible (voire stupide) ? Une comédie qui s’appuie sur tous les clichés de comportement toxiques et sexistes pour en tirer de l’humour facile, ça vous fait grincer des dents d’avance ? Un personnage principal qui est le dernier des machos, mais qui finit par sortir avec la femme “forte” et brillante du film, c’est des claques qui se perdent ? Eh bien oui, il y a un peu de tout ça dans le film culte de Nancy Meyers.

Aujourd’hui, alors que les femmes se battent encore pour leur liberté et que celle-ci est de plus en plus remise en question, une comédie sur ce que peuvent vouloir les femmes (comprendre : quel genre de type les femmes blanches vivant dans le centre-ville de New York veulent se taper) semble a minima dérisoire, si ce n’est de mauvais goût. Et le film, qui, s’il n’est pas vieux, semble déjà appartenir à une autre époque, n’échappe pas à la sous-couche habituelle de sexisme (et même de racisme par moments).

 

Ce que veulent les femmes : photo, Mel GibsonC'mon baby light my fire

 

Avant de s’arrêter sur ce que le film réussit (car il réussit beaucoup de choses et, ne vous y trompez pas, cet article est écrit par une personne qui l’adore), il est intéressant d’étudier en quoi son postulat de départ est risqué, voire mauvais. Car la donne est faussée d’entrée de jeu : le Saint Graal qui est recherché par Nick, et donc par le public à travers ses yeux, c’est de réussir à comprendre ces créatures soi-disant mystérieuses que sont les femmes. La psychologue de Nick lui dit elle-même : si les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, l’homme qui parle vénusien est roi.

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commentaires
MadGab
06/05/2023 à 11:08

"...une comédie sur ce que peuvent vouloir les femmes (comprendre : quel genre de type les femmes blanches vivant dans le centre-ville de New York veulent se taper) semble a minima dérisoire, si ce n’est de mauvais goût."

Bien tenté, sauf que ça se passe à Chicago.

GarlickJr
01/05/2023 à 20:48

Je suis très déçu du ton que prend les commentaires depuis le message de robindesbois. Ça avait pourtant commencé avec une bonne blague d’alulu a qui je mets du coup +1, même si il s’en fout c’est mérité!!!!

alulu
01/05/2023 à 19:16

Faites une liste de ce que la rédaction peut écrire, ça ira plus vite. Il y a toujours des chieurs, des capos pour dire quoi penser ou quoi écrire. Les premiers à dire "vous m'avez bloqué, la liberté d'expression et tout le tralala" mais à la première occasion, ça veut dicter ce qu'il faut faire.

Ps: et je ne cherche pas les remerciements, les +1 ou la gloriole, je m'en cogne. La plupart ici sont des darons et ça pleurniche comme des fillettes. Continuez comme ça, qui sait avec le temps vous aurez peut être les règles, les prémisses du féminisme en quelque sorte....lol.

Engineered Fake feminism Against Family Nucleus
01/05/2023 à 13:10

j'ai vu ce film son temps, plus pour Helen Hunt que j'avais decouvert dans une serie comique "dingue de toi" dans les annes 90 que pour Mel, que j'apprecie peu comme acteur ni comme cineaste
quant au Feminisme dont parle l'article, le Realisateur, produceteur AAron Russo en parle lui qui etait lié avec des Rockfeller lol ou pas

Geoffrey Crété - Rédaction
01/05/2023 à 11:46

@RobinDesBois

On nous reproche tous les trois jours de ne pas assez prendre au sérieux quelque chose, de manquer de respect à la planète entière avec nos jeux de mots et blagues nulles, ou de se contenter d'un petit plaisir sans intellectualiser (que ce soit sur les Fast & Furious, ou Judith lorsqu'elle a défendu Crazy Bear, qu'elle a trouvé super cool vs globalement tout le monde qui a trouvé le film pas du tout amusant), donc ce procès sur notre premier degré est très amusant.
On ne ramène pas tout au féminisme, sexisme et racisme. Et même si on le faisait, c'est notre choix (et dans ce cas, vu le sujet du film, c'est pas chercher midi à 14h). Vous avez bien évidemment le droit de ne pas vouloir lire, de ne pas partager notre avis, et de le critiquer (et penser que nous avons un "problème" en cas de désaccord sur un point de vue, angle d'analyse ou réflexion). Et nous bien évidemment avons le droit de le faire, le penser, l'écrire, sur notre site. On l'a toujours fait, c'est dans l'ADN du site depuis des années, et ça ne changera pas. Pas plus qu'on ne considèrera ça comme un "problème" d'être en désaccord, au contraire.

Judith Beauvallet - Rédaction
01/05/2023 à 11:14

@Obi
Merci !

Obi
01/05/2023 à 08:24

@RobinDesBois -500
A quel moment la ramener sur le fait parler de féminisme avec ce film est un souci ? C'est clairement le sujet du film, éclairer les hommes sur ce que c'est d'une une femme.

Et a quel moment parler de féminisme est un problème ?

Reponse : jamais.

Andolini
30/04/2023 à 22:00

Perso j'aime bien le film, je m'amuse toujours beaucoup devant et Gibson est génial, à la limite du cabotinage mais toujours irrésistiblement drôle (Big up à la scène de danse avec son porte-manteaux sur du Sinatra)

Flash
30/04/2023 à 21:15

@Robindesbois +2

RobinDesBois
30/04/2023 à 19:00

Film culte ? Ok le film est sympa et a eu un petit succès à l'époque mais ça va pas plus loin. C'est juste une comédie romantique typique (et efficace dans son genre) de la fin des années 90 et du début des années 2000.

Sinon vous avez vraiment un problème à toujours TOUT ramener au féminisme, sexisme et même au racisme. Au mieux ça vire à la branlette au pire ça devient maladif. Vous devenez totalement imperméable à la légèreté, qui est la caractéristique principale de ce genre de films.

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