Orgueil et Préjugés : grosse bluette oui, mais aussi un vrai manuel pour pécho

Axelle Vacher | 16 avril 2023
Axelle Vacher | 16 avril 2023

Adapté du roman de Jane Austen, l'Orgueil et Préjugés de Joe Wright remet en question les notions de regards masculins et féminins au cinéma.

Tout bon classique qui se respecte est invariablement voué à se voir affublé d'une myriade d'adaptations audiovisuelles. Aussi, l'Orgueil et Préjugés de Jane Austen n'a nullement fait exception à la règle. De la première transposition pour le grand écran par Robert Z. Leonard en 1940 au plus récent (et burlesque) Orgueil et Préjugés et Zombies de Burr Steers, en passant par les deux mini-séries de la BBC en 1980 et 1995 ou encore la réinterprétation moderne avec Le Journal de Bridget Jones, le roman original en a vu de toutes les couleurs.

Autrice réaliste exercée aux récits de moeurs, Jane Austen use de son écriture pour mieux dépeindre les conflits propres à la condition féminine à l'aube du 19e siècle. Inutile donc de présenter cette dernière comme féministe et engagée au risque de flirter avec le pléonasme. Pourtant, de toutes les susmentionnées versions, celle de Joe Wright portée par Keira Knightley est peut-être celle qui honore au mieux le récit d'Austen par la mise en scène d'un regard fondamentalement féminin. 

 

Orgueil et préjugés : photo, Keira KnightleyÀ la recherche du regard perdu

 

This is a (wo)man’s world

Avant de rentrer dans le vif du sujet, un bref rappel des termes et caractéristiques dudit regard féminin sont probablement bienvenus. Théorisé par la critique et réalisatrice Laura Mulvey en réponse au regard masculin (male gaze), le "female gaze" a pour but de questionner le regard du spectateur sur les protagonistes féminins d'un contenu culturel quelconque.

Selon les propos de la principale intéressée dans son essai "Visual Pleasure and Narrative Cinema" publié en 1975, "les femmes au cinéma occupent deux fonctions : celle d'un objet érotique pour l'un des personnages propres à la diégèse du film, et celle d'un objet érotique conçu pour le spectateur qui la regarde". Le regard féminin a donc comme principe premier de prendre le contrepied de cette démarche objectifiante. 

 

Orgueil et préjugés : photo, Keira Knightley, Jena Malone, Rosamund Pike, Carey MulliganLes spectatrices blasées du male gaze

 

En vue d'aboutir au mieux à un personnage féminin qui ne soit pas réduit au simple fantasme dénué de substance, un respect total de la perspective féminine semble évidemment de mise. Ce dont profite justement le roman Orgueil et Préjugés, puisque figurant toute une flopée de personnages féminins hauts en couleur – dont sa protagoniste Elizabeth Bennet – et bien évidemment, écrit par une femme.

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commentaires
Ecran Ouoke
16/04/2023 à 20:29

completement cramés chez Ecran Large

Karev
16/04/2023 à 16:56

Un beau film mais son Reviens-moi est un chef-d'oeuvre absolu.