L'Imaginarium du docteur Parnassus : comment le film a survécu à la mort d'Heath Ledger

Ange Beuque | 6 avril 2023 - MAJ : 06/04/2023 13:16
Ange Beuque | 6 avril 2023 - MAJ : 06/04/2023 13:16

Le brillant réalisateur de Brazil dirige l'un des acteurs les plus prometteurs de sa génération dans un film très personnel traitant du prix de la créativité : qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? Le 22 janvier 2008, le monde cinématographique plonge dans la stupeur et l'affliction : Heath Ledger est retrouvé mort, et Terry Gilliam perd le héros de L'Imaginarium du docteur Parnassus en plein tournage.

Pour son dixième long-métrage solo, Terry Gilliam est pourtant bien décidé à mettre toutes les chances de son côté. Il fait appel à Charles McKeown pour en coécrire le scénario, reformant le duo à l’œuvre sur Les Aventures du baron de Münchhausen vingt ans plus tôt. Ils s'attellent à développer ce concept d'imaginarium, à la croisée de la salle sur demande d'Harry Potter et du purgatoire.

Puisant à la fois dans le mythe faustien et le joyau théâtral de l'absurde En attendant Godot de Samuel Beckett, ils conçoivent le personnage du Dr Parnassus, un vieillard à l'imagination féconde que la marche des siècles a lentement marginalisé. Un sujet en or pour Terry Gilliam, que le décès brutal d'Heath Ledger aurait pu ruiner. Et si le film trouvait paradoxalement matière à se sublimer dans ce drame ?

 

L'Imaginarium du docteur Parnassus : Christopher Plummer, Andrew GarfieldL'imaginarium du projet qui se déroule comme sur des roulettes

 

Las Gilliam Parano

L'Imaginarium du Dr Parnassus revêt une importance particulière pour l'ex des Monty Python : celui-ci met beaucoup de lui dans ce personnage d'idéaliste décati, au point de qualifier son scénario d'autobiographique. L'imagination compte parmi les thèmes récurrents de sa filmographie, mais jamais sans doute n'avait-elle constitué le cœur si explicite de son dispositif : irions-nous jusqu'à braver le diable pour lui ménager une place dans nos existences ?

Certes, le budget de 30 millions de dollars n'est pas délirant pour un film fantastique déterminé à créer, pour chaque traversée de son miroir magique, des univers complètement différents. Mais outre que sa fille Amy figure parmi ses producteurs, Terry Gilliam peut s'appuyer sur la société Peerless Camera pour porter ses visions à l'écran. Et pour cause : de la même manière que Georges Lucas avec ILM ou Peter Jackson avec Weta, il en est le fondateur.

 

L'Imaginarium du docteur Parnassus : photo, Heath LedgerHeath's cliffhanger

 

Créée en 1976, Peerless Camera compte parmi les sociétés d'effets spéciaux les plus réputées d'Europe et a déjà contribué aux films précédents du fantasque anglais. Celui-ci entend bien tirer pleinement profit des possibilités offertes par le numérique et s'implique personnellement, crayon en main, dans la caractérisation visuelle de son univers. De Grant Wood à Maxfield Parrish, il s'inspire de peintres pour esquisser les fantaisies qu'il souhaite voir transposées en trois dimensions.

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commentaires
Ozymandias
08/04/2023 à 18:12

Ce film m'a laissé un bon souvenir, faudrait que je le revoie un jour !

Kojak
07/04/2023 à 14:34

De mémoire, rien compris à ce film. Moment éprouvant. Brasil oui, mais là non.

jojo3000
06/04/2023 à 14:36

Au passage... https://www.gilliamdreams.com/april-2023-new-gilliam-feature-film-project-gains-a-title