Tremblement de terre : le film catastrophe (trop) réaliste qui a failli détruire des cinémas

Alexandre Janowiak | 1 avril 2023
Alexandre Janowiak | 1 avril 2023

Tremblement de terre a révolutionné le son au cinéma avec le Sensurround, au point d'être dangereux pour la sécurité des spectateurs.

Suite à l'essor de la télévision, l'industrie hollywoodienne a tenté de moderniser l'expérience cinéma avec un certain nombre de gadgets. Le moyen, en théorie, de ne pas perdre en attractivité et de relancer l'intérêt pour le médium auprès des spectateurs. Ainsi, au début des années 60, Hollywood avait lancé le Smell-O-Vision avec Scent of Mystery, petite comédie policière qui pouvait se sentir. Une idée qui n'a pas duré longtemps au vu du fiasco du film, aussi bien critique que commercial.

Évidemment, cela n'a pas arrêté Hollywood dans sa quête d'un nouveau concept pour les films projetés sur grand écran. Et c'est ainsi que durant les années 70, bien avant le Dolby Surround, le Dolby Digital, Dolby Atmos ou l'incroyable Dolby Cinéma, est né le Sensurround, un système de son amélioré pour vivre une expérience plus immersive au cinéma. Un procédé utilisé pour la première fois avec le film-catastrophe Tremblement de terre réalisé par Mark Robson et mené par Charlton Heston, pour un résultat révolutionnaire, mais qui a failli être aussi tragique que le film.

 

 

l'aventure du catastrophe

En 1970, un certain Airport débarque sur les écrans de cinéma. Le film raconte les différents événements se déroulant dans un aéroport américain en pleine tempête de neige et notamment le vol d'un Boeing où l'un des passagers veut faire sauter l'avion avec une bombe. Porté par son casting ultra-prestigieux (Burt Lancaster, Jacqueline Bisset, Dean Martin...) et un scénario basé sur un best-seller, Airport fait alors un véritable carton auprès des spectateurs. Le box-office passe la barre des 100 millions de dollars rien qu'aux États-Unis, explosant le petit budget de seulement 10 millions à l'époque.

Forcément, un tel succès donne des idées à Hollywood et notamment à Universal, producteur de Airport, qui espère réitérer l'exploit rapidement au cinéma. À l'instar des studios concurrents, Universal décide donc de chercher un scénario de film catastrophe pour surfer sur le phénomène avec l'aide du producteur Jennings Lang. Selon les écrits de Mike Davis dans l'essai Ecology of Fear: Los Angeles and the Imagination of Disaster, c'est le tremblement de terre mortel de San Fernando de 1971 qui aurait donné l'inspiration au studio : faire un film sur un séisme.

 

Airport : photo, Dean Martin, Burt LancasterAirport, le film qui a lancé le genre du film catastrophe

 

Quelques semaines plus tard, Jennings Lang et le réalisateur Mark Robson réfléchissent donc à un scénario autour d'un tremblement de terre à Los Angeles. Et pour faire mieux que le reste d'Hollywood, Lang s'offre carrément les services de Mario Puzo, écrivain et scénariste de Le Parrain, tout juste oscarisé dans les catégories meilleur film et meilleur scénario adapté. Mario Puzo rend rapidement un scénario riche et foisonnant. Trop pour Universal qui doit malheureusement faire un choix : couper le texte de Puzo ou augmenter le budget du film (seulement 7 millions de dollars) pour pouvoir le réaliser.

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commentaires
Ray Peterson
02/04/2023 à 14:04

Aaaaah avec le grand George Kennedy, Mr film Catastrophe. J'adorais ce comédien, une vraie gueule. Un second couteau formidable auprès d'Eastwood.

Pour moi l'éternel Ed de "Y 'a t-il un flic..." et aussi le méchant dans le formidable "Le Clandestin"
un film d'horreur avec un méchant chat dans un gentil chat.