Eva Green : les 10 Meilleurs Films à (re)voir absolument

La Rédaction | 5 avril 2023 - MAJ : 05/04/2023 14:24
La Rédaction | 5 avril 2023 - MAJ : 05/04/2023 14:24

Eva Green est une actrice à la carrière singulière : française, c'est le cinéma américain qui lui offre ses plus grands rôles et la révèle. Habituée des rôles de femmes fatales et des films de genre, elle se diversifie aussi dans des productions très différentes et inattendues. Retour (presque) chronologique sur les dix films qui ont marqué la carrière d'une actrice devenue incontournable.

INNOCENTS : THE DREAMERS

Sortie : 2003 - Durée : 1h56

 

Innocents : photo, Eva GreenEva in Paris

 

On a connu pire début de carrière que celui d'Eva Green. Si elle est apparue très furtivement dans La Pianiste de Michael Haneke, l'actrice a eu son premier rôle principal chez Bernardo Bertolucci. En grande fan du Dernier Tango à Paris, la jeune comédienne a accepté sans hésitation Innocents : The Dreamers, et ce malgré la dimension sulfureuse du projet, qui aurait pu faire peur à première vue.

En plein mai 68, Isabelle (Green) et son frère jumeau Théo (Louis Garrel) rencontrent Matthew (Michael Pitt) lors de leurs pérégrinations à la Cinémathèque. L'étudiant américain rejoint l'appartement du duo, avant que les trois personnages ne se découvrent, et ne se lancent dans des expériences qui vont profondément les changer. Tandis que la colère gronde dans les rues (ce que Bertolucci a lui-même connu), Innocents évoque en creux une libération des moeurs, que le cinéaste aborde avec beaucoup de tendresse.

 

Innocents : photo, Eva GreenSpoiler : il y a du sexe

 

Eva Green a souvent évoqué la confiance totale que le réalisateur est parvenu à instiguer sur le plateau. En conséquence, The Dreamers est avant tout un film intrigant sur des corps et leurs interactions. Les acteurs, à commencer par Eva Green, se donnent à chaque instant, et font preuve d'une synergie impressionnante, notamment dans les phases d'improvisation. En pur hommage à la Nouvelle Vague, le film de Bertolucci a ainsi permis de révéler tout le potentiel d'Eva Green, dont la présence à l'écran n'est pas sans rappeler celle d'une Anna Karina.

 

Kingdom of Heaven

Sortie : 2005 - Durée : 2h24

 

Kingdom of Heaven : photo, Eva GreenKingdom of Eva

 

Le film de Ridley Scott sur les croisades est un bond dans la carrière naissante d’Eva Green, qui n’a, à l’époque, que trois films à son actif (dont La Pianiste de Michael Haneke dans lequel elle apparaît à peine à l’écran). Tout juste sortie du Arsène Lupin de Jean-Paul Salomé dans lequel elle joue celle que Romain Duris aime, un rôle relativement anecdotique dans un film qui l’est tout autant, elle ouvre en grand les portes d’Hollywood en débarquant chez le maître Ridley Scott dans le rôle de Sibylle, reine de Jérusalem, avec Kingdom of Heaven.

Si le film est un échec vis-à-vis des attentes de la production, il est aujourd’hui davantage reconnu par la critique, notamment dans sa director’s cut sortie en 2005. Cette version révèle une sous-intrigue particulièrement importante pour le personnage d’Eva Green, puisqu’on la voit, en tant que reine régente, prendre la décision déchirante de mettre un terme aux souffrances de son jeune fils condamné par la lèpre. Des scènes qui lui permettent de montrer davantage l’étendue de son talent, au-delà de l’intrigue amoureuse qui la lie au héros. 

 

Kingdom of Heaven : photo, Eva GreenUn rôle sibyllin

 

Kingdom of Heaven prend de grandes libertés avec les faits historiques dont il s’inspire, mais il n’en demeure pas moins une fresque impressionnante aux accents de tragédie grecque. Un terrain de jeu idéal pour les acteurs, où Green brille aux côtés d’un Orlando Bloom un peu pâlichon en comparaison.

Scott a souhaité rendre sa Sibylle sage et forte, ce qui offre à l’actrice bien plus de matière qu’un simple rôle de jeune première accessoire comme celui qu’elle avait connu dans Arsène Lupin. À la suite du film, elle se hisse au rang des actrices à suivre à Hollywood (et prouve en passant qu’elle peut parfaitement jouer en anglais et en profiter pour se doubler elle-même en français).

 

Casino Royale

Sortie : 2006 - Durée : 2h24

 

Casino Royale : photo, Daniel Craig, Eva Green"Votre mission si vous l'acceptez"

 

Si Kingdom of Heaven a offert à Eva Green son premier rôle dans une grosse production américaine, il est clair que sa carrière doit beaucoup à son incursion dans l'univers de James Bond. En incarnant Vesper Lynd, une James Bond girl nouvelle dans un reboot plus ou moins déguisé de la franchise, le risque était conséquent. Et pourtant, sa performance est à l'image de Casino Royale dans sa globalité : une incontestable réussite.

En interview, Eva Green a régulièrement confié qu'elle a hésité à postuler pour le rôle, avant que la MGM n'accepte qu'elle lise quelques pages du scénario. C'est alors qu'elle a vu le potentiel et la beauté du personnage de Vesper Lynd, qui n'est pas qu'un bout de viande trimballé comme une décoration par le film. Elle est l'égale de Bond et de son ego démesuré, auxquels elle se confronte dès leur première et savoureuse interaction. Au fur et à mesure, la carapace des deux personnages se craquelle, révélant leurs sentiments inavouables. La caméra de Martin Campbell les bouffe des yeux, et capte avec précision les non-dits et les émotions retenues par Eva Green et Daniel Craig.

 

Casino Royale : photo, Eva GreenLa James Bond girl ultime ?

 

Étant donné que le coeur du récit repose sur cette partie de poker où les expressions s'effacent sur les visages, la touchante histoire d'amour qui se tisse entre Bond et Lynd contrecarre petit à petit le monde de trahisons et de faux-semblants de l'espionnage. Le charisme de l'actrice lui permet aisément de transcender ce rôle particulier, qui prend une tout autre dimension dans le dernier acte tragique du long-métrage. Eva Green n'a pas fait qu'incarner l'une des meilleures James Bond girls : elle a prêté ses traits à la femme qui a fait de James Bond l'icône que l'on connaît tous.

 

Perfect Sense 

Sortie : 2011 - Durée : 1h32

 

Perfect Sense : photo, Eva Green"Elle court, elle court, la maladie d'amour"

 

Après sa percée hollywoodienne au milieu des années 2000, la fin de la décennie a rapproché Eva Green du cinéma indépendant européen qui a marqué le début de sa carrière. Après Cracks et Womb, et après avoir été dans la ligne de mire de Claude Miller et Benoit Jacquot pour Un Secret et Les Adieux à la reine (bien que les rôles ont respectivement été attribués à Cécile de France et Diane Kruger), l'actrice a décroché le premier rôle féminin du bouleversant et romantique Perfect Sense.

Dans ce long-métrage britannico-dano-suédois réalisé par David Mackenzie, elle incarne au départ ce qui semble être sa propre parodie : une beauté froide, renfermée et peu aimable, avant que le film bascule et transcende son personnage et son actrice. L'histoire s'articule autour d'une mystérieuse maladie qui touche l'ensemble de l'humanité et les confronte progressivement à leurs sentiments ou envies les plus extrêmes, avant de les priver de leur sens un à un.

 

Perfect Sense : photoJamais la fin du monde n'a été aussi belle

 

C'est pendant cette épidémie qu'elle rencontre un chef joué par Ewan McGregor et noue une relation amoureuse, savourant chaque sensation comme si c'était la dernière tout en réapprenant à vivre après chaque perte sensorielle. Le scénario est donc le terrain de jeu idéal pour Eva Green, trop souvent réduite à son regard sévère et son austérité apparente.

Elle libère ici une énergie furieuse, des facettes contradictoires et une émotivité exacerbée, que ce soit pour une crise de larmes ou d'angoisse, une fringale irrépressible, une colère noire ou une joie débordante. Elle a ainsi rappelé que l'intensité de son jeu ne s'applique pas à un seul registre. 

 

Cracks

Sortie : 2008 - Durée : 1h44

 

Cracks : photo, Eva GreenGravure de mort

 

C'est l'un des nombreux films passés inaperçus dans la carrière d'Eva Green, et c'est particulièrement triste parce que c'est l'un de ses plus beaux rôles. Juste après le père Ridley Scott, elle tournait pour sa fille Jordan Scott (produit par papa tout de même) dans ce petit film indépendant adapté du livre de Sheila Kohlera, avec également les excellentes Juno Temple, Maria Valverde et Imogen Poots.

Dans Cracks, elle incarne Miss G, mystérieuse institutrice d'un pensionnat pour jeunes filles dans l'Angleterre des années 30. Belle, élégante, raffinée, elle représente la liberté pour les adolescentes fascinées par son allure et son aplomb. Mais Miss G n'est qu'un leurre. Derrière la femme pleine d'assurance se cache une fille névrosée, malade, qui règne sur un minuscule monde qu'elle s'est créé. La réalité la rattrape à cause d'une nouvelle étudiante, qui la fascine puis l'obsède, et fait voler en éclat son masque.

 

Cracks : photo, Eva GreenMiss G peur

 

C'est un rôle en or pour Eva Green, qui joue sur les deux tableaux : en apparence, c'est la créature éthérée, la beauté ultime ; sous la surface, c'est la personne torturée, prête à imploser. L'actrice comparait Miss G à Blanche DuBois, d'Un tramway nommé désir, mais elle est un peu comme Vesper Lynd au fond, et surtout c'est à l'image de beaucoup d'autres rôles que l'actrice aura par la suite.

En France, Cracks est bel et bien sorti au cinéma (décembre 2009), au moins une personne de l'équipe peut en témoigner. Il est passé sous les radars ici comme ailleurs, à tel point que Jordan Scott n'a toujours rien réalisé depuis. De quoi en faire une véritable petite pépite à (re)découvrir.

 

DARK SHADOWS

Sortie : 2012 - Durée : 1h52

 

Dark Shadows : photo, Eva GreenMa sorcière mal-aimée

 

S'il y a bien une chose à sauver dans ce Tim Burton un peu poussiéreux, c'est Eva Green. Dans le rôle de la sorcière Angélique Bouchard, éprise de vengeance et d'amour, elle est fantastique et vole la vedette à tous les freaks de Dark Shadows. Transformée en poupée barbie démoniaque, elle a un boulevard pour surjouer absolument chaque scène, chaque réplique et chaque geste. Plus que jamais, elle joue de sa voix caverneuse, de ses regards et sourires assassins, et transforme même une simple arrivée dans un décor en parade.

C'est l'une des rares occasions où Eva Green a mis les pieds dans la comédie. Certes, c'est un rire noir, dans un univers fantaisiste et dans un rôle de femme torturée, mais c'est néanmoins une nouvelle énergie qu'elle déploie à l'écran. Pour sa première (et meilleure) collaboration avec Tim Burton, avant Miss Peregrine et les enfants particuliers et Dumbo, elle s'amuse de toute évidence comme une petite folle, et comme si elle avait ici une totale liberté pour habiter le rôle et les scènes.

 

Dark Shadows : photo, Eva GreenPoupée de sang

 

Ce numéro serait simplement amusant et peut-être anecdotique s'il n'y avait pas la touche de mélancolie finale, qui rend le personnage d'Angélique magnifiquement tragique. Cette sorcière ne veut rien d'autre qu'être aimée par Barnabas, et s'y accroche 200 ans après. Dans le combat final, au milieu des flammes, du sang et des CGI affreux, Eva Green donne tout, transformant sa voix et bougeant son corps pour devenir une poupée désarticulée et déglinguée.

Et après les hurlements et les valdingages, il y a l'ultime sacrifice de cet amour désaxé et malade : Angélique offre littéralement son cœur à Barnabas, puis s'effondre pour ne laisser qu'une carcasse vide, aussi fragile qu'une poupée en porcelaine. Grâce à ça, le rôle devient autre chose qu'un sketch, et Eva Green l'habite du début à la fin.

 

300 : La Naissance d'un Empire

Sortie : 2014 - Durée : 1h42

 

300 : La naissance d'un Empire : photo, Eva GreenOk j'ai peur

 

Conchié par les cinéphiles respectables (pas nous, donc), 300 : La naissance d'un Empire a pourtant pour lui d'exacerber jusqu'à la parodie les codes du péplum fantastique de Zack Snyder, sans jamais se prendre au sérieux. Tout y est plus délirant, plus numérique, plus généreux, plus abracadabrant et plus bêtement épique (l'image absurde des chevaux galopant à la surface de l'eau sur la musique assourdissante de Junkie XL, c'est la chapelle Sixtine des années 2010). Et Eva Green ne fait pas exception.

Dans le rôle de la guerrière Artemis, reine grecque transformée en orpheline par la licence historique pour le moins généreuse du film, elle s'éclate. Visiblement très heureuse de camper une méchante bien vénère tout droit sortie d'un bis italien, elle vole facilement la vedette aux seconds couteaux et au héros campé par Sullivan Stapleton, qu'elle sèche d'un subtil "Tu te bats plus fort que tu ne baises" avant le combat final.

 

300 : La naissance d'un Empire : photo, Eva GreenOk j'ai très très peur

 

Référence bien sûr à cette scène de cul surréaliste scindant le récit en deux, que le réalisateur Noam Murro et ses scénaristes (Kurt Johnstad et... Zack Snyder) entendent filmer comme une baston, avec une subtilité qui ferait passer le dernier Michael Youn pour du Tarkovski. Plus encore que dans le deuxième Sin City, sorti la même année et qui en fait également un archétype de pin-up vénale, la comédienne insuffle à la prédation sensuelle de son personnage une fougue impressionnante. En plus, force est de constater qu'elle se débrouille très bien avec une lame, même sur fond vert intégral. 

Son personnage est bien évidemment le symbole d'un érotisme hollywoodien de pacotille, alors toujours adressé aux mêmes personnes, ainsi que de l'orientalisme nauséabond de la "franchise", puisque les Perses, aussi déviants soient-ils, doivent leur puissance à une Grecque adoptée. Il s'agit bien d'un pur film d'exploitation qui s'ignore. L'actrice y donne tout ce qu'elle a et s'amuse autant, sinon plus, que les spectateurs.

 

White Bird

Sortie : 2014 - Durée : 1h31

 

White Bird : photo, Eva GreenMon beau miroir

 

Dans ce film de Gregg Araki, metteur en scène de l’adolescence s’il en est, Eva Green incarne la mère mystérieusement disparue de Kat, la jeune héroïne interprétée par Shailene Woodley. Un personnage dont le spectre froid émaille le film d’une présence hypnotisante. Est-ce que Kat souffre de l’absence de sa mère Eve ? Est-ce qu’elle en est soulagée, trop embarrassée qu’elle fût dans la découverte de sa sexualité par la jalousie d’une mère qui se voyait vieillir ? Le mystère plane dans ce songe évanescent qui sous-entend de terribles drames tout en les filmant à travers le regard encore ignorant de bien des choses d’une adolescente.

Beauté intimidante dans les souvenirs lointains et présence dépressive dans les souvenirs récents, Eva Green explore toutes les cartes de son aura mystérieuse. À la fois peu présente dans White Bird, elle y est l’objet de toutes les questions et fascinations, et porteuse d’une tragédie passée sous silence. Son personnage appartient à la longue lignée des descendantes de la reine dans Blanche-Neige : dévorée par l’angoisse de l’âge et de la liberté qui disparaît avec la jeunesse, elle incarne aussi un modèle idéal et rigide insupportable pour les autres et surtout pour elle.  

 

White Bird : photo, Eva GreenLa Piscine

 

Araki filme le drame de cette grande absente avec délicatesse et cruauté, et offre à Eva Green un rôle fait pour elle qu’elle incarne avec une mélancolie tour à tour désarmante et effrayante. Si elle n’est pas le personnage principal du film, elle est celle autour de qui tout s’articule et qui pèse sur l’histoire de bout en bout.

Eve est une Rebecca hitchcockienne moderne par bien des aspects, et qui d’autre qu’une Eva Green déjà auréolée de son statut de beauté ténébreuse et froide pouvait l’incarner ? Le film est une réussite artistique à défaut de commerciale, et s’il est discret dans la carrière de Green, il n’en est pas moins un ajout précieux à sa filmographie et à sa persona

 

Proxima

Sortie : 2019 - Durée : 1h47

 

Proxima : photoMecha-Eva Green

 

Le défi était de taille : représenter des femmes astronautes, qui évoluent dans un milieu très masculin et sont soumises à un entrainement extrêmement rude. Dans Proxima, il est aussi question de concilier une relation parentale avec les exigences d'un métier pas comme les autres. Autant de composantes d'un rôle hyper complexe, dont Eva Green s'empare avec brio.

L'actrice a donc échangé avec plusieurs authentiques astronautes, comme Claudie Haigneré et Samantha Cristoforetti. Bien sûr, elle a dû subir une grosse préparation physique et se familiariser avec le matériel spécifique. À Vogue, elle a expliqué s'être musclé les épaules pour porter les scaphandres et avoir participé à des exercices dans le Soyouz, avec de véritables instructeurs. En parallèle, il a fallu travailler avec la jeune et talentueuse Zélie Boulant-Lemesle, qui joue sa fille, au coeur du récit.

 

Proxima : photo, Eva GreenUne scène difficile à tourner, par un froid glacial

 

Une ambivalence entre la sophistication absolue d'un monde professionnel qui ne pardonne pas et une intimité difficile à gérer, laquelle fait toute la sensibilité du film d'Alice Winocour et de la performance de Green, sur qui tout repose donc. Il fallait de sacrées épaules (d'où la muscu) pour porter un tel projet. Et le résultat est superbe. La comédienne fait le pont entre le physique et le mental, entre les contraintes techniques et psychologiques. Qu'on apprécie ou pas le long-métrage, dont les rares audaces ont parfois divisé, difficile de ne pas être soufflé par sa performance, par l'humanité qu'elle laisse poindre derrière une façade imperturbable. L'une des plus grandes forces de son jeu.

 

PENNY DREADFUL

Sortie : 2014-216 - Durée : 27 x 60 min environ

 

Penny Dreadful : photo, Eva GreenVanessa Ivre

 

Une liste sur les plus beaux rôles d’Eva Green nécessitait absolument de faire un détour par la télévision pour parler de Penny Dreadful, qui reste peut-être à ce jour le pinacle de sa carrière, bien qu’il s’agisse du petit écran. Dans cette série en trois saisons créée par John Logan et en partie produite par Sam Mendes (un duo qui avait déjà collaboré sur le James Bond Skyfall), Eva Green incarne Vanessa Ives, une chasseuse de vampires de la fin du XIXe siècle.

Sorte de Ligue des gentlemen extraordinaires horrifique, Penny Dreadful emprunte son nom aux feuillets sensationnalistes vendus dans la rue à l’époque, qui racontaient des histoires grotesques et sanglantes à la manière du théâtre du Grand-Guignol. Autour de Vanessa Ives se rencontrent moult figures de la littérature fantastique de l’ère victorienne, de Dracula à Dorian Gray en passant par les docteurs Jekyll et Frankenstein. Il faut dire que Vanessa est une sorte de Buffy old school, qui attire à elle toutes les manifestations des forces du mal et fait de son mieux pour les combattre aux côtés de ses alliés incarnés par, entre autres, Timothy Dalton et Josh Hartnett.

 

Penny Dreadful saison 3 : Eva GreenAlice madness returns

 

Si la série ne compte que trois saisons, c’est pour obéir au désir de son créateur Josh Logan (c’est assez rare pour le noter), qui conçoit dès le départ Penny Dreadful comme un poème au nombre de strophes limité. Il insiste longtemps pour qu’Eva Green accepte le rôle, et il la considère immédiatement comme sa muse. L’écriture de son personnage, s’il répond à tout un tas de poncifs gothiques, est d'une intelligence et d’une complexité qui hisse la série à un certain niveau d’excellence, confirmée par la parfaite adéquation d’Eva Green avec ce rôle fait sur-mesure.

Entre la scène de bal pendant laquelle une pluie de sang s’abat sur les invités qui ne s’en rendent pas compte, les séquences de visite parmi les squelettes du Museum d’Histoire Naturelle, les affrontements avec les vampires... Penny Dreadful est un formidable tourbillon d’images hypnotisantes de beauté et de mélancolie, et au-delà du divertissement que la série offre à la manière des romans dont elle s’inspire, elle délivre un discours triste et torturé. Bref, du romantisme noir pur et dur, jamais Eva Green n’aura aussi parfaitement collé à un rôle et à son univers.

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commentaires
Dododu92
06/04/2023 à 15:20

Oui penny dreadfull Eva était superbe, Dalton aussi d'ailleurs.

Brosdabid
05/04/2023 à 21:27

Penny Dreadfull, superbe première saison, charismatique Eva, mais bon elle soûle avec son air étonné même quand elle rentre dans une boulangerie
Mais bon c'est Eva, elle en fait d tonnes

Abibak
05/04/2023 à 19:10

Penny dreadful fini trop vite mais c'est une excellente séries, mieux que ce qu'il y a en ce moment.

JohnBarry
05/04/2023 à 16:29

Penny Dreadful est malheureusement gâché par une 3ème saison complètement loupé à mon gout : intrigues secondaires évacuées très (trop) rapidement, développement des nouveaux personnages passés à la trappe.

On sent qu'il y avait encore beaucoup de choses à explorer / exploiter. Mais la fin semble complétement "rushée"

C'est bien dommage car il y avait un énorme potentiel.

Cidjay
05/04/2023 à 14:54

pour Penny Dreadful, c'est Eva Green qui tient la série à elle seule !

Prisonnier
05/04/2023 à 13:52

Tout est parfait dans perfect sens. Jusqu'à la musique de max Richter. D'en parler j'en ai des frissons.

Seth_2023
05/04/2023 à 13:01

Penny Dreadful, incroyable performance d'Eva green et excellente série !

Ui
05/04/2023 à 12:40

Nouveau concept qui prend de plus en plus de place sur EL, mais mettre "10 films" alors qu'il y en a "que" 9 et 1 série, autant marquer "10 meilleurs rôles".

Sympa la miniature, elle pique moins les yeux que certaines du même genre