John Wick : les 5 meilleures (et sanglantes) scènes d'action de la saga

La Rédaction | 21 mars 2023 - MAJ : 22/03/2023 16:38
La Rédaction | 21 mars 2023 - MAJ : 22/03/2023 16:38

Avec l'arrivée de John Wick : Chapitre 4 dans les salles, il est temps de revenir sur les scènes d'action les plus folles des trois premiers films avec Keanu Reeves.

"Tu me voulais de retour. Je crois que je suis de retour". Parmi les phrases les plus sentencieuses de John Wick, celle-ci a des airs de mise en abyme d'un cinéma d'action à l'ancienne, chorégraphié, scénographié et mis en valeur par une réalisation claire. Pas de shaky-cam et de découpage épileptique, et c'est bien pour cette raison que la saga de Chad Stahelski (et David Leitch pour le premier) a acquis un statut à part à Hollywood. Un statut peut-être un poil exagéré de sauveur du cinéma d'action, même si la franchise a su se réapproprier ses modèles les plus prestigieux (les cadors de Hong-Kong entre autres) comme personne.

La répétitivité du gun-fu a parfois ses limites, mais la générosité de John Wick est elle sans limites, et toujours prête à s'embarquer dans des élans encore plus démentiels, barbares et inventifs. Parmi la pléthore de moments d'anthologie, il a donc été difficile de sélectionner les meilleures scènes d'action des trois premiers volets. Mais après quelques bagarres à coups de crayons à papier, et un barème mathématiquement parfait, l'équipe d'Ecran Large a réussi à se mettre d'accord. Les scènes sont néanmoins classées non pas par préférence, mais par ordre chronologique de leur apparition.

 

John Wick : Chapitre 4 : phot, Keanu Reeves, Donnie Yen, Scott AdkinsLe débat civilisé de la rédaction

 

1. Dans l'antre de babayaga

Film : John Wick
Enjeux :
 8/10
Carnage : 5/10
Créativité : 2/10
Niveau de cool : Personne n'était prêt, ni les mercenaires, ni le public. 

 

 

L'arrivée d'un commando dans la maison de John Wick pour le tuer, ou plutôt tenter de le tuer, est la toute première scène d'action de la franchise. C'est clairement la moins spectaculaire du film et de toute la saga, la moins stylisée, la moins colorée et la moins éreintante vu qu'elle ne dure que trois petites minutes environ. Pourtant, c'est bien cette scène qui fait entrer le film dans une autre dimension et révèle la vraie nature du protagoniste. Après avoir été dépeint comme un veuf éploré, un personnage pathétique qui se fait tabasser par une tête de petit con prépubère (pardon Alfie), cette scène marque la résurrection du Babayaga dans l'univers, mais surtout la naissance d'un nouveau héros d'action pour le public ébahi. 

Cet assaut est un amuse-bouche, un condensé de tout ce que proposera la saga par la suite, entre l'amoncellement de cadavres, les combats au corps à corps, les mouvements de lutte, le maniement des armes blanches, les tirs dans tous les sens et plus généralement une tendance à la bousiller le mobilier. La scène est aussi un premier exemple de ce qui fera le sel et le piment de la saga : la discipline de Keanu Reeves et de son personnage, la réalisation fluide, la chirurgie et la complexité des chorégraphies, la dynamique du montage et la parfaite lisibilité de la scène. 

 

2. Passage musclé chez le garagiste

Film : John Wick 2
Enjeux :
7/10
Carnage : 9,5/10
Créativité : 8/10
Niveau de cool : Peter Stormare fait la même tête ahurie que nous

 

Photo Keanu Reeves

 

L'introduction de John Wick 2 fait tout de suite monter le niveau d'ambition des scènes d'action d'un cran par rapport au précédent volet. C'est bien simple : le garage que John infiltre pour récupérer sa chère voiture est presque un concentré, oserait-on dire un laboratoire de la profession de foi de Chad Stahelski. En plus de balancer de sacrés coups de tatane, Keanu Reeves exploite son véhicule comme véritable extension de son corps, de sorte à sublimer les pauvres cascadeurs mangeurs de pylônes.

En brisant la portière du héros au milieu du chaos pour stopper une moto (idée de génie par ailleurs), la mise en scène ne peut pas se permettre de planquer un cascadeur pour doubler Keanu Reeves, qui fait donc la majorité de sa conduite déraisonnée lui-même. Ajoutez à cela les crashs, les voitures suicidaires et le colosse qui sert de mini-boss, et vous avez là l'une des séquences les plus funs de la saga. Certes, l'ensemble se termine un poil en eau de boudin dès lors que tous les bad guys ont été trucidés, mais tout repose ici sur les capacités martiales de sa star, et la maîtrise technique de toute l'équipe présente pour le magnifier. Le montage est dans le genre un modèle de spatialisation des ennemis et des obstacles, qui permet de mieux appréhender les impacts à suivre.

Une séquence du contrôle donc, qui n'hésite pas pour autant à se vouloir hilarante lorsqu'un montage alterné montre le visage déconfit de ce cher Peter Stormare à sa simple entente du carnage ambiant. Chef's kiss !

 

3. L'art, c'est les miroirs !

Film : John Wick 2
Enjeux :
8/10
Carnage : 7/10
Créativité : 8/10
Niveau de cool : Orson Welles serait fier

 

 

Dans son envie d'abstraction du cinéma d'action, John Wick 2 fait de son monde alternatif de criminels une véritable matrice. Quoi de plus logique donc que de lier cette idée de la dualité, de l'artificialité et d'une société dans la société qu'au travers d'une installation d'art moderne remplie de miroirs ? Au-delà de rendre un brillant hommage à La Dame de Shanghaï d'Orson Welles, le film fait de cette idée un véritable outil stratégique, les combattants devant différencier leur cible de son reflet.

La scène n'est peut-être pas le plus meurtrière ou la plus impressionnante de la saga, mais c'est sans nul doute la plus réflexive sur le concept même du long-métrage. S'il est contraint de revenir sur le devant de la scène à cause d'une dette, John Wick finit par devenir cette machine à tuer inarrêtable qui aime plus qu'il ne l'admet ses exactions.

 

John Wick: Chapter Two : trailerLa Dame de Shanghaï n'a eu aucune influence sur le cinéma : contre-preuve

 

Tel un avatar de jeu vidéo sans personne pour le contrôler, le tueur s'assume comme une coquille aussi vide que la plupart des ennemis interchangeables qui lui tombent dessus. Par cet effet miroir, ceux-ci se démultiplient encore plus, à la manière d'éternels PNJ voués à réapparaître.

Le rapport au jeu vidéo est plus que jamais renforcé par ce choix scénographique. John Wick se transforme en héros d'action "à l'heure de la reproductibilité technique", tandis que certains combats peuvent être aperçus sous divers angles dans un même cadre. Stahelski exploite avec beaucoup de créativité ce décor atypique (qui n'en oublie pas pour autant les néons flashy), et s'offre grâce à lui certains des plans les plus stylisés de la saga.

 

4. Lâcher des enfants dans un magasin de couteaux

Film : John Wick : Parabellum
Enjeux :
 6/10
Carnage : 10/10
Créativité : 9/10
Niveau de cool : "Oooooh mon dieu, il lui plante le couteau dans l'oeil !"

 

 

N'y allons pas par quatre chemins : la première demi-heure de John Wick : Parabellum est l'acmé de la saga. C'est une suite de séquences d'action toutes plus délirantes les unes que les autres, où notre cher John décime la moitié de la population new-yorkaise. Chaque scène a son propre concept (le cheval, le livre), mais la plus mémorable reste probablement cet affrontement à l'arme blanche. Quand Stahelski et ses chorégraphes organisent une baston au couteau, ils ne se contentent pas de confier à leur héros ou à ses adversaires un couteau : ils les enferment dans un couloir dont les murs sont couverts de lames de tailles et formes diverses et les forcent à en utiliser une bonne moitié.

La séquence rappelle le climax mémorable de l'excellent The Man from nowhere et de son sympathique remake indien Rocky Handsome (un futur remake américain avait d'ailleurs été attribué à Stahelski et Kolstad), la générosité de la mythique empoignade entre Adkins et Arlovski dans Universal Soldier 4 ou même la violence de la fin de The Raid 2. Mais c'est surtout une sacrée démonstration de l'utilisation des CGI dans une chorégraphie complexe. L'acharnement de Wick sur ses adversaires (qui se mangent une demi-douzaine de couteaux dans le bide chacun) en devient hyper drôle.

 

John Wick : Parabellum : photo, Keanu ReevesEt en plus, c'est juste après une sacrée séance lecture

 

Un effet comique paradoxalement inspiré par de vrais professionnels du lancer de couteau côtoyés par le cinéaste, lesquels ne réussissent jamais tous leurs lancers. À Polygon, il expliquait :

« On l'appelle la bataille de boules de neige. Comme toi et ton frère dans une bataille de boules de neige. Combien vont toucher ? Donc on va avoir une bataille de boules de neige où rien ne fonctionne. Encore une fois, c'est juste la réalité. [...] On a tous ces assassins qui se balancent des couteaux et ils n'atteignent pas tous leur cible. On s'est dit que ça serait hilarant. Et c'est super sérieux. Personne ne veut en faire un gag. Mais tout le long, les gens rigolent : "Oh mon dieu !" Je pense que c'est le secret d'une bonne scène d'action. »

 

5. 2 Dogs 2 Furious

Film : John Wick : Parabellum
Enjeux : 7/10 
Carnage : 9/10
Créativité : 8/10 (+ 2 points pour les chiens)
Niveau de cool : Don't f**k with dogs. 

 

photo, Halle Berry

 

Après la courte scène de baston contre Adrianne Palicki dans John Wick et celle, toute aussi courte, contre Ruby Rose dans John Wick 2John Wick : Parabellum s'est décidé à enfin offrir à une femme (Halle Berry, qui plus est) une longue séquence d'action spectaculaire en plus d'une vraie caractérisation. La patronne du Continental de Casablanca est autant, si ce n'est plus, garante de l'action que John Wick, qui pour une fois n'est pas le plus énervé et décidé à buter tout le monde.

En plus du double point de vue assez inédit, cette séquence de massacre est évidemment mémorable pour l'utilisation des deux Malinois qui dynamisent énormément la scène par leur vitesse, leur agilité et leurs performances de parkour, notamment quand l'un d'eux fait un saut en hauteur de plusieurs mètres en prenant appui sur Halle Berry.

En plus d'ajouter un peu de tension et d'appréhension, le traumatisme du bébé Beagle mort dans le premier film étant toujours vif, leur présence permet également quelques ruptures de ton plus comique, quand ils s'attaquent aux testicules ou s'acharnent sur un cadavre. Quant à John Wick, plus personne ne doutait de ses capacités à ce stade, bien qu'on soit toujours émerveillé par sa vivacité et la rigueur de ces gestes, en particulier quand il recharge son flingue alors qu'il en a deux autres braqués sur lui.

Tout savoir sur John Wick : Chapitre 4

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commentaires
Ethan
21/03/2023 à 15:48

enfin un bon film

RobiₙDesBois
21/03/2023 à 14:02

La scène de la bibliothèque dans le 3 est clairement ma préférée de la saga. (pas encore vu le 4)

Mx
21/03/2023 à 13:50

Perso, j’ai pas trop kiffé l’opus 3.

Pour ma part, ma scène favorite est celle des catacombes dans le 2, l’ouverture du 1, dans la maison de jw, le night-club club du 1, le final du 1, et je pense que c’est mon petit best’off perso.

George Abitbol
21/03/2023 à 12:29

Et pas un mot sur le morceau de bravoure du volet originel, la scène de la boite de nuit ? C'est la matrice esthétique de toutes les futures itérations de Baba Yaga !

Pseudo1
21/03/2023 à 12:17

Perso, j'aurais ajouté la poursuite suivant l'assassinat italien dans la baignoire (et la préparation le précédant, pour le kiff). La seule fois de la saga qu'on voit vraiment comment fonctionne ce monde lorsqu'un assassinat est perpétré dans les règles. Puis l'inventivité de Wick sur le chemin entre les arènes et le Continental italien, royal. Si mes souvenirs sont bons, c'est là qu'il y a même un clin d'oeil au crayon de The Dark Knight.

Par contre, j'émets un gros bémol sur la scène du 3 où Wick démonte des guns pour en fabriquer un pendant 3 plombes façon Tuco. L'idée est excellente, mais tout ça pour dégommer un mec et jeter le flingue dans la foulée, bof quoi...

Magnitude
21/03/2023 à 11:54

"L'arrivée d'un commando dans la maison de John Wick pour le tuer, ou plutôt tenter de le tuer, est la toute première scène d'action de la franchise. C'est clairement la moins spectaculaire du film et de toute la saga, la moins stylisée, la moins colorée"
>>> en même temps c'est le 1er film, donc cette scène n'avait aucun point de comparaison.
C'est certes pas spectaculaire, mais c'est efficace et plus "crédible" que d'autres (celle des couteaux par exemple, ça pète les vitres sans se blesser, les temps de retard dans la choré).

J'ai pas tout en tête. Déjà JW2 n'existe pas.

Dans mon top. L'antre de babayaga. La scène dans le nightclub. Et celle des chiens bien sûr.

Sanxhez
21/03/2023 à 11:12

La scène des couteaux , la best !