Men in Black : on a classé la saga aux extraterrestres du pire au meilleur

La Rédaction | 3 octobre 2023 - MAJ : 03/10/2023 16:08
La Rédaction | 3 octobre 2023 - MAJ : 03/10/2023 16:08

Men in Black est l’une des sagas de science-fiction les plus populaires, elle méritait donc qu'on classe ses films, du pire au meilleur.

Tiré d’un comics obscur et violent intitulé Men in Black (tout simplement), lui-même inspiré d’une légende urbaine que fantasment les complotistes et les paranoïaques, l'univers de Men in Black est incroyablement riche à développer. La recette était donc parfaite pour en faire une série de blockbusters d'action comique à l'esprit pulp et à l'esthétique crasseuse.

Ainsi, Men in Black de 1997 réalisé par Barry Sonnenfeld a marqué la pop culture et rempli les caisses de Sony (589 millions de dollars au box-office mondial pour 90 millions de budget). Mais la réussite n'aurait pas été si grande sans l'iconique tandem de l'Agent J et K. À l'époque du premier film, Will Smith était en pleine explosion de popularité. En trois ans, l'acteur a enchaîné Bad Boys, Independence Day, puis Men in Black. Ici, la nouvelle star d'Hollywood s'est retrouvé aux côtés du vieux briscard Tommy Lee Jones.

Deux opus ont ensuite prolongé (ou réchauffé) leurs aventures dans Men In Black II et Men In Black III toujours dirigés par Sonnenfeld, pour finalement amener la saga vers le reboot Men in Black : International de 2019. Et comme on a vu un étrange truc volant dans le ciel il y a quelques jours, ça nous a donné envie de revenir sur les films Men in Black, en les classant du pire au meilleur.

 

Men in Black : photo, Will Smith, Tommy Lee JonesAlienbusters

 

4. Men in Black : International

Sortie : 2019 - Durée : 1h55

 

Men in Black : International : photo, Chris Hemsworth, Tessa ThompsonMen in grosse Blague

 

Ce qu'il se passe ? Molly est une femme très débrouillarde. À tel point qu’elle débusque l’agence gouvernementale la plus secrète, les Men in Black. Grâce à son audace et un profil atypique, elle intègre l’organisation et se retrouve en duo avec l’Agent H. Habituellement, il est le héros parfait, mais depuis qu’il a sauvé le monde contre la Ruche, c’est un gros débile. Or, l’aventure n’attend pas, et les deux costumes-cravates doivent résoudre un meurtre, débusquer une taupe chez les Men in Black, sauver le monde et ne pas mourir bêtement en essayant.

Pourquoi c'est évidemment le pire ? Aucune franchise n’échappe au reboot, et Men in Black n’a pas fait exception. Initialement, le projet avait de quoi amuser puisqu’il devait réunir Men in Black et 21 Jump Street dans un invraisemblable crossover. Mais le risque de tuer deux licences était trop grand, alors une seule va passer à la potence. D’une idée étrange va donc découler Men in Black : International, un film pensé pour draguer un nouveau public. Ainsi, Will Smith et Tommy Lee Jones laissent leurs places à Chris Hemsworth et Tessa Thompson en plein pic de notoriété après le bien reçu Thor : Ragnarok (Hemsworth enchaîne aussi Avengers : Infinity War et Endgame à cette période).

 

Men in Black : International : photo, Chris Hemsworth"Oh ! Une arme de destruction massive. Jouons avec." (vrai dialogue)

 

Sauf que le film de F. Gary Gray (N.W.A. - Straight Outta Compton, Fast & Furious 8) va adopter une esthétique parfaitement sans âme typique des blockbusters génériques modernes. Tout ce qui faisait le caractère des Men in Black précédents disparaît, les aliens dont on pouvait sentir la viscosité sont remplacés par des monstres tout mignons ou en CGI. De plus, la menace prend la forme des Twins, deux danseurs français (cocorico), dont la présence ne se justifie que lorsqu’ils usent de leurs talents pour esquiver deux roquettes ou remuer dans un club.

À ça, l'histoire ne vient apporter aucune substance tant elle est aussi prévisible qu’incohérente. Pourtant, on pourrait presque sauver le duo formé par Hemsworth et Thompson, qu’on essaie de nous faire passer pour un tandem sympathique dans des bavardages cherchant le rire. Mais tout le monde s’avère tellement demeuré qu’aucune compassion n’est possible.

 

Men in Black : International : photoBaby Yapa

 

Ce chaos artistique total peut se justifier par la production infernale du long-métrage, puisque la vision du réalisateur F. Gary Gray se battait contre celle du producteur de la trilogie Men in Black, Walter F. Parkes. Ce combat des chefs va conduire le scénario à être revu au jour le jour durant le tournage, selon The Hollywood Reporter. Au milieu de ça, Hemsworth et Thompson vont même engager leurs propres dialoguistes. Et le résultat parle de lui-même, International est un cuisant échec critique et commercial (253 millions de dollars pour environ 200-230 millions de budget). S'il y a eu des envies de suites chez Sony, elles sont probablement enterrées.

Notre critique de Men in Black : International

 

3. Men in Black III

Sortie : 2012 - Durée : 1h46

 

Men In Black 3 : photo, Will SmithObligatoire après MIB : International

 

Ce qu'il se passe ? Un criminel extraterrestre autrefois coffré par K s'échappe de sa prison et se lance dans une vengeance pour le moins originale, puisqu'il tue l'agent dans le passé, l'effaçant de la dimension de J. Celui-ci retourne donc plusieurs dizaines d'années en arrière, pour faire équipe avec un K un peu particulier (un Special K) et défaire les deux versions du méchant Boris, au terme de péripéties temporelles fondamentales pour le duo.

Pourquoi c'est presque bien ? "Nous savions, au moment de commencer, que le film n'avait pas de deuxième ou troisième acte. Est-ce que c'était responsable ? La réponse, c'est que si ce film a le succès que je pense qu'il va avoir, c'était du génie. Si c'est un échec total, alors c'était une idée vraiment stupide." Cette phrase lunaire, on la doit à Barry Sonnenfeld lui-même, interrogé dans Empire lors de la sortie du film. Heureusement pour lui, il a tout de même engrangé plus de 650 millions de dollars au box-office.

 

Men In Black 3 : photo, Will Smith, Josh BrolinDéjà on revenait dans le temps pour retrouver Josh Brolin

 

Mais cet aveu en dit long sur la genèse de Men In Black III, à peu près aussi chaotique que son intrigue temporelle. Les voyages dans le temps sont souvent des pièges narratifs et ce troisième opus, lancé par Sony pour relancer la franchise, l'a prouvé une fois de plus. Le scénario est passé des mains d'Ethan Cohen (celui de Tonnerre sous les tropiques) à celles de plusieurs autres scénaristes, chargés notamment d'améliorer les scènes de 1969... en pleine production ! Des tâtonnements qui ont fait grimper le budget du film jusqu'à près de 250 millions de dollars, rien que ça.

Ajoutez à ça les réticences de Sony à engager le réalisateur suite aux tensions de Men in Black II, et vous obtenez un méga-blockbuster bien bancal, parcouru de bonnes idées (les designs des années 60, aussi imaginatifs que référencés, le méchant), mais toujours au bord du désastre. Le scénario elliptique se prend étrangement au sérieux tout en se torchant allégrement avec les inévitables paradoxes temporels, pour un résultat sans queue ni tête, mais parcouru de fulgurances.

 

Men In Black III : photoPas une gueule de porte-bonheur

 

La saga commence déjà à bien tourner à vide, cherchant les plus farfelus des prétextes pour exploiter son bestiaire et proférer des vannes aléatoires. Miraculeusement, toutefois, la fin parvient à infuser un peu d'émotion dans la machine, le temps d'une scène préférant au clin d'œil kitsch une légère réflexion sur la dimension cyclique de la culture pop. Et on peut s'en contenter.

Notre critique de Men in Black III

 

2. Men in Black II

Sortie : 2002 - Durée : 1h28

 

Men In Black II : photo, Lara Flynn BoyleQuand Victoria's Secret s'inspire de Lovecraft, voilà le résultat

 

Ce qu'il se passe ? Cinq années après les évènements du premier volet, Jay a pris du grade au sein des Men in Black, mais Kay, son ex-partenaire, a tout oublié de son passé secret et s'est retiré pour couler des jours paisibles en tant que postier (vous ne l'aviez pas vu venir celle-là). Quand Serleena (Lara Flynn Boyle), une extraterrestre déguisée sous les traits d'une top model, cherche à ravir la lumière de Zartha, cachée quelque part sur Terre, c'est la débandade. Seul Kay sait où elle se trouve, encore faut-il qu'il s'en souvienne.

Pourquoi c'est compliqué ? Parce que c'est le lot de moult suites de vouloir décaler ce que l'original mettait en place sans se poser les bonnes questions. Et à moins de s'appeler Robert Zemeckis ou James Cameron (rassurez-vous, il y en a d'autres), qui ont tout compris à l'intérêt de cet exercice en signant respectivement Retour vers le futur 2 et Terminator 2 : Le Jugement Dernier, il est facile de se prendre les pieds dans le tapis. Barry Sonnenfeld se fourvoie, hélas, dans les grandes largeurs en privilégiant la surenchère gratuite plutôt que le développement de ses personnages.

 

Men In Black II : photo, Will SmithC'est vraiment trop... wouf !

 

C'est d'autant plus dommage que le spleen de Jay est palpable en début de film. Bien sûr, il conserve sa gouaille habituelle, mais son sacerdoce d'agent infiltré semble l'affecter un minimum. On aurait donc pu espérer un opus plus doux-amer avec une telle introduction (pas sûr que le public aurait suivi ceci dit), sauf qu'on se retrouve très vite face à une boursouflure indigeste avec des gags lourdingues et de l'action à gogo. Heureusement, Frank le chien devient ici un sidekick à peu près potable, et on lui doit quelques saillies comiques plutôt bienvenues (sa reprise du tube I Will Survive fait son petit effet).

Le principe d'inverser les rôles – Jay joue au "mentor" avec Kay, censé réapprendre à défourailler de l'alien après sa perte de mémoire – ne fonctionne pas non plus. Tommy Lee Jones paraît déjà un peu à côté de la plaque (et ça nous fait mal de le dire) tandis que Will Smith tâtonne une fois sur deux, chacun cherchant à jouer sur un registre qui ne lui sied pas vraiment. Et que dire de la méchante, une pseudomutante à tentacules au charisme inexistant (l'actrice écopera même d'une nomination aux Razzies, mais à sa décharge, elle n'avait rien à défendre).

 

Men In Black II : photo, Tommy Lee Jones, Will SmithOn prend les mêmes et on recommence

 

Un échec que le réalisateur reconnaîtra en se confiant au site TV Guide en 2002 : "C'était très stressant, et en grande partie dû au fait que le premier opus était un succès financier, toutes les personnes impliquées dans cette suite – le studio, les producteurs... – avaient si peur de devoir faire aussi bien en termes de rentabilité qu'elles se sont montrées très envahissantes [...] et c'était vraiment pénible". Alors oui, on aimerait pouvoir dire : "eh bien voilà, tout s'explique", mais même sans les affreux jojos de la production, on peine à croire que le résultat aurait été à la hauteur.

 

1. Men in Black

Sortie : 1997 - Durée : 1h38

 

Men in Black : photo, Tommy Lee Jones, Will SmithNon, ce n'est pas la taille qui compte

 

Ce qu'il se passe ? Imaginez une accroche du type : "Quelque part entre L'Arme fatale et X-Files". Vous situez ? Pour être plus précis, on suit les agents Kay (Tommy Lee Jones) et Jay (Will Smith), respectivement vétéran et novice chez les Men in Black, une organisation secrète chargée de réguler et dissimuler l'activité extraterrestre sur Terre. Leur mission (s'ils l'acceptent) est d'intercepter Edgar le cafard (Vincent D'Onofrio), un alien résolu à dérober une pierre précieuse contenant une galaxie (rien que ça, oui).

Pourquoi c'est furieusement fun ? Parce que dans la constellation des films d'invasion extraterrestre, on a trop peu l'occasion de voir deux types en costard et lunettes noires zigouiller de l'alien sans éveiller le moindre soupçon. Alors oui, à la même période sortait Mars Attacks!, avec son cocktail d'humour déjanté et de petits hommes verts, mais la recette est un peu différente pour Men in Black, qui assume une certaine candeur au-delà de l'esprit cartoonesque. Et ce n'est franchement pas étonnant quand on sait que Steven Spielberg (oui, encore lui) produit ici via sa société Amblin Entertainment. 

 

Men in Black : photo, Tommy Lee Jones, Will Smith"You talkin' to us ?"

 

Il faut bien sûr s'arrêter un moment sur le concept génial de Men in Black, adapté d'un comics bien plus sombre que le film on le rappelle. Déjà, voir des extraterrestres revêtir une forme humaine pour vivre le train-train quotidien des terriens a quelque chose de réjouissant. Et l'envers du décor n'est pas mal non plus, entre le QG des Men in Black, servant à la fois de bureau des renseignements et de douane pour les gentils envahisseurs, ou leurs technologies top secrètes, comme le "Neurolaser" qui vous fait oublier les dernières minutes écoulées grâce à un simple flash.

C'est là que le film gagne des points, en exposant une mythologie assez dense en une poignée de scènes d'une efficacité redoutable. Le prologue a tout du cas d'école à ce niveau-là. Mais la surprise vient sans doute du réalisateur Barry Sonnenfeld, pas franchement le meilleur de sa promo, qui réussit pourtant à emballer l'ensemble avec panache (en tout cas, c'est autre chose que son premier méfait La Famille Addams). Idem pour les effets spéciaux, à quelques exceptions près, qui tiennent encore bien la route, notamment les maquillages prosthétiques de Rick Baker, génie de la conception de monstres.

 

Men in Black : photoÇa a changé 1001 pattes

 

Entre nous, Edgar le cafard, l'antagoniste principal du film, file quelques frissons (surtout lorsqu'il est joué par un simili Vincent D'Onofrio qui réclame de l'eau sucrée). Mais Men in Black ne serait pas furieusement fun sans son duo de choc, réunissant Tommy Lee Jones et Will Smith (et on n'aurait pas parié un kopeck sur leur alchimie à l'écran). Entre la gravitas tranquille du premier et le tempo "à la cool" du second, les dialogues et les situations s'équilibrent à la perfection. Alors loin de nous l'envie de surestimer ce premier volet, attention. Reste que le spectacle est suffisamment carré et inventif pour marquer un tant soit peu les mémoires.

Tout savoir sur Men in Black

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commentaires
J0n@th@n
04/10/2023 à 09:54

Assez d'accord avec mes petits camarades, j'aurai également inversé le 2 et le 3.
Comme le dit Solan, est-ce que le 3 bénéficie d'une certaine mansuétude de la déception du 2 ?

Le 1er reste en tout cas bien au dessus du lot malgré son âge

Sinople
04/10/2023 à 00:06

"Son premier méfait, La Famille Adams"... ben quoi, il est très bien La Famille Addams ? C'est quoi le problème ? :-(

Pas d'idée de pseudo
03/10/2023 à 22:07

Pas vu les 3 premiers, je crois que j'avais bien aimé International, même si je ne m'en rappelle plus

Broack dincht
03/10/2023 à 20:34

Perso, à part le 1er, le reste est quand-même très bof. J'ai quand même trouvé 4 rigolo. Le 3 en revanche j'ai décroché quand on nous recolle encore J comme le type qui doit tout apprendre de K alors qu'il a 20ans de carrière

Altaïr Demantia
03/10/2023 à 19:01

Il n'y a qu'un MIB, Men In Black, le reste, comme la cuillère, n'existe pas.

Samouraï
03/10/2023 à 18:44

La saga Men in Black, elle s’arrête au 2. C’est devenu un grand n’importe quoi après.

Johnny Cage
03/10/2023 à 18:36

Personnellement mon classement est le suivant du pire au meilleur
4 - Men on Black : International
3 - Men in Black 2
2 - Men in Black 3
1 - Men in Black

Geoffrey Crété - Rédaction
03/10/2023 à 18:32

@Boddicker

Non, on l'a fait une fois y'a quelques mois et là on l'a republié puisque tout le monde s'excite depuis hier sur le sujet suite à la rediffusion TV

Boddicker
03/10/2023 à 17:02

Vous l'avez pas fait 10 fois ce classement?...

Marc
03/10/2023 à 16:27

Je ne retiens qu'un seul MEN IN BLACK ( 1997) Totalement inattendu de L'action de l'humour un duo de Choc un Classique de la SF.

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