Les 20 Meilleurs Films de Noël selon Ecran Large

La Rédaction | 4 décembre 2022
La Rédaction | 4 décembre 2022

À défaut de faire des cadeaux, Ecran Large a sélectionné les 20 meilleurs films à regarder à l'approche de Noël. 

Entre les classiques devenus des incontournables de décembre, les pépites récentes, mais déjà cultes, les séries B de mauvais goût et les chefs-d'œuvre oubliés, entamer un marathon de Noël peut vite devenir un casse-tête. Pour vous aider à passer l'hiver, Ecran Large a sélectionné 20 films à voir absolument pour Noël, tous classés du plus récent au plus ancien. 

Que vous vouliez rire, pleurer, vomir du foie gras, regarder des enfants souffrir, voir des Père Noël tortionnaires ou vous persuader le temps d'une heure et demie que le monde n'est pas si pourri, posez-vous sous un plaid et tout se passera bien. 

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Klaus 

Sortie : 2019 -Durée : 1h36

 

Klaus : photo"Encore un qui veut une PS5"

De quoi ça parle : De la rencontre improbable entre Jasper, un  jeune postier bon à rien envoyé dans un coin paumé par son père, et Klaus, un vieux bûcheron bourru vivant reclus dans la forêt, et du concours de circonstances qui donna naissance à Noël. 

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que Netflix a plus l'habitude d'abreuver ses abonnées de productions algorithmiques oubliables dans l'heure qui suit le visionnage que de petits bijoux à revoir religieusement chaque année, comme c'est le cas pour Klaus. Si l'idée de raconter les origines du Père Noël (sans le ton trash et nanardesque de Père Noël Origines) était déjà une proposition attirante, le film d'animation se démarque principalement par ses qualités techniques inattendues.

En plus des personnages aux traits anguleux et au physique exacerbé et cartoonesque en accord avec leur personnalité, le film revient à une fabrication plus artisanale avec un design plus proche de la 2D traditionnelle que des productions 3D numériques. L'histoire, dont on cerne forcément la finalité, n'en reste pas moins inventive dans sa façon de déconstruire et réinterpréter les moindres composantes du mythe de Noël qui devient l'aboutissement d'une suite cocasse de mensonges et de malentendus dans un mélange de tendresse et de malice. 

Notre critique de Klaus

 

SANTA & CIE

Sortie : 2017 - Durée : 1h32

 

Santa & Cie : Photo Alain ChabatQuand tu te vois dans la liste des meilleurs films de Noël

 

De quoi ça parle : Trois jours avant Noël, Santa Claus est dans le pétrin : tous ses lutins sont tombés malades et impossible pour eux de finir les cadeaux des enfants à temps sans remède. Santa décide donc de se rendre sur Terre pour sauver Noël.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Alain Chabat avait fait une longue pause au milieu des années 2010 et il est revenu en 2017 avec Santa & Cie pour nous offrir un super cadeau de Noël. Son film est un joli conte de fées, où il incarne lui-même un père Noël vert (pour enfin revenir à la source du mythe et se détacher du diktat rouge insufflé par Coca Cola) complètement débordé par la situation, mais surtout prêt à tout pour rendre le sourire aux jeunes bambins (et leurs pères) qui vont l'aider dans sa quête.

Débordant de petites idées amusantes (le langage des rennes, les clés de traîneaux...) et une énergie communicative, Santa & Cie est probablement un des meilleurs films de Noël récent. Avec son incontestable inventivité, Alain Chabat parvient à entrainer les spectateurs dans un petit périple où le Père Noël découvre la loufoquerie des terriens, les joies de la marginalité et la beauté des relations humaines. C'est déjanté, tendre et positif, du tout bon pour se marrer en famille.

Notre critique de Santa & Cie

 

KRAMPUS

Sortie : 2016 - Durée : 1h38

 

Krampus : KrampusLes Griffes de la nuit du réveillon

 

De quoi ça parle : Le soir de Noël, une famille est attaquée par Krampus, un démon ancestral invoqué par erreur et qui transforme leur maison en théâtre de l'horreur.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Le parfait exemple du petit film imparfait mais irrésistible. Quelque part entre GremlinsPoltergeist et La Quatrième Dimension, tous assumés comme des inspirations, Krampus reprend tous les codes du gentil film de Noël (une famille tellement dysfonctionnelle qu'un enfant finit par arrêter de croire au Père Noël) pour orchestrer un petit cauchemar vilain et cruel (Krampus vient punir la famille parce qu'ils ne sont pas gentils, tout simplement).

S'ensuit un petit jeu de massacre dans un cadre idéal de film d'horreur. Dehors, c'est une tempête légèrement anormale. Dedans, c'est le musée des horreurs, puisque Krampus utilise le décor contre la famille. Le résultat n'évite pas certains écueils, que ce soit dans certains effets ratés (ces bonhommes pain d'épice) ou un manque de vrais frissons, mais Krampus sort du lot grâce à une ambiance alléchante et un paquet de belles images, notamment sur le démon lui-même. Le talent d'Adam Scott, Toni Collette ou encore Allison Tolman pèse également dans la balance. Bonus ultime : la fin, savoureuse.

 

KISS KISS BANG BANG

Sortie : 2005 - Durée : 1h42

 

Kiss Kiss, Bang Bang : Photo Robert Downey Jr., Val KilmerDouble comeback

 

De quoi ça parle : Un voleur en fuite se retrouve par accident dans un casting de polar hollywoodien. Pour se préparer au rôle, il fait équipe avec un détective privé, jusqu'à se retrouver impliqué dans une réelle affaire de meurtre.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que le scénariste Shane Black n'est pas devenu le spécialiste du buddy movie et du néo-Noir américain par hasard. Dès son premier scénario, celui de L'Arme fatale, le contexte de Noël a été utilisé pour refléter un quotidien joyeux, paisible et idéalisé, qui se retrouve malgré tout plongé dans une violence inattendue lorsque les décorations explosent en même temps que des maisons.

Ce code, Black n'a fait que le perfectionner au fil du temps (Au revoir à jamais) avant qu'il ne passe lui-même à la réalisation. De ce point de vue là, Kiss Kiss, Bang Bang est non seulement une oeuvre de cinéma précieuse, mais aussi un sacré film de Noël. Black, qui venait de sortir d'une période difficile, ostracisé par Hollywood suite à ses problèmes d'alcool et de drogue, a justement fait de son long-métrage un récit sur la rédemption, dont le propos méta est appuyé par la présence de deux autres parias de l'époque : Val Kilmer et Robert Downey Jr.

Noël n'est donc pas qu'un simple décorum (bien qu'il aide par ses néons et ses couleurs vives à donner corps à cet univers), et sert une comédie d'action qui fait du bien par où elle passe.

 

LE PÔLE EXPRESS

Sortie : 2004 - Durée : 1h39

 

Le Pôle Express : photoC'est parti pour l'uncanny valley

 

De quoi ça parle : Un gamin qui ne croit pas à la magie de Noël est embarqué dans un train en direction du pôle Nord. Bonjour le kidnapping normalisé...

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que Robert Zemeckis a fait du Pôle Express un pionnier technologique dans le domaine de l'animation 3D et de la performance capture. Bien sûr, le film a essuyé pas mal de plâtres (et est tombé en plein dans la fameuse uncanny valley) mais toute cette technique est en accord avec ce que l'histoire veut nous raconter.

En faisant incarner à Tom Hanks plusieurs rôles, Zemeckis fait de son film de Noël une oeuvre sur l'illusion, sur le besoin de croire alors que la mise en scène cherche justement à laisser la suggestion faire son travail. Les enfants et les adultes partagent les mêmes peurs, les mêmes peines, et ces zones d'ombre de l'existence métaphorisent la plupart des obstacles de cet étonnant parcours initiatique. Le cinéaste s'amuse alors à faire de ce postulat un véritable roller-coaster... autour des émotions.

 

TOKYO GODFATHERS

Sortie : 2003 - Durée : 1h28

 

Tokyo Godfathers : photoFamille recomposée

 

De quoi ça parle : De Gin, Hana et Miyuki, sans-abris qui trouvent au fil de leurs pérégrinations un nouveau-né. C'est le début d'une aventure sale, mais salvatrice.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que c'est non seulement le film le plus accessible de son génie de metteur en scène Satoshi Kon, mais aussi un conte absolument magnifique qu'il n'est pas interdit de savourer chaque année à la même période. Tokyo Godfathers prend à revers le récit initiatique familial en lui substituant l'idée de foyer, pourtant indissociable du modèle japonais. Et ce alors qu'il accepte comme élément perturbateur un poncif du genre.

Reste donc une bande de parias attachants, rejetés par leurs pairs, physiquement (le bébé), économiquement (Gin, un homme ruiné), socialement (Hana, une femme transgenre) ou volontairement (Miyuki, une jeune fugueuse), lancés dans une quête que le cinéma ne devrait même pas leur accorder. Mais l'illusionniste (du nom du documentaire qui lui est consacré) utilise l'animation comme une exploration des possibles et, comme il transgressera le biopic avec Millenium Actress, renouvelle complètement la pastille de Noël. Attention, donne envie de rattraper une (courte) filmographie entière.

Notre dossier sur Tokyo Godfathers

LOVE ACTUALLY

Sortie : 2003 - Durée : 2h15

 

Love Actually : Photo Bill NighyAll I Want for Christmas is Davy Jones

 

De quoi ça parle : Du croisement de plusieurs destins à Londres à l'approche de Noël, du Premier ministre à une rock-star has-been en passant par un enfant amoureux d'une camarade de classe... Sérieusement, faut-il vraiment résumer Love Actually ?

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que c'est LA comédie romantique ultime, et pas seulement pour les fêtes de fin d'année. Après Quatre Mariages et un enterrementRichard Curtis s'est imposé non seulement comme l'un des scénaristes de comédie british les plus passionnants, dynamitant le genre par son esprit de sale gosse et en décrivant des personnages diablement humains. 

Love Actually est l'épicentre de cette démarche, porté par un récit choral parfaitement mené, qui alterne avec un rythmique implacable ses divers arcs narratifs. Déclarations d'amour, ruptures, deuils, tout y passe en jouant avec notre petit coeur en marshamallow. L'exercice aurait pu être totalement casse-gueule (et ses héritiers se sont tous pris le mur), mais Curtis en a fait un immanquable des fêtes, sublimé par un casting cinq étoiles (Thompson, Firth, Rickman, Grant...).

 

ELFE

Sortie : 2003  - Durée 1h30

 

Elfe : Photo Will FerrellWill Ferrell dans son rôle d'éternel enfant

 

De quoi ça parle : De Buddy, un humain recueilli et élevé par des lutins du Père Noël. Arrivée à l'âge adulte, sa taille imposante commence à poser des problèmes. Après avoir provoqué un accident, il est renvoyé dans son pays d'origine où il se lance à la recherche de son père biologique. 

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que Elfe ne peut se regarder qu'à Noël, la période la plus propice à l'indulgence. Ce deuxième long-métrage réalisé par Jon Favreau ne brille pas particulièrement par sa mise en scène ou sa réalisation, qui restent conventionnelles, mais plus par son absurdité désarmante et sa direction artistique colorée et jusqu'au-boutiste.

Les blagues fusent tout au long du scénario, et à raison de deux vannes et trois grimaces par minute, il y en aura forcément une pour déclencher un rire franc entre deux soufflements de nez  (ne serait-ce que lorsque Peter Dinklage se jette sur Will Ferrell qui l'a comparé à un elfe). Et même si l'écriture n'est pas très fine, le jeu burlesque de Will Ferrell suffit à maintenir le tempo comique, tout comme l'exaspération de James Caan qui incarne un énième dérivé d'Ebenezer Scrooge.

 

LE GRINCH

Sortie : 2000 - Durée : 1h44

 

Photo Jim Carrey, Taylor Momsen"Sois sage, sinon tu finiras dans un groupe de rock émo"

 

De quoi ça parle : D'un vieux croque-mitaine vert, poilu et misanthrope qui vit en ermite sur une montagne et déteste la joie (et par extension Noël) parce qu'il a eu une enfance de merde. Du coup, il se met en tête de se déguiser en Père Noël et de torpiller le réveillon des habitants du village voisin, Chouville, en volant leurs cadeaux, leur sapin et toutes leurs décorations. Sauf qu'une adorable petite fille s'immisce dans son plan machiavélique.  

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce qu'il n'y a pas que dans The Mask que les déformations faciales d'un Jim Carrey vert et méchant sont irrésistibles. Sans surprise, si le film réalisé par Ron Howard enchaîne les vannes cocasses et joue les sales gosses, le but est avant tout de réconcilier les pisse-froid avec la sacro-sainte "magie de Noël" à travers un message dégoulinant sur l'acceptation et l'importance du vivre-ensemble. Mais on pouvait difficilement attendre autre chose d'une adaptation d'un livre pour enfants.

Mais s'il camoufle sa niaiserie sous une tonne d'ironie et emballe ses bons sentiments dans l'amertume de son protagoniste, le scénario met aussi en avant l'hypocrisie des habitants de Chouville et plus largement du consumérisme lié à cette période de faste. Le film se conforte plus globalement dans l'excès et la surenchère, que ce soit la direction artistique, la caractérisation unidimensionnelle des personnages ou leur look loufoque (à commencer par la coiffure tout en hauteur de la jeune Taylor Momsen). 

Notre dossier sur Le Grinch  

 

EYES WIDE SHUT

Sortie :  1999 - Durée : 2h45

 

Eyes Wide Shut : photoLa chorale de l'Église

 

De quoi ça parle : Bill est un beau médecin. Alice, une commissaire d'exposition charmante. Lorsqu'on les invite à une fête de fin d'année, ils vont découvrir la magie de Noël et redéfinir leur attachement mutuel.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Oubliez les Klaus et autres Pôle Express : le grand film familial des fêtes, c'est bien évidemment Eyes Wide Shut, conte magique qui amène Tom Cruise et Nicole Kidman à se réunir avant le passage du Père Noël. Leur amour va s'affirmer au gré d'épreuves merveilleuses et en compagnie d'amis éphémères également très, très affectueux. Cachés derrière des masques vénitiens, ils vont révéler qui ils sont vraiment, et laisser éclater leur bonheur, lequel explosera dans la très touchante réplique finale.

Dans le sillage de Capra, Stanley Kubrick emmène ses héros à la découverte d'eux-mêmes, dans des scènes de fêtes qui charmeront petits et grands. À vous de vous perdre dans ses volutes sincères et de retrouver l'esprit de Noël. Nul doute qu'Eyes Wide Shut saura vous rapprocher de vos amis et vous donnera une multitude d'idées pour égayer vos réceptions de la Saint-Sylvestre. Sortez couverts, quand même.

 

LA COURSE AU JOUET

Sortie : 1996  - Durée : 1h29

 

La Course au jouet : photo, Arnold SchwarzeneggerPère Noël ou Père fouettard ?

 

De quoi ça parle : La veille de Noël, un "simple" père de famille (Schwarzenegger, mais oui bien sûr) essaie désespérément de trouver un Turbo Man, le jouet en rupture de stock que son fils a demandé.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce qu'Arnold Schwarzenegger a rarement été aussi drôle que dans cette comédie de Noël, qui contraste en permanence son rôle d'homme d'affaires respectable avec la montagne de muscles autrichienne qu'il est réellement. Résultat, La Course au jouet devient une sorte de cartoon en live action plus malin qu'il n'y paraît, où la dimension ultra-consumériste de Noël est gentiment parodiée par l'exaspération progressive du protagoniste et les séquences improbables qui s'enchaînent.

D'une baston avec une armée de Pères Noël jusqu'à un final où Arnold devient lui-même le jouet commandé par son fils, le film de Brian Levant permet à ce dernier de se racheter pour son horrible adaptation de La Famille Pierrafeu. Il exploite au mieux le physique improbable de sa star, en plein exercice d'auto-dérision délicieux. Un incontournable familial pour les fêtes.

 

L'ÉTRANGE NOËL DE MR JACK

Sortie : 1994 - Durée : 1h15

 

L'Étrange Noël de monsieur Jack : photoC'est Henry Selick, pas Tim Burton

 

De quoi ça parle : De Jack Skellington, showman superstar de Halloween Town, qui s'ennuie ferme dans ce royaume macabre où plus rien n'a de sens à ces yeux. Jusqu'au jour où il trouve une porte menant au monde de Noël, et décide de kidnapper ce foutu Père Noël pour prendre sa place.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que si L'Étrange Noël de monsieur Jack n'était pas dans cet article, plein de gens auraient gueulé dans les commentaires (avoue, toi aussi). Mais au-delà de cette dictature de la peur, impossible de ne pas repasser sur ce classique indémodable et unique en son genre, qui est devenu tellement incontournable qu'on en oublierait presque son caractère extraordinaire et magique.

Même si sa profonde mélancolie a été lessivée par son succès qui en a fait un objet de pop-culture extrême, L'Étrange Noël de monsieur Jack reste un chef-d'œuvre. La stop-motion monstrueusement magnifique, les musiques fabuleuses de Danny Elfman, les personnages délicatement dépressifs, l'univers étourdissant (cette envie d'ouvrir les portes des autres fêtes)... le film est une merveille totalement unique, et une magnifique anomalie – produite par Touchstones et Buena Vista, filiales de Disney.

C'est aussi l'occasion de rappeler, pour la 1378e fois, que c'est impossible de résumer L'Étrange Noël de monsieur Jack à Tim Burton (même si le studio a décidé au dernier moment de rajouter Burton dans le titre du film). Crédité comme producteur, le réalisateur d'Edward aux mains d'argent a écrit les bases de l'histoire et les personnages, mais était occupé ailleurs pendant le tournage. Henry Selick (James et la pêche géanteCoraline) et son équipe ont créé ce bijou, et il n'est jamais trop tard que réfléchir au talent immense de cet artiste.

 

MAMAN, J'AI RATÉ L'AVION

Sortie : 1990 - Durée : 1h43

 

Maman j'ai raté l'avion : photo, Macaulay CulkinLe petit batard qu'on adore

 

De quoi ça parle : D'un môme oublié chez lui par ses parents pendant les fêtes de Noël, et qui affronte de méchants voleurs venus cambrioler sa belle maison. Sans se douter que le petit Kevin va être un redoutable adversaire.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que dans la vie des cinéphiles, il y a Citizen KaneLes Sept samouraïs et Maman, j'ai raté l'avionClassique parmi les classiques, le film réalisé par Chris Columbus (Madame Doubtfire, les deux premiers Harry Potter) a coché toutes les cases : un succès immense à sa sortie (plus de 476 millions pour un budget de 18), une franchise (cinq suites tout de même), une place incontournable dans la pop culture (même Xavier Dolan lui a rendu hommage dans Mommy), et la capacité à réunir tout le monde autour de trois boîtes de Ferrero Rocher.

Et si Maman, j'ai raté l'avion a résisté au temps et aux 456 rediffusions sur TF1, c'est parce qu'il repose sur les meilleures choses. Le scénario du grand John Hughes (réalisateur de La folle journée de Ferris Bueller et Breakfast Club) est une petite merveille de malice et d'humour. Autour du génial Kevin, la famille McCallister et les deux brigands pas dégourdis du gland sont parfaitement caractérisés pour servir l'action. Le casting mené par Macaulay Culkin, Joe Pesci, Daniel Stern et Catherine O'Hara est fantastique. Et cerise sur le gâteau : c'est tellement bien fait que ça appelle de petites larmes.

 

3615 CODE PÈRE NOËL
Sortie : 1990 - Durée : 1h27

 

3615 code Père Noël : photo, Alain Musy, Patrick FloersheimLe Père Fouettard, c'est dépassé

 

De quoi ça parle : D'un gamin turbulent qui compte bien non seulement voir le Père Noël, mais aussi le piéger.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Vous aimez Maman, j'ai raté l'avion ? Vous allez sinon adorer, au moins être interloqués par le singulier 3615 code Père Noël, dont le titre fait certes penser à un téléfilm M6 fauché, mais qui reste une véritable anomalie dans le paysage français. Redécouvert grâce à l'édition du Chat qui fume, le film de René Manzor a très probablement inspiré Home Alone, même si cette filiation est encore sujette à controverse (l'auteur de ces lignes s'est déjà fait insulter en MP pour avoir osé l'insinuer, alors il reste prudent).

Le pitch a beau être le même, la candeur très hollywoodienne de Chris Columbus manque à l'appel. Car le père Noël est un personnage bien dérangé, la luxueuse maison du héros un véritable château fort et leur rencontre une bataille acharnée. Ni véritable film d'horreur ni conte naïf plein de sucre, le film a logiquement manqué son public. Mais avec le temps, son originalité, son inventivité et ses ruptures de ton étonnantes lui ont valu un petit culte. Justifié, cela va sans dire.

Notre dossier sur 3615 code Père Noël

 

GREMLINS

Sortie : 1984 - Durée : 1h46

 

 

 

De quoi ça parle : Des Mogwaïs, petites bestioles adorables dont il est très agréable de s'occuper à condition de respecter trois règles bien précises. Et le jeune Billy va s'occuper à ses dépens.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Gigantesque succès qui vaudra à son réalisateur Joe Dante d'être à jamais affilié à ses bestioles, Gremlins est clairement un film de Noël terminal, puisqu'il s'amuse à louer ses valeurs tout en les profanant allégrement, avec un sens de l'humour noir que personne n'a encore réussi à émuler. Bien évidemment, le chaos suscité par les monstres éponymes y contribue beaucoup, mais il ne faut surtout pas oublier le monologue de Billy sur son abjection pour les fêtes de fin d'année, monument d'écriture tragi-comique.

Mal dégrossi, mal élevé et irrésistible, Gremlins torpille avec tendresse le concept même de film de Noël, tout en lui rendant hommage, à travers une séquence de cinéma mémorable. Ses scènes les plus méchantes ont même, conjointement à celles du Temple maudit, peu ou prou transformé le système de classification américain. C'est ça, un miracle de Noël.

Notre dossier sur Gremlins

 

LE NOËL DE MICKEY

Sortie : 1983 - Durée : 26 minutes

Le Noël de Mickey : photoSeuls les gens qui n'ont pas d'âme ne sont pas attendris 

 

De quoi ça parle : Du terrible Monsieur Ebenezer Scrooge, un vieil homme égoïste qui reçoit la visite de trois fantômes incarnant les Noëls passés, présents et futur pour lui faire retrouver le goût de la vie (et de Noël). 

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : On triche un peu avec un court-métrage, mais un top des meilleurs films de Noël n'aurait aucun sens sans LA meilleure adaptation d'une autre oeuvre emblématique qui sent le sapin et les marrons chauds : Un chant de Noël de Charles Dickens (avec malgré tout une pensée pour Le Drôle de Noël de Scrooge réalisé par Robert Zemeckis). Il faut dire que Picsou, baptisé Scrooge McDuck en anglais, était destiné à incarner le vieil homme aigri, tout comme l'air misérable et corvéable de Mickey correspondait parfaitement au rôle de Bob Cratchit.

Le Noël de Mickey est aussi un des pots-pourris les moins cyniques de Disney, versant dans l'auto-citation avec intelligence. Plusieurs personnages cultes de précédentes productions sont ainsi assimilés aux personnages de la nouvelle de Dickens en fonction de leur personnalité, qui reste inchangée. Le sage et chaleureux Jiminy Cricket en parfait en fantôme des Noëls passés, tout comme le glouton Willie le géant correspond parfaitement au fantôme des Noëls présents et le rustre Pat Hibulaire au  fantôme des Noëls futurs. 

 

Le Père Noël est une ordure

Sortie : 1982 - Durée : 1h23

 

 

De quoi ça parle : Le bureau parisien de SOS détresse-amitié est perturbé en plein soir de Noël lorsque plusieurs personnes y débarquent, se rencontrent et vivent des situations rocambolesques en chaîne.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Probablement parce qu'un Noël sans regarder Le Père Noël est une ordurec'est comme jouer au tennis sans raquette, manger une fondue sans fromage ou s'intéresser au cinéma sans lire Ecran Large : ce n'est tout simplement pas possible. Le long-métrage de Jean-Marie Poiré est devenu un immanquable des fêtes de fin d'année depuis sa sortie notamment grâce à la popularité de la troupe du Splendid (les deux Bronzés ont été des petits cartons) et de leur pièce de théâtre à succès qu'adapte le film.

Culte pour ses dialogues ("Mais c'est d'la merde ?", "Oh le gâteau, il a pété", "Je ne vous jette pas la pierre, Pierre", "Figurez-vous que Thérèse n’est pas moche. Elle n’a pas un physique facile… C’est différent.") et sa galerie d'acteurs flamboyante (Thierry Lhermitte, Anémone, ou le trop souvent oublié Bruno Moynot pour ne citer qu'eux), Le Père Noël est une ordure est surtout un petit plaisir provocateur. En s'amusant à attaquer toutes les strates de la société française (du petit bourgeois aux immigrés ou manouches), le film remodèle totalement le genre du film de Noël, à travers un récit politiquement incorrect qui suit les bas-instincts de ses personnages. Jubilatoire.

 

La Vie est belle

Sortie : 1947 - Durée : 2h09

 

La Vie est belle : photoLe miracle de Noël

 

De quoi ça parle : George Bailey est obligé de reprendre les rênes de l'entreprise familiale après le décès de son père. Sauf qu'il se met à dos l'homme le plus riche de la ville et finit par se retrouver dos au mur. Complètement déprimé, il songe à quitter le monde, mais a-t-il seulement conscience de ce que son absence aurait pu et pourrait provoquer ?

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que c'est non seulement un magnifique film de Noël et surtout un des plus beaux films du cinéma tout court. S'il ne faut surtout pas le confondre avec le film éponyme de Roberto Begnini de 1997 (beaucoup moins bonne vibe), La Vie est belle détient un humanisme terriblement réconfortant qui colle parfaitement à l'ambiance de Noël. Réalisé par Frank Capra et porté par les prestations de l'immense James Stewart et la superbe Donna Reed, le long-métrage détient tous les ingrédients parfaits pour réunir la famille, offrir des sourires et provoquer quelques pleurs.

Grâce à sa construction en long flashback, La Vie est belle se permet d'explorer le pouvoir de Noël avec quelques touches de fantastiques, voire une immersion dans la pure science-fiction lorsque le héros découvre l'importance qu'il a eue dans la vie de ses amis, proches et mêmes ennemis. Difficile de trouver un film plus optimiste que ce chef-d'oeuvre de Capra pour redonner du baume au coeur.

 

Miracle sur la 34e rue

Sortie : 1947 - Durée : 1h36

 

Miracle sur la 34e rue : Photo John Payne, Maureen O'Hara, Natalie Wood, Edmund GwennCroire ou ne pas croire ?

 

De quoi ça parle : Doris Walker doit trouver quelqu'un pour jouer le rôle du Père Noël dans les magasins Macy's. Elle trouve le vieil homme parfait avec Kris Kringle, mais commence à douter de son état mental lorsque celui-ci prétend être le véritable Père Noël.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que c'est le parfait double programme avec La Vie est belle pour recevoir une bonne dose d'optimisme dans ce monde de galérien. Sans trop de surprise, Miracle sur la 34e rue réalisé par George Seaton est une petite comédie familiale pleine de bons sentiments sur les retrouvailles de Noël, les cadeaux... Et pourtant, malgré son sentimentalisme, le long-métrage ne tombe jamais dans le mélodrame nian-nian et parvient au contraire à s'éloigner des poncifs du genre pour développer bien d'autres messages autrement plus sérieux qu'il n'en a l'air.

Dénonçant vigoureusement l'exploitation mercantile des fêtes de fin d'année (et notamment les méthodes commerciales de certaines grandes chaînes), Miracle sur la 34e rue est bien en avance sur son temps à ce sujet. Il offre d'ailleurs une vision sacrément cynique d'une société prête à faire un procès au Père Noël en personne (si c'est bien lui) tout simplement parce qu'elle a cessé d'y croire. En résulte une jolie réflexion sur l'altruisme, la place de nos croyances et la nécessité de garder en partie une âme d'enfant (coucou Le Petit Prince) pour éviter de devenir des gros cons. Et puis, il y a Natalie Wood dans l'un de ses tout premiers rôles.

 

Rendez-vous

Sortie : 1940 - Durée : 1h37

 

Rendez-vous : photo, James Stewart, Margaret SullavanDivorcés au premier regard

De quoi ça parle : Alfred, vendeur dans une boutique de maroquinerie à Budapest, ne supporte pas Klara, une nouvelle employée avec qui, sans le savoir, il entretient pourtant une correspondance romantique. Quand Alfred comprend que l'inconnue dont il s'est épris n'est autre que Klara, il essaie de changer la nature de leur relation.

Pourquoi il faut le regarder pour Noël : Parce que ce film, sorti en janvier 1940 aux États-Unis et en août 1945 en France, a tout d'un petit miracle de Noël. Rendez-vous est passé inaperçu au moment de sa sortie dans l'Hexagone, mais le film a été redécouvert et réévalué à la hausse lors de sa première ressortie en salles dans les années 80. Loin du spectre menaçant de la Seconde Guerre mondiale, Rendez-vous est un feel good movie porté par James Stewart en séducteur gentleman et Margaret Sullavan en fausse ingénue têtue et romantique.

Le scénario, en apparence simpliste, porte un regard bienveillant et empathique sur la classe populaire, mais sans diaboliser la figure plus bourgeoise du patron joué par Frank Morgan, pour qui il est difficile de ne pas ressentir de compassion (l'ambiance de Noël aidant). L'histoire tirée de la pièce d'une pièce du hongrois Miklós László, a d'ailleurs été réadaptée en 1998 sous le titre Vous avez un message et avec Tom Hanks et Meg Ryan, également considérée comme une comédie romantique culte.

Tout savoir sur Le Père Noël est une ordure

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commentaires
Jaime Monpinard
07/12/2022 à 11:59

Comme certains l’ont mentionné :
- le sapin a les boules ( rarement vu un film de Noël aussi débile)
- Familly man
- Edward aux mains d’argent

Pat Rick
06/12/2022 à 10:11

Le Sapin a les boules avec Chevy Chase.

Musashi1970
06/12/2022 à 06:59

La Vie est Belle, Miracle sur la 34ème rue, Gremlins et Die Hard I mes préférés pour passer un bon Noêl....

444
05/12/2022 à 15:29

Les deux premiers Die Hard aussi !

Merci!
05/12/2022 à 13:03

Chouette liste!
Je suggère aussi le très joyeux "Big" avec Tom Hanks

Romiche013
05/12/2022 à 12:25

Merci La rédaction pour cette sélection !
mes favoris en période de Noël restent les 2 premiers Maman j'ai raté l'avion !
Je ne l'ai pas vu depuis longtemps, mais Le père Noël est une ordure n'aurait-il pas mérité une place dans cette sélection ?

Petite suggestion à l'avenir quand vous faites ce genre d'article : j'aimerai bien que vous rajoutiez sur quelle plateforme le film peut être vu. Si plateforme SVOD, ou à l'achat / location.
Je sais que les catalogues de SVOD changent, mais la plateforme à la date de l'article serait intéressante.

alulu
04/12/2022 à 19:51

Pour aller dans le trash qui tache, la première saison de Happy!

Ethan
04/12/2022 à 18:49

Je vais m'éloigner un peu du cinéma en allant sur une série tv Sliders les mondes parallèles saison 3 avec épisode "Un monde endetté" où Wade se rapproche de sa famille qui n'est pas vraiment la sienne
Épisode sympa qui montre la dérive du business lié à noël et l'esprit de noël

Ethan
04/12/2022 à 18:34

@Qc
Si tu enlèves ce décor ça n'a plus la même saveur

Ethan
04/12/2022 à 18:23

@Qc
Tu chipotes. Noël, c'est aussi un décor qui s'étalent sur plusieurs jours avant en lien avec l'avent et l'immaculee conception et qui est représentée ici par la charmante petite ville décorée et les sapins dans les maisons. Et puis le film s'en rapproche un maximum de la date puisque ça se finit dans un magasin en famille le 24 décembre au soir

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