Une virée en enfer : Paul Walker dans le faux remake du Duel de Spielberg

Geoffrey Fouillet | 22 octobre 2022
Geoffrey Fouillet | 22 octobre 2022

Avant de rouler des mécaniques dans Fast & FuriousPaul Walker perdait la face et le volant dans Une virée en enfer, un road-trip sous tension produit par J.J. Abrams.

Quiconque a grandi dans les années 1990 n'a pu échapper au phénomène des néo-slashers, ces films d'horreur post-modernes citant Halloween, la nuit des masques et autres Vendredi 13 comme parangons de la peur au cinéma. Une tendance amorcée par Scream puis poursuivie ensuite avec Souviens-toi... l'été dernier ou Urban Legend, seuls rejetons à peu près valides au milieu d'une tripotée d'avortons (on aimerait tant oublier Mortelle Saint-Valentin).

C'est donc dans ce contexte que sort Une Virée en enfer, vendu comme un énième slasher à la mode, avec son tueur masqué prêt à éviscérer de jeunes ados délurés. Et ô surprise, il n'en est rien. Pas de second degré ni de commentaire ironique sur le genre ici, mais un film renouant avec un esprit old-school, dans le sillage du génial Hitcher ou de l'immense Duel de Steven Spielberg. L'hommage au chef-d'oeuvre de tonton Spielby est même franchement évident puisque c'est le fis spirituel du cinéaste, J.J. Abrams, qui coécrit le scénario et produit le projet avec sa toute jeune société Bad Robot Productions.

Réalisé par John Dahl, un spécialiste du film noir, Une Virée en enfer s'offre aussi la star montante Paul Walker, bientôt à l'affiche d'une des franchises les plus rapides et furieuses des années 2000. Pour autant, ce road-movie mâtiné de teen-movie a-t-il les freins suffisamment solides pour ne pas déraper ?

  

Une Virée en enfer : photo, Paul Walker, Steve ZahnS.O.S. d'un conducteur en détresse

 

UNE VOIX DANS LA NUIT

Dès le générique d'ouverture, des interférences parasitent plusieurs fréquences radio. On glane alors ici et là des informations émanant de cibistes anonymes, et on saisit au vol une conversation qui diffère radicalement des autres transmissions. En réalité, il s'agit d'un appel téléphonique à caractère privé entre Lewis (Paul Walker) et Venna (Leelee Sobieski), et le simple fait de pouvoir les écouter comme on suivrait un bulletin météo a quelque chose d'inapproprié.

Quelques secondes plus tard, les deux tourtereaux apparaissent à l'écran. Là, le jeune homme, alors en Californie, propose à la fille de ses rêves d'aller la chercher en voiture dans le Colorado pour traverser le pays ensemble, et bien sûr, elle accepte. Sur la route, Lewis a le malheur de récupérer son grand frère, Fuller (Steve Zahn), fraîchement libéré de prison, et se retrouve par sa faute à piéger un routier un peu trop crédule au moyen d'une radio CB. Alors qu'ils lui donnent rendez-vous en pleine nuit, dans un motel, les deux frères réalisent vite qu'ils ont affaire à un détraqué de la pire espèce.

 

Une Virée en enfer : photo, Paul Walker, Steve ZahnFlashés par le radar en chef

 

Invisibilisé durant la quasi-totalité du film, l'antagoniste est réduit à une voix sur les ondes, mais pas n'importe laquelle, puisque c'est celle de Ted Levine, l'interprète de Buffalo Bill dans Le Silence des Agneaux. Le défi est brillamment relevé et permet au chauffard psychopathe de s'inviter à tout moment à l'intérieur du véhicule qu'occupent les protagonistes. Véritable co-passager, il manifeste visuellement sa présence via l'oscillation lumineuse du signal radio, passant du vert au rouge. Un code couleur qui prévient aussitôt du danger et que le réalisateur répercute au sein même des décors tout au long du film, au gré des feux des voitures et des enseignes au néon.

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commentaires
John Dahl
23/10/2022 à 20:11

Je suis le meilleur de tous les oubliés, amen !

Mx
23/10/2022 à 13:31

Ray, toi t'es mon pote!!!

Ray Peterson
22/10/2022 à 22:54

@ Mx
La Peur au Ventre. Nerveux et bien bourrin. Complètement d'accord, le meilleur Paul Walker.

Ray Peterson
22/10/2022 à 22:52

@ Blason
Oh oui mea culpa la honte ! J'étais tellement persuadé que je n'ai même pas pris le temps de vérifier mes sources. La mort de Demme m'avais tellement affecté que j'ai mis tout le monde dans le sac. Jodie Foster, Anthony Hopkins, Scott Glenn allez hop tous à la trappe!
Bien vu Blason

Mx
22/10/2022 à 22:10

je pense qu'il voulait dire que ted levine est "un peu" tombé dans l'oubli, enfin pas pour moi, ene tout cas.

Vu au ciné à sa sortie, j'avais bien aimé, certes c'est très calibré, mais steve zhan et paul walker assurent, ia la jolie leelie sobieski, et sa dure pas trois plombes, même si pour ma part, le meilleur film de paul walker restera la peur au ventre ,de wayne kramer, qui mérite un dossier pour réhabiliter ce film.

Blason
22/10/2022 à 21:47

Ted Levine n'est pas mort, ton commentaire m'a supris, j'ai vérifié et ce n'est pas le cas.

Je te recommande Joyrade 2 de Louis Morneaux, une des meilleure suite que j'ai vu.

Ray Peterson
22/10/2022 à 20:40

J'aime beaucoup ce film et j'aime beaucoup John Dahl. Assez hallucinant les problèmes de production pour ce projet. Ces plusieurs fins sont un excellent exemple de chaos à l'intérieur d'une prod. Par contre les 50 premières minutes sont géniales. Et puis la voix du regretté Ted Levine en camionneur un poil rancunier est méga glaçante (surtout en comparaison de la VF avec le doubleur de Mitch Buchannon!).