Troupe d'élite : le film qui mélange La Cité de Dieu et French Connection pour créer Narcos

Arnold Petit | 15 octobre 2022
Arnold Petit | 15 octobre 2022

Violences policières, trafic de drogues, une guerre perdue d'avance... Bienvenue dans l'enfer des favelas de Rio avec José Padilha, Wagner Moura et Troupe d'élite.

Troupe d'élite (Trope de elite) est un film énervé, captivant, qui choque et secoue son spectateur. Devenu un énorme succès au Brésil à sa sortie en 2007, le long-métrage réalisé par José Padilha avait déjà suscité de vives réactions lors de sa présentation au Festival de Berlin en 2008, où il a été récompensé de l'Ours d'Or, certains reprochant au cinéaste de faire l'apologie du crime et de discréditer l'action des forces brésiliennes, d'autres le qualifiant de "fasciste" et l'accusant de cautionner les méthodes violentes de la police militaire.

Dans son film, le réalisateur brésilien croque la ville, la misère, la violence, le trafic de drogues, la corruption et la frontière ténue entre flics et criminels avec un réalisme, une âpreté et une intensité saisissante, et annoncerait presque, avec la révélation de Wagner Moura, les débuts de Narcos.

 

Tropa de elite (Troupe d'élite) : photoPas de plata, que le plomo

 

To Live and Die in Rio

Troupe d'élite débute directement dans les rues des favelas de Rio, en 1997, lors d'une soirée de rue qui se tient sur un territoire occupé par les narcotrafiquants. Sous le regard d'André (André Ramiro) et de Neto (Caio Junqueira), deux aspirants policiers installés sur les hauteurs avec des fusils, les criminels surarmés mêlés à la foule approchent des agents en patrouille.

La voix de Roberto Nascimiento (Wagner Moura), capitaine de la BOPE (groupe d'intervention d'élite brésilien spécialisé dans la "pacification" des favelas), explique le contexte, les liens étroits entre la police et le trafic de drogues et sa vision fataliste et radicale ("il existe trois genres de policiers : ceux qui sont corrompus, ceux qui ferment les yeux et ceux qui entrent en guerre"). Le montage est brusque, l'image est crasseuse, et le style, nerveux, réaliste, frappe immédiatement.

 

Tropa de elite (Troupe d'élite) : photoLa fête est finie

 

Dès la scène d'ouverture, le langage filmique de José Padilha éclate au visage du spectateur et présente un contexte dense et fiévreux. Caméra à l'épaule, le réalisateur brésilien suit les différents protagonistes comme un observateur infiltré et capture l'équilibre précaire qui maintient la ville et les habitants dans une tension croissante depuis des décennies. Et lorsque Neto tire accidentellement un coup de feu pendant la rencontre, l'incident met embrase la poudrière et déclenche une immense fusillade, provoquant l'intervention de la BOPE et un déchaînement de violence, de cris et de balles.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Mouais Bof...
16/10/2022 à 15:58

@ robin des bois

J'ai bien parlé de suite " indirecte" et non une suite officielle et frontale. Pour moi les films s'imbriquent dans le sens où le chef d'oeuvre de Meirelles nous fait entrer en immersion dans la peau de jeunes paumés des favellas ( plus précisément l'oeil d'un jeune photographe qui par son focus traverse la violence), ou même si la police est présente elle ne tient pas un rôle déterminant.

A contrario de Tropa de Elite où nous avons le point de vue de cette troupe d'intervention ( et même de personnages issus des favelas). On a un point de vue que certains peuvent juger parfois caricatural, mais tellement drôle par moment(le personnage de Moura a quelques punchline de réactionnaire conservateurs à mourir de rire par moment). Je trouve que chaque perso a une personnalité propre , tantôt réact comme je le disais et tantôt idéalistes pour d'autres.

Peu importe qu'il ait gagné l'ours d'or ou non( je ne crois pas aux distinctions ou récompenses). je trouve ce film original et excellent à bien des égards.

RobinDesBois
15/10/2022 à 22:36

@Mouais Bof... Faut m'expliquer le rapport avec la Cité de Dieu. Ca en est presque l'antithèse.

Zarbiland
15/10/2022 à 17:36

Top film et sa suite Troupe d'élite 2 : L'ennemi intérieur, est tout simplement immense. Elle annonçait quelque peu l'ère Bolsonaro

RobinDesBois
15/10/2022 à 17:31

Et ça ne méritait vraiment pas l'Ours d'Or.

RobinDesBois
15/10/2022 à 17:29

Je ne vois absolument rien mais rien de commun au magnifique la Cité de Dieu dans ce film. C'est pas parce qu'on voit des Favellas que ça a a un rapport.

C'est juste un "simple" film autour de troupe d'interventions brésiliennes qui aurait finalement pu se passer aux USA ou dans d'autres pays d'Amérique du sud. Le décor et le contexte sont quasi secondaires et juste un prétexte à de l'action plutôt bien réalisée. Le scénario est inexistant et c'est pas forcément un reproche pour ce genre de film. Beaucoup de spectateurs et surtout de critiques se sont fantasmés un message politique et comme précisé de l'article ça pouvait aller d'un extrême à l'autre alors que c'est tout sauf le but du film.

Bref un film d'action/policier nerveux et qui se regarde (et qui s'oublie rapidement) mais clairement pas un chef d'oeuvre.

Don.P
15/10/2022 à 17:07

Total agree : Extraordinaire Film sur la réalité au Braziil.
Film qui gagne l'ours d'or de Berlin devant There will be blood !
Ac Pixote ou la loi du plus faible,orfeu negro,La cité de dieu et des hommes ,Tropa de Elité est un pur chef d'oeuvre contemporain.

Rorov94m
15/10/2022 à 15:43

Diptyque essentiel et ultra spectaculaire.
Chef d'œuvre instantané.

Ash77
15/10/2022 à 14:43

Magnifique film je confirme, et sa suite est tout aussi bien.

rientintinchti2
15/10/2022 à 14:42

Superbe film. Idem pour sa suite

Prisonnier
15/10/2022 à 13:21

Je confirme. Superbe film et uppercut

Plus