Cocoon : la version troisième âge de Rencontres du troisième type

Geoffrey Fouillet | 15 septembre 2022
Geoffrey Fouillet | 15 septembre 2022

Oubliez les œufs de Xénomorphes et faites place aux cocons d'Antariens dans Cocoon, la comédie de science-fiction pleine de charme signée Ron Howard.

Qui aurait cru que l'interprète de Richie Cunningham, héros de la série culte des années 1970 Happy Days, compterait une décennie plus tard parmi les réalisateurs les plus en vue à Hollywood ? À tout juste 30 ans, Ron Howard connaît son premier vrai succès en tant que cinéaste avec Splash, son troisième long-métrage. L'année d'après, en 1984, il se retrouve à tourner un projet plus ambitieux encore, intitulé Cocoon, remplaçant au pied levé Robert Zemeckis, initialement prévu derrière la caméra.

D'un budget de 17,5 millions de dollars, le film en remporte 85 millions à sa sortie aux États-Unis, et décroche deux Oscars, celui du "meilleur acteur dans un second rôle" pour le comédien Don Ameche, et celui des "meilleurs effets visuels" pour l'équipe d'Industrial Light & Magic (ILM), société fondée par George Lucas. Quand on sait que le papa de Star Wars avait dirigé Ron Howard en 1973 dans American Graffiti, on se dit que les deux hommes ont gardé de solides liens d'amitié, et l'avenir le prouvera à nouveau.

Le très bel accueil réservé à Cocoon n'avait pourtant rien d'une évidence sur le papier. À vrai dire, à cette époque, âge d'or des productions estampillées Amblin Entertainment, le cinéma de science-fiction ne misait pas beaucoup sur des héros septuagénaires. Mais peut-on réduire le mérite du film à cette seule prise de risque ?

 

Cocoon : photo, Wilford Brimley, Don Ameche, Hume CronynLes papys font de la résistance

 

DES ALIENS ET DES SENIORS

Dès la toute première scène de Cocoon, Ron Howard trompe délibérément le spectateur. Un jeune garçon, David (Barret Oliver, découvert un an plus tôt dans la peau de Bastien, le héros de L'Histoire sans fin), scrute le ciel étoilé via son télescope. Aucun doute possible à priori, il est le protagoniste du film, l'enfant à travers les yeux duquel adviendra l'émerveillement, succédant à d'autres figures célèbres du genre, à l'instar d'Elliot dans E.T., l'extra-terrestre de Steven Spielberg.

Quelques minutes plus tard, le cinéaste introduit de nouveaux personnages, cheveux blancs, lunettes sur le nez et mémoire défaillante à la clé. Tous sont pensionnaires d'une maison de retraite en Floride et forment quatre couples unis, avec leurs manies un peu gâteuses et leurs problèmes de santé. Ben (Wilford Brimley), Art (Don Ameche) et Joe (Hume Cronyn) sont les plus téméraires de la bande, et dès que l'occasion leur en est donnée, ils squattent la piscine d'une propriété abandonnée, à côté de leur lieu de résidence. Un jour, ils découvrent d'étranges cocons au fond de l'eau.

 

Cocoon : photo, Wilford Brimley, Don Ameche, Hume CronynC'est bien ici la pool party ?

 

Voici donc les véritables héros de cette histoire, et leur rencontre avec de gentils visiteurs venus d'ailleurs, appelés Antariens, ne va sûrement pas les dissuader de venir piquer une tête. Ron Howard établit alors un parallèle amusant entre les aliens et les seniors. Si les premiers dissimulent leur identité sous des enveloppes humaines qu'ils peuvent retirer et ranger dans un coffre tels des déguisements d'Halloween, les seconds cherchent eux aussi à passer incognito lorsqu'ils partent se baigner hors du périmètre de la maison de retraite.

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commentaires
rientintinchti2
15/09/2022 à 21:55

Très beau film. L'un des plus beaux sur le vieillissement et la vieillesse.
Musique exceptionnelle. La plus belle de son compositeur James Horner et je pense que c'est le plus beau film de Ron Howard.
Film très humain. Brian Dennehy y est excellent.

Eddie Felson
15/09/2022 à 15:43

Qu’est-ce que j’ai pu regarder ce film en vhs fin des années 80. Je ne l’ai pas revu depuis… il a du bien vieillir depuis … ou pas! J’ai le thème principal en tête en tapotant mon com’… envie de le revoir! Petite madeleine de Proust.