Max et les maximonstres : le maxi-trip qui plane plus haut que Peter Pan

Geoffrey Fouillet | 27 août 2022
Geoffrey Fouillet | 27 août 2022

Après s'être illustrés sur papier, Max et les maximonstres s'affichent sur grand écran devant la caméra de Spike Jonze, le doux dingue du cinéma américain.

Quarante ans séparent la parution du livre pour enfants de Maurice Sendak et la mise en chantier de son adaptation en film par Spike Jonze. Nous sommes alors en 2003, et les six années qui vont suivre ne seront clairement pas de tout repos pour le cinéaste casse-cou, capable de mettre en scène le scénario délirant de Dans la peau de John Malkovich, écrit par Charlie Kaufmann, et d'enchaîner sur Jackass, dont il est l'un des cocréateurs. Qui peut en dire autant ?

Produit par Warner Bros, Max et les maximonstres aboutit une première fois en 2007. Une première version du montage est montrée par Jonze à ses producteurs. La projection ne convainc hélas pas grand monde, d'autant qu'il semble difficile de promouvoir en l'état un divertissement destiné à toute la famille. Heureusement, grâce au soutien de Sendak, avec lequel il noue une étroite relation de confiance, le réalisateur parvient à imposer sa vision, moyennant une réécriture partielle du film et donc un retour en tournage pour une huitaine de jours supplémentaires.

Dès son premier week-end de sortie aux États-Unis, Max et les maximonstres se hisse sans mal en tête du box-office, engrangeant plus de 32 millions de dollars de recettes. De là à parler de succès monstre, il n'y a qu'un pas... que l'on se gardera de franchir, au vu des avis plutôt contrastés des spectateurs, oscillant pour les pires entre l'ennui poli et le rejet pur et simple. Alors, doit-on considérer qu'il s'agit d'un des blockbusters les plus bizarres et déroutants des années 2000 ?

 

Max et les Maximonstres : photo, Max RecordsIl s'appelle Max, et parfois, il mord

 

DE BRIC ET DE BROC

"Faire un film au sujet de ce que ressent un enfant de 9 ans était ma seule intention", déclarait Jonze au site Entertainment Weekly, et il nous le prouve dès les premières minutes du long-métrage. Max (Max Records) est un garçon agité qui tente de canaliser son énergie débordante dans des activités manuelles. Qu'il monte une tente au milieu de sa chambre ou aménage un igloo devant la maison, il s'arrange pour correspondre à l'image que son père, absent, a de lui – un petit écriteau, ornant le socle d'une mappemonde, indique : "À Max, propriétaire de ce monde. Je t'aime, papa".

À force de vouloir tout s'approprier, le garçon en devient "ingérable", comme le lui dit sa mère (Catherine Keener) juste avant qu'il ne fugue de chez lui et embarque seul sur un bateau, voguant jusqu'à une île perdue en plein océan. Là, il y fait la rencontre des maximonstres, dont Carol (James Gandolfini), et s'autoproclame roi de la tribu. Est-ce que tout cela est réel ou bien le fruit de son imagination ? Au fond, peu importe, Max, lui, ne se pose jamais la question, et très vite, on lui emboîte le pas. 

 

Max et les maximonstres : photoUn bâton en guise de bras, vive le système D ! 

 

Avec un budget confortable de 100 millions de dollars, le réalisateur s'octroie les services de la Jim Henson Company, une véritable institution dans la conception de marionnettes grandeur nature, déjà à l'oeuvre sur Les Muppets ou Dark Crystal. Le résultat à l'écran est aussi merveilleux que dérangeant, surtout à l'heure où le tout numérique a pris les devants, ce qui n'est pas forcément un mal, attention – Avatar de James Cameron, sorti à la même période, en est la preuve. Toujours est-il que, sur le tournage, les maximonstres ne sont rien d'autre que des comédiens en costume et malgré l'apport des effets spéciaux en postproduction afin d'animer le faciès des créatures, tout transpire le pur artisanat.

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commentaires
Clarence Sterlingue
29/08/2022 à 10:49

Ce film est magnifique et si merveilleusement bizarre. Il est d'autant plus précieux qu'a priori on est pas prêts de revoir des œuvres de ce genre aujourd'hui.

Brosdabid
28/08/2022 à 12:27

Impossible de planer plus haut que Peter même si c'est un très bon film sauf si vous parlez du film de Spielberg qui est à raz des pâquerettes