Baxter : le chien fou qui rêve d'un massacre à la tronçonneuse

Simon Riaux | 28 août 2022
Simon Riaux | 28 août 2022

Qui déteste les grands-mères, mangerait bien des bébés avant de léchouiller des ados perturbés ? C’est le meilleur ami de l’homme bien sûr : Baxter, le chien qui pense. 

Quelques trente-trois années après sa sortie, Baxter demeure un film résolument à part. Fort d’une poignée de défenseurs lui répondant au doigt et à l’œil, la truffe humide sitôt le film de 1989 surgissant au détour d’une improbable conversation, il demeure un long-métrage peu regardé, qu’on aurait tort d’abandonner sur l’aire d’autoroute de l’oubli. C’est que, fort d’être un condensé d’intelligence, fruit du début de carrière de deux artistes en devenir, c’est aussi un petit condensé de terreur, et une description plutôt visionnaire d’une certaine France périphérique. 

 

Baxter : photoLa belle bête !

 

ADAPTER LA BÊTE 

Ken Greenhall n’est pas un auteur célèbre dans l’Hexagone, et son roman Hell Hound, plongée à la première personne dans les pensées d’un bull-terrier psychotique, n’y est pas (re)connu pour le remarquable condensé de frissons qu’il est. D’ailleurs, si le romancier américain le fait publier en 1977 et l'année suivante dans la Série Noire de Gallimard, sous le titre Des tueurs pas comme les autres, ce n’est véritablement qu’en 1989 que le texte va trouver un public plus large.  

À la faveur de son adaptation prochaine, l’éditeur lui accolera ce qui deviendra l’affiche - glaçante - du film, dont il récupère le titre. Et les deux créateurs qui ambitionnent de porter cette histoire à l’écran vont avoir pas mal de pain sur la planche. Tout d’abord, ils vont devoir retravailler le ton du film, pour qu’il puisse coller à un filmage en France. 

 

Baxter : photoGrand-mère ne sait pas faire du bon café

 

Qui dit France, dit aussi réécriture des personnages, dont le substrat culturel est très important au sein de leur caractérisation, laquelle se doit d’être réussie pour que les différentes situations et atrocités qu’égraine le scénario soit crédibles, humaines, ou tout simplement assez proches du spectateur pour qu’il y réagisse, s’y identifie ou les rejette. Reste aussi à modifier en subtilité la matière première du texte. 

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commentaires
Franken
29/08/2022 à 14:56

Vu au cinoche. Je n’avais jamais vu une salle se vider autant lors d’une séance. Quand les lumières se sont rallumées, je crois qu’on était plus que deux devant le générique.
Sacré public...

Le film est à ce point singulier que je n’ai jamais pu oublier le nom de Jérôme Boivin. Ou la voix de Maxime Leroux.
Et si je n’avais pas imprimé à l’époque le nom de Jacques Audiard au scénar, je ne suis pas surpris que ce ne soit pas le premier clampin venu.

Je causais justement de ce film il n’y a pas deux semaines. Cet article doit être le signe qu’il est temps de le revoir.

gabbagabba
28/08/2022 à 23:33

J'ai vu ça enfant, je n'ai plus jamais été le même.