Versus, l'ultime guerrier : la grosse partouze entre Evil Dead, le chanbara et Commando

Mathieu Jaborska | 21 juillet 2022 - MAJ : 07/09/2022 18:08
Mathieu Jaborska | 21 juillet 2022 - MAJ : 07/09/2022 18:08

Avant de secouer le cinéma japonais et américain, Ryûhei Kitamura balançait toutes ses influences dans une indigeste orgie de sang et de sabres.

Evil Dead et dans une moindre mesure ses suites n'ont pas seulement révélé un grand artiste du cinéma populaire américain. Ils ont également réorienté toute une industrie et inspiré une génération de cinéastes tapageurs. Génération dont fait indéniablement partie Ryûhei Kitamura, à qui on doit aux États-Unis Midnight Meat TrainNo One Lives ou Downrange et au Japon Azumi, Rupan sansei ou encore Godzilla : Final Wars.

Lorsqu'il découvre les expérimentations fauchées de Sam Raimi, le jeune Kitamura prend conscience qu'il n'a pas besoin de producteurs méfiants et de montages financiers astronomiques pour faire du cinéma qui tâche et qui tabasse. Il lui suffit de mettre la main sur une bande d'amis, un minimum de matériel et un demi-hectare de forêt. Une modestie qui va lui permettre de tourner plusieurs courts/moyens-métrages, puis son premier long : Versus, l'ultime guerrier. Une gigantesque et interminable partouze d'influences en tous genres qui pousse le système Raimi dans ses retranchements.

 

Versus, l'ultime guerrier : photo, Tak SakaguchiDu Tak au Tak

 

Ozploitation made in Japan

Kitamura est l'un des nombreux ambassadeurs de cette génération de cinéastes cinéphiles, qui sont passés à la mise en scène dans les années 1990 pour tout simplement suivre les pas de leurs idoles. Bien que japonais, il se passionne très vite pour le cinéma américain, et plus encore pour le cinéma australien.

Les oeuvres de George Miller, Russel Mulcahy et Peter Weir l'encouragent à choisir le destin de réalisateur dès ses 16 ans. Il s'exile donc... en Australie et y étudie les arts visuels pendant deux ans. Au même moment, il découvre Evil Dead. À Midnight Eye, il confiera : "C'était incroyable. Je n'avais jamais vu ce genre de films artisanaux auparavant. Ça m’a convaincu que je pourrais peut-être faire ce genre de choses aussi".

 

Versus, l'ultime guerrier : photo, Tak SakaguchiRaimi gaillard

 

Et pour cause : en sortant de son école et pendant toute la première partie de sa carrière, il est persuadé que l'industrie de son pays n'est plus capable de faire du divertissement. Son ambition ? "Revitaliser l'esprit des années 1980 avec le style des années 2000", comme il le dira dans la compilation d'interviews Deep in the woods. À 19 ans, il finit donc des études qu'il a en fait passées à trainer avec ses amis et à assister à des concerts par un traditionnel court de fin d'études. Tourné en deux journées, monté en une, produit avec les 100 euros qui lui reste dans sa poche, Exit consiste déjà en une baston forestière avec zombies, grosses mandales et sabres bien sûr.

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commentaires
Clakosonline
21/09/2022 à 13:51

J’ai découvert ce film dans un bac de dvd d’occaz avec un pote du lycée, vu par une journée de sale temps dans la salle télé de l’internat… mais quels souvenirs! Ces bastons avec guns et sabres, le sang écarlate qui gicle de partout avec ce côté film fauché mais qui s’assume à fond, à l’époque c'était une révélation pour nous!! Comme quoi le contexte de visionnage d’un film influe beaucoup (beaucoup) sur le ressenti et l’appréciation ( qui a dit que j’enfonçai des portes ouvertes?). Merci Ecran Large pour cet article qui a ravivé ces souvenirs (et qui va me faire abonner ;) )

blame
27/07/2022 à 10:01

idem un film que j'ai surkiffé au cinéma du haut de mes 18 ans. Je trouvais tellement les personnages tellement stylés. J'ai vus ensuite de façon pas très légal Aragami (je n'avais pas trouvé d'édition française à l'époque) . Cela a été une vraie claque de huit clos. J'avais compris qu'il avait été tournée autour d'un paris entre réal. Avec des contraintes le budget, le nombre de perso qui devait avoir dans le film ect...
Aux states j'ai bien aimé son film "No Ones lives"

Yesman
22/07/2022 à 13:35

Je croyais être le seul mec au monde à connaître et apprécier ce film mdrr

Cultissime

Ali Wallache
22/07/2022 à 11:21

C'est surtout et avant tout son bon film.

Par contre je tiens à dire que le salopiot qui rigolait comme un porcin au Pathé place d'Italie a quasi foiré ma séance.

J'ai de la mémoire oui.

Caracalla
21/07/2022 à 15:24

Découvert par hasard au Lycée (à l'époque) c'est rapidement devenu un film culte pour nous.

Un bon gros délire régressif de sale gosse comme les japonais savent les faire.

Stridy
21/07/2022 à 15:12

Ca a pris un bon coup de vieux quand même, même s'il garde son charme.

Mx
21/07/2022 à 13:29

Comme les autres, c'est le premier kitamura que j'ai vu, et j'en garde un très bon souvenir.

Par la suite, j'ai découvert azumi, midnight meat train, godzilla final wars, et il faut que je matte downrange , no one lives, et son nouveau film, the price we pay, qui n'a pas l'air follement original, mais quand même.

Hasgarn
21/07/2022 à 13:27

Fauché comme les blés mûrs en septembre mais cette mandale de l’enfer !!
J’adore ce film

JR
21/07/2022 à 13:27

Complètement, découvert au (feu) Jean Vigo a Bordeaux. Après, même foutraque, j'aime bien son Midnight Meat Train.

zetagundam
21/07/2022 à 12:42

Probablement le chef-d'œuvre de Kitamura malgré un budget rachitique