Tokyo Fist : quand le papa de Tetsuo tabasse Fight Club et Rocky

Mathieu Jaborska | 30 juillet 2022
Mathieu Jaborska | 30 juillet 2022

Très célèbre pour son légendaire TetsuoShin'ya Tsukamoto a longtemps continué de boxer dans la catégorie poids lourd. Avec Tokyo Fist, il assène un K.O. à la concurrence.

En ce mois de juillet 2022 est sorti dans nos salles, des années après avoir fait saigner les écrans japonais, le très singulier Destruction Babies de Tetsuya Mariko. L'histoire absurde, mais pourtant traitée avec un réalisme radical, d'un jeune garçon qui se met à taper sur tout ce qui bouge. Aux antipodes du déploiement de violence fun auquel on peut s'attendre, il semble boxer seul dans sa catégorie, si bien qu'on a du mal à lui trouver des influences. Du moins jusqu'à ce qu'on se mette à fouiller dans les recoins méconnus de la filmographie d'un certain Shin'ya Tsukamoto...

Resté célèbre auprès du grand public pour son oeuvre cyberpunk matricielle Tetsuo, dans lequel des cinéastes de toutes nationalités et tous horizons continuent de s'abreuver, le cinéaste a pourtant signé un peu plus tard un film à la fois similaire et différent, Tokyo Fist. Un film de boxe à part, qui ressemble plus à Fight Club qu'à Rocky, mais qui s'éloigne très vite du film de David Fincher pour nous exploser la tronche comme personne avant lui... et pas grand monde après lui. Un choc (au sens littéral), mais surtout une date dans la carrière de son auteur.

 

Tokyo Fist : photo, Kôji Tsukamoto, Shin'ya TsukamotoPréparez-vous à prendre un pain 

 

Phase quatre

Après des débuts de bric, de broc, de chair et de métal, Shin'ya Tsukamoto fait son trou dans le milieu du cinéma d'horreur avec le cultissime Tetsuo. Le long-métrage enchaine les festivals, envoyant un uppercut retentissant dans la gueule des publics japonais, puis européens et plus globalement occidentaux. L'artisan underground est devenu la coqueluche des amateurs de bizarreries sur pellicule et son prochain film est scruté avec attention.

Ce sera Hiruko the goblin, commande adaptant un manga, forcément moins bien reçue. Il se lance alors dans un projet de science-fiction, qu'il transforme en une variation de l'intrigue qui l'a fait connaitre. Tetsuo II en déçoit beaucoup, en fascine certains... Quoi qu'il en soit, selon l'opinion générale, il lui reste à passer à la vitesse supérieure. Et la boite de vitesse, c'est Tokyo Fist.

 

Hiruko the goblin : photoHiruko the goblin, expérience contrastée pour le cinéaste

 

Cette histoire de boxeurs azimutés est un véritable pivot dans sa carrière, principalement parce qu'il laisse derrière lui les délires cyberpunk qui ont fait sa renommée pour se consacrer à une forme de réalisme, sans pour autant sacrifier son style si reconnaissable. À l'entendre, on comprend qu'il cherche à explorer des facettes précises de son propre univers, aidé par l'exposition dont il a bénéficié avec ses précédents essais. Il s'éloigne légèrement de la sorte d'impulsion viscérale qui motivait Tetsuo et sa suite, pour s'inscrire dans une démarche plus précise. C'est ce qu'il avouera à mi-mot dans une interview présente sur les bonus de l'édition Arrow :

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commentaires
Hasgarn
30/07/2022 à 22:30

Tokyo Fist dans ta face.
Une beigne monumetale.

Même si mon préféré reste Bullet Ballet

ZakmacK
30/07/2022 à 14:09

Vu à l'Ugc ciné Cité des halles à l'époque, une bonne grosse claque !

zetagundam
30/07/2022 à 11:56

La "victoire" dans la douleur