Richard au pays des livres magiques : le fabuleux multivers animé des millenials

Geoffrey Fouillet | 28 juin 2022
Geoffrey Fouillet | 28 juin 2022

Romanesque jusque dans son ADN, Richard au pays des livres magiques est une ode grandiose à l'imaginaire qui mérite de gagner ses lettres de noblesse.

Décennie faste pour le cinéma d'animation, les années 90 ont constitué un véritable laboratoire d'expérimentations, produisant un certain nombre de prototypes en la matière. Richard au pays des livres magiques en fait assurément partie et s'inscrit dans une lignée de films hybrides. Co-réalisé par Joe Johnston (à qui l'on devra ensuite Jumanji et Jurassic Park 3 entre autres) et Maurice Hunt, le film inclut prise de vues réelles et techniques d'animation 2D et 3D.

Assez proche en ce sens du Rock-o-Rico de Don Bluth et Dan Kuenster, le long-métrage a demandé plus de trois années de fabrication. Hélas, la sortie en salle fut un échec considérable, moins de 14 millions de dollars récoltés contre 34 millions de budget. Comme un fait exprès, un démêlé judiciaire ajouta au malheur du film, le producteur, David Kirschner, voulant s'arroger la paternité de l'oeuvre au détriment de l'auteur du scénario original, David Casci. Au final, ils furent tous deux crédités en tant que scénaristes ainsi qu'un troisième collaborateur, Ernie Contreras.

Heureusement, une fois disponible en VHS, Richard au pays des livres magiques connut un plus large retentissement auprès des chères têtes blondes. Pour autant, force est d'admettre que le film n'a pas eu voix au chapitre comme certaines productions phares de l'époque, et ce malgré la présence de Macaulay Culkin (vedette de Maman, j'ai raté l'avion !) au casting. Et s'il était temps de le réévaluer à sa juste mesure ?

 

Richard au pays des livres magiques : photoTout un programme, n'est-ce pas ?

 

L'AVENTURE PROTÉIFORME

Dès les premières secondes, le film s'ouvre sur un ciel orageux qui, à la manière d'une aquarelle, se reconfigure sans arrêt. Les nuages tournoient et forment des motifs tout droits issus des mythes et légendes de la culture populaire. Puis un éclair zèbre le ciel et le rêve ou plutôt, le cauchemar s'évanouit alors que Richard (Macaulay Culkin donc) se réveille en sursaut dans son lit. Tout est déjà contenu à l'intérieur de ce prélude onirique, enveloppé du magnifique thème musical composé par James Horner.

Richard est un jeune garçon à l'imagination fertile, mais au tempérament peureux. Lorsqu'il trouve refuge dans une bibliothèque, surpris par un orage justement, il fait la rencontre du gardien des lieux (Christopher Lloyd, ce bon vieux Doc) et plonge au pays merveilleux des livres, après avoir été englouti par une fresque murale devenue liquide. Un point de bascule non seulement narratif, mais aussi graphique puisqu'il acte le passage de la prise de vues réelles à l'animation 2D, avec des effets 3D assurant la transition entre les deux.

 

Richard au pays des livres magiques : photo, Macaulay Culkin, Christopher LloydUne simple signature et le voyage peut commencer

 

C'est cette variété d'outils et d'approches qui contribue à la dimension bigarrée du projet, jusque dans ses ramifications thématiques. Forme et fond progressent ainsi de concert, à tel point que l'animation de certains personnages a été pensée non pas en amont, mais à partir du jeu des comédiens de doublage. C'est le cas notamment des trois acolytes de Richard, des livres vivants appelés Horreur (Frank Welker), Aventure (Patrick Stewart) et Fantaisie (Whoopi Goldberg), dont les mimiques appartiennent en réalité à leurs interprètes.

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commentaires
Kevin
28/06/2022 à 16:13

Le jeu sur snes été au top aussi

Morcar
28/06/2022 à 14:06

Vu enfant aussi, j'en garde un bon souvenir. Mais je crains un peu si je le revoyais, de trouver qu'il a salement vieilli.

Pseudo1
28/06/2022 à 13:52

Découvert enfant, je garde un super souvenir de ce film. Culkin changeait de registre par rapport à Maman... et Lloyd était excellent également.
A bien y regarder, avec ses trois livres représentant des traits de caractère du héros, ce film est un Vice-Versa avant l'heure et bien meilleur que le Pixar niveau histoire.