Doctor Strange 2 : pourquoi ça a failli être (vraiment) bien

La Rédaction | 14 juin 2023 - MAJ : 15/06/2023 08:39
La Rédaction | 14 juin 2023 - MAJ : 15/06/2023 08:39

Doctor Strange 2 alias Doctor Strange in the Multiverse of Madness réunit le pire et le meilleur de la formule Marvel, notamment grâce au réalisateur Sam Raimi.

Notre critique de Doctor Strange 2.

Dans une dimension du Multivers sans Covid, la Phase 4 du MCU est très différente. Après Falcon et le Soldat de l'Hiver, la série WandaVision devrait ouvrir les festivités en 2021, suivie par Doctor Strange 2 puis Spider-Man : No Way Home. Dans la nôtre, WandaVision est arrivée avant Falcon, et surtout, Spider-Man est revenu avant Doctor Strange. De quoi légèrement forcer une réécriture des histoires - ou confirmer que tout ceci est finalement un détail dans le grand organigramme Marvel.

Pour passer après le succès monstrueux de l'homme-araignée (1,8 milliard au box-office), le sorcier a donc sorti l'artillerie lourde : un renfort du côté des Avengers (Wanda alias Scarlet Witch), une nouvelle héroïne (America Chavez alias Miss America), un réalisateur culte aux manettes (Sam Raimi, le maître derrière Evil Dead et la trilogie Spider-Man), et surtout le fameux Multivers (teasé dans Far From Home et mis en scène dans No Way Home).

Que vaut finalement ce Doctor Strange 2 mené par Benedict Cumberbatch, Elizabeth Olsen, Xochitl Gomez et Rachel McAdams ? Est-il à la hauteur de Sam Raimi ?

Spider-Man, Evil Dead, Jusqu'en enfer... Sam Raimi a t-il déjà fait un mauvais film ?

ATTENTION SPOILERS

 

 

LE MEILLEUR de doctor strange 2

the marvelous opening

Outre les deux ouvertures des films Les Gardiens de la Galaxie, avec l'entrée en scène de Star Lord pour le premier et le combat musical dans le deuxième, celle de Iron Man avec son convoi explosif et celle de Doctor Strange avec la poursuite entre l'Ancien et le méchant Kaecilius, les films Marvel n'ont jamais spécialement marqué avec leurs premières minutes. Heureusement, le nouveau-né du MCU va pouvoir se rajouter à cette (toute) petite liste grâce à un démarrage excitant et rentre dedans.

C'est bien simple, en 20 minutes chronomètre en main, Doctor Strange 2 place la plupart de ses pions et des enjeux qui vont parcourir tout le film. Dès les premières secondes, le film nous plonge dans une scène d'action au coeur d'un univers étrange (on comprendra où l'on était plus tard dans le film) où un Doctor Strange combat un démon aux côtés d'une jeune héroïne : America Chavez. C'est mystérieux, déjà plein de petites touches horrifiques (avec ce monstre) et ça amène immédiatement les thématiques du double, de rédemption, de la frontière fine entre le Bien et le Mal et évidemment des portails temporels.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photoL'action démarre vite et bien

 

En basculant dans son portail, America Chavez débarque sur la Terre de nos héros habituels et rencontre le Doctor Strange qu'on connaît. L'affrontement face à Gargantos est un peu mou, mais encore une fois, il permet de réunir les personnages, de les faire se rencontrer rapidement et de poser les bases narratives du film. Strange débarque donc chez Wanda (là où elle s'est recluse depuis le final de WandaVision) pour en faire son alliée, et judicieusement, le scénario dévoile les véritables desseins de la Sorcière Rouge. Non elle ne sera pas une alliée, mais bien l'antagoniste du récit.

Bref, sans mettre quinze ans à se contextualiser, le film est lancé et s'offre presque une bataille digne d'un climax dans son premier acte avec l'affrontement des membres du sanctuaire de Kamar-Taj face à Wanda. Évidemment, ce n'est pas forcément incroyable, mais il y a du rythme, des enjeux pleinement installés et de l'action menée honnêtement. Ça faisait longtemps qu'on n’était pas rentré dans un film Marvel aussi vite, aussi bien.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Benedict CumberbatchDéjà l'heure d'affronter une Sorcière surpuissante

 

L'ARC tragique de WANDA

Avant de devenir l'ennemie la plus implacable du Multivers - bien plus que Dormammu, plus vilain à cause du CGI qu'autre chose -, Wanda a été introduite comme l'ennemie des Avengers dans L'Ère d'Ultron, qui lui prêtait déjà une solide origin story de méchante à base de parents morts et de radicalisation terroriste. Et si le film de Joss Whedon a été assez cruel pour faire mourir son frère jumeau, mais assez bon pour lui permettre sa rédemption, le MCU s'est par la suite montré plus sadique envers elle que n'importe quel autre personnage de son catalogue.

La perte de Vision dans Infinity War, qu'elle a été obligée de tuer de ses propres mains avant qu'il ressuscite pour mourir à nouveau sous ses yeux, a été un autre point de rupture. La série WandaVision, au-delà de révéler sa véritable identité, a surtout permis à Wanda de faire le deuil de son cher et "tendre" dans un dernier acte touchant et sensible. Mais ce final a aussi et surtout été l'occasion de lui infliger un ultime stigmate : la perte de ses deux enfants.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Elizabeth OlsenLe véritable coeur du film

 

Tout l'enjeu de Doctor Strange 2 était donc de les retrouver pour boucler son arc narratif, au point d'accaparer toute l'attention au détriment de Strange qui se fait voler la vedette dans son propre film. Et mettre à l'écran quatre versions différentes du super-héros ne lui donne pas plus d'envergure ou d'intérêt dans le scénario. Les motivations de la sorcière, contrairement à celles plus nébuleuses de Strange, sont assez claires et réalistes, car elle agit comme n'importe quelle mère endeuillée qui posséderait des super-pouvoirs capables de les ramener. C'est aussi dans cette logique qu'elle finit par se sacrifier pour eux, même si le film reste ambigu quant à son sort (sans mauvais jeu de mots).

L'histoire de Wanda, au-delà d'être la mieux gérée narrativement, est une pure tragédie, si bien qu'elle porte toute la charge et les enjeux émotionnels qui ont été arrachés au Sorcier, dont le parcours sentimental s'avère inerte, ou paresseusement calqué sur le premier volet. À tel point que pour essayer de gagner le concours d'apitoiement, les scénaristes se sont sentis obligés de lui déterrer une petite soeur morte sortie de nulle part pour fissurer un peu plus le super-héros, mais en vain. À tous les niveaux, Wanda reste le personnage le plus intéressant, puissant et paradoxalement humain. 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Elizabeth OlsenUn des personnages les plus complexes de Marvel, et donc un des meilleurs

 

queen Elizabeth Olsen

Beaucoup de choses peuvent être reprochées à Marvel et Disney, mais pas leur choix de casting. Dès les Avengers d'origine, le studio y a toujours porté une attention particulière, jusqu'aux seconds rôles. La logique est simple : dans cet univers étendu, à peu près tout le monde peut être catapulté au premier plan, puisque les histoires évoluent en cours de route. Au gré des succès et surprises, les contrats peuvent être rallongés, et une apparition peut finalement déboucher sur une présence pendant des années.

Elizabeth Olsen en est un bon exemple. Castée fin 2013 pour apparaître dans Avengers : L'Ère d'Ultron, alors qu'elle mettait les pieds dans le secteur du blockbuster pour la première fois avec Godzilla en parallèle (avec déjà Aaron Taylor-Johnson), l'actrice avait entre les mains un possible rôle en or : Scarlet Witch, l'un des personnages les plus puissants de cet univers (en plus d'être un pont vers les X-Men, puisque elle a été la fille de Magneto un temps dans les comics, ce que Marvel ne pouvait pas afficher à l'époque pour des questions de droits).

 

Avengers : l'Ère d'Ultron : Photo Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth OlsenPassage éclair de Quicksilver

 

L'avènement de la SVoD a servi de catapulte géante au personnage et donc, à l'actrice. Difficile d'imaginer que Marvel aurait lancé un film autour de Wanda et Vision, mais grâce à Disney+ et cet effort de remplissage, WandaVision est née. Un écrin en or pour Elizabeth Olsen, qui avait 9 épisodes pour enfin creuser ce personnage, à un moment charnière de son histoire.

Doctor Strange 2 étant la continuation directe de WandaVision, où elle était formidable, l'actrice avait un boulevard. Et Sam Raimi et le scénariste Michael Waldon (Rick et Morty, Loki) en avaient visiblement conscience, puisque le film aurait pu s'appeler Scarlet Witch in the Multiverse of Madness. C'est elle qui déclenche et referme le chaos, qui fait vibrer les corps et les cœurs, et qui fait trembler les murs de toutes les réalités.

Régulièrement, la caméra de Sam Raimi s'attarde sur son visage, pour capter les tremblements humains derrière la façade surhumaine de la sorcière. Ce sont de simples et courts moments au milieu d'une tornade d'action et de péripéties, mais Elizabeth Olsen s'y accroche pour continuer (et terminer) l'arc de son personnage. De sa toute première scène dans le faux paradis terrestre où elle révèle ses plans, à la confrontation finale sous forme de miroir, en passant par les morceaux de violence où elle atomise les Illuminatis : l'actrice est un roc. Elle l'avait déjà montré dans ses quelques beaux moments dans Avengers : Infinity War, l'avait confirmé dans WandaVision, et le prouve, encore une fois.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Elizabeth OlsenEliz Dead

 

La scène de combat "musical"

Quand bien même le premier Doctor Strange s’amusait avec ses effets kaléidoscopiques inspirés par Inception, la folie originelle des comics peinait à se retranscrire dans les pouvoirs des personnages. Pourtant, le Maître des Arts mystiques a pour lui d’être uniquement dépendant de son imagination, avec laquelle Sam Raimi s’amuse beaucoup plus que Scott Derrickson. À l’image de la scie circulaire magique aperçue dans les bandes-annonces, In the Multiverse of Madness regorge d’idées réellement ludiques, d’autant plus amusantes qu’elles sortent parfois de nulle part.

C’est particulièrement le cas dans le dernier acte, où le combat entre Doctor Strange et sa version maléfique prend une tournure inattendue lorsque des partitions s’envolent autour du héros. En extirpant les notes du papier pour les transformer en projectiles, le film s’amuse à transformer l’affrontement en battle musicale façon Guitar Hero magique.

Aussi fun que décalée, la scène a le mérite d’exploiter une réelle inventivité visuelle et sonore, surtout lorsque les leitmotivs de la 5e Symphonie de Beethoven et de la Toccata de Bach s’entrechoquent dans une cacophonie totale. Il en faut peut-être peu pour être heureux, mais une telle envie dans un film du MCU, ça se souligne !

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Benedict CumberbatchO.K. Chorale

 

LE bof dans doctor strange 2

LA TOUCHE SAM RAIMI

L’annonce nous avait tous pris de court : c’est bien Sam Raimi qui a remplacé Scott Derrickson à la mise en scène, 15 ans après son dernier Spider-ManUn choix aussi salué que casse-gueule. D’une part, il reste l’un des rares cinéastes américains à savoir adapter la grammaire visuelle du comic book au grand écran. De l’autre, les ambitions de la machine Marvel, pour qui la cohérence est la clé du succès, ont déjà prouvé leur capacité à polir les styles les plus singuliers, le cas des Éternels faisant foi.

Ni produit complètement aseptisé ni blockbuster d’auteur flamboyant, Doctor Strange in the Multiverse in Madness est un peu plus complexe que ça. Raimi avait tous les outils à disposition pour s’amuser dans ce bac à sable gigantesque. Après quelques minutes de film, les pouvoirs démesurés du duo principal et le principe du long-métrage, qui ne s’encombre même plus du concept de réalité, ouvre à peu près toutes les portes du possible, au risque de pulvériser tout enjeu.

Le réalisateur de Jusqu’en Enfer aurait dû s’en donner à cœur joie, d’autant que le ridicule McGuffin (un livre qui rend littéralement méchant, rien de plus) fait forcément écho au simili-Necronomicon qui servait de prétexte au carnage des Evil Dead.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photoUn maquillage très Raimi

 

Il reste pourtant bien sage. Peu de ces scènes qui s’enchaînent à la vitesse de la lumière effleurent le génie esthétique des Spider-Man et leurs instants de bravoure ultra stylisés. Seuls subsistent… des gimmicks. Un caméo de Bruce Campbell doublé d’une référence à Evil Dead 2, un Strange Zombie qui surgit main la première de sa tombe, quelques plans débullés par-ci, quelques travellings rapides par là… Qu’on l’aime, qu’on la déteste ou qu’on l’observe avec intérêt, la formule du MCU a donc traité la créativité et la filmographie du cinéaste comme elle traite ses propres récits : en les réduisant au gimmick, au clin d’œil appuyé.

Reste tout de même l’envie évidente de réaliser une série B avec un budget de gros blockbuster, avec ce que ça implique de gros monstres, de légèreté et d’éclairs de méchanceté (qui apparemment suffisent à en faire un film d’horreur selon une presse américaine décidément très impressionnable). On s’en contentera.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photoQuelques monstres

 

le bordel MULTIVERS

Annoncé depuis Doctor Strange, puis amené progressivement dans Loki et Spider-Man : No Way Home, le concept de Multivers devait pleinement se matérialiser dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness et était attendu comme un élément qui serait au coeur de ce deuxième film au sorcier de Marvel.

Dès les premières minutes, une version différente du sorcier est introduite aux côtés d'America Chavez pour faire un rappel avec les "variants" de l'épisode 4 de Loki et rapidement introduire les bases. Le passage entre les différentes dimensions est directement intégré au récit à travers les pouvoirs de la jeune héroïne et de Wanda et s'illustre visuellement au détour d'une scène où les deux personnages et les décors changent de forme et de texture.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Photo Benedict CumberbatchC'est carré

 

Cependant, passée cette séquence hallucinante et malheureusement beaucoup trop courte, le Multivers se retrouve souvent exploité comme un simple ressort narratif et le duo n'évolue finalement que dans deux autres dimensions avec des paysages peu exaltants ou des décors d'intérieur génériques que plus personne ne veut voir : une d'inspiration futuriste, avec un New York verdoyant et le labo de Christine Palmer au design aussi lisse et classique que les couloirs que le Doctor Strange parcourt pour rejoindre la triste salle des Illuminatis; et une autre plongée dans un chaos numérique, dans laquelle le sorcier rencontre une autre version de lui-même dans les ruines obscures du Sanctum Sanctorum.

Wanda, de son côté, s'installe dans le Mont Wundagore un peu plus inspiré avec son Darkhold pour entreprendre ses propres voyages multiversels et poursuivre le Doctor Strange et America Chavez à travers les Wanda d'autres réalités. Et là encore, l'action se déroule dans une maison de banlieue, un temple de Kamar-Taj, des couloirs souterrains, mais jamais dans des endroits aussi renversants ou fascinants que la dimension animée montrée brièvement durant le premier acte ou que la Dimension Noire et les autres mondes sombres et colorés révélés par l'Ancien dans le premier film.

 

Doctor Strange : photoPas si "vaste" le multivers finalement

 

AMERICA CHAVEZ

Voilà un personnage qu'on attendait un peu (beaucoup) dans ce Doctor Strange in the Multiverse of Madness : America Chavez. Nouvelle recrue de l'univers capable de voyager entre les univers grâce à son pouvoir super-héroïque, elle avait tous les atouts pour devenir la superstar du film. Le film a d'ailleurs la bonne idée d'en faire l'élément déclencheur du récit.

Elle est au coeur de l'ouverture mystérieuse et dynamique du film et c'est elle qui raconte rapidement le bordel en arrivance à Doctor Strange. Très vite, on se doute que ses pouvoirs auront un rôle majeur dans le succès ou l'échec de la mission de Doctor Strange et forcément on se dit qu'elle va nous ouvrir les portes d'une multitude d'univers passionnants. Pourtant, après avoir été présentée en personnage déclencheur du récit, America Chavez se transforme en personnage suiveur pour carrément devenir un simple personnage au service du scénario au fil du film.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Photo Xochitl Gomez, Benedict Wong, Benedict CumberbatchJusque là on y croyait fort

 

Son pouvoir de portail temporel est excitant ? Le film ne s'en servira que lorsqu'il en aura véritablement besoin. Elle ne sait pas comment utiliser son pouvoir ? Pas de souci, le scénario se chargera de le déclencher à son bon vouloir et de trouver une excuse bidon sur la confiance en soi pour mieux caractériser le personnage. Comment mettre en place son background ? Un gadget futuriste permettant de revoir son meilleur souvenir s'en chargera... en affichant son pire souvenir (quid de cette idée à la con ?).

Sans gêne, le scénario nous assène même un dialogue où Doctor Strange affirme à la jeune ado qu'au fond d'elle, elle sait comment se servir de ses pouvoirs puisque sinon elle ne serait pas toujours arrivée au bon endroit au bon moment. Bref, la preuve évidente que les scénaristes ont voulu se faciliter la tâche et simplifier les voyages des personnages sans trop réfléchir sur le pourquoi du comment.

En tout cas, c'est dommage car America Chavez jouit indiscutablement d'une vraie dynamique, d'un éminent pouvoir aux possibilités multiples et d'une actrice solide. Parce que si le personnage déçoit un peu, on peut en revanche affirmer que Xochitl Gomez fait un job remarquable pour transcender la (pauvre) intrigue émotionnelle autour de son personnage en plus de lui donner une énergie contagieuse.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Photo Xochitl GomezQuand tu cours après le super personnage que tu aurais pu être

 

LES ILLUMINATI

C'était l'un des éléments les plus excitants teasé dans la première bande-annonce : quels personnages de l'univers Marvel formeront l'équipe des Illuminatis dans Doctor Strange 2 ? Avec les images, on pouvait quasiment s'assurer de la présence d'un personnage éminent : le Professeur Xavier. De quoi lancer de multiples rumeurs sur les présences possibles de Tom Cruise en Iron Man, Hugh Jackman en Wolverine ou encore Balder le Brave. Et si les ultimes spots TV ont pas mal gâché la surprise finale (et détruit quelques espoirs de fans), découvrir l'identité des Illuminatis dans le film est un énorme plaisir.

Qu'il s'agisse de clins d'oeil au MCU avec Captain Carter (What If...?), Mordo (Doctor Strange) et Maria Rambeau (devenue Captain Marvel dans cet univers) ; de l'hommage aux X-Men (avec un Patrick Stewart en Professeur Xavier) ; d'une blague sur l'horrible série Inhumans avec le retour du Black Bolt de Anson Mount ou d'une potentielle annonce majeure avec l'arrivée de John Krasinski en Mr Fantastic (qui s'avère finalement être un clin d'oeil pour les fans), il y a quelque chose de ludique, dans cette histoire de Multivers, à voir les versions alternatives des personnages de Marvel.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Benedict Cumberbatch"Salut moi c'est Charles"

 

Pourtant, au-delà du petit plaisir de fans et de jeu avec le Multivers, toute la séquence autour des Illuminatis se révèle peu intéressante. Au contraire, elle court-circuite peut-être même un peu le récit, s'obligeant à une divagation scénaristique amusante, mais un peu vaine au lieu de rester concentré sur son intrigue principale. La séquence apporte en plus une certaine dose d'incohérences vis-à-vis de Wanda, capable de détruire en seulement quelques minutes ces puissants Illuminatis, mais incapable de s'emparer des pouvoirs de la jeune America Chavez ou de tuer ce Doctor Strange, Wong ou même Christine durant le reste du film.

Restent toutefois quelques idées particulièrement jouissives dans ce passage chez les Illuminatis. Laisser Wanda annihiler Mr Fantastic et Black Bolt en une fraction de seconde est terriblement cynique, mais elle permet surtout de lancer une bataille entre elle et deux autres super-héroïnes. De quoi permettre enfin au MCU de livrer une scène de combat féminin d'une ampleur inédite (et bien plus naturelle que le plan "girl power" de Avengers : Endgame). Puis, ce passage offre aussi une jolie séquence plus épurée avec le Professeur Xavier, dans un affrontement psychologique un peu plus inspirée que le tout venant. 

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photoEt hop, une bonne dizaine de minutes sans Doctor Strange dans un film Doctor Strange

 

LA VIOLENCE (MAIS PAS TROP)

Dès les premières minutes du film, In the Multiverse of Madness veut bien montrer que Sam Raimi est dans la place, même si c’est de manière opportuniste. Avec son gros monstre énucléé, le réalisateur exploite les possibilités du numérique pour ranimer ses effets de style hérités d’Evil Dead.

En bref, derrière ses envies horrifiques, Doctor Strange 2 permet vraiment à son réalisateur d’éveiller quelques élans de violence bien sentis. Tout en restant PG-13, le film joue de manière amusée avec les limites de la classification, en faisant de la décomposition et de la défragmentation du corps super-héroïque un point d’ancrage.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Photo Elizabeth OlsenAttention, super-héroïne méchante

 

Bien sûr, dans le domaine, difficile de ne pas s’attarder sur le massacre des Illuminatis par une Wanda déchaînée, au point où on en viendrait à se demander si certains reshoots du long-métrage n’ont pas été pensés pour cette séquence, qui semble piocher dans la cruauté de la série Invincible.

Néanmoins, on pourrait reprocher à Doctor Strange 2 de ne jamais aller au bout de cette logique, qui épargne toujours ses personnages centraux. Scarlet Witch se contente de courir après les protagonistes, et peine à avoir un impact réel sur des héros dont la mort aurait pu être un moteur émotionnel fort (en particulier Christine et Wong, étonnamment increvables).

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo"Je te survivrai"

 

Les scènes d'ACTION

C’est probablement le reproche qu’on adresse le plus aux productions Marvel : obnubilés par la performance d’une écurie qui doit quand même sortir plusieurs blockbusters budgétés à quelques centaines de millions d’euros par an, elles sont forcées de travailler avec les mêmes collaborateurs et de largement reposer sur la sous-traitance. Ce sont les scènes d’action qui en pâtissent le plus : souvent emballées par une seconde équipe rompue à l’exercice, elles souffrent en règle générale d’un certain manque d’inventivité.

Et ce second Doctor Strange risque bien de servir de cas d’école. C’est simple : le style de Sam Raimi étant instantanément reconnaissable, même en sous-régime, on est à deux doigts de repérer en temps réel les changements d’équipe et les séquences dont il ne s’est pas occupé. Difficile de croire par exemple qu’il se soit vraiment impliqué dans la scène de la baston chez les Illuminatis entre Strange et Karl Mordo, a priori motivée par une idée intéressante (ils se passent les menottes), mais extrêmement insipide.

En règle générale, dès que les empoignades nécessitent un minimum de chorégraphies, elles déçoivent. Mais là n’est pas l’intérêt de ce trip psychédélique : dès que les monstres sont de sortie ou qu’un concept tiré du Multivers se retrouve au cœur des enjeux, Raimi s’investit un peu plus. La bataille inaugurale contre le monstre a le mérite de la générosité (et de la gloumoute), malgré des effets spéciaux une fois de plus aléatoires, et la scène de combat musicale justifiait à elle seule une partie dans ce dossier. Bancal, c’est le mot.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photoA plus dans le bus

 

ÉTRANGE HUMOUR

La gestion de l'humour a toujours été un sujet clivant pour les spectateurs ou fans du MCU. Si personne ne remet sérieusement en cause l'efficacité avec laquelle les armadas d'auteurs oeuvrant pour ce qu'on appelait jadis "la Maison des Idées", savent persiller leurs récits de vannes et autres gags, c'est la nature même de leur usage qui en aura agacé plus d'un. En effet, dans quantité de productions Disney, l'humour aura servi de paratonnerre, et plus généralement, de levier parfois grossier permettant de dédramatiser les enjeux, s'attirer la complicité du spectateur à peu de frais, voire au détriment des personnages.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Benedict Cumberbatch, Benedict Wong"Je ne veux voir personne tirer le doigt de Wanda, c'est bien clair ?"

 

Qu'en est-il de l'usage des blagounettes dans le second film solo consacré au Doctor Strange ? Certes, on trouve encore quantité de saillies prétendument drolatiques dont on ne comprend pas bien ce qu'elles font là, quand elles ne pourrissent pas les personnages, à l'image de ce pauvre Wong, une nouvelle fois sacrifié sur l'autel du cool. On aurait pu espérer que son nouveau rôle de Sorcier Suprême l'extrait de l'ornière du rôle de bouffon embarrassant. Il n'en sera rien.

En revanche, ce bon Strange est autrement mieux traité en matière de plaisanterie. Non seulement ses passages humoristiques collent diablement bien avec sa personnalité arrogante, mais ils sont perpétuellement teintés par la tonalité de la séquence, ses enjeux, soulignant la gravité, la tension qu'elles impriment chez le héros. Enfin, le long-métrage, puisqu'il se plaît à citer quantité de classiques horrifiques, a pour lui la cohérence de ne pas - trop - caviarder les séquences ténébreuses de blagues en tout sens.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Photo Benedict WongQuand le scénariste rate une blague

 

Le pire de doctor strange 2

WHEN YOU'RE (evil) STRANGE

Annoncée dès les premières bandes-annonces du blockbuster, la présence d'un "Evil Strange" était une des promesses les plus excitantes de Doctor Strange 2. Une de celles qui ouvraient le plus de portes, de possibles, d'interrogations et d'éventuels rebondissements quant à l'avenir du personnage au sein du MCU. De plus, le sorcier ricanant avait été particulièrement apprécié dans l'inégale série What If...?, où il avait fait une glaçante apparition. Mais oubliez tous vos espoirs, non seulement son itération dans le film de Raimi n'a pas le plus petit rapport avec sa première apparition, mais cet antagoniste ponctuel s'avère d'une pauvreté dans tous les domaines, qui fait peur à voir.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Benedict CumberbatchMultiverse of rictus

 

Alors que le protagoniste se voit signifier depuis son aventure initiale combien son hubris menace toujours de rompre en lui l'harmonie, jusqu'à menacer ses proches, le confronter à une version de lui-même corrompue par ses propres ambitions avait du sens. Malheureusement, cet affrontement, s'il est l'occasion de la seule scène d'action aboutie du film, se fait au détriment de toute forme de rigueur d'écriture. Evil Strange a bien du mal à faire comprendre ce qui le motive (l'échec ? La folie ? La perspective de retrouver Christine ?).

Pire... ce face à face ne sert à rien. On le verra, il entame encore un peu s'il en était besoin la solidité du concept de Multivers, nous offre quelques-uns des dialogues les plus poseurs et statiques du film - ce qui n'est pas peu dire -, les palabres en question s'éternisant au détriment de l'exploration d'un décor fascinant. On aurait voulu découvrir plus avant cette vision d'un New York éparpillé, pulvérisé par "Incursion". Mais non, il faudra regarder deux cabotins échanger d'interminables tirades dans un énième décor grisâtre, sans qu'émerge le plus petit enjeu narratif.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Rachel McAdams, Benedict Cumberbatch, Xochitl GomezUn rôle de second plan

 

CHRISTINE (NOT THE QUEEN)

Rarement personnage féminin aura été traité avec autant de grossièreté et de mépris au sein du MCU, même en tenant compte des premières apparitions de Scarlett Johansson. Passons sur notre héros, assez stupidement caractérisé pour qu'il vienne interrompre les noces d'un amour perdu pour lui lâcher un simulacre de "si tu reviens j'annule tout", qui devrait suffire à le rendre simultanément pathétique et odieux, pour nous concentrer sur l'incapacité du scénario à donner chair à Christine.

Une plantade d'autant plus regrettable qu'il s'agit du personnage le plus important du film, en cela qu'il est le centre névralgique de tous les conflits du héros. Cette logique est déjà un problème en soi, en cela qu'elle vient ajouter le film à la pile des milliers qui n'envisagent leurs personnages féminins que comme des interfaces pour faire évoluer des héros masculins. Quels sont les enjeux de Christine ? Aucun, hormis ses différentes coiffures au gré des univers. Quels sont ses conflits ? Elle en est littéralement dénuée. Quel est, très littéralement, son rôle ? Veiller, très littéralement, sur le sorcier endormi.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Photo Benedict CumberbatchQuand le chasseur français refuse de publier ta petite annonce

 

À ce titre, adressons-lui toute notre compassion, tant la protagoniste comme son interprète ont dû souffrir de se voir asséner la réplique la plus cosmiquement stupide du film, quand Strange confesse à la femme qu'il aime que s'ils n'ont pas réussi à vivre une histoire à hauteur de leurs sentiments, c'est parce qu'il a peur de l'engagement. "It's because I am afraid" glapit-il devant son mouchoir humain éploré. Comment ne pas se désoler de voir ce grand dadais de plus de quarante ans traiter de la sorte une femme dont il nous assène depuis le début de son épopée transdimensionnelle qu'elle est la clé de voûte de son parcours émotionnel ?

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Photo Rachel McAdamsToujours bien choisir sa photo de profil Tinder

 

MULTIVERS DE TERRE

Nous n'en sommes plus à la première incursion du Multivers dans le MCU de Disney, tant s'en faut. Mais désormais, il devient urgent que cet univers étendu établisse des règles et une forme de continuité dramaturgique. Tout d'abord, il devient agaçant de voir comme les règles de cohérence de base sont purement ignorées. Tantôt les évènements matriciels sont similaires d'un monde à l'autre, tantôt pas. Pourquoi la soeur de Strange subit-elle toujours le même sort, quand Strange lui suit des chemins extrêmement différents d'un monde à l'autre ?

Plus embêtant encore, jusqu'à présent Marvel sème des graines de chaos monstrueuses dès qu'il est question des différents pans du Multivers... avant de les abandonner purement et simplement. Comment les scénaristes vont-ils nous faire nous attacher à des personnages dont chaque film nous assène que rien de ce qu'il leur arrive n'a la moindre importance, puisqu'il existe une infinité de mondes et donc de situations plus ou moins analogues ?

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photoLe cadavre de la cohérence

 

Pire, pourquoi personne ne s'inquiète de croiser ou d'influencer le destin de personnages surpuissants ? Pourquoi pas un seul de nos héros ne se soucie des Wanda que visite Scarlett Witch ? Elle serait une des menaces les plus terribles que la Terre a portée, et personne ne se soucie du fait que ses doubles viennent ainsi l'éprouver, de dimension en dimension ? 

La raison en est toute simple. Il est encore impossible aujourd'hui de distinguer une quelconque ligne narrative issue du fatras du Multivers, dont la seule raison d'être à l'heure actuelle est de placer des caméos, tels ceux des Illuminatis, ou de donner carte blanche à des auteurs qui peuvent ainsi s'affranchir des règles premières... de la cohérence.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Benedict CumberbatchUn multivers pour dans les ténèbres, les lier

 

La Musique déjà oubliée

Inutile de revenir sur les précédentes collaborations entre Sam Raimi et Danny Elfman, jalonnant la période faste du compositeur. Malheureusement, Doctor Strange in the Multiverse of Madness est sans doute le plus faible de leurs efforts communs, et ce pour plusieurs raisons.

Premièrement, il devient clair que le génial protégé de Tim Burton est moins inspiré par les super-héros modernes que par les super-héros des années 1990 et 2000, la faute – on présume – aux impératifs des studios, qui l’amènent à collaborer avec Brian Tyler sur Avengers : L'Ère d'Ultron ou à recoudre les plaies des accidents industriels comme Justice League.

Deuxièmement, le gigantesque bordel que constitue le film, qui enchaîne caméos prestigieux, balades interdimensionnelles et relents horrifiques, n’a pas dû être simple à mettre en musique, quand bien même il était maitre de la rupture de ton par le passé.

Enfin, il doit composer avec l’héritage d’une des meilleures bandes originales du MCU : celle du Doctor Strange de Michael Giacchino, aussi originale qu’exaltante. Il reprend ici et là certains de ses motifs, mais ne parvient jamais vraiment à les dompter. Dépourvu de thèmes mémorables ou de grands instants, exception faite de la fameuse scène de baston musicale, parfois alourdi par des tics hollywoodiens irritants, son score reste très accessoire. Et c’est l’une des plus grandes déceptions du film.

 

 

LE COSPLAY POST-GÉNÉRIQUE

Cela fait bien longtemps désormais que les scènes post-génériques sont industrialisées chez Marvel. Et pour cause, elles ne peuvent plus guère surprendre le spectateur, ce dernier ayant désormais l'habitude d'en voir un peu partout. La concurrence hollywoodienne a si largement pompé ce qui était initialement la marque du MCU, que certains blockbusters n'en disposant pas (ou feignant de), promeuve ce geste comme s'il s'agissait d'un choix artistique fort.

Quant au MCU, ayant essoré une partie de son catalogue et n'ayant - pour le moment - rien d'aussi massif ou révolutionnaire que la réunion des Avengers à nous promettre, l'univers semble désormais assumer de torcher n'importe comment ces petites surprises. Inutile de s'attarder sur la saynète qui conclut le générique final, pensée comme un clin d'oeil complice à une part des fans du réalisateur Sam Raimi. Simple, concise, si elle ne révèle rien, elle suit néanmoins une mission qu'elle remplit.

 

Doctor Strange in the Multiverse of Madness : photo, Benedict Cumberbatch"Le premier qui parle de mon costume..."

 

En revanche, un peu plus tôt durant le défilement des crédits, nous pouvons voir Strange faire la rencontre d'un personnage inédit, qui lui promet de nouvelles aventures palpitantes. Ou pas. Celle qui apparaît dans la rue pour s'introduire à nous, sans une once de mise en scène, sans un semblant de caractérisation, pas même un soupçon de point de vue et encore moins une appréhension de la photographie n'est autre que Clea. Soit nulle autre que la nièce de Dormammu, méchant de Doctor Strange. Défait dans le précédent film, il fut dans les comics victime de la rébellion de sa protégée, laquelle devait s'empresser d'échanger des fluides avec le Sorcier Suprême.

 

The Orville : Photo Charlize TheronSon costume dans Orville était mieux

 

Le tout nous apparaît à la faveur d'une poignée de plans hideux, qu'espère habiter la malheureuse Charlize Theron, dont personne ne s'est inquiété que la costumière soit décédée depuis plusieurs mois et la maquilleuse remplacée par sa nièce de 8 ans. Rien ne va dans cet enchaînement de plans génériques en diable, dont on ne distingue aucun enjeu ou promesse. L'exercice a pour but de nous faire miroiter quelque chose. À part une rupture d'anévrisme, on se demande bien ce qui nous attend.

Tout savoir sur Doctor Strange in the Multiverse of Madness

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commentaires
Grey Gargoyle
28/10/2023 à 00:21

Hello,
l'histoire qui est racontée dans Multiverse of Madness est plus que mauvaise. Elle est merdique même, du début jusqu'à la fin. Quel que soit par ailleurs le grand talent de mise en scène de Sam Raimi, en tant que réalisateur, il a adossé son nom à ce film.
Bien cordialement

Faurefrc
15/06/2023 à 00:28

Étrangement je n’ai jamais été « fan » de Raimi… même si j’apprécie qq’uns de ses films.
Je trouve par exemple le boulot de Burton et de Nolan sur Batman bien plus intéressant et impertinents que les expérimentations de Samy sur Spidey. question de goût ou de génération peut-être ?

Je regrette même que l’homme araignée, qui est loin d’être mon super slop préféré, n’ait pas été adapté par Cameron ou Fincher comme cela ait été envisagé.

Bref, sa trilogie sur Spidey est sympa, mais de là à crier au chef d’œuvre, faut pas pousser Lamy ou tante May dans les orties

AidenR
15/06/2023 à 00:04

Si je suis d'accord avec le fait qu'Elizabeth Olsen donne tout ce qu'elle a dans sa performance, je reste sur le fait que je méprise son arc narratif de toutes mes forces. C'est simple, je n'avale pas une seconde qu'un personnage qui a contribué à sauver le monde il y a quelques films puisse se transformer en tueuse en série sans aucun compas moral. Je n'arrête pas de penser à la scène dans Age of Ultron quand Hawkeye lui fait un pep talk alors qu'elle est traumatisée par ses erreurs et quand il lui fait la même chose dans Civil War à cause des morts qu'elle a causées en Afrique. Là je me dis, le personnage connait la culpabilité, tandis que dans ce film, je ne trouve aucune cohérence narrative sur sa psyché, surtout après WandaVision. Peut-être que je suis trop idéaliste. Est-ce que quelqu'un de la rédaction est du même avis ?

Loozap
14/06/2023 à 23:58

Je dirai la meilleure serie de tous les temps

Xyryan
23/01/2023 à 23:33

Décevant. Très même

Fliflu
14/01/2023 à 11:00

Ça se regarde...c est l'essentiel mais pas prometeur.belle analyse merci

an idiot
14/01/2023 à 04:39

j'ai adoré ce film.Le meilleur Marvel de la phase 4

Jojo le zarb
09/07/2022 à 03:45

@Marvelzombi :

Hyperviolent?? Beaucoup trop gore?? Et puis quoi encore la barre de rires! Je crois que tu confonds marvel et disney. Marvel c'est souvent violent (voir les comics. Par exemple lis "the punisher" et regardes la série marvel-netflix au passage, tu m'en diras des nouvelles). Disney a complètement aseptisé les marvel.

Si pour toi ce dr Strange est trop violent et gore, il ne te reste plus qu'à te tourner vers du dessin animé disney. Tu en as des très bons comme la petite sirène ou Aladin. Le roi lion aussi mais il y a des scènes un peu dures qui pourraient heurter ta sensibilité...

Ben Lumberback
29/05/2022 à 10:58

Manque de nouveaux personnages tous simplement.

Marvelzombi
08/05/2022 à 11:50

Film ultra décevant, hyper violent pour un marvel. Les costumes des illuminati sont ridicules, leur passage n'apporte strictement rien alors que ça aurait du être central, leur mort alors que ce sont les persos les plus puissants de l'univers Marvel est ridicule et beaucoup trop gore
C'est un vrai naufrage, Sam raini a voulu faire son evil dead version gros budget
Pire ce film ne peut se comprendre qu'après avoir vu la série Wanda vision
Marvel est en train de tuer le filon
À fuir

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