Le Masque du démon : le faux premier film et vrai premier chef-d'œuvre de Mario Bava

Mathieu Jaborska | 4 mai 2022 - MAJ : 06/05/2022 14:58
Mathieu Jaborska | 4 mai 2022 - MAJ : 06/05/2022 14:58

En 1960, Mario Bava passe officiellement à la réalisation avec Le Masque du démon. Une première consécration ? Pas exactement.

Idolâtré par Tim Burton, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Richard Donner et à peu près tout le gratin du cinéma hollywoodien, Mario Bava a réalisé quelques-uns des plus grands films d'exploitation italiens, comme La Planète des Vampires, Six Femmes pour l'assassin, Le Corps et le fouet, La Baie sanglante ou encore Danger ! Diabolik. Son premier chef-d'oeuvre est aussi son premier long-métrage de fiction en tant que metteur en scène : Le Masque du démon, édité récemment en Blu-ray chez Sidonis.

Toutefois, il n'en a pas instantanément fait un grand auteur démiurge, et ce pour de multiples raisons. Son cas est aussi particulier que celui de son réalisateur, modeste artiste dont le parcours symboliserait presque l'industrie au coeur de laquelle il travaillait.

 

Le Masque du démon : photo, Barbara SteeleSamedi soir chez Ecran Large

 

Carrières sans frontières

Officiellement, Le Masque du démon est le premier long-métrage de fiction de Mario Bava. Dans cette perspective, son impressionnante facture technique défie l'entendement. Officieusement, pourtant, le cinéaste avait en 1960 déjà plus de 20 ans de carrière derrière lui, une expérience considérable et une réputation à toute épreuve. 

Fils d'un sculpteur, celui qui se destinait à une carrière de peintre avant ses 20 ans officie vite en tant que chef opérateur (quoi de plus logique ?). Dès 1939, il collabore avec Rossellini. Sa carrière accompagne le développement de l'industrie du cinéma local, dans l'ombre des comédiens et des cinéastes, alors considérés comme de simples exécutants. Il apprend à être multitâche : il s'empare parfois de la caméra, concocte quelques effets spéciaux, avant de passer à la réalisation sur des documentaires... puis sur les films des autres.

 

Les Vampires : photoLes Vampires et déjà de beaux décors

 

Il aurait ainsi sauvé à deux reprises des films de Riccardo Freda, stakhanoviste de la pellicule contraint de ne pas mener ses projets à terme. Bava serait derrière les sorties de Caltiki, le monstre immortel (abandonné pour des raisons de santé) et Les Vampires, pensé dans le sillage du succès des productions Hammer et considéré comme le vrai premier film d'horreur gothique italien. Sur le second, suite à de violences querelles entre Freda et la production, il assure les deux derniers jours de tournage et se charge des effets spéciaux de vieillissement.

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