Public Enemies : et si le dernier grand film de Johnny Depp était son testament ?
Sous-estimé et incompris, Public Enemies n'est pas qu'un grand film signé Michael Mann, c'est peut-être le testament caché de Johnny Depp.
C'est peu dire qu'affirmer que Michael Mann aura été un réalisateur ponctuellement adulé, mais fréquemment incompris. La cultissime série Deux flics à Miami, le cosmiquement classe Collatéral et le classique instantané Heat lui servent toujours de prestigieuse carte de visite, mais ces trois coups d'éclat demeurent un trio d'arbres dissimulant mal une dense forêt de projets incompris.
Mann, c'est aussi la production puis la sortie infernale de La Forteresse noire, l'effacement, des années durant, du Lecter de son Sixième Sens au profit de son incarnation du Silence des agneaux, l'indifférence polie des spectateurs face aux colossaux Révélations, puis Ali et enfin le divorce consommé avec le public et une bonne partie de la critique à partir de Miami Vice, jusqu'au four de Hacker, dont on redoutait qu'il l'éloigne définitivement du grand écran, jusqu'à la toute fraîche annonce de la mise en chantier de son fantasmatique Enzo Ferrari. Et au milieu de ce chaos brille un joyau d'un noir particulier.
Il s'agit bien sûr de Public Enemies, épitaphe à la gloire d'un Hollywood révolu, et testament malicieux d'une star alors au sommet de sa gloire, entrevoyant peut-être sa chute irrémédiable.
Fais-toi mal Johnny-Johnny
DILLINGER ESCAPE PLAN
Les bandits de grand chemin que l'Histoire consacre sont rares. Ceux qui deviennent des mythes de leur vivant le sont plus encore. Figures de transgression, de rébellion, tantôt icônes libertaires tantôt symboles de luttes sociales... La figure tutélaire de Robin des Bois plane sur les plus illustres d'entre eux. Ce fut le cas de Cartouche, auquel nous avons récemment consacré une analyse, qui n'est pas sans lien avec le comédien qui nous intéresse aujourd'hui, mais aussi, et sans doute plus encore, de John Dillinger
La ravageuse icône américaine du début du XXe siècle fut pour ainsi dire la dernière de sa lignée, son parcours, mais aussi sa mort augurant des mutations profondes à l'oeuvre au sein de la société américaine, mais aussi de ses structures institutionnelles. Le gangster détient un palmarès impressionnant. Accompagné de complices récurrents, il braqua pas moins de 24 banques à travers les États-Unis, 4 commissariats et parvint à s'évader deux fois de prison, avant d'être abattu à Chicago en 1934, au sortir d'un cinéma. Le gangster et ses compagnons d'armes firent les gros titres, de la presse à scandale comme des news magazine ou des publications les plus prestigieuses.
Et ne repassez pas par la case départ
Malgré les bains de sang accompagnant régulièrement ses exactions, l'homme bénéficiait d'une aura positive, d'homme du peuple pourfendant les puissants et dérobant aux riches des sommes injustement perçues. Une image renforcée par l'époque, celle de la Grande Dépression, où l'appauvrissement de la population ne pouvait qu'en faire une figure de rebelle éminemment populaire, doublée d'une réputation d'impénitent séducteur. Et si selon toute vraisemblance, Johnny Depp n'a pas pour habitude de fourrer les représentants de l'ordre de salves de plomb, il est parfaitement logique que Michael Mann lui ait proposé ce rôle "bigger than life".
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26/04/2022 à 11:24
Le sujet est intéressant mais la mise en scène donne envie de vomir .
25/04/2022 à 16:33
Assurément dans mon top 3 de Mann, avec Miami Vice et The Insider.
25/04/2022 à 08:45
Je préfère de loin "Dillinger", la version de John Milius avec Warren Oates et Ben Johnson du début des années 70. Un film assurément à voir, revoir et redécouvrir...
24/04/2022 à 22:15
@Rayan
Comme d'habitude Rayan, vous avez rêvé tout court, puisqu'on à récemment consacré un dossier spécifiquement au Dernier des Mohicans.
https://www.ecranlarge.com/films/dossier/1387916-le-dernier-des-mohicans-avant-heat-et-miami-vice-le-grand-film-de-michael-mann
Encore raté !
24/04/2022 à 16:08
Pour les amoureux de Mann, je vous conseille le superbe bouquin de Jean-Baptiste Thoret "Mirages du contemporain". J'en suis au chapitre 4 "Les professionnels" et c'est vraiment passionnant.
24/04/2022 à 16:03
Parler de Mann et ne pas mettre Le dernier des Mohicans... vous l'avez rêvé EL l'a fait
24/04/2022 à 15:36
Euh, accessoirement Michael Mann c' est aussi le sublissime et inégalé LE DERNIER DES MOHICANS ...
24/04/2022 à 13:15
pareil, et les séquences de gunfight, comme souvent chez mann, sont sublimes, l'ouverture du film, avec bale chassant dans le verger, est aussi excellente!
24/04/2022 à 10:49
Un beau film en effet, un peu mésestimé dans la carrière de Mann.
J'aime bien les premières séquences et particulièrement la dernière partie:
l'affrontement nocturne dans la forêt, la visite incognito chez les flics puis la séance de cinéma où Dillinger semble pressentir son funeste destin, l'exécution dans la rue et enfin l'épilogue entre Marion Cotillard et Stephen Lang...des moments forts, intenses, émouvants, typiquement manniens...superbe.