Scanners : pourquoi c'est le film de super-héros dérangé de Cronenberg

JL Techer | 17 février 2022 - MAJ : 17/02/2022 15:19
JL Techer | 17 février 2022 - MAJ : 17/02/2022 15:19

Film charnière dans la carrière de Cronenberg, Scanners a été son premier grand succès public. Mais si, en fait, il était surtout son film de super-héros ? 

"Il y a 4 milliards de personnes sur Terre. 237 sont des scanners, ils ont les pouvoirs les plus terrifiants jamais créés. Et ils sont en train de gagner."  Un texte aux consonances à la fois prophétiques et apocalyptiques, qui se trouve sur les affiches américaines du film Scanners, réalisé par David Cronenberg en 1981. Un pitch qui aurait très bien pu être celui d'un film dédié aux X-Men

Premier grand succès public de Cronenberg, Scanners est à la croisée des chemins du film d'horreur et de la science-fiction. Avec son histoire d'êtres mutants capables de s'introduire dans le cerveau d'autrui, et plus si affinités, le film conserve les thématiques chères à l'auteur : mutations, étrangeté, l'homme-monstre, dualité corps-esprit... Pour concilier ses obsessions récurrentes avec des atours capables de séduire les spectateurs, le réalisateur canadien a adopté les codes du super-héros.

 

Scanners : photoDuel mental

 

Le super héros sans les collants

Réalisateur exigeant et provocateur au cinéma sans compromis, David Cronenberg impose son univers glauque et dérangeant dès ses premiers films Stereo en 1969 et Crimes of the Future l'année suivante. Un cinéma expérimental et intransigeant qui laissera pas mal de spectateurs sur le carreau, et participera à sa réputation de cinéaste extrême, dont le rapport au corps montré est quasi psychanalytique. 

Une tendance confirmée par la ligne droite de ses créations suivantes : Frissons et Rage, jusqu'au succès de Chromosome 3, qui rencontre un succès international et rapporte 5 millions de dollars. De quoi attirer les regards des producteurs d'Amérique du Nord, et penser que Cronenberg peut être un artiste bankable, malgré son crédo body-horror extrême. 

 

Scanners : photoDuel de regard entre Cronenberg et Ironside

 

Scanners connait une naissance surréaliste. Alors qu'un producteur lui demande s'il aurait une idée de film, Cronenberg répond "oui, un film avec des gens qui lisent dans les pensées". 15 jours plus tard, le réalisateur est sur un plateau de tournage, et se retrouve à écrire les scènes pour les filmer dans la foulée. Ce sera le tournage le plus difficile de sa carrière, où les scènes seront tournées et fixées les unes aux autres comme un patchwork fantastique. 

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commentaires
Patrick bateman
24/02/2022 à 15:43

Faut arrêter de nous mettre des super héros à toute les sauces.

MacReady
19/02/2022 à 11:22

J'ai vraiment du mal à comprendre cette impolitesse de réagir sur un titre (qui dit bien "film de super-héros dérangé", indiquant bien l'idée de l'article), sans même poser des questions pour aller directement à la case agressivité. En parlant de sous-culture (mais sans jugement bien sûr) : cette propension à montrer les dents, sortir les points d'exclamation et jugements à l'emporte-pièce....

Pi
19/02/2022 à 10:52

@JL Techer - Rédaction

Merci pour les précisions. Ne pouvant pas lire l'article car n'étant pas abonné, mon commentaire a été fait sur le titre.

JL Techer
18/02/2022 à 15:51

@Pi

C’est bien tout le propos de l’article : comment Cronenberg se joue des codes du superheros pour véhiculer ses propres thématiques et obsessions. Il déconstruit complètement la figure super héroïque telle qu’elle apparaissait dans les années 70/80 (et les codes n’ont pas beaucoup changé) pour les biaiser et les twister à sa façon.

Pi
18/02/2022 à 07:59

Ceci n'est pas un film de super-héros, bordel !
Il faut arrêter de voir tous les films où des gens ont des capacités hors du commun au travers du prisme de cette sous-culture - ce n'est pas un jugement de valeur - qu'est le genre super-héros.
C'est autrement mieux écrit, réalisé et interprété que ce qu'on a pu voir chez Marvel et DC ces dix dernières années.

Il faut dire que Cronenberg sait raconter une histoire et qu'à l'époque, on ne pouvait pas cacher la vacuité d'un propos derrière une tonne de cgi moches.
C'est fatiguant...

Kyle Reese
18/02/2022 à 00:13

Je viens de le découvrir (ou re découvrir j'avoue ne plus savoir) et c'était très moderne pour l'époque. Avec une grande efficacité et économie de moyen qui fait plaisir à voir quand on voit aujourd'hui la débauche d'effet pour raconter une histoire fantastique. Il y a un petit coté expérimental épuré que j'ai bien aimé, avec un travail sonore impressionnant, et c'est très prenant grâce notamment à l'excellent jeune Michael Ironside, possédé par son rôle (son meilleurs ?), avec des cheveux de surcroit. Il règne dans le film une sacrée atmosphère de paranoïa. Je n'ai pas trop vu le rapport avec les super héros pendant le film mais par contre on peut dire que The Boys avec le composant v a bien surfé sur l'idée de Cronenberg. En même temps ce thème était bien à la mode à cette époque avec d'autres expériences qui tournent mal, en littérature ou film. Charlie, Brainstorm, Au dela du réel. Sympa de revoir MC Gohan dans un rôle un peu étrange et avec une voix qui ne lui ressemble pas, étonnement elle me faisait pensé à celle d'Alan Rickman.
Un détail important, les prémices de Matrix quand le héro se connecte à l'ordinateur par son esprit via le téléphone d'une cabine téléphonique. Et dire que presque 20 ans plus tard il se plantai avec Existenz face à Matrix justement. (je n'avais pas aimé son film, mais la réalité virtuel ne l’intéressait pas finalement)
Bref content de l'avoir vu, ou revu mais ça je ne le sais plus ... besoin de défragmenter ma mémoire on dirait. Trop de film vu, trop de scan ...

Nico
17/02/2022 à 21:14

Original comme point de vue ! J ai vu ce film plusieurs fois, et le parallèle avec la notion de super héros ne m avait jamais sauté aux yeux . En tout cas j aime bcp l'idée !

Vhs videoclub
17/02/2022 à 18:56

ah, Michael Ironside une vraie tête de méchant; abonné aux rôles de mechants ou de dur à cuire,( dans "V",
la seul fois où je l'ai pas vu mechant c'est dans The machinist avec un Bale jusqu'au boutiste ou dans Star ship troopers de Verhoeven, mais il est super en mechant dans Total recall de Verhoeven face à Schwarzy

Kyle Reese
17/02/2022 à 18:15

J’avoue avoir été adolescent toujours un peu effrayée par l’affiche avec la tête qui explose. J’ai du voir quelques minutes du film il y a bien longtemps. Envie de m’y remettre tient !