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American History X : pourquoi il reste plus que jamais d’actualité

Par Pauline Knaff
2 janvier 2022
MAJ : 21 mai 2024
17 commentaires
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En 1999, Tony Kaye nous dépeignait une Amérique en mal de vivre, mise en scène dans American History X. Reflet de notre société nourrie par la haine. Cela fait déjà 22 ans que le film American History X est arrivé dans nos salles. Les années ont beau filer, la violence, elle, a rarement été aussi présente dans notre société, qui ne cesse d'exprimer sa haine destructrice. Raison pour laquelle le long-métrage de Tony Kaye, lui, n’a pas pris une ride. Difficile de ne pas trouver un écho dans ce film avec les récents évènements qu'a connu le monde, tel que le mandat de Trump ou la violence des forces de l'ordre face aux minorités... Lorsque le public a découvert les images-chocs de American History X, il s'est pris une véritable claque en pleine tête, sans nougat pour adoucir le fond de l’histoire. Il est resté muet, livide, totalement bouleversé. Deux décennies plus tard, si l’on s’aventure à regarder cette oeuvre culte, on se retrouve aisément aussi médusé que les spectateurs de 1999, tant le sujet est actuel, face à ce film d’une intensité rare. Si intense que Joaquin Phoenix a refusé le rôle principal finalement porté par un Edward Norton volcanique et brut. Retour sur un long-métrage qui laisse un goût acide sur fond de haine et, peut-être, de paix.  Pour ceux qui auraient besoin d'avoir les idées rafraîchies concernant l'histoire de ce chef-d'oeuvre, en voici un très court résumé avant d'attaquer le morceau en profondeur... On est en 1997. Tony Kaye signe pour réaliser son tout premier film, American History X, produit par New Line Cinema, dénonçant l’idéologie raciste et extrémiste de groupuscules néonazis aux États-Unis. Le long-métrage doit raconter l’histoire de Derek Vinyard, un suprémaciste blanc incarcéré à la suite d’un double meurtre qu’il commet sur des hommes afro-américains qui tentaient de braquer sa voiture en pleine nuit.   Un film qui appelle à la fraternité   Un décor d’une violence rare et assumée C’est dans un Venice Beach fait de clans et de fureur que Tony Kaye nous peint le tableau de American History X. Les premières minutes nous donnent la saveur d’un récit d’une brutalité incomparable, et pourtant si réelle. Croix gammée au mur et sur le torse du personnage principal, une confrontation directe entre noir et blanc est de mise. Le réalisateur sait nous foutre une boule dans la gorge, à peine le film entamé. Les insultes fusent dans la bouche de chacun des protagonistes, comme s’ils avaient intégré que seule la violence ouvrait les portes de l’écoute.  La famille Vinyard est au centre de l’intrigue. Le cadet, Danny, vient de rendre un devoir qui lui avait été confié par son professeur d’Histoire. Celui-ci devait porter sur n’importe quel livre en lien avec les droits civiques. Et c’est le choc lorsqu’on comprend que le lycéen de dix-sept ans a choisi de faire l’apologie du livre d’Adolf Hitler, Mein Kampf. Complètement endoctriné par l’idéologie nazie, il ne comprend pas bien en quoi son devoir pose problème, estimant qu’i...

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Anderton

@Perplexe : en gros, t’as pas aimé tout le film sur la base de la scène de meurtre… Et le public autour de toi était composé de crétins… Bon bah voilà un argumentaire très constructif ! Merci 🙂

Perplexe

Pff… Vu en ’98 lors de la sortie… Jamais revu depuis mais y a du résidu dans la mémoire.
Je me rappelle avoir éclaté de rire lorsque Norton écrase du pied le crâne de sa victime.

1. Parce que la mise en scène dégueulasse (la combinaison N&B filtré au montage + musique pompière)
2. Parce que surtout le jeu absolument ridicule d’Edward Norton : je me souviens du gros plan sur sa face de gros méchant satisfait genre « Bouh ! Regardez comme je suis fou, méchant, brutal et sadique »… ‘taing ! j’en rigole rien que d’y repenser… ^^

Les deux connes featuring le blaireau assis en trio dans le rang suivant le mien s’étaient même permis de commenter à voix baisse un  » – Y en a vraiment qui sont tordus, hein… – Chut ! c’est sûrement un raciste… » ^^

Donc, je confirme : film imparable sur les pigeons et les neuneus !
Sa plantade au box-office souligne à quel point le propos choc du film était novateur, avant-gardiste pour l’époque. Ca « choquait » !
Naaaan… J’déconne ! Dans le circuit des salles indés’, il se faisait botter le cul par l’exploitation de The Big Lebowski. Ce film est n-u-l !

Gacho

Vu plein de fois à 17 et 18 ans et revu maintenant 20 ans plus tard.Tres bon film mais en effet très caricatural en face et franchement plus d’actualité avec les Usa modernes.On vit dans un monde où l’émotion et l’empathie sont rois mais on veut quand même nous faire croire que la haine est à chaque coin de rue…confondre la haine et la betise humaine ou ignorance est une faute grave.

sylvinception

Pas mal, mais Kaye lorgne beaucoup trop vers le style « clip » dans sa mise en scène.
Mais la performance de Norton est tellement… autre ?? Il sauve le film à lui seul.

TofVW

Eh oui, ce film n’a pas pris une ride vis à vis du contexte actuel, sauf qu’aujourd’hui les rôles sont inversés.

rientintinchti

Fairuza Balk aurait été l’actrice parfaite pour incarner Harley Quinn

Xbad

J’adore ce film, la première fois que je l’avais vu je ne savais pas comment interpréter la fin je le rappelle ! Norton et furlong au sommet

RobinDesBois

@Kibuk j’ai trouvé Danny Ballint beaucoup plus marquant (pour ne pas dire bouleversant) et intéressant que cet américan history x.

@San’chez heureux de voir que je suis pas le seul à avoir cet avis 🙂

RobinDesBois

Vu qu’une fois j’avais trouvé ça très classique et convenu dans le traitement. Ça se regarde surtout quand on aime bien les films carcéraux mais c’est très caricatural et je suis toujours très étonné qu’on parle de chef d’œuvre.

Kyle Reese

Film vu qu’une fois quelques années après sa sortie. Un gros « coup de boule dans ta face » comme rarement. Casting impeccable. Norton au sommet.
Furlong en route vers une belle et longue carrière qu’il n’aura pas, cramé par le poids de la célébrité comme d’autres.

La haine résumé en un clip:
I’m afraid of Americans … par Bowie:

https://m.youtube.com/watch?v=LT3cERVRoQo